Étiquette : Couleurs femmes


  • Marie-Thérèse Peyrin | Marche forcée



    TerracottaSoldiers1
    Source





    MARCHE FORCÉE


    Tu les vois s’avancer vers le vide.

    Certains d’entre eux brûlants soldats hallucinés
    déambulent à grands pas, quand tant d’autres
    s’enlisent, tremblent en sanglotant, s’enracinent
    vaincus, statufiés pressentis, en quête de repos.

    Les plus anxieux réclament, appellent la présence,
    et l’incertaine manne de vieux mots prometteurs,
    cherchant l’odeur du calme et la maigre étincelle
    d’un sursis minuscule qui ne dit pas leur nom.

    Quand les plus silencieux et les moins quérulents
    détournent le regard, timide exagéré, pensant
    qu’il est trop tard, que les dés sont mouillés,
    que la fête est ternie, que l’oubli est ici.

    Cette confiance aveugle vécue pendant l’enfance
    tu la retrouves encore dans quelques yeux très rares,
    crédulité ouverte cueillette de baisers,
    mains tendues et tendresse appuyée sur un leurre.

    Implacable glissade qui confond les époques,
    empilements d’histoires, dilution des données,
    repliements provisoires comme un fin parachute,
    un mouchoir à carreaux, un résumé de lit.

    Tu les vois s’avancer vers le vide
    et tu respires parmi eux.


    avril 2010


    Marie-Thérèse Peyrin
    Aux Devoirs de Mémoire, Proximités Sensibles (États 1)
    Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)





    ■ Marie-Thérèse Peyrin
    sur Terres de femmes

    Attente
    Regarde


    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Calaméo) Marie-Thérèse Peyrin, Rétrospectives Alliances (poèmes 1995-1999)
    le blog personnel L’Entame des jours, Écriture de femme (textes en chantier)


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  • Claudine Bertrand | La nomade



    Femme de la désirance<br />
tout feu tout flamme aux mains de paysage » title= »Femme de la désirance tout feu tout flamme aux mains de paysage » src= »https://terresdefemmes.blogs.com/.a/6a00d8345167db69e20133ec9f8f82970b-300wi » /></a><br /><EM><SMALL><a href=Image, G.AdC






    LA NOMADE

    À Louky



    Femme de la désirance
    tout feu tout flamme
    aux mains de paysage
    grandissent en elle
    des cantiques et des chants
    qui raniment le vivant

    Si le ciel «bougonne» de gros nuages
    elle ricane à qui mieux mieux
    marche par les sentiers par les forêts
    sur la terre du sanglier
    jusqu’à la source
    et son souffle y puisera
    sa dose d’ivresse

    Toute à ses racines
    femme enrobée de soleil
    jamais rassasiée
    elle boit l’eau du ruisseau
    le trop-plein de vie
    pieds et mains
    gorgés de sang
    elle sème des herbes
    de toutes espèces

    Une huppe se pose
    sur son épaule
    elle l’enjôle mieux que quiconque
    femme de l’Amourachure
    elle renouvelle les souches
    avec pour vertige
    une langue qui bourgeonne




    Claudine Bertrand
    Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)





    ■ Claudine Bertrand
    sur Terres de femmes

    [Tu t’évertues à amalgamer](poème extrait d’Ailleurs en soi)
    [La poésie s’abreuve | à la cruche trouée] (poème extrait d’Émoi Afrique(s))
    [Chaque seconde cède une joie nouvelle](poème extrait du Jardin des vertiges)
    [Écrire pour se parcourir]
    [Langue de voyage] (poème extrait de Murmure de rizières)
    [Mille serments sur l’oreiller] (poème extrait de Passion Afrique)
    [Sur fond marin] (poème extrait de Fleurs d’orage)
    → (dans la galerie Visages de femmes)
    le Portrait de Claudine Bertrand (+ un poème extrait du Corps en tête)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions Arabesques)
    une notice bio-bibliographique sur Claudine Bertrand
    → (sur le site L’île – L’infocentre littéraire des écrivains québécois)
    une autre notice bio-bibliographique
    la revue art et littérature mouvances.ca, fondée par Claudine Bertrand



