poèmes français (1989-2019),
éditions La Passe du vent, 2020.
Lecture de Sylvie Fabre G.
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| FABIO SCOTTO
→ A riva | Sur cette rive (lecture d’AP) → Regard sombre (extrait de A riva | Sur cette rive) → Le Corps du sable (lecture d’AP) → Je t’embrasse les yeux fermés (poème issu du recueil Le Corps du sable) → Ces paroles échangées (poème issu du recueil L’intoccabile) → China sull’acqua… (traductions croisées) → Tra le vene del mondo (extrait de La Grecia è morta e altre poesie) → “Musée Thyssen Bornemisza Madrid”, Jacob Isaacksz Van Ruisdael → Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid (onze « poèmes peints » traduits par AP) ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur le site des éditions La passe du vent) la fiche de l’éditeur sur La Peau de l’eau → (sur Lyrikline) Fabio Scotto disant dix de ses poèmes |
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Jacob Isaacksz VAN RUISDAEL, Chemin à travers champs de blé dans le Zuiderzee, v. 1660-1662 Huile sur toile, 44,8 x 54,6 cm Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid Tous droits reserves Source JACOB ISAACKSZ VAN RUISDAEL, Camino entre campos de trigo cerca del Zuider Zee, 1660-1662 Due sentieri s’incontrano nella piana che sale Sole che filtra tra le nubi Lontani una casa un mulino una cattedrale Mucche al pascolo un viandante un cane Il grigio minaccia l’azzurro Chissà dov’è Lo Zuider Zee… Fabio Scotto, « Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid », Bocca segreta, Poesie 2004-2007, Bagno a Ripoli (Firenze), Passigli Poesia, 2008, p. 48. JACOB ISAACKSZ VAN RUISDAEL, Chemin à travers champs de blé dans le Zuiderzee, 1660-1662 Deux sentiers se rejoignent dans la plaine qui monte Soleil qui filtre entre les nuages Au loin une maison un moulin une cathédrale Des vaches en pâture un vagabond un chien Le gris menace l’azur Qui sait où c’est le Zuiderzee… Traduction inédite d’Angèle Paoli pour Terres de femmes (décembre 2008) JACOB ISAACKSZ VAN RUISDAEL, Camino atraversando campos de trigo cerca de Zuider Zee, 1660-1662 Deux sentiers se rejoignent dans la plaine qui monte Soleil qui filtre entre les nuages Lointains une maison un moulin une cathédrale Vaches en pâturage un passant un chien Le gris menace l’azur Qui sait où est le Zuider Zee… Fabio Scotto, “Musée Thyssen Bornemisza Madrid” in Bouche secrète, Éditions du Noroît, Montréal (Québec), 2016, page 40. Traduit de l’italien par Francis Catalano. |
| FABIO SCOTTO Source ■ Fabio Scotto sur Terres de femmes ▼ → A riva | Sur cette rive (note de lecture d’AP) → Regard sombre (extrait de A riva | Sur cette rive) → Je t’embrasse les yeux fermés (poème issu du recueil Le Corps du sable) → Le Corps du sable (note de lecture d’AP) → Ces paroles échangées (poème issu du recueil L’intoccabile) → China sull’acqua… (traductions croisées) → Tra le vene del mondo (extrait de La Grecia è morta e altre poesie) → La Peau de l’eau (lecture de Sylvie Fabre G.) → Venezia — San Giorgio-Angelo (extrait de La Peau de l’eau) → Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid (onze « poèmes peints » traduits en 2008 par AP) ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur le site de l’écrivain Claude Ber) un dossier Fabio Scotto (dimanche 27 février 2011) → (sur Lyrikline) Fabio Scotto disant dix de ses poèmes |
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Ph., G.AdC TRA LE VENE DEL MONDO a Yves Bonnefoy Il cielo che disegni con i rami tesi nel buio di un mattino senz’alba
à Yves Bonnefoy Le ciel que tu dessines branches tendues dans le noir d’un matin sans aube
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| FABIO SCOTTO
→ Ces paroles échangées (poème issu du recueil L’intoccabile) → China sull’acqua… (traductions croisées) → Le Corps du sable (note de lecture) → Je t’embrasse les yeux fermés (poème issu du recueil Le Corps du sable) → [Il volto avvolto dalle fiamme s’abbruna] (poème issu du recueil La nudità del vestito) → La Peau de l’eau (lecture de Sylvie Fabre G.) → Venezia — San Giorgio-Angelo (extrait de La Peau de l’eau) → “Musée Thyssen Bornemisza Madrid”, Jacob Isaacksz Van Ruisdael → Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid (onze « poèmes peints » traduits par Angèle Paoli) ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur le site L’Amourier éditions) une bio-bibliographie de Fabio Scotto → (sur le site de l’écrivain Claude Ber) un dossier Fabio Scotto (dimanche 27 février 2011) → (sur Lyrikline) Fabio Scotto disant dix de ses poèmes |
