Étiquette : Charles Bukowski


  • Charles Bukowski | pour Jane…




    Daynmita Sing
    Ph. Dayanita et Noni Singh [Rencontres d’Arles 2007]
    Source







    FOR JANE: WITH ALL THE LOVE I HAD, WHICH WAS NOT ENOUGH



    I pick up the skirt,
    I pick up the sparkling beads
    in black,
    this thing that moved once
    around flesh,
    and I call God a liar,
    I say anything that moved
    like that
    or knew
    my name
    could never die
    in the common verity of dying,
    and I pick
    up her lovely
    dress,
    all her loveliness gone,
    and I speak to all the gods,
    Jewish gods, Christ-gods,
    chips of blinking things,
    idols, pills, bread,
    fathoms, risks,
    knowledgeable surrender,
    rats in the gravy of two gone quite mad
    without a chance,
    hummingbird knowledge, hummingbird chance,
    I lean upon this,
    I lean on all of this
    and I know
    her dress upon my arm
    but
    they will not
    give her back to me.



    Charles Bukowski, The Days Run Away Like Wild Horses Over The Hills, Black Sparrow Press, Los Angeles, 1969.







    POUR JANE : AVEC TOUT L’AMOUR QUE J’AVAIS, CE QUI NE SUFFISAIT PAS : …



    Je ramasse la jupe,
    je ramasse les perles noires
    étincelantes,
    cette chose qui jadis bougeait
    autour de la chair,
    et je traite Dieu de menteur,
    je dis que tout ce qui bougeait
    ainsi
    ou connaissait
    mon nom
    ne saurait mourir
    au sens où l’on entend généralement la mort,
    et je ramasse
    sa belle
    robe,
    alors que sa beauté s’est envolée,
    Et je parle
    à tous les dieux,
    les dieux juifs, les dieux-Christ,
    bribes de choses idiotes,
    idoles, pilules, pain,
    brasses, risques,
    renonciations savantes,
    rats dans la sauce de ces 2 devenus dingues,
    sans avoir eu l’ombre d’une chance,
    savoir d’oiseau-mouche, chance d’oiseau-mouche,
    je m’appuie là-dessus,
    je m’appuie sur tout ça
    et je sais :
    sa robe sur mon bras :
    mais
    ils ne me
    la rendront pas.



    Charles Bukowski, Les jours s’en vont comme des chevaux sauvages dans les collines, Éditions du Rocher, Collection Points Poésie, 2008, pp. 36-37. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Thierry Beauchamp.






    Chharles Bukowski, Les jours s'en vont







    CHARLES BUKOWSKI


    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Recours au poème)
    Charles Bukowski, Les jours s’en vont comme des chevaux sauvages dans les collines, par Gwen Garnier-Duguy









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