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  • Sylvie-E. Saliceti | La grenade




    B-tir le Palais de l-Alhambra la rouge
    Triptyque photographique, G.AdC





    LA GRENADE


    Où se trouve le jardin suspendu dont les grenadiers fleurissent sur les seins nus de la Grande Putain, ondulante comme un serpent autour de Dieu, autour du Diable ? Quelle catin, belle, sombre, quelle femme saurait endurcir la peau enveloppant son âme, assez pour épargner la beauté ici-bas bien que livrée en pâture aux soirs ivres saouls ? Fleur de plaisir couverte de masques barbares, fragile autant que la joie, autant que le monde ; dans la pulpe de la grenade, on aperçoit un semeur en transparence, qui lance des graines pour l’oiseau bleu aux ailes alourdies de mort dont le chant pur s’élève en s’écorchant à la branche acérée. La femme est le récif de l’homme, son écueil ultime, la roche de son plaisir, la bouche qui lui doit le refus de se laisser voiler.

    Quant à l’homme, mendiant depuis le fond de sa nuit, a-t-il besoin d’autre chose que du fruit chipé sur le bord du chemin, grenade ouverte pour sa soif ? À peine sa langue sera-t-elle assouvie par la pulpe chaude qu’il verra son corps inondé, se croyant lavé des pieds à la tête. Aucun geste d’orfèvre pourtant n’a su polir jusqu’au rubis tel penchant si imprécis. Sous la coupole écarlate de pépites assemblées en tribu, rien ― entre les alvéoles de chair blanche ― rien ne se dit sans le chuchotement de la rareté, rien ne bourdonne sans obéissance, sans solitude, sans rigueur, sans patience. La ruche sait le silence.

    Nabuchodonosor ou Salomon, les temples attendent les mendiants là où les rayons tombent en damier, à l’endroit du glissé de leur pas. Reste à boire le repos jusqu’au retour du premier rêve, lequel enjoint de se redresser à l’aplomb du temps retrouvé. Que dit le poète des Orientales: « Grenade, la bien nommée, lorsque la guerre enflammée déroule ses pavillons… », et aussi Federico Garcia Lorca : « Ô cloches de Cordoue au petit matin, ô cloches du point du jour à Grenade ! » ? Que disent-ils sinon qu’une rime vivante est habile à bâtir le Palais de l’Alhambra la rouge ?

    Et encore la voix de Sohrâb Sepehri, qui appelle-t-elle ? « J’ai ouvert une grenade et suis en train de détacher ses amas de graines juteuses. Ce serait une bonne chose, me dis-je si les graines étaient visibles aussi dans le cœur des gens. » ? La voix appelle l’écorce des tendres car leur colère peut bien gueuler à la barbe des vents, leur courroux cracher debout, pleine face sur le visage du Ciel, sous l’écorce filtre la sève. La peau coriace fait implorer de soif le poète persan. À genoux, il écarte la chair de la grenade ; entre ses lèvres bat un cœur, s’élève un chant devenu peuple, s’épellent les graines d’alphabet ouvert comme une femme. L’amour, la vie, l’écriture : toutes sources pareilles…

    Homme qui es venu jusqu’à moi, tel le fleuve descendant, sur un voilier planté d’un mât de lettres, quand passeras-tu les colonnes de la mer ? Rien ne te brûlera qui ne me brûle aussi, plus vivants que jamais nous goûterons la chair du verbe au centre du ciel. Nos bouches se mordront, nous nous couvrirons avec l’herbe de sang bleue au pied des grenadiers d’Iran. De notre nuit de lumière que les passeurs de mots auront ralliée coulera la multitude. Dans le fond de nos gorges, les déserts jailliront en saisons orangées, vertes, framboisées. Nos corps épuisés sur les cailloux d’écume, pour finir marqueront sur l’aube les langages perdus.


