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  • Jaroslav Seifert | Korálové náušnice



    Contre une fen-tre vide
    Ph., G.AdC







    KORÁLOVÉ NÁUŠNICE


    Všechno, co už od nás odchází
    a propadá se do minula,
    poztrácí cestou mnohé
    ze svých vlastností.
    Zlo bledne, hřích je zapomenut,
    víno kysne
    a polibky, které utkvěly pod nebem,
    promění se v píseň.

    Když jsem zatoužil po tvém objetí,
    vymýšlel jsem verše.
    Chodil jsem po pokoji tam a sem
    a říkal je do prázdného okna.
    Ach, ty verše !
    Nebyly příliš moudré,
    ale byly plné neodbytné touhy
    a vášnivých slov.

    Tiskla jsi mi dlaní ústa,
    abych mlčel,
    a urputně jsi bránila
    svá překvapená ouška
    a já už bloudil špičkou jazyka
    v jejich růžových záhybech
    jako v bludišti.






    LES BOUCLES D’OREILLