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  • Moncef Mezghanni | [On a tiré le poète de son recueil dans le but d’une autopsie]



    [ON A TIRÉ LE POÈTE DE SON RECUEIL DANS LE BUT D’UNE AUTOPSIE]


    1


    On a tiré le poète de son recueil dans le but d’une autopsie
    Scolaire
    Devant les élèves
    On a tiré le poète assassiné de sa tombe dans le but
    D’une autopsie médicale
    Devant les héritiers
    On a tiré le poète de sa tombe dans le but d’une autopsie
    Idéologique
    Au Parlement
    Le Ministère en chef s’est chargé
    De fouiller dans son recueil
    Pour édifier l’hymne national
    On a tiré le poète de sa tombe
    Sur ordre du Ministère du tourisme
    On a installé une statue à son effigie au cœur de la place centrale
    Pour réaliser des images d’Épinal
    Le commerce des roses a fleuri en son nom
    On a construit un jardin et une librairie autour de son tombeau
    Aussi les lecteurs et les amoureux ont-ils proféré
    On a tiré la tête du poète
    On l’a agrandie mille fois
    On a placé la statue sur le faîte de la montagne pour que
    Tout le monde puisse la voir







    2


    Les héritiers ont découvert que l’activité du poète s’est intensifiée
    Après sa mort
    Les enfants ne se sentaient plus orphelins
    Leur père est devenu vivant à sa mort
    Ils ont pitié pour lui tant il besogne dur
    Les chefs des partis les ont réconfortés :
    « Votre père n’est pas mort parce qu’il est vivant dans l’hymne national »
    L’épouse du poète
    A été convaincue :
    « Vous êtes la veuve du peuple »
    La télévision gouvernementale n’avait de cesse de
    Diffuser sa larme agrandie
    Qui se confondait avec l’image du poète
    Claire dans sa propre larme
    Dans son impossible agonie
    Et dans le souvenir du départ.



    Moncef Mezghanni, « Tombeau du poète de la nation » in Le Merle de la ville captive, édition bilingue, Éditions Fédérop, Collection Paul Froment, 2014, pp. 85-87. Poèmes traduits de l’arabe (Tunisie) et présentés par Aymen Hacen.







    Mezghanni






    MONCEF MEZGHANNI


    Moncef Mezghanni




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site du Festival Voix de la Méditerranée, Lodève)
    une page sur Moncef Mezghanni
    → (sur federop.free.fr)
    la page de l’éditeur sur Le Merle de la ville captive





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  • Arnaut Daniel | Anc ieu non l’aic, mas ela m’a



    400_troubadour_performance
    Source






    ANC IEU NON L’AIC, MAS ELA M’A




    Anc ieu non l’aic, mas ela m’a
    Totz temps en son poder Amors
    E fai’m irat, lèt, savi, fòl,
    Com celui qu’en re no’s torna ;
    Qu’om no’s defend qui ben ama ;
              Qu’amors comanda
         Qu’òm la sèrv’ e la blanda,
              Per qu’ieu n’atend
                   Sofrent,
              Bona partida
         Quand m’èr escarida.


    S’ieu dic pauc, ins el còr m’està
    Qu’estar mi fa tement paors ;
    La lenga’s fenh, mas lo còrs vòl
    Çò dont dolens si sojorna ;
    Qu’el languís mas non se’n clama,
              Qu’en tant a randa
         Com mars tèrra garanda
              Non a tan gent
                   Present
              Com la chausida
         Qu’ieu ai encobida.


    Tant sai son prètz fin e certà
    Per qu’ieu no’m puòsc virar alhors :
    Per çò fatz ieu que’l còrs me’n dòl,
    Que quand sols claus ni sojorna
    Eu non aus dir qui m’aflama ;
              Lo còrs m’abranda
         E’lh uòlh n’an la vïanda,
              Car solament
                   Vesent
              M’estai aisida :
         Ve’us que’m ten a vida !


    Fòls es qui per parlar en va
    Quièr com sos jòis sia dolors !
    Car lauszengier cui Dieus afòl,
    Non an ges lenguet’ adorna ;
    L’us conselh’e l’autre brama
              Per que’s desmanda
         Amors tals fora granda.
              Mas ieu’m defend
                   Fenhent
              De lor brugida
         E am sens falhida.


    Pero gausent mi ten e plan
    Ab un plaser de que m’a sòrz,
    Mas mi non passarà ja’l còl
    Per paor qui’lh no’m fos morna,
    Qu’enquèra’m sent de la flama
              D’Amor qui’m manda
         Que mon còr non espanda ;
              Si fatz sovent
                   Tement,
              Puòis vei per crida
         Maint’amor delida.