    Sylvie Saliceti
    Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)
    Bois Luzy, 11 mars 2010






    SYLVIE-E. SALICETI





    ■ Sylvie Saliceti
    sur Terres de femmes

    [Ces fresques sur les murs] (extrait de Couteau de lumière)
    La danse de Sakuntala
    Le batelier
    Couteau de lumière (lecture d’AP)
    [Dans la mer et le corps](poème extrait de La Voix de l’eau)
    Je compte les écorces de mes mots (lecture de Sabine Huynh)
    Les pierres sauvages
    Pépé l’Anguille de Sebastianu Dalzeto (café littéraire à Aix-en-Provence)



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  • Angela Marinescu | de ce couteau se déverse le métal

    din asfalt curg târfe
    Ph., G.AdC





    DIN CUŢITUL ACESTA CURGE METAL


    din cuţitul acesta curge metal
    când te iubesc
    din copacul nemişcat curge lemn
    când te iubesc
    din asfalt curg tîrfe
    când te iubesc
    din apă curge nămol
    când te iubesc
    şi te iubesc pentru că nu ştii că te iubesc
    pentru că nu ştii ceea ce îmi place la tine
    pentru că nu poţi să-ţi imaginezi
    ceea ce îmi imaginez eu când te privesc
    verde în faţă ca pe-un duşman
    pentru că mi-e greu să nu te ating
    dar nu te voi atinge niciodată
    nici măcar în iad şi nici măcar aici
    pe drumul atît de cunoscut
    încît poţi înnebuni
    pentru că eşti
    abia la-nceput
    eu sunt
    abia
    la sfîrşit


    Angela Marinescu
    Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)






    De cet arbre immobile se d-verse le bois
    Ph., G.AdC





    DE CE COUTEAU SE DÉVERSE LE MÉTAL


    de ce couteau se déverse le métal
    quand je t’aime
    de cet arbre immobile se déverse le bois
    quand je t’aime
    de l’asphalte se déversent les putes
    quand je t’aime
    de l’eau se déverse la boue
    quand je t’aime
    et je t’aime parce que tu ne sais pas que je t’aime
    parce que tu ne sais pas ce qui me plaît en toi
    parce que tu ne peux imaginer
    ce que j’imagine quand je te regarde
    vertement dans les yeux comme si tu étais mon ennemi
    parce qu’il m’est difficile de ne pas te toucher
    mais jamais je ne te toucherai
    ni même en enfer, ni même ici
    sur ce chemin tellement familier
    qui peut te rendre fou
    parce que tu es
    seulement au début
    moi, je suis
    seulement
    à la fin


    Traduit du roumain par Linda Maria Baros
    Traduction inédite (D.R.)



    Note d’AP : ce poème est extrait d’un recueil à paraître (Je mange mes vers|Îmî mănănc versurile) aux éditions L’Oreille du Loup dans le courant de l’année 2011.



    ANGELA MARINESCU


    Angela marinescu
    Ph. D.R.



