Étiquette : Garzanti


  • Mario Luzi | [Vita o sogno ?]



    [VITA O SOGNO?]



    Vita o sogno? Lei si gode serena
    la simbiosi domenicale col giardino
    fino a tardi quando entra nella casa
    la mite ora settembrina della cena.
    Non c’è l’amato, non c’è la sua assenza
    né altro desiderio. C’è quell’unico
    pensiero muto che dovunque flagra
    e vige, e di sé tutta la ripiena —
    Felicità? non le sembra. Non è
    che un nome estraneo, questo,
    a quella purissima sostanza.
    Vissuto o immaginato
    quel brano? —pensa. Perduta
    in quale sua profondità la scena?
    Non c’è divario, non c’è differenza.




    Mario Luzi, Tutte le poesie, Volume secondo, Garzanti Editore, Collana Gli Elefanti, 1988 (Terza ristampa : aprile 2005], pagina 780.






    Luzi, tutte le poesie.jpg 2







    [VIE OU SONGE ?]



    Vie ou songe ? Elle savoure, calme,
    ce dimanche en symbiose avec le jardin, jusque tard,
    jusqu’à ce qu’entre dans la maison
    l’heure si douce, en septembre, du dîner.
    L’aimé n’est pas là, ni son absence,
    ni aucun autre désir. Il n’y a là que cette unique
    pensée muette et partout flagrante,
    et qui règne et qui l’emplit tout entière —
    Félicité ? Il ne lui semble pas. Ce n’est qu’un nom,
    cela, un nom très étranger
    à cette substance pure entre les pures.
    Vécu, imaginé,
    ce fragment ? pense-t-elle. Et cette scène,
    dans quelle sienne profondeur perdue ?
    Il n’y a pas de différence, d’aucune sorte.



    Mario Luzi in D’une lyre à cinq cordes, traductions de Philippe Jaccottet 1946-1995, Éditions Gallimard, Collection blanche, 1997, page 61.






    Dune lyre à cinq cordes





    MARIO LUZI


    Luzi





    ■ Mario Luzi
    sur Terres de femmes


    Cahier gothique, VII
    Diana, risveglio
    Dove l’ombra
    En mer
    Il pensiero fluttuante della felicità
    Nature
    Près de la reine de Saba (note de lecture sur Trames de Mario Luzi + extrait)
    Primitiales (article sur Prémices du désert)
    Quanta vita







    Retour au répertoire du numéro de janvier 2015
    Retour à l’ index des auteurs
    Retour à l’ index de la catégorie Péninsule (littérature et poésie italiennes)

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Giorgio Caproni | Lasciando Loco



    LASCIANDO LOCO
    (1972)




    Sono partiti tutti.
    Hanno spento la luce,
    Chiuso la porta, e tutti
    (Tutti) se ne sono andati
    Uno dopo l’altro.

    Soli,
    Sono rimasti gli alberi
    E il ponte, l’acqua
    Che canta ancora, e i tavoli
    Della locanda ancora
    Sgombri – il deserto,
    La lampadina a carbone
    Lasciata accesa nel sole
    Sopra il deserto.

    E io,
    Io allora, qui,
    Io cosa rimango a fare,
    Qui dove perfino Dio
    Se n’è andato di chiesa,
    Dove perfino il guardiano
    Del camposanto (uno
    Dei compagnoni più gai
    E savi) ha abbandonato
    Il cancello, e ormai
    — Di tanti — non c’è più nessuno
    Col quale amorosamente
    Poter altercare ?



    Giorgio Caproni, Tema con variazioni, Il muro della terra (1964-1975), in Tutte le Poesie, Garzanti, I grandi libri, Milano, 2016, pagina 365.







    EN QUITTANT LOCO



    Ils sont tous partis.
    Ils ont éteint la lumière,
    Fermé la porte, et tous
    (Tous) s’en sont allés
    L’un après l’autre.

