éditions la Boucherie littéraire, Collection Sur le billot, 2018.
Prix CoPo 2019.
Lecture de Marie-Hélène Prouteau
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Ph., G.AdC
NOS LÈVRES ET LEURS BAISERS (extrait)
Mourir donc attend un regard qui s’ouvre et un regard qui se ferme. L’un est le bourgeon de l’autre. Sans ces yeux pour la mort, il n’y a rien. La mort n’existe pas. Sans ce regard du mourant sur le guetteur, le deuil est impossible. Fermer les yeux du mort ne tourne pas la page. Au contraire. Le livre reste grand ouvert. Il est tous les livres à lui seul. L’encombrer de paroles bibliques est juste un frisson à la surface du ciel. Il faut laisser dans son cœur le livre ouvert. S’inquiéter lorsque l’on trouve des réponses. Rester nu pour s’attacher un jour des eaux de vivre, ébloui par l’autre corps. Que notre dernier cri ne soit qu’un souffle pour remercier sur l’autre berge tout ce qui nous fut précieux.
Nuit alors n’en revient pas
de se souvenir
Nuit ne ressemble
à rien
mais regrette
le mystère
Dos au mur
nuit se lasse
d’être en haut
Les ombres raccommodent
la nuit à l’ourlet
des robes et du monde
Nuit ne doit pas durer
sans crier
un jour de plus
Si tu ne veux pas la nuit
tu ne pourras plus
sortir de toi
Nuit est mouvement
qu’on fixe dans l’élan
de la récolte
[…]
Dominique Sampiero, La vie est chaude, Éditions Bruno Doucey, Collection Embrasures, 2013, pp. 38-39-40.
| DOMINIQUE SAMPIERO Source ■ Dominique Sampiero sur Terres de femmes ▼ → [Certains livres se souviennent] (extrait du Maître de la poussière sur ma bouche) → Chante-perce (lecture de Marie-Hélène Prouteau) → Où vont les robes la nuit (lecture de Marie-Hélène Prouteau) ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur Ici et Là, le blog de la Maison de la Poésie de Saint-Quentin-en-Yvelines) une note de lecture de Jacques Fournier sur La vie est chaude de Dominique Sampiero → (sur le site de l’Université de Nantes) un entretien entre Bruno Doucey et Dominique Sampiero (22 janvier 2013) → (sur le site de la Maison des écrivains et de le littérature) une notice bio-bibliographique sur Dominique Sampiero → (sur Esprits Nomades) une page sur Dominique Sampiero → (sur le site de Jean-Michel Maulpoix) « La fièvre lyrique de Dominique Sampiero », par Jean-Michel Maulpoix |
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Ph., G.AdC [CERTAINS LIVRES SE SOUVIENNENT] Certains livres se souviennent du galop de leur feuillage, des bruissements et des hennissements nocturnes. De leur corps de foudre ruant sous l’éclair. Des stries du grand gel ou de la sécheresse dans leur aubier. Et j’ai besoin de leur secret. Les lignes de leur écorce inclinent la phrase vers un œil, un centre caché dont celui qui lit ou écrit ne sait rien. Certains livres oscillent entre leur existence d’avant papier et leurs racines ouvrant des grottes nouées sous la terre. Les pendus fleurissent. Dans l’herbe, la foudre tombée du toit dessine des chèvres. De larges forêts restées calmes se jettent dans le trou d’une serrure. La nuit ouvre grand sa bouche et mange les pierres une à une puis se dresse de tout son ventre pour tenir tête à la pluie sur les arbres en avalant toute la lumière. C’est pour ce feuillage et cette nuit dévorante que je soulève mon écorce, ici.
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| DOMINIQUE SAMPIERO Source ■ Dominique Sampiero sur Terres de femmes ▼ → Chante-perce (lecture de Marie-Hélène Prouteau) → Nos lèvres et leurs baisers (extrait de La vie est chaude) → Où vont les robes la nuit (lecture de Marie-Hélène Prouteau) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site de la Maison des écrivains et de la littérature) une notice bio-bibliographique sur Dominique Sampiero → (sur Esprits Nomades) une page sur Dominique Sampiero → (sur le site de Jean-Michel Maulpoix) « La fièvre lyrique de Dominique Sampiero », par Jean-Michel Maulpoix |
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