    Maint bon, chantar levet e plan
    N’agr’ieu plus fait, si’m fes socors
    Cela que’m da jòi e’l me tòl ;
    Qu’èr sui lètz, èr m’o trastorna ;
    Car a son vòl me lïama.
              Ren no’lh desmanda
         Mos còrs, ni no’l fai ganda,
              Ans franchament
                   Li’m rend :
              Doncs, si m’oblida,
         Mercés es perida.


              Mielhs-de-Ben rend,
                   Si’t prend,
              Chançós, grasida,
              Qu’Arnautz non oblida.







    JE NE L’EUS JAMAIS MAIS LUI M’A !




    Je ne l’eus jamais mais lui m’a !
    Amour, toujours à son pouvoir,
    Me rend triste, gai, sage et fou
    Comme quelqu’un qui tout accepte,
    Car mal se défend qui aime ;
              Amour commande
         Qu’on le serve et le flatte
              Ainsi j’attends,
                   Souffrant,
              Le beau destin
         Quand il m’écherra.


    Je dis peu ce que j’ai au cœur
    Car la peur rend tout craintif ;
    La langue feint, mais le cœur veut
    Ce dont il jouit en souffrant ;
    Mais ne s’en plaint nullement
              Dans tout l’espace
         Dont la mer ceint la terre
              Il n’est si beau
                   Présent
              Que mon élue
         Que j’ai désirée.


    Je sais qu’est si sûr son mérite
    Que je ne puis en voir une autre ;
    Et tant fais que mon cœur a mal,
    Car du levant jusqu’au couchant
    Je n’ose dire ma flamme
              Le cœur me brûle
         Mais les yeux ont leur dû,
              Car seulement
                   La voir
              M’est concédé
         Et me tient en vie.


    Fou est qui peut parler en vain
    Veut que sa joie soit sa douleur !
    Car les fâcheux que Dieu maudisse
    N’ont pas la langue si ornée :
    L’un conseille et l’autre brame
              Et se renie
         Amour pour grand qu’il soit,
              Mais je proteste
                   Et feins
              De les entendre
         Et j’aime sans faute.


    Elle me tient joyeux et sain
    Par la grâce qu’elle m’accorde
    Et qui ne me sort pas du cœur
    Tant je crains qu’elle soit fâchée.
    Je sens encore la flamme
              Mais l’amour mande
         De ne pas me trahir :
              Ce que je fais
                   Craignant
              Que par rumeurs
         Maint amour ne se brise


    D’autres chants légers et faciles
    J’aurais faits si m’eût secouru
    Celle qui donne peine et joie ;
    Quand je suis gai elle m’attriste
    Et suis à son bon-vouloir
              Rien ne demande
         Ce cœur qui ne la trompe,
              Et franchement
                   Se rend :
              Donc, si m’oublie,
         Merci est perdue.


              Que bien t’accueille
                   Chanson,
              Mon Mieux-que-bien,
              Arnaut lui n’oublie.




    Arnaut Daniel, Fin’amor et folie du verbe, édition bilingue occitan-français, éditions fédérop, Collection “Troubadours”, 2012, pp. 60-65. Introduction et traduction de Pierre Bec.







    Arnaut Daniel





    ■ Arnaut Daniel
    sur Terres de femmes

    Ongle et oncle d’Arnaut Daniel (sextine)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions fédérop)
    une page sur Arnaut Daniel (+ une autre sur Fin’amor et folie du verbe)





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  • Ana Marques Gastão | Bailarinas









    Sempre desejei escrever um poema igual a esses olhos;
    não consegui ― Janeiro, Fevereiro, Março, o texto afirma
    e recorda a linha de contradição que é a nossa vida.
    Um momento de Verão pode, afinal, vir no Inverno quando
    o corpo se esquece do hábito e se solta como um soneto.
    Olha para mim : estou gasta sem distinguir o desejo do acto,
    necessitando não de irresolutos lamentos, mas de rir.
    Somos a quê ? Mulheres recíprocas, mínimas e extensas,
    escutando o tempo enquanto a carne se torna flácida.
    Estamos num atalho entre obscuridades e fitamo-nos porque,
    com mais ou menos peso, nos transformamos. Melhor ignorar
    do que contemplar, pelo menos hoje; os sentimentos são mais
    do que uma só coisa. Se corremos o risco de confundir dor
    pessoal com o esquecimento da vida, esta amizade termina
    em crepúsculo e todo o excesso se acumulará nos outros.

    Eu, artífice da imaginação, deite-me na mansidão da pagina,
    olhos fechados, lábios fingindo agilidade, o verso espraiando-se
    na evocação de amor antigo. Tu, mais esquecida da tua natureza,
    danças melhor, ave nítida, até ao limite de uma fantasia incontrolada.