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Ph., G.AdC “L’ÉTÉ FUT COURT” Quelques larmes échappées d’entre les cils peuvent-elles se changer en lac ? Pour Fabio Scotto, écrivain et poète, la seule image de ces larmes suffit pour que, spontanément, surgisse de « sa mémoire profonde » le lac. Lacrimosa. « Si je pleurais je ferais un lac, mais le lac est déjà là. Alors, autant parler de lui », écrit Fabio Scotto dans le prologue de Sur cette rive. Le lac, c’est le lac de Varèse, qui draine avec lui, dans ses eaux mystérieuses, tout le paysage mental du poète. C’est dans cet arrière-pays lacustre que s’origine l’écriture d’A riva | Sur cette rive. Miroir du ciel autant que de l’âme, le lac de Fabio Scotto retient dans ses mouvances les fugacités liées à l’enfance et à l’adolescence, fragments de mémoire recomposée par ajustements de souvenirs, paysage d’ombre et de lumière, chuintements de vagues et de vies minuscules. Le poète observe les miroitements de l’eau, s’absorbe dans ses mystères, en frôle les monstres invisibles mais présents qui hantent ses fonds. « Sa » rive appelle l’autre rive, si proche parfois « qu’on pourrait la toucher », promesses de rencontres et de rires, d’échappées belles à bicyclettes et de montées ardues sous le soleil. De cette mosaïque de taches et de couleurs, d’impressions à la fois fugitives et durables, la réalité n’est pas absente. Elle survient par petites touches, à travers les noms des villages égrenés au fil des pages, les inscriptions « chimériques » gravées dans la pierre ― « Guisy je t’aime. Luc 87 » ―, les rendez-vous sur le quai du Yacht-Club, les pédalos abandonnés à la berge au lendemain des jeux de l’été. Surgissent çà et là des silhouettes qui prennent vie, marcheurs et cyclistes, enfants et rameurs, vieux nageurs rompus par les ans, jeunes filles entrevues, désirées ou aimées, lavandières d’autrefois, pareilles à des « repiqueuses dans une rizière » ravivées par les souvenirs et les photos jaunies. Présent et passé se mêlent dans la tendresse des amours et des attentes, au point que les frontières, poreuses comme l’eau du ciel et l’eau du lac, s’amenuisent. Le temps se rétrécit. L’impression dominante qui demeure est celle du passé qui lisse ensemble, au gré des rêveries et des saisons, les paysages et les hommes, pris dans les mêmes lacs d’eau et de brumes. À peine entrevues, les silhouettes attachantes s’effacent et disparaissent sans laisser de traces autres que celles, minuscules et mouvantes, enregistrées par la mémoire du poète. Mais les rêveries au bord du lac ― le lac de Fabio Scotto draine dans ma mémoire les frémissements d’autres lacs entrevus, celui de Lamartine, interdit de séjour en poésie, et celui, moins banni, du Jean-Jacques Rousseau des Rêveries du promeneur solitaire ― s’accompagnent aussi de traversées périlleuses. Les nuits d’orage agitent les eaux et font surgir les monstres endormis tapis dans les algues. La tempête menace. Les rameurs errent dans le labyrinthe invisible des eaux. Les barques se soulèvent, puis gisent, abandonnées sur la grève, dans le « souffle du silence ». Le paysage lacustre s’anime comme une toile où alternent carrés de lumière et frondaisons obscures. « Comment un ciel sans soleil peut-il être lumineux ? » s’interroge le poète. C’est sans doute que « la lumière lutte avec son spectre ». Lequel du lac ou du ciel se noie dans l’autre ? Double inabouti du lac, le « ciel veut être un lac sans y parvenir ». Miroir du ciel, le lac est aussi « le grand œil de la terre », espace cristallin dont la pupille se dilate au gré des vents des pluies et du soleil. « Il larmoie » et vibre des douleurs qu’il retient dans ses rides. Monde de l’entre-deux, le lac chancelle entre terre et eau. Les bandes végétales de ses rives s’assombrissent ou s’allègent au rythme du