Étiquette : Claudia Azzola


  • Angèle Paoli | Écrire l’exil


    Angèle Paoli Écrire l’exil
    Ph., G.AdC







    ÉCRIRE L’EXIL




    Je veux écrire l’exil
    l’asile introuvable des mots
    ils tremblent sous la langue

    le petit rouge-gorge est mort
    happé par le monde hostile
    exil hors de sa branche

    le bleu du ciel échappe
    il ne retient pas la peur
    le souffle d’air passe
    il filtre entre les pas
    le temps recule

    quels mots pour dire
    la détresse
    quels mots pour dire
    l’abandon
    quels gestes pour dire
    l’indicible
    que nul ne veut
    ni voir ni entendre

    quels mots pour qu’émerge
    la plainte des exilés
    jetés hors les murs
    poussés vers quel ailleurs
    toujours plus mensonger
    le mirage miroir
    de mille malédictions

    quels mots pour crier l’amertume
    les corps broyés
    quels gestes inventer
    pour que s’ouvrent les portes
    pour que les bras accueillent
    pour que s’éclairent les visages
    et que les mains se tendent

    quels regards
    pour que se tisse enfin
    le fil entre les hommes.




    Angèle Paoli, in anthologie Sidérer le silence, Poésie en exil, Cinquante poètes d’ici et d’ailleurs. Anthologie dirigée par Laurent Grison. Éditions Henry, collection Les Écrits du Nord, 2018.







    SCRIVERE L’ESILIO




    Voglio scrivere l’esilio
    l’asilo introvabile delle parole
    che tremano sotto la lingua

    è morto il piccolo pettirosso
    ingoiato dal mondo ostile
    esilio fuori del suo ramo

    scappa il blu del cielo
    non ritiene la paura
    passa il soffio d’aria
    filtra tra i passi
    indietreggia il tempo

    quali parole per dire
    l’angoscia
    quali per dire
    l’abbandono
    quali i gesti per dire
    l’indicibile
    che nessuno vuole
    né vedere né sentire

    quali parole per fare sì ch’emerga
    il lamento degli esiliati
    gettati via fuori le mura
    spinti verso quale altrove
    sempre più falso
    miraggio specchio
    di mille maledizioni

    quali parole per gridare l’amarezza
    i corpi frantumati
    quali gesti inventare
    perché si aprano le porte
    perché accolgano le braccia
    perché si illuminino i visi
    e che si porgano le mani

    quali sguardi
    perché si tessa
    il filo tra gli uomini.




    Angèle Paoli, in Traduzionetradizione, Quaderni internazionali di traduzione poetica e letteraria diretti da Claudia Azzola, Quaderno plurilingue n° 17, 2020, pp. 8, 9. Traduction en italien de Francesca Maffioli*.



    ________________________
    * Francesca Maffioli è nata a Lovere (Bergamo) e vive tra Milano e Parigi. Nel 2017 ha completato il dottorato in Studi di genere all’Università di Parigi 8 e in Storia della lingua e letteratura italiana all’Università degli Studi di Milano, con una tesi sulla poeta Amelia Rosselli. Nel 2018, ha ottenuto il titolo di Maître de conférence en langue et littérature italienne. Fino al 2019 a fatto parte del direttivo della Società Italiana delle Letterate (SIL). Dal 2016, scrive su il Manifesto. Scrive anche sul blog Erbacce e sulla rivista Leggendaria per la rubrica « Canto e Contracanto ».

    Tra le pubblicazioni del 2019 figurano :

    Figurations mélancoliques : un regard sur Variazioni bellichein Catherine Flepp et Nadia Mékouar-Hertzberg (éds.) ; Histoires de folles. Raison et déraison, liaison et déliaison, Orbis Tertius ; Temporalità fluida, in Giuliana Misserville, Monica Luongo (éds.) ; Il tempo breve : narrative e visioni, Iacobelli editore (2019) ; Amelia Rosselli e l’écriture féminine in Altre Modernità, Rivista di studi letterari e coloniali, Università degli studi di Milano ; Disrespected Literatures : Histoiries and Reversal of Linguistic Oppression, n° 22/2019. Sofistiche in Bayer contro Aspirina. Erbacce, L’umorismo che resiste ai diserbanti, Derive e Approdi, 2020. Eva e Famiglia in Abbecedario Ceresa. Per un dizionario della differenza, in Laura Fortini, Alessandra Pigliaru (eds.), Nottetempo, 2020.