    NOTICE BIO-BIBLIOGRAPHIQUE
    établie par Linda Maria Baros


        Basaraba-Angela Marcovici, dite Angela Marinescu, est née le 8 iuillet 1941 à Arad. Elle a fait des études de médecine à Cluj et des études de psychologie à l’Université de Bucarest. Depuis 1969, elle a publié quinze recueils de poèmes, parmi lesquels on peut citer : Sang bleu (Sânge albastru, 1969), La Cire (1970), Poèmes (1978), La Structure de la nuit (1979), Le Blindage final (1981), Chaux (1989), Le Parc (1991), Le coq s’est caché dans l’entaille (Cocoşul s-a ascuns în tăietură, 1996), Skanderbeg (1999), Des fougues postmodernes (Fugi postmoderne, 2000), Je mange mes vers (Îmi mănânc versurile, 2003), Le Langage de la disparition (Limbajul dispariţiei, 2006), Événements dérisoires de la fin (Întâmplări derizorii de sfârşit, 2006), Probleme personale, 2009. Sa poésie a été traduite en plusieurs langues et a reçu le Prix National Mihai Eminescu, le Prix Nichita Stanescu et le Prix de Poésie de l’Union des Écrivains de Roumanie.
        Angela Marinescu a également publié deux essais, Le Village à travers lequel je me promenais la tête rasée (Satul în care mă plimbam rasă în cap, 1996) et le Journal écrit dans la troisième partie de la journée (Jurnal scris în a treia parte a zilei, 2004).
        Dans le courant de l’année 2011 paraîtra en France, aux éditions L’Oreille du Loup, l’anthologie Je mange mes vers, qui regroupe des poèmes écrits par Angela Marinescu, dans une traduction de Linda Maria Baros.



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Books.google.fr)
    Douze poètes roumains.

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  • Maura Del Serra | olla kalà


    Far danzare il ruscello
    Ph., G.AdC




    OLLA KALÀ



    Basta un ciottolo aguzzo a far danzare il ruscello,
    basta un sole rinato a far togliere il mantello
    che la bufera al corpo più serrava;
    basta un’anima schiava a soffocare gli dèi,
    una gioia sfrenata per incendiare i monti
    e una guerra di sogni a far esplodere i ponti:
    ma solo l’alabastro del destino
    scolpito in specchio della volontà
    suona sotto il martello del vecchio scalpellino:
    “Tutto va bene – tutto il bene è bello –
    O.K. – olla kalà


    Maura Del Serra
    Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)






    Faire danser le ruisseau
    Ph., G.AdC




    OLLA KALÀ



    Il suffit d’un caillou pointu pour faire danser le ruisseau,
    il suffit qu’un soleil renaisse pour ôter le manteau
    que la tempête plaquait au corps ;
    il suffit d’une âme esclave pour étouffer les dieux,
    d’une joie effrénée pour incendier les monts
    d’une guerre de rêves pour faire sauter les ponts :
    mais seul l’albâtre du destin
    sculpté dans le miroir de la volonté
    résonne sous le marteau du vieux tailleur de pierre :
    “Tout va bien – tout bien est beau –
    O.K. – olla kalà


    Traduction inédite d’Angèle Paoli





    MAURA DEL SERRA

    Maura Del Serra



    ■ Maura Del Serra
    sur Terres de femmes

    Maura Del Serra, Prix international Mario Luzi 2011 (+ un poème extrait de Tentativi di certezza)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes 2011)
    olla kalà
    une traduction de « L’or des mots » d’Angèle Paoli par Maura Del Serra


    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Nuovo Rinascimento)
    une note bio-bibliographique sur Maura Del Serra
    → (sur Nuovo Rinascimento)
    une anthologie de poèmes de Maura Del Serra (PDF)
    → (sur le site du Scriptorium de Marseille)
    une page sur Maura Del Serra



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  • Claude Ber | le miel à la bouche

    L-id-e exacte requiert d-autres agencements. L-espace du mot y est d-finitivement d-natur-.
    Ph., G.AdC





    LE MIEL À LA BOUCHE



    le miel à la bouche
    dans le mot le bruit du mot à être dit loin de la chose
    le bruit n’est pas un son
    le sonore du mot fait un bruit de gorge dans la parole
    entre bruit et son une maniaque recomposition de l’absence
    entre donner et prendre la même main
    des doigts voyagent sur l’eau un mot est un iceberg sur la banquise, tout quasi dessous, les doigts une avancée de la main vers l’air où ils s’écartent
    et flottent les doigts à tâtons du mot qui les désigne

    On aimerait dire cela suffit d’interroger. De s’accoupler à des tornades insignifiantes, insignifiviandes dans le devenir de la chair. Le corps couplé à une durée herbivore. L’idée exacte requiert d’autres agencements. Une position dure. Une posture. Colonne enracinée aux carreaux de la cuisine. Ou du dojo. C’est tout de même. L’identique question de l’assise.
    À elle pas de solde ni de bilan. Le décompte de la durée est incisif. Et sans parti pris. Sans atermoiements non plus. L’espace du mot y est définitivement dénaturé.
    Et à propos du miel ou de l’existence, ce pourrait être tout aussi bien mer que miel ou mamelon. Ou d’autres géométries minimales.
    Une manière de dire qui déplace la position.


