Étiquette : Gilles Weinzaepflen


  • Gilles Weinzaepflen | [Vous savez bien pourquoi j’ai choisi la poésie]




    [VOUS SAVEZ BIEN POURQUOI J’AI CHOISI LA POÉSIE]




    Prada a réussi son implantation au Niger le magasin Colette ouvre un deuxième concept store en banlieue d’Alger les ventes de Porsche ont progressé de 300% au Cambodge un nouvel Apple Store vient d’ouvrir au Bangladesh les prévisions de vente de Rolex en Lettonie sont en forte hausse le nouveau magasin Dior Homme de Kaboul a été dévalisé en quelques heures Louis Vuitton a décidé de fermer sa boutique de Vientiane au Laos pour cause de rupture prématurée du stock on s’attend à une véritable marée humaine à deux jours de l’ouverture du Niketown de Mogadiscio les bijoux Cartier profitent d’une pause de la concurrence au Libéria pour doubler un réseau de vente florissant on estime que les ventes en immobilier de luxe en Haïti vont tripler dans les prochaines années l’Ethiopie accueillera le prochain sommet G20 Ferrari s’apprête à ouvrir une deuxième chaîne de montage au Soudan le nombre de résidences secondaires au Nigeria est le plus élevé au monde la mairie de Bucarest a choisi le nouveau revêtement de ses trottoirs ce sera du makrana blanc un marbre hautement précieux ce sont les femmes du Honduras qui sont les plus dépensières en accessoires de luxe pour animaux domestiques on parle d’assécher les marais près de Cotonou en vue d’implanter un nouveau golf géant Time Warner a décidé de quadrupler ses dépenses marketing pour développer ses ventes au Mali





    […]





    Vous savez bien pourquoi j’ai choisi la poésie. J’ai vu la fortune amassée en quelques années par le poète Charles Pennequin, ses propriétés de Marrakech, Dubaï, Miami, Londres, Saint-Moritz, Palm Springs, la démesure de ses fêtes où l’on croise toute la jet set internationale, Paris Hilton, les Beckham, des filles sublimes comme Kirsten Dunst, J.lo, Kate Moss. Rien qu’à Dubaï, c’est sauna, hammam et shiatsu à tous les étages. Quand j’ai vu ça, je me suis dit que j’y arriverai aussi. Non pas par l’immobilier, la finance, les sectes, les médias, le X. Non, tout ça c’est terminé, ça ne rapporte plus assez. Si on veut faire de l’argent aujourd’hui, c’est la poésie. C’est en écrivant ses poèmes que Charles Pennequin est devenu l’égal de Donald Trump. D’ailleurs, j’ai demandé à Ivana si elle aime la poésie. Elle m’a répondu entre deux brasses qu’elle n’a pas beaucoup de temps pour lire. Je lui ai lu un poème de Charles Pennequin qui passait justement par là avec sa nouvelle Russe. Ivana a fait semblant d’écouter. En sortant de l’eau, elle s’est jetée sur lui en disant que ses poèmes, ça la faisait chialer. La Russe lui a lancé un regard à glacer une mer de champagne. Charles est parti de son grand éclat de rire, il a tout de suite décoincé l’atmosphère. Ça commençait à batifoler sur les transats, on a tous fini à poil dans la piscine à 5 heures du mat.





    Gilles Weinzaepflen, « Le printemps s’appelle reviens » in Soleil grigri, Éditions LansKine, 2018, pp. 61 et 65.