    Traduzionetradizione



    Traduzionetradizione 1






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  • Claudia Azzola | Venezia

    « Poésie d’un jour

    Topique : Venise


    Traduction dédiée à Constance Hesse-Asplanato




    Giudecca
    « Alla Giudecca […] ho invenuto vicoli di teatro povero »
    © Ph. Constance Hesse-Asplanato







    VENEZIA


    Alla Giudecca



    Alla Giudecca, tra le Zitelle e il Redentore,
    ho invenuto vicoli di teatro povero,
    del salmastro, ma non svendo voce
    in descrizioni, desolazioni, notazioni,
    bastava rinvenire l’ancestrale
    battere dei gabbiani in picchiata,
    battere delle ali e ventre,
    e intero il canale da qui alle Zattere
    è acqua che scuote, fa energia,
    la secca non affioca le caviglie,
    non può prevalere, è solo terra
    di risulta ; i palazzi furono sontuosi,
    lontano da San Marco e dai Dogi,
    decrepitezza è bellezza,
    nei vicoli, là, c’è tutto, ab origine

    …fino al dipinto veneziano puro





    Quando i monumenti gli altari ornate
    ingialliscono in mente, e pure quelli
    che voltano la schiena
    per dipartita o per silenzio,
    a imperare si stende un mare
    fin a Campo San Polo, alla Giudecca
    luce processore delle cose
    suggestione del planisfero,

    Tintoretto, Tiziano, Tiepolo,

    deus incontaminato
    unico connettore astrale.


    …fino al dipinto veneziano puro



    Claudia Azzola, Il mondo vivibile, Poesie, La Vita Felice Editore, Collana Le Voci Italiane, 65, Milano, 2016, pp. 28-29.






    Claudia Azzola, Il mondo vivibile








    VENISE



    À la Giudecca



    À la Giudecca, entre les Zitelle et le Rédempteur,
    j’ai découvert des ruelles de théâtre pauvre,
    des eaux saumâtres, mais ma voix je ne la brade pas
    en descriptions, annotations et lamenti,
    il suffisait de retrouver le séculaire
    battement en piqué des mouettes,
    battement d’ailes et du ventre,
    et le canal entier d’ici jusqu’aux Zattere
    c’est de l’eau qui bat, qui s’agite,
    le sec n’alourdit pas les chevilles,
    il ne peut l’emporter, c’est juste une terre
    de dérive ; les palais furent somptueux.
    Loin de Saint-Marc et des Doges,
    décrépitude est beauté,
    là, dans ces ruelles, il y a tout, depuis les origines

    …jusqu’au pur tableau vénitien





    Quand dans l’esprit s’enjaunissent
    les monuments les autels ornementés, et même ceux
    qui tournent le dos
    pour dépérir ou pour se taire,
    une mer s’étend impérieuse
    jusqu’au Campo San Polo, à la Giudecca
    lumière d’où procède toute chose
    évocation du planisphère,

    Le Tintoret, Titien, Tiepolo,

    dieu immaculé
    unique intercesseur astral.


    …jusqu’au pur tableau vénitien



    Claudia Azzola, Dove vola l’airone bianco, Cahiers de l’Approche, septième été, 16000 Angoulême, 2018. Traduit par Angèle Paoli.






    CLAUDIA AZZOLA


    Claudia Azzola
    Source




    ■ Claudia Azzola
    sur Terres de femmes

    Saltimbanques de rue (poème extrait du même recueil)




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de La Vita Felice Editore)
    une fiche bio-bibliographique (en italien) sur Claudia Azzola
    → (sur Terre à ciel)
    d’autres poèmes extraits d’Il mondo vivibile traduits par AP
    → (sur Margutte)
    un entretien (en italien) avec Claudia Azzola





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  • Claudia Azzola | Saltimbanques de rue



    STREET JESTERS
    SALTIMBANCHI





    Street jesters seem to have long long
    Arms that in an instant could touch
    The skies, their jests and puns being
    Eyed high above by magpies,
    The longtime plotted plunge into
    Deep celestial waters of folly and stars,
    Acme of their weariness,
    The comedians’ outlandishness,
    The life they lead, that dragonflies.





    SALTIMBANCHI DI STRADA




    Saltimbanchi di strada lunghe lunghe braccia
    pare abbiano, che in un istante potrebbero toccare
    i cieli, giochi di parole e capriole sono osservati
    dall’alto dalle gazze,
    il tuffo a lungo progettato dentro
    celestiali acque profonde di follia e di stelle,
    acme della loro stanchezza,
    lo spaesamento dei teatranti vaganti,
    la vita che conducono, quella delle lucciole.



    Claudia Azzola, Il mondo vivibile, Poesie, La Vita Felice Editore, Milano, 2016, pages 19 et 71.






    Claudia Azzola, Il mondo vivibile







    SALTIMBANQUES DE RUE



    Saltimbanques de rue
    ont, dirait-on, des bras longs, longs, longs,
    qui pourraient toucher les cieux
    en un instant, jeux de mots et cabrioles
    sont observés d’en haut par les agasses,
    leur plongeon tête en avant, de loin dans
    les profondes eaux célestes de folie et d’étoiles,
    apogée de leur épuisement,
    le déracinement des comédiens ambulants,
    la vie qu’ils mènent, celle des lucioles.



    Traduction inédite d’Angèle Paoli







    CLAUDIA AZZOLA


    Claudia Azzola
    Source




    ■ Claudia Azzola
    sur Terres de femmes

    Venezia (poème extrait du même recueil)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de La Vita Felice Editore)
    une fiche bio-bibliographique (en italien) sur Claudia Azzola
    → (sur Terre à ciel)
    d’autres poèmes extraits d’Il mondo vivibile traduits par AP





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