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Étiquette : éditions Seghers
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Anise Koltz | Automne
» Retour Incipit de Terres de femmes -
Alain Borne | L’eau seule est nue
ALAIN BORNE
Source
■ Alain Borne
sur Terres de femmes ▼
→ Regardez mes mains vides (poème extrait de Seuils)
■ Voir aussi ▼
→ le site Alain Borne
→ (sur le site de la revue Les Hommes sans Épaules) une notice sur Alain Borne, par Christophe Dauphin
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
E. E. Cummings | [goodby Betty, don’t remember me]
E. E. CUMMINGS
Source
■ e.e. Cummings
sur Terres de femmes ▼
→ Beautiful
→ Memorabilia
→ [my lady is an ivory garden]
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site American Poems) une bio-bibliographie d’e.e. Cummings (+ un choix de 153 poèmes)
→ (sur scribd.com) l’intégralité des poèmes d’e.e. Cummings
→ (sur le site de la revue de traduction Palimpsestes) Antoine Cazé, « E. E. Cummings : (dé)composition d’adjectifs, inventivité linguistique et traduction », Palimpsestes [En ligne], 19 | 2007, mis en ligne le 01 janvier 2009
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» Retour Incipit de Terres de femmes -
2 octobre 1959 | Mort du poète Jean-Pierre DupreyÉphéméride culturelle à rebours
Image, G.AdC
Le 2 octobre 1959, le poète et sculpteur Jean-Pierre Duprey met fin à ses jours dans son atelier de la rue du Maine. Deux jours auparavant, il avait déclaré au téléphone à un ami : « Je suis allergique à la planète ». Il venait tout juste de renouer avec la poésie et d’écrire, dans l’enthousiasme, La Fin et la Manière. À la misère sociale et au désarroi sentimental qui était alors le sien était venu s’ajouter un séjour en prison (le poète fut violemment malmené par la police pour avoir uriné, en signe de protestation contre la guerre d’Algérie, sur la tombe du soldat inconnu, à l’Arc de Triomphe). Séjour suivi, du 7 au 30 juillet 1959, d’un séjour à l’hôpital Sainte-Anne. Le poète Alain Jouffroy, qui lui rend alors visite, rapporte ce témoignage :Les hurlements qui lui parvenaient la nuit, dans la chambre particulière qu’on lui avait donnée à Sainte-Anne, l’empêchaient de dormir. Quand je venais lui rendre visite, l’après-midi, il se tenait, un immobile sourire aux lèvres, debout à côté de son lit. Je lui tendais des livres sur le vaudou, sur la magie, que ses yeux ne voyaient pas. À mes questions, il répondait évasivement par des « peut-être », des « oui, c’est possible ». Et puis, brusquement, il éclatait de rire, et pendant quelques secondes nous retrouvions une complicité sans nom, sans phrases. En tuant le dialogue, il préservait le surgissement de la vie. Au-delà des mots, tout devenait merveilleusement brûlant, phosphorescent.Dans la préface du recueil Un bruit de baiser ferme le monde (le cherche midi éditeur, 2001, pp. 11-12), Sylvain Goudemare écrit :Il est grand temps de sortir Duprey du rôle de poète-maudit, maudit par son temps et son époque. Lui donner sa place de « Chevalier Sagittaire », l’évader d’un bazar littéraire où les poètes sont statufiés, tout à la fois poreux et pierreux. Lui qui nous questionne, ne cède pas devant le chantage à la beauté, mais demande, à sa façon : Que cherchez-vous ? Bien plus qu’un exemple, une voix fulgurante, pandémoniaque et angélique, d’un engagement qui se moque de toute autorité.Pour le plaisir d’être libre,« Et d’être libre comme est libre celui qui est libre alors même qu’on le croit en prison,Et qui refuse jusqu’à son nom bien mérité d’homme libre pour en garder le bénéfice. »Ceci pour un dictionnaire futur :« Dupreyer : v. tr. (XXe siècle, dérivé de Duprey). S’éprendre de l’absolu. »
ENTRE
Entre le ballon noir et l’épine du blanc
Ce qui est, ce qui fait : je suis au balancement
Ce qu’est l’horizontale à la verticale.
C’est l’Epineuse noire au gonflement du blanc.
Chimère, machine au bloc de la mer
C’est ici que se courbe
Le serpent lié au mât
Par un soleil au verbe rouge.
Voici alors qu’un bleu étale
Comme un pétale sans fin
S’est creusé d’une fleur
Qui n’est ni bleu ni rouge.
Qui n’est ni blanche ni noire.
C’est l’Epineuse de voir, l’Effeuillement-fermoir
La bouche s’est fermée : c’est un rire éclatant.
(Poème non daté).
