 « images en fuite
des maisons, des arbres, le ciel, la plaine
dans la tourmente de l’instant. »
Ph., G.AdC
LINEE
in memoriam di Edgardo Abbozzo
Tutto va all’indietro
come in treno il paesaggio,
se cambi posto fugge tutto in avanti
nel non visibile.
Qui sto,
sono questo corpo
questa materia oscillante
questo sguardo
queste mani.
Il paesaggio è un turbine
occhieggia se stesso nella fugacità
immagini in fuga
case alberi il cielo la pianura
a tutta buriana nell’istante.
Ma quale istante?
Quello della coscienza che dura?
Quello del movimento
del treno nel paesaggio?
Quello della fugacità della vita
nell’eterno?
O l’istante che si apre
all’intemporale?
Amedeo Anelli, Neve pensata, Ugo Mursia Editore, Collana Argani, 2017, pp. 51-52.

LIGNES
à la mémoire d’Edgardo Abbozzo
Tout va à reculons
comme, dans un train, le paysage,
si tu changes de place, tout fuit en avant
dans le non invisible.
Je suis là,
je suis ce corps
cette matière qui oscille
ce regard
ces mains.
Le paysage est un tourbillon
qui s’épie lui-même dans l’éphémère
images en fuite
des maisons, des arbres, le ciel, la plaine
dans la tourmente de l’instant.
Mais quel instant ?
Celui de la conscience qui persiste ?
Celui du mouvement
du train dans le paysage ?
Celui de la fugacité de la vie
face à l’éternité ?
Ou l’instant qui s’ouvre
à l’intemporel ?
Tout va à reculons
comme, dans un train, le paysage
si tu changes de place, tout fuit en avant
dans le non invisible.
Amedeo Anelli, Neige pensée | Neve pensata, Libreria Ticinum Editore, 2020, pp. 48-49. Traduit de l’italien par Irène Dubœuf.

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