    Claude Ber
    Texte inédit (mars 2010) pour Terres de femmes (D.R.)




    CLAUDE BER


    Claude-BER  ©-Adrienne-Arth NB
    Ph.© Adrienne Arth
    Source




    ■ Claude Ber
    sur Terres de femmes


    Épître Langue Louve (note de lecture d’AP)
    Il y a des choses que non (note de lecture d’AP)
    In memoriam (extrait d’Épître Langue Louve)
    La mort n’est jamais comme (note de lecture d’AP)
    Je dis mer (extrait de La mort n’est jamais comme)
    Les mots, le vent, les herbes racontent (extrait de Mues)
    Sinon la transparence (extrait du recueil Sinon la transparence)
    [Toujours la langue veut dire] (extrait du recueil Il y a des choses que non)
    Vues de vaches (note de lecture d’AP)
    Claude Ber, Pierre Dubrunquez, L’Inachevé de soi (note de lecture d’AP)




    ■ Voir aussi ▼


    le site de l’écrivain Claude Ber



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  • Anthologie poétique Terres de femmes – Table alphabétique

     

     

    COPERTINA COULEUR FEMME 2010 Image, G.AdC</FONT COLOR>

    TABLE ALPHABÉTIQUE</FONT COLOR></DIV ALIGN>

     

     

     