Jean-Pierre Duprey in Jean-Pierre Duprey par Jean-Christophe Bailly, Collection Poètes d’aujourd’hui, numéro 212, Éditions Seghers, 1973, page 153.
JEAN-PIERRE DUPREY
Ph. Luc Joubert. Doc. “Soleil noir”.
Source
■ Jean-Pierre Duprey
sur Terres de femmes ▼
→ Naufrage
→ [Que cherchent les regards]
■ Voir aussi ▼
→ (dans L’Art d’aimer, revue d’essais critiques) La Vierge du Néant, Sur les premiers poèmes de Jean-Pierre Duprey, par Alexandre Secher
→ (sur Mediapart) Une main, demain, billet de Patrice Beray sur Jean-Pierre Duprey (11 mars 2009)
→ (sur le site de la revue Les Hommes sans Épaules) une notice bio-bibliographique sur Jean-Pierre Duprey, rédigée par Christophe Dauphin (Cahiers Littéraires n° 11)
→ (sur LaFreniere&poesie) une page sur Jean-Pierre Duprey (incluant une notice bio-bibliographique sur Jean-Pierre Duprey, rédigée par Marc Bloch pour l’Encyclopædia Universalis)
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Françoise Delcarte |
[Peut-être, le visage se souvient-il encore]
Image, G.AdC
[PEUT-ÊTRE, LE VISAGE SE SOUVIENT-IL ENCORE]
Peut-être, le visage se souvient-il encore, lui.
Il doit avoir des yeux comme du fenouil, des yeux comme
une seule poignée de thym sauvage dans la main.
Quelqu’un le regardait, alors.
Le regardait comme on regarde un oiseau.
Mais n’a pas aimé l’arbre, la feuille.
Aujourd’hui, je n’ai plus que des doigts.
Une vie comme une grande étoile sur la mer.
Qui s’ajoute aux étoiles.
Parfois, la nuit, une main appuie sur l’eau la courbe de
la barque.
Mais, c’est à peine.
On se dissout plus loin.
Mémoire.
Et le jour.
Et qu’il tombe.
Une main venue prendre un caillou sur la plage.
Françoise Delcarte, « Pouvoirs » in Infinitif, Éditions Seghers, 1967 (édition originale), page 30.
EXTRAIT D’UNE RECENSION D’INFINITIF PAR ROGER BODART (1910-1973)
(de l’Académie royale de langue et de littérature françaises)
parue dans Le Soir au lendemain de la publication de l’ouvrage
« […] Cette œuvre semble née du mariage de forces habituellement antagonistes. La violence qui rend aveugle, ici, mène à l’intelligence. Françoise Delcarte, héritière d’Antonin Artaud, semble hériter en même temps de Montaigne. Elle est ensemble moraliste et exploratrice du délire.
L’œuvre porte ce titre sec et clair : Infinitif, qui révèle une décision prise une fois pour toutes d’échapper au relâchement de la poésie personnelle qui dit : je, tu, il. « Quand on dit « je », on ment », disait Simone Weil. Françoise Delcarte ne fait que dire « je » et « moi », mais ce « je » se situe à une telle altitude et est tellement confronté à un autre moi, qu’il semble toujours se conjuguer d’une façon impersonnelle, à l’infinitif.
Chaque vers résonne à la manière d’une de ces très anciennes inscriptions que l’on trouve gravées à même les murs des temples, au fond des plaines d’Anatolie.
« Ici, un quiproquo de mots , de vie.
…
On me prescrit des heures.
on soigne qui je fus.
J’irai dire, plus loin,
Comment on vit en soi.
À force de fatigues. »
La coupe de la phrase, sa ponctuation hachée, impérieuse, qui écarte le mot du mot qui le suit confère à chacun de ces mots une dimension, une épaisseur, une dureté insolites. Il semble que l’être qui profère ces mots recèle en lui une multitude d’expériences prénatales.
Ce livre mince par le volume mais d’une densité presque intolérable enserre en quelques formules brèves le supplice et la joie de vivre. L’être qui brûle au centre de ce supplice et de cette joie, on le sent paradoxalement dans ce qu’il dit et au dehors, comme s’il était à la fois bourreau et victime, objet de plaisir et spectateur. […] »
FRANÇOISE DELCARTE
[J’ai besoin d’aller seule] (poème extrait de Sables)
■ Françoise Delcarte
sur Terres de femmes ▼
→
■ Voir aussi ▼
→ (sur Chroniques Asynchrones) « Le contrepoint organique de Françoise Delcarte », par Françoise Noël
→ (sur LaFreniere&poesie) une note sur Levée d’un corps d’oubli sur un corps de mémoire de Françoise Delcarte (+ extraits)
→ (sur Orbi, Université de Liège) Préface à Infinitif, suivi de Sables, de Françoise Delcarte, par Gérald Purnelle, éditions du Taillis Pré, 2001 [PDF]
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