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[ICI… LÀ]
Ici tout en bas de la falaise le noir granit creuse une vasque si profonde qu’à marée basse on y entre à mi-corps Entre deux roches se cachent les tourteaux aux carapaces vernissées de transparentes chevrettes les mouvantes anémones et la fine dentelle des laminaires sur l’écran de l’eau Flottants comme ces algues entre deux profondeurs tendant leurs rets doux et luisants dont la main ne saisit que fuite coulissante les lieux m’échappent […] Là sur l’étroite avancée rocheuse ignorant la guipure d’écume au pied de la falaise et le point où la mer à l’horizon se coupe il est le centre d’une sphère où sa pensée se perd dans des scintillements d’azur cuisant comme le cri des sternes Phidias ! Phidias ! L’enfant marche comme l’on danse dans la poussière du chemin que soulève son talon… Marilyne Bertoncini, La Dernière Œuvre de Phidias suivi de Invention de l’absence, version augmentée, Jacques André Éditeur, Collection Poésie XXI, 2017, pages 19 et 26.
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| MARILYNE BERTONCINI Source ■ Marilyne Bertoncini sur Terres de femmes ▼ → À l’ombre du mûrier (extrait de L’Anneau de Chillida) → La Dernière Œuvre de Phidias (lecture d’AP) → Labyrinthe des nuits (lecture d’AP) → Mémoire vive des replis (lecture de Sophie Brassart) → [En nageant jusqu’au bout de ton rêve] (extrait de Mémoire vive des replis) → La Noyée d’Onagawa (lecture d’AP) → [Je l’imagine] (extrait de La Noyée d’Onagawa) → Sable (extrait) ■ Voir aussi ▼ → (sur Recours au poème) plusieurs pages sur Marilyne Bertoncini → Minotaur/a, le blog de Marilyne Bertoncini |
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« mémoire de cendres » Bernard Aubertin, Tableau feu, livre brûlé © galerie Jean Brolly Source [MES LÈVRES BALBUTIENT] mes lèvres balbutient une langue irrégulière comme si les pierres des vieux murs écroulés désignaient le verbe que nous avons perdu notre voix dans les veines ce maigre vitrail où la lumière vient où le silence veut j’ai beaucoup lu et je ne me souviens de rien mémoire de cendres chaque livre a sa mélodie d’oubli ma vie est faite de ce silence Stéphan Causse, Caresser la mer, Jacques André éditeur, Collection Poésie XXI, 2016, pp. 30-31. |
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STÉPHAN CAUSSE Ph. : Vincent Decorde Source ■ Stéphan Causse sur Terres de femmes ▼ → À deux pas dans le silence (lecture d’AP) → [Les lieux où je vous emmène] (extrait d’À deux pas dans le silence) → [Petite mer] (extrait de Boire le temps) → Cévenne Séranne ■ Voir aussi ▼ → (sur le site de Jacques André éditeur) une notice bio-bibliographique sur Stéphan Causse |
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| PATRICK ARGENTÉ Source ■ Voir aussi ▼ → (sur Terre à ciel) une page sur Patrick Argenté → (sur le site de Jacques André Éditeur) la page de l’éditeur sur Le Vol des ombres de Patrick Argenté
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| GENEVIÈVE VIDAL ■ Geneviève Vidal sur Terres de femmes ▼ → Exil → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) Vie donner/nommer ■ Voir aussi ▼ → le site de Geneviève Vidal → (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes) une fiche bio-bibliographique sur Geneviève Vidal |
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VALÉRIE CANAT DE CHIZY
→ [Je me tiens à une rampe, pour ne pas tomber] (poèmes extraits de Je murmure au lilas (que j’aime)) → Je murmure au lilas (que j’aime)[lecture d’Isabelle Lévesque] → [La clôture est autour] (poème extrait de Talisman) ■ Voir aussi ▼ → (sur Ce Qui Reste) des extraits des Pavots sortent en éventails (+ une notice bio-bibliographique) → le blog de Valérie Canat de Chizy |