    Soleil grigri





    GILLES WEINZAEPFLEN


    Gilles Weinzaepflen




    ■ Gilles Weinzaepflen
    sur Terres de femmes

    [Dire ce que l’on pense] (extrait de Noël Jivaro)



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    le site de Gilles Weinzaepflen
    → (sur le site des éditions LansKine)
    la fiche de l’éditeur sur Soleil grigri de Gilles Weinzaepflen
    → (sur le site du cipM)
    une fiche bio-bibliographique sur Gilles Weinzaepflen
    → (sur YouTube)
    des extraits du documentaire La Poésie s’appelle reviens (2011), documentaire sur le champ poétique contemporain en France, réalisé par Gilles Weinzaepflen





    Retour au répertoire du numéro de mai 2018
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Gilles Weinzaepflen | [Dire ce que l’on pense]



    Ce que les meubles sont
    « Ce que les meubles sont dans la maison
    Les mots le sont dans le silence »

    Ph., G.AdC







    [DIRE CE QUE L’ON PENSE]



    Dire ce que l’on pense et si l’on ne pense pas
    parler quand même pour meubler

    Ce que les meubles sont dans la maison
    Les mots le sont dans le silence
    Le silence est une maison à meubler de mots

    Une fois meublé le silence parle
    Il parle le langage des meubles

    Avec tous ces meubles dans la bouche
    Il est parfois difficile de dire de prononcer
    Les meubles ralentissent arrêtent les mots

    Tu ne dois pas parler quand tu as la bouche
    Pleine de meubles




    Gilles Weinzaepflen, Noël Jivaro, Le clou dans le fer, Collection expériences poétiques, 51100 Reims, 2011, page 27.





    Noël Jivaro





    GILLES WEINZAEPFLEN


    Gilles_Weinzaepflen





    ■ Gilles Weinzaepflen
    sur Terres de femmes

    [Vous savez bien pourquoi j’ai choisi la poésie](extrait de Soleil grigri)




    ■ Voir | écouter aussi ▼

    le site de Gilles Weinzaepflen
    TOOG, le blog de Gilles Weinzaepflen
    → (sur le site du cipM)
    une fiche bio-bibliographique sur Gilles Weinzaepflen
    → (sur YouTube)
    des extraits du documentaire La Poésie s’appelle reviens (2011), documentaire sur le champ poétique contemporain en France, réalisé par Gilles Weinzaepflen





    Retour au répertoire du numéro de mars 2012
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • « C’est pas l’printemps ! », le vendredi 9 mars, à Amiens




    D
    ans le cadre du Printemps des poètes

    la librairie Pages d’encre et l’association Zébulon

    vous invitent à la soirée poétique


    « C’est pas l’printemps ! »



    avec la participation de


    Lucien Suel, Ivar Ch’Vavar et de Gilles Weinzaepflen



    le vendredi 9 mars 2012
    à Amiens (80000)







    Affiche Page d'encres








    17h30 : Rendez-vous à la librairie Pages d’encre, 1, rue des Chaudronniers, à Amiens, pour une rencontre-dédicace avec  :

    • Lucien Suel pour la publication de Blanche étincelle à La Table Ronde
    • Ivar Ch’Vavar pour la publication du Marasme chaussée chez Flammarion, de Travail du poème et de Titre aux éditions des Vanneaux (60480 Montreuil-sur-Brêche)
    • Gilles Weinzaepflen pour la publication de Noël Jivaro chez Le clou dans le fer (51100 Reims) et pour la sortie en DVD du film documentaire La poésie s’appelle reviens chez L’Harmattan.


    19h30 : Rendez-vous à La Briqueterie (entrée libre), 2, rue Lescouvé à Amiens, où l’association Zébulon propose PAR LES DOCS (convivialité et échanges autour du documentaire).


    20h00 : diffusion du film La poésie s’appelle reviens de Gilles Weinzaepflen [57 min], échanges en présence du réalisateur, de Lucien Suel et d’Ivar Ch’Vavar ainsi que d’autres invités (écrivains, enseignants, universitaires, artistes,…).


    22h00 : lectures de textes par les poètes invités.


    Pour tous renseignements, téléphoner au 06 03 29 21 48.




    NOTE d’AP : je quitterai tout exprès mon île pour me rendre à cette soirée poétique amiénoise.



    Retour au répertoire du numéro de février 2012

    » Retour Incipit de Terres de femmes