             ■ Gabrielle ALTHEN → Une fois le gris devenu l’autre versant du bleu
                 [73 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Antonella ANEDDA → Salva con nome [43 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marielle ANSELMO → Les îles [7 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marianghjula ANTONETTI-ORSONI → E Lavandare [57 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Édith AZAM → IL RESTERA MON SIGNE [25 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Isabelle BANCEL → Blanc [108]          ■ Marie-Claire BANCQUART → En Angleterre [72 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Linda Maria BAROS → Nœuds de voies ferrées [46 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Mahdia BENGUESMIA → Aujourd’hui c’est blanc [83 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Claude BER → le miel à la bouche [61 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Eva-Maria BERG → zeichensprache [98 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Claudine BERTRAND → La nomade [66 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Geneviève BERTRAND → [L’araignée règne sur l’enfance] [103 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Elisa BIAGINI → Da una crepa [29 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Anne-Lise BLANCHARD → Elle est à marée [70 + encadré] </FONT COLOR>          ■ Claudine BOHI → si ce n’est pas trembler [48 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Christine BONDUELLE → [sans titre] [92 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Béatrice BONHOMME-VILLANI → Un lacis de sang et d'ombre [3 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Laurence BOUVET → Ce vers quoi [100 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Valérie BRANTÔME → Il sognatore [8 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Silvia BRE → [È da lontano che viene] [114 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Béatrice BRÉROT → De l’autre côté [60 + encadré]</FONT C
    OLOR>          ■ Brigitte BROC → Parfois [91 + encadré]</FONT COLOR>          ■ France BURGHELLE REY → Lumière du poème [21 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Laure CAMBAU → Sans pourquoi [78 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Magda CÂRNECI → Culte postmoderne [74 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Cristina CASTELLO → Bajamar [39 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Élisabeth CHABUEL → Le Moment [62 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Judith CHAVANNE → L’enfant était à venir [68 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Françoise CLÉDAT → Je vis une histoire d'amour [69 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marianne COSTA → [Huwa] [107 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Fabienne COURTADE → [Sans titre] [56 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Cristina CRISCI → Spring [1]          ■ Martine CROS → Burned in/out [95 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Chantal DANJOU → Figures libres [99 + encadré] </FONT COLOR>          ■ Carole DARRICARRÈRE → Ulysse (Joyce remixed) [54 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Josyane DE JESUS-BERGEY → On ne parle plus du loup [37 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Maura DEL SERRA → olla kalà [63 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Françoise DONADIEU → L’âme des femmes [52 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Rodica DRAGHINCESCU → EX(o)ilium [22 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Ariane DREYFUS → SAMI [53 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Michèle DUJARDIN → Naissance [71 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Sylvie DURBEC → Pour García Lorca, te quiero verde [28 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Myriam ECK → Aridité [34 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marie-Florence EHRET → L’or des jours [45 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Bernadette ENGEL-ROUX → [Les taupes sont de fines émietteuses] [90 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marie ÉTIENNE → Ce qui reste [82 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Sylvie FABRE G. → L’au-dehors [9 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Tamirace FAKHOURY → Passage [36 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Mireille FARGIER-CARUSO → On a vingt ans [23 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Rita R. FLORIT → Varchi del rosso [38 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Violaine FOREST → [Je reste au jardin] [101 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Danielle FOURNIER → Pas de mots dans les mots [64 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Lucetta FRISA → Toccata settima [50 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Joëlle GARDES → Hôpital [17 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marie GINET → Plus vaste que nous [97 + encadré] </FONT COLOR>          ■ Fanny GONDRAN → [ 80 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marta GRUNDWALD → je te montrerai comment je traverse la rue [5]          ■ Julieta GUERREIRO → De l’air dans les petites boîtes [47 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Luce GUILBAUD → Le corps penche [58 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Cécile GUIVARCH → [ma grand-mère avait beaucoup de clés] [106 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Brigitte GYR → au plus gris du corps [18 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Cécile A. HOLDBAN → [Je ne tuerai point] [86 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Sabine HUYNH → Là où elle naît [77 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Ophélie JAËSAN → Une branche de bois vert [15 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Vénus KHOURY-GHATA → Les cheveux rouges de la mère [51 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Martine – Gabrielle KONORSKI → [Vissée à la plante des pieds] [109 + encadré] </FONT COLOR>          ■ Aurélia LASSAQUE → Lo temps s’es perdut [79 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Ève de LAUDEC → De tous ces mots [112 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Denise LE DANTEC → Où quand [85 + encadré] </FONT COLOR>          ■ Ghyslaine LELOUP → Ils ont tenté de broyer mon esprit [31 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marilyse LEROUX → [Tu ouvres une brèche] [87 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Isabelle LÉVESQUE → Territoire [96 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Béatrice LIBERT → Attente [26 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Vivian LOFIEGO → Elle portait une blessure au front [44 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Sophie LOIZEAU → le bain de diane [59 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Béatrice MACHET → Un autre jour… la vie [27 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Rachida MADANI → Près de moi [35 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Maria MAÏLAT → Recommencement [12 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Angela MARINESCU → de ce couteau se déverse le métal [65 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Márcia MARQUES-RAMBOURG → de cette césure de cette ligne [115 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marie-Christine MASSET → Rêve [89 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Anne Marguerite MILLELIRI → Jaune [111]          ■ Myriam MONTOYA → J’irai encore [16 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Sonia MORETTI → Metti mi à u provu [93 + encadré ]</FONT COLOR>          ■ Sandra MOUSSEMPÈS → Une histoire naturelle [76 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Samira NEGROUCHE → Il se peut [14 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Sylvie NÈVE → Ode à Oum Kalthoum [110 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Florence NOËL → autant revivre en mon jardin [13 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Colette NYS-MAZURE → [Triptyque] [102 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Cécile OUMHANI → Manhattan redux [30 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Lydia PADELLEC → La mère [94 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Angèle PAOLI → Chtoniennes (lamentu) [55]          ■ Sabine PÉGLION → Malhabile [75 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Isabelle PELLEGRINI → [Pour ne pas perdre la pluie] [104 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marie-Thérèse PEYRIN → Marche forcée [67 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Jackie PLAETEVOET → Ras de la terre [40 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Isabelle RAVIOLO → Ô mère [11 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Nathalie RIERA → page aphone [20 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Mercedes ROFFÉ → Les Lanternes flottantes [41 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Nelly ROFFÉ → Argia [4 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Laurine ROUSSELET → [illisibilité afflux soulèvement] [113 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Valérie ROUZEAU → Dans le vent d'hiver [24 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Jos ROY → Lui – … Elle – [6]          ■ Sylvie-E. SALICETI → La grenade [2 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Hélène SANGUINETTI → La vieille femme regarde en bas [33 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Agnès SCHNELL → Présences [42 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Marie-Ange SEBASTI → Ils étaient partis [10 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Roselyne SIBILLE → Le souffle des mondes [32 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Paulina Mikol SPIECHOWICZ → De cristal et d’autres minéraux [115 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Muriel STUCKEL → La poésie échappée [88 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Geneviève VIDAL-DE GUILLEBON → Vie donner/nommer [49 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Stella VINITCHI RADULESCU → femme bleue    Magritte le dit [81 + encadré]</FONT COLOR>          ■ Catherine WEINZAEPFLEN → la terre est ronde [84 + encadré]</FONT COLOR>

