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  • Bernard Simeone | Encre d’une disparue




    D-s ce jour o- elle n-est plus
    Ph., G.AdC





    ENCRE D’UNE DISPARUE



    II


    que fallait-il, que notre
    cœur a perdu ? — la minute
    ouverte comme un regard,
    je serrais trop fort
    sa main… — peut-être
    en elle, en moi, longtemps
    l’effroi, l’écoute un peu
    moins vaine : après d’infinies
    confidences une autre
    mort, qui ne dérobe
    rien…


    ni son pas qui répète
    ni l’éprouvant soleil,
    ou des deux la traque
    aveuglante, ne donnèrent,
    marquant son visage, visage
    à son amour

    et non plus l’éclair,
    l’enclume ou le sureau

    mais des mots
    l’emportement,
    presque un mensonge
    insoucieux d’elle


    à la santé de la nuit
    que déjà l’aube persuade,
    un toast :
                      mon bras
    levé à contre-jour
    quand le jour se lève
    et, rien ne venant,
    devenu jour lui-même
    en son geste


    la buée des chambres : nos larmes contenues
    l’eau première de l’éveil : un ordre de vivants

    dès ce jour où elle n’est
    plus, sinon trace
    d’escargot sur la pierre,
    une coulée de pluie et d’air,
    infime, retient l’orage
    dans la vitre




    Bernard Simeone, Encre d’une disparue, La Cécilia, 37700 Saint-Pierre-des-Corps, 1990, pp. 11-12-13-14. Collection dirigée par Tristan Hordé.





    BERNARD SIMEONE


    Bernard Simeone
    Portrait de Bernard Simeone
    © Josette Vial
    Source






    ■ Bernard Simeone
    sur Terres de femmes


    Madonna del Parto (extrait d’Acqua fondata)




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur le site des éditions Verdier)
    plusieurs pages consacrées à Bernard Simeone






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