jour et des saisons. Opaque par moments, translucide à d’autres heures, le lac est cet arrière-pays instable où vient s’ancrer la sensibilité du poète. Le lac de Varèse appelle en abyme d’autres lacs, Lac Majeur et Lac du Bourget, Lac de Lugano et Lac de Madison. Toute une cartographie lacustre, scintillante de noms et d’étoiles, se dessine d’un texte à l’autre de Sur cette rive. Parfois même, l’espace se rétrécit. Un lac miniature prend forme entre les bords indéfinissables d’une mare. Mais la préhension du monde est la même et l’on retrouve, entre les limites de ce miroir lilliputien, la même alternance d’observations et de questionnements sur la vie, les mêmes clins d’œil de l’enfance, échouée là sur un papier de bonbon décoloré. Tout comme le réverbère qui s’illusionne de son ombre à la « lumière diaphane » qu’il dispense, le poète cherche dans le miroir de la mare son double perdu dans les lointains de l’enfance. Univers onirique de l’entre-deux et du passage, souvent soumis à l’inaboutissement ou à l’interruption ― « Lettre non expédiée » ―, aux questions sans réponses, l’univers de Fabio Scotto est un monde en suspens entre les rives de la vie et de la mort. Mais toujours chaque texte, tendu entre prose exigeante et poésie, est un univers clos sur lui-même en même temps que gué vers le texte suivant. De petites cruautés innervent chaque scène. La chute apporte souvent sa part de surprise, éveillant de leur nostalgie douce les paysages lacustres de Varèse. Soudain, pareil à ces poissons aveugles à l’étal dans les natures mortes hollandaises ou flamandes, surgit des profondeurs du lac, « un grand brochet blessé saignant dans le silence ».
Angèle Paoli D.R. Texte angèlepaoli |
| FABIO SCOTTO
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Cos’è un lago? Le ciglia sono tese, tutto è cristallino, solo lacrima, a volte, per il vento, o per un brusco addio. Guarda quei prati, sono palpebre annerite dal poco sonno, s’illumina per un raggio di sole, per parole tenere sussurate al buio, non vede, ma ti guarda, sempre, ad ogni ora, e non sarai mai sola sulla sua riva. In superficie è azzurrità, il fondo è ghiaccio che sciolto si trascina a valle finché l’inghiotte l’antro della pupilla: immagini in frantumi, ad ogni goccia, e quanti cadaveri sull’iride ancora vivi dell’istante dello scatto. E pesci in cerchi a danza nel fondo prosciugato delle orbite. Un lago è il grande occhio della terra. Pure, quando è notte, qualcuno lancia sassi sull’acqua, cosí, per gioco, o per noia. L’acqua ne ha male, s’oscura come pece, mentre ridono di lei gli ubriachi sulla sponda. Ma non lacrime, non grida, non dolore. A ben altro prezzo si merita il pianto, dice ora ai cani, alle loro nude stelle. Fabio Scotto, A riva, NEM | Nuova Editrice Magenta di Poiesis, Varese, 2009, pagina 44. REGARD SOMBRE Qu’est-ce qu’un lac ? Des cils tendus, tout est cristallin, parfois il larmoie sous l’effet du vent ou d’un brusque adieu. Regarde ces prés, ce sont des paupières cernées par manque de sommeil ; un rayon de soleil l’illumine, ou bien des mots tendres murmurés dans l’ombre ; il ne voit pas mais te regarde toujours, à toute heure, et tu ne seras jamais seule sur ses rives. En surface il n’est qu’azur, mais au fond c’est de la glace fondue qu’il entraîne vers l’aval jusqu’à ce que l’antre de la pupille l’avale : débris d’images à chaque goutte ; et que de cadavres sur l’iris dont l’instant du déclic prolonge la vie… Et que de poissons dansant en cercle sur le fond asséché des orbites… Un lac est le grand œil de la terre. Pourtant, la nuit venue, quelqu’un lance des cailloux sur l’eau, par jeu ou par ennui. L’eau accuse le coup, devient noire comme poix, tandis que les ivrognes se moquent d’elle sur le rivage. Mais ni larmes, ni cri ni douleur. C’est à bien plus haut prix qu’on mérite des pleurs, dit-elle à présent aux chiens, à leurs étoiles nues. Fabio Scotto, Sur cette rive, L’Amourier éditions, 2011, page 67. Traduit de l’italien par Patrice Dyerval Angelini. Préfacé par Yves Bonnefoy. |
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Conception de la Première de couverture, G.AdC
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