    ………….. (à suivre) </FONT FACE>


  • Béatrice Brérot | De l’autre côté

    Les trottoirs mouillés
    Ph., G.AdC






    DE L’AUTRE CÔTÉ



    il n’y a pas d’accord
    entre le monde entrant
    et le monde sortant

    les trottoirs mouillés
    reflètent bien plus
    que la pluie
    ils donnent
    la mesure du jour
    celle de la nuit
    et le temps déborde toujours au-delà de minuit

    de l’autre côté
    il est midi

    la nuit est tellement douce
    peu de bruits
    la ville assoupie
    vous vous endormez
    je vous aime
    vous êtes si belle

    il n’y a pas d’accord
    entre les mots du dedans
    et les mots du dehors

    les fenêtres fermées
    offrent en plusieurs strates
    les traces visibles
    de l’impermanence du temps
    qui jaunit les dents
    les états se superposent
    et l’esprit vacille toujours au-delà de l’infini

    de l’autre côté
    c’est fini

    la nuit est tellement douce
    vous dormez
    respirez
    je sais que cet été
    est le dernier
    où je vous regarde
    vous respirer

    vous ne savez pas l’écart
    qu’il y a entre
    rester
    et partir
    tout est dans l’excès
    même la chatte quitte le rebord
    il n’y a pas d’accord

    il n’y a pas raccord
    mais l’amour est comme la lumière
    jamais vide
    jamais hors champ
    d’une bulle éclatée
    brille le pollen
    poudroie les baies
    de nos quartiers
    et parsème l’univers

    mon corps avec lui s’éparpille
    cristallise et chante
    aujourd’hui pour demain
    la geste des femmes

    Béatrice Brérot
    Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)




    Les fen-tres ferm-es
    Ph., G.AdC



    BÉATRICE BRÉROT

    Béatrice Brérot



    ■ Voir aussi ▼

    → (dans Les Carnets d’Eucharis de Nathalie Riera)
    Béatrice Brérot, Ouvrirr
    le blog de Béatrice Brérot


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  • Sophie Loizeau | le bain de diane

    Diane
    Image, G.AdC






    LE BAIN DE DIANE



          Le bain de diane enceinte tient de l’emboîtement infini, gigogne.
          Femme au contenu, en plus de se contenir elle, au contenu étrange, une veine verte court de son flanc à son aine, de chaque côté. Les bassins reflètent ses seins décuplés, pointes noires et son sexe (le lui cache son ventre autrement). Nue au vu et au su mais dans le parc désert.
          Nul ne le peut ni le cerf, le boisement dense et les ronces empêchent qu’on la surprenne au bain. L’eau découvre l’ovale du ventre proéminent. À l’heure mélancolique elle se baigne. La vasque dont les pieds sont des griffes enfoncent dans les feuilles de l’automne dernier. Mise sous les tilleuls quelquefois pleine de leurs fleurs.
          diane se baigne avec la vision de la baignoire infinie, elle s’attend d’une seconde à l’autre à la dissolution de son émail. Comme les miroirs l’eau ouvre sur un monde, l’entrain vers le fond l’enfoncement.
          La forêt la plus prononcée la plus pubienne.