    Seuls
    Sont restés les arbres
    Et le pont, l’eau
    Qui chante encore, et les tables
    De l’auberge encore,
    Encombrées — le désert,
    La petite ampoule à carbone
    Qu’on a laissée allumée dans le soleil
    Au-dessus du désert.

    Et moi,
    Moi alors,
    Je reste ici pour quoi faire,
    Ici où même Dieu
    S’en est allé de l’église,
    Où même le gardien
    Du cimetière (un
    Des bons vivants les plus gais
    Et sages) a quitté
    La grille, où désormais
    — d’eux tous — il n’y en a plus aucun
    Avec lequel amoureusement
    Je puisse me quereller ?



    Giorgio Caproni, Poesie 1932-1986 in Anthologie bilingue de la poésie italienne, Éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1994, pp. 1360-1363. Traduction de Philippe Renard et Bernard Simeone.




    __________________________
    NOTE d’AP : Loco est des hameaux de Rovegno (au nord de Gênes, dans la vallée de la Trébie), où Giorgio Caproni a longtemps enseigné, et où il a fait la connaissance de celle qui, en 1937, est devenue son épouse, Rina Rettagliata.




    GIORGIO CAPRONI


    Portrait_de_Giorgio_Caproni
    Image, G.AdC




    ■ Giorgio Caproni
    sur Terres de femmes

    7 janvier 1912 | Naissance de Giorgio Caproni
    Giorgio Caproni | Quando ti vidi accesa



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur le site des éditions Verdier)
    une page consacrée à Giorgio Caproni
    → (sur le site de la Rai.tv)
    Giorgio Caproni – La poesia ?






    Retour au répertoire du numéro de janvier 2015
    Retour à l’ index des auteurs
    Retour à l’ index de la catégorie Péninsule (littérature et poésie italiennes)

    Retour à l’ index de l’éphéméride culturelle

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Vivian Lamarque | [En dot je vous apporte]



    Un noble ciel plus les couleurs que vous voulez
    Diptyque photographique, G.AdC







    [IN DOTE LE PORTO]



    In dote Le porto
    foglioline di salvia
    e di rosmarino
    più mille poesie circa
    più quello stralunato ritrattino
    tutto qui ?
    no anche un fiore con dentro
    un’ape in velo da sposa
    più una goccia di miele
    più una spina di rosa
    tutto qui?
    no anche il resto del mondo
    più un cielo gentile
    più i colori che vuole
    più il doppio della metà
    di tutto il mio cuore.







    [EN DOT JE VOUS APPORTE]



    En dot je vous apporte
    de petites feuilles de sauge
    et de romarin
    plus mille poèmes environ
    plus ce petit portrait hagard
    et c’est tout ?
    non une fleur aussi avec à l’intérieur
    une abeille et son voile de mariée
    plus une goutte de miel
    plus une épine de rose
    et c’est tout ?
    non le reste aussi du monde
    plus un noble ciel
    plus les couleurs que vous voulez
    plus le double de la moitié
    de mon cœur tout entier.


    (1096)




    Vivian Lamarque, Poesie dando del Lei [« Poèmes qui disent vous »], Garzanti, 1989 (Premio Tropea) in Lingua, La Jeune Poésie italienne, éditions Le temps qu’il fait, 1995, pp. 172-173. Anthologie bilingue publiée sous la direction de Bernard Simeone. Traduction de Bernard Simeone.




    VIVIAN LAMARQUE


    Vivian Lamarque
    Source



    ■ Vivian Lamarque
    sur Terres de femmes

    Poésie illégitime



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur Italian Poetry)
    une page consacrée à Vivian Lamarque
    → (sur YouTube)
    Quattro Giorni con Vivian (extrait d’un portrait vidéo de Vivian Lamarque par Silvio Soldini, 2008) [documentaire de la collection Gente di Milano]
    → (sur Lyrikline)
    Vivian Lamarque disant dix de ses poèmes






    Retour au répertoire du numéro de mai 2012
    Retour à l’ index des auteurs
    Retour à l’ index de la catégorie Péninsule (littérature et poésie italiennes)


    » Retour Incipit de Terres de femmes