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« Pourtant, malgré la faille, le bleu, toujours, s’instaurait, me rattrapait » Ph., G.AdC EN SORTANT DE SA RÉSERVE… Poète sensible, qui garde au secret les sentiments qui l’habitent, Marie-Ange Sebasti se livre ici, dans les pages de Cette parcelle inépuisable, par menus lests. Et c’est d’abord la Terre, — « terre sienne » — qui inaugure, dans les contrastes d’ombre et de clarté qu’elle engendre, l’ouverture de ce nouveau recueil poétique. Cela commence avec le « rose chair » de l’enfance du poème inaugural. Par cette exploration d’une « parcelle inépuisable » d’où surgit l’enfant de jadis dans toute l’impulsivité de sa jeunesse. L’enfant à qui la poète d’aujourd’hui confie le pouvoir de s’emparer de l’adulte, de le secouer de son « long sommeil », de le bousculer dans ses certitudes, de le confondre avec ses souvenirs. Soudain l’enfant est là, dans toute sa puissance créatrice — « Il démonte les lucarnes / et défie les étoiles » —, présence troublante qui dérange par son inventivité. « Pourquoi cesser d’avoir faim / de sa turbulence », interroge la poète. Le monde de l’enfance est au cœur des poèmes, qui ramènent avec eux, dans le chalut des mots, leurs bons génies et leurs comptines. Les formules magiques ouvrent les portes des jeux mais aussi celles des petites cruautés d’enfants, celles qui excluent et tiennent à l’écart celui d’entre eux/elles qui n’a pas les clés de « colegram ». Dans son désir de se faire « archiviste » des gestes du passé, la poète recherche le lien qui l’unit à la petite fille qu’elle fut, afin de renouer avec elle ses pactes d’enfance. Dans son désir de se faire christophore, elle se dicte ses ordres : « Soulève cet enfant
Assieds-le fermement sur tes épaules Rapproche-le du ciel » Lui confiant ainsi une part de pouvoir : « Il saura bien te décrire l’horizon ». Dès cet instant, toujours mimant les inventions de l’enfance, la poète oscille entre incertitudes, menus échecs, impatiences à vivre, recommencements et reprises. Mais toujours rebondit sur la frange d’écume et toujours se remet à ravauder les « images » sur lesquelles elle s’élance. Elle retrouve alors cette « part des anges » qui lui donne l’élan vital propre à soulever le « mortier des heures grises » et à délivrer le monde de ses emmurements. À travers la série des infinitifs — « Préparer / lancer / délivrer / libérer / rebâtir… » — qui sont comme les jalons de son programme d’actions poétiques, la poète s’invective avec douceur et fermeté. Parfois, au cœur de ces défis, d’autres silhouettes surgissent, qui avaient emporté avec elles, dans de lointaines expéditions, des rêves de retours victorieux. Et s’en reviennent, chargées d’images cahotantes. Dans des vers brefs, la parataxe fait surgir les étapes d’un « interminable western ». Archiviste puis calligraphe, la poète se sait impatiente à adoucir le monde. Même si sa « palette s’emporte / s’éloigne », l’acrobate qu’elle se dit être, « exerce ses pinceaux / à rattraper la joie / sur la ligne de fuite ». Le doute pourtant l’assaille dont elle repousse les brûlures. Aux interrogations qui se font jour, elle oppose le silence, celui-là même qui « a gonflé » son « chargement de mots ». Quant aux morts, la poète les nimbe d’un même optimisme que les vivants, accordant à leurs fantômes une vie propre et parfumée : « Bientôt ils sentiront la lavande
des armoires bien rangées ». Optimiste ? Oui. Parce que profondément croyante ? Sans doute. Quoi qu’il en soit, exploratrice infatigable du temps et des blessures que celui-ci inflige, la poète se refuse à tout repli dans la douleur, à toute négation de la joie. Ainsi, confie-t-elle : « Pourtant, malgré la faille, le bleu, toujours, / s’instaurait, me rattrapait ». Toujours en chemin, « elle monte lentement / en tenant bon la rampe / de l’escalier trop raide ». Elle progresse, décidée, « vers ce rai de lumière / qui patiente serein… » Lucide sur elle-même et sur les traits qui fondent sa personnalité, la poète évoque sa réserve — « Hier / en sortant de ma réserve / j’ai cru voir […] ». Et pour qui a le privilège de connaître un peu Marie-Ange Sebasti, cette expression polysémique fait sourire. Car sa réserve est sans nul doute son plus fidèle atout, celui qui conduit la poète sur la ligne de fuite d’un humour et d’une espièglerie qui la rendent très attachante. Ainsi surprend-elle par les façons d’oiseau qu’elle a de déplacer les images à cloche-pied. Ou à petits coups de pinceaux furtifs. |
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