Étiquette : Fanny Gondran


  • Fanny Gondran | [La vigie]




    [LA VIGIE]




    La vigie
    a longtemps été le grand tilleul
    de l’enfance
    c’est à son alentour
    qu’on croise l’horizon

    si le vent se lève
    une trame se tisse
    aux confins des chimères

    on s’y hasarde
    on devient peu à peu
    une sorte d’errante

    si on aiguise les pupilles
    dans l’air qui bouge
    l’éblouissement survient
    une image s’invente



    Fanny Gondran, Traverse, éditions La passe du vent, Collection Poésie, 2018, pp. 11-12. Dessins de Laurence Cathala.






    Fanny Gondran  Traverse






    FANNY GONDRAN



    Fanny Gondran





    ■ Fanny Gondran
    sur Terres de femmes

    Alger 60-62 (extrait du recueil Rivages du désordre)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)





    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions La passe du vent)
    la fiche de l’éditeur sur Traverse de Fanny Gondran
    → (sur le site des éditions La passe du vent)
    une notice bio-bibliographique sur Fanny Gondran





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  • Fanny Gondran | Là



    Ladraperie ancienneOcreetpourpre

    Là,

    Elle se tient aux aguets
    Presque animale
    /renifle/déchire/
    La draperie ancienne
    Le paysage d’avant

    Entre cordes et trames
    Arbres et haies
    L’alphabet amniotique
    Ocre et pourpre
    /s’écrie/s’écrit/
    À même l’herbe

    Il a été fabriqué
    Dans la matière vertigineuse
    De la terre d’autrefois
    Du premier jour
    De la passation
                              Là
    Où l’enfance du poème
    /explose/s’expose/
    Dans les ruines de mica




    Fanny Gondran
    Poème inédit (13/10/2010)
    pour Terres de femmes (D.R.)






    FANNY GONDRAN




    ■ Fanny Gondran
    sur Terres de femmes

    Alger 60-62 (extrait du recueil Rivages du désordre)





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  • Fanny Gondran | Alger 60-62



    ALGER 60-62La bataille d alger


                                   à Y. G.



    Il repousse encore à main nue
    ce qui reste
    d’un pays étouffé
    dans les manteaux de la mémoire
    les rues droites comme des fusils
    quadrillent
    la ville blanche aux mâchoires de feu

    Etrangère fiévreuse entre exactions
         [et représailles
    tues sues partagées peut-être

    Aux abords des willayas
    le simple fait d’être sur commande
    embusqué
    vous rend à demi-fou
    en tout cas faire feu
    tue le cœur pour toujours

    La main où est posée la tête
    comme alourdie
    d’images insoutenables
    est parfois dure comme du granit

    Rien ne peut plus l’ouvrir
    tant l’indicible s’explore
    dans une ferveur du cèdre

    Le cœur n’est plus qu’un simple soubresaut
    qui va faire obstacle à d’autres magies
    à la tendresse venue d’ailleurs

    La brume toujours accompagne ce regard
    doux avec les chèvres
    mais sur le même cliché
    cruel avec les cigales

    Il ne voit plus parfois autour de lui
    que le troupeau de béliers bleus
    égorgés au centre de la mechta

    Il est à jamais ce guetteur
    qui veille à la lisière de la vie
    jusqu’au mot FIN

    pendu dans la lumière du djebel.




    Fanny Gondran, Rivages du désordre, Tarabuste Éditeur, Collection DOUTE B.A.T., 2010, pp. 62-63.






    FANNY GONDRAN



    Fanny Gondran






    ■ Fanny Gondran
    sur Terres de femmes

    [La vigie](poème extrait de Traverse)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Auteurs en Auvergne-Rhône-Alpes)
    une notice bio-bibliographique sur Fanny Gondran






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