Étiquette : Ceux qui prennent un café face à la mer


  • Massimiliano Damaggio | Retour à Athènes




    RITORNO AD ATENE



    E’ la mia notte del ritorno.
    Per favore, siate educati.
    Fate silenzio.

    E’ la notte di molti per le strade
    cioè la solita, cioè
    una delle tante.

    E’ anche la sua notte del ritorno
    in questo buio pieno di cassonetti bruciati.

    (I piccioni immobili sui fili.
    I drogati immobili sui semafori.
    I semafori immobili sul suolo.)

    E’ anche la notte di molti
    uomini che urlano dalle finestre.

    Ma in silenzio, per favore.

    Perché questa è la notte
    che mi riporta la sua bocca
    come un frutto maturo.

    Ma io non ho più denti.







    RETOUR À ATHÈNES



    C’est ma nuit du retour.
    Soyez polis, s’il vous plaît.
    Ne faites pas de bruit.

    C’est la nuit de tant de gens dans les rues
    c’est-à-dire la même, c’est-à-dire
    une parmi tant d’autres.

    C’est aussi sa nuit du retour
    dans cette obscurité remplie de conteneurs brûlés.

    (Les pigeons immobiles sur les fils.
    Les drogués immobiles sur les feux tricolores.
    Les feux tricolores immobiles sur le sol).

    C’est aussi la nuit de bien des hommes
    Qui hurlent aux fenêtres.

    Mais sans bruit, s’il vous plaît.

    Parce que c’est la nuit
    qui me ramène sa bouche
    comme un fruit mûr.

    Mais je n’ai plus de dents.



    Massimiliano Damaggio [poème extrait de Poesia come pietra, Edizioni Ensemble, Roma, 2014], in Gente che beve il caffè davanti al mare | Ceux qui prennent un café face à la mer, Éditions Alidades, Collection ‘Bilingues’, 2017, pp. 8-9-10-11. Traduit de l’italien par Olivier Favier.






    Massimiliano Damaggio  Gente che





    MASSIMILIANO  DAMAGGIO


    Massimiliano Damaggio 2
    Ph. Olivier Favier
    Source




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions Alidades)
    la page de l’éditeur sur Massimiliano Damaggio
    → (sur L’Obs Rue 89)
    « Promenade dans Athènes avec Damaggio, poète et libertaire », par Olivier Favier





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