    Sophie Loizeau
    Extrait du roman de diane, paru aux éditions Rehauts en mai 2013.



    SOPHIE LOIZEAU


    Sophie Loizeau
    Ph. © Adrienne Arth
    Source




    ■ Sophie Loizeau
    sur Terres de femmes

    Bergamonstres (note de lecture d’Angèle Paoli sur Bergamonstres, publiée dans la revue Europe d’août-septembre 2008)
    [L’œil persiste aux lisières] (extrait du Corps saisonnier)
    vendredi (extrait de Bergamonstres)
    caudal (extraits)
    [Moabi quand tout va bien] (extrait de Ma maîtresse forme)



    ■ Voir aussi ▼

    le site personnel de Sophie Loizeau
    → (dans Levure littéraire n° 7)
    un entretien de Sophie Loizeau avec Rodica Draghincescu
    → (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes)
    une fiche bio-bibliographique consacrée à Sophie Loizeau
    → (sur le site de l’écrivain Claude Ber)
    une bio-bibliographie de Sophie Loizeau



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  • Luce Guilbaud | Le corps penche

    Les femmes se lèvent vont au miroir le désir est vivant
    Ph., G.AdC





    LE CORPS PENCHE

    le corps penche
    il s’appuie sur un coude       se souvient
    des courses du cœur                de ses battements
    dehors on ne voit rien             c’est ici
    avec le sang qui fomente ses raisons

    on se souvient d’autres chambres
                                                    d’un ciel de lit

    un homme ne sait pas si l’amour est compté
    si le lit flotte avec les marées

    le matin dort encore
    derrière les rideaux

                                                    et les femmes se lèvent
                                                    vont au miroir
                                                    le désir est vivant (prêt à partir)

    un cœur en papier à la main
    je marche sur le tapis
    je reconnais le dessin du rêve

                                                    au loin la nuit se couche déjà sur l’eau
                                                    les draps d’aube nouvelle se dispersent
                                                    avec les oiseaux mêlés à la chair des soupirs

    c’est la rivière qui hésite à passer près du lit
                      mais il faut bien se lever

    Luce Guilbaud
    Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)



    LUCE GUILBAUD


    Luce guilbaud



    ■ Luce Guilbaud
    sur Terres de femmes

    Demain l’instant du large (lecture de Sylvie Fabre G.)
    [Le haut le bas l’envers l’endroit] (extrait de Demain l’instant du large)
    [il y a eu des pluies] (extrait de Nuit l’habitable)
    Mère ou l’autre (lecture d’AP)
    [les ombres envahissent] (extrait de Pas encore et déjà)
    [mon père m’offre des animaux] (extrait de Vent de leur nom)
    Danielle Fournier | Luce Guilbaud, Iris (extrait)
    Danielle Fournier | Luce Guilbaud [Dis-moi plutôt ce qui nous réunit](autre extrait d’Iris)
    Danielle Fournier | Luce Guilbaud, Iris (lecture d’AP)
    Luce Guilbaud ou la traversée de l’intime (chronique de Marie-Hélène Prouteau)
    Luce Guilbaud | Amandine Marembert | Renouée (extraits de Renouées)



    ■ Voir aussi ▼

    → (dans la poéthèque du site du Printemps des poètes)
    une fiche bio-bibliographique sur Luce Guilbaud
    → (sur le site de la mél [Maison des écrivains et de la littérature])
    une fiche bio-bibliographique sur Luce Guibaud



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