    BALLERINES



    J’ai toujours désiré écrire un poème semblable à ces yeux ;
    je n’y suis pas arrivée ― janvier, février, mars, le texte affirme
    et rappelle la ligne de contradiction qu’est notre vie.
    Un moment d’été peut, finalement, venir en hiver quand
    le corps oublie l’habitude et se détache comme un sonnet.
    Regarde-moi : je suis usée et ne distingue pas le désir de l’acte,
    sans nécessité des plaintes irrésolues, mais des rires.
    Que sommes-nous ? Des femmes réciproques, infimes et vastes,
    qui écoutent le temps alors que leur chair devient flasque.
    Nous voilà sur un sentier en pleine obscurité et nous nous regardons car,
    avec plus ou moins de poids, nous nous transformons. Mieux vaut ignorer
    que contempler, aujourd’hui du moins ; les sentiments sont bien plus
    qu’une seule chose. Si nous courons le risque de confondre douleur
    personnelle et oubli de la vie, cette amitié se termine
    en crépuscule et tout l’excès s’accumulera chez les autres.

    Moi, artisan de l’imagination, je me couche sur la douceur de la page,
    les yeux fermés, les lèvres feignant l’agilité, le vers s’étalant
    dans l’évocation d’un amour ancien. Toi, plus oublieuse de ta nature,
    tu danses mieux, oiseau clair, jusqu’à la lumière d’une fantaisie incontrôlée.



    Ana Marques Gastão, Noeuds (édition bilingue), éditions fédérop, 24680 Gardonne, 2007, pp. 97-98. Poèmes traduits du portugais par Catherine Dumas. 25 tableaux de Paula Rego. Ouvrage publié avec l’aide de la Fondation Calouste Gulbenkian.






    Ana Marques





    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions fédérop)
    la page consacrée à Noeuds d’Ana Marques Gastão (dont extraits de presse)
    → (sur Carnets de Poésie de Guess Who)
    plusieurs poèmes d’Ana Marques Gastão extraits du même recueil (+ une bio-bibliographie)
    → (sur arlindo-correia)
    une biographie (en portugais) sur Paula Rego
    → (sur Up Magazine)
    une interview (vidéo en portugais) de Paula Rego par Maria João Veloso



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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Pépé l’Anguille de Sebastianu Dalzeto

    (café littéraire à Aix-en-Provence)

    Chroniques de femmes – EDITO/SOMMAIRE

    CAFÉ LITTÉRAIRE
    19 mai 2010, 18h30
    Amicale corse d’Aix-en-Provence
    Sur Pépé l’Anguille

    Sebastianu Dalzeto, Pépé l'Anguille, éditions fédérop, 2010






    UN CHEMIN D’ACCÈS À LA LITTÉRATURE CORSE


    Chronique de Sylvie Saliceti



          La naissance de la traduction française du premier roman de la littérature corse, c’est d’abord une tendresse. Pesciu Anguilla, dans la traduction de François-Michel Durazzo, vient de paraître sous le titre de Pépé l’Anguille aux Éditions fédérop, quatre-vingts ans après la publication du roman bastiais de Sebastianu Dalzeto, de son vrai nom Sébastien Nicolaï (Bastia, 1875 – Barchetta, 1963).

         Une tendresse, disais-je, de celles qui vous embarquent, comme vous prend par la main le petit héros du livre, « Pépé l’Anguille », gosse né au mauvais endroit de la colline, décrite à l’image de la Bastia contrastée des années 1880/1890. Années d’enfance de l’auteur, restituées par focalisation interne de Pépé, où tout s’entremêle : riches, pauvres, ciel et Vieux-Port, attachement viscéral puis désir d’ailleurs. Enfin la langue, la langue toujours, qui monte de la terre juste avant ou juste après le silence.
        La langue dans la réalité bastiaise relatée par Dalzeto est plurielle, métissage, tressage de mots d’italien, de provençal, de corse. Pépé l’Anguille, il se fout de la pauvreté et du malheur qui ne pèsent pas sur lui, Pépé dont l’âme est si légère, dont la voix chante à longueur de journée, dont les mains farfouillent en quête de vieux mégots. Pépé qui nage au loin vers le bleu où l’on perd pied. Libre comme le vent, son enfance joue à cloche-pied par-dessus la misère, souriant, riant, libre, libre… Ce que nous apprend Pépé c’est que la pauvreté n’est rien.

         La naissance du premier roman corse en langue française vient aussi de la magie des rencontres dont l’ultime en notre présence, ce mercredi 19 mai 2010, à 18h30, dans les locaux de l’Amicale corse d’Aix-en-Provence, en présence de son président Pierre-Paul Calendini puis d’une assemblée réunie autour de trois intervenants : François-Xavier Renucci, François-Michel Durazzo, traducteur de l’ouvrage, et Bernadette Paringaux des Éditions fédérop. L’amitié est palpable ce soir-là, qu’un chant improvisé vient attester, rappelant qu’il a fallu d’autres rencontres pour précéder celle-ci, et que, comme souvent, il faut un fil d’Ariane pour nous approcher des berceaux, en l’occurrence celui de Pépé…

          La première en Italie, rencontre improbable, de l’aveu même de F.-M. Durazzo, ce jour de 1991 où à Florence, il tomba sur l’édition originale de Pesciu Anguilla. Livre abandonné ? Oublié ? Lu en tout cas par son futur traducteur d’un bout à l’autre, lui laissant une empreinte forte.
          Deuxième rencontre, quelques années plus tard, au Salon du Livre Insulaire d’Ouessant, quand F.-X. Renucci plaida la cause de Pépé devant Bernadette Paringaux représentant la petite maison d’édition continentale fédérop, spécialisée dans l’édition de langues minoritaires.
          Il n’en fallait pas plus, c’est chose faite et c’est tant mieux, car ce roman répond à notre besoin de repères, de piliers… de clous tels ceux que les Sumériens cachaient dans les fondations des maisons pour asseoir la solidité de l’ouvrage, clous qui définissent encore l’engagement dont est porteur tout langage.

         Il n’est pas anodin que Pesciu Anguilla soit un roman d’apprentissage, lui qui ouvre ce que nous appelons de nos vœux : un chemin vers une littérature corse. Or tout est contenu dans l’œuvre pour faire jouer la transmission bien au-delà d’elle-même : la description d’un lieu et d’un temps corses, la gouaille, la critique sociale sans démonstration, l’humanité restituée par la luxuriance et les personnages caricaturaux qui semblent sortir d’un bal de masques, les chants incessants, scandant la narration… tant et si bien que Pesciu Anguilla a été adapté en opéra-bouffe, mis en scène par Orlando Forioso en 2009.
         Tout y est oui, qui donne à ce livre une vocation de pérennité, justifiant le principe même de la traduction des textes écrits en corse. Comme le revendique B. Paringaux, n’est-ce pas confirmer son entier statut de langue que de traduire une langue minoritaire ? En l’occurrence, la langue corse, dont il fallait tout le bruissement pour restituer un monde aboli, est admirablement protégée par le traducteur. Quand bien même trouverait-on matière à discussion, quand le texte est grand, il doit s’en affranchir car « la page qui a une vocation d’immortalité peut traverser le feu des errata, des versions approximatives, des lectures distraites, des incompréhensions sans perdre son âme dans cette épreuve. » (J.-L. Borges).

          Pépé l’Anguille est un grand roman, aussi faut-il mesurer la chance d’avoir accompagné sa publication en français, tenant le nourrisson de papier dans les bras dès sa sortie.
         Ce soir, à l’Amicale d’Aix, la discussion autour de Pépé l’Anguille s’achève sur une question : « Un autre livre de littérature corse encore en souffrance ? ». F.-M. Durazzo évoque un titre comme une promesse : Filidatu è Filimonda, de Sebastianu Dalzeto.

         « Parle », a dit Dalzeto, pour évoquer le devoir de transmission de Pépé après que ce dernier eut réussi à réparer son destin propre. En écho, il me semble entendre « Écris ». Une littérature insulaire vient au monde sous nos yeux, laquelle, à l’instar de toute littérature, « pourrait après tout n’être qu’un soin. De l’âme et d’autrui, du langage et des vingt-six lettres de l’alphabet » (Jean-Michel Maulpoix).
         Il a raison le sgaiuffu bastiais : la pauvreté n’est rien. La mort non plus. Le drame, c’est l’amour empêché. Ce qui justifie le conseil ultime qui sera adressé à Pépé à l’issue de son initiation : « Ta mission est immense. Ne sois pas un prêtre de salon […] Parle, secours, fais du bien […] ».


    Sylvie Saliceti,
    Bois-Luzy, 21 mai 2010
    D.R. Texte Sylvie Saliceti
    pour Terres de femmes




         ■ Sebastianu Dalzeto
          sur Terres de femmes


    Pépé l’Anguille (note de lecture d’Angèle Paoli)
    Cattivu sughjettu ’ssu zitellu (extraits de Pesciu Anguilla et de Pépé l’Anguille)


         ■ Sylvie Saliceti
          sur Terres de femmes


    La grenade (anthologie poétique 2010)
    La danse de Sakuntala
    Le bâtelier
    Les pierres sauvages


        ■ Voir aussi ▼

    → le site de
    Sylvie Saliceti
    le blog de François-Xavier Renucci (Pour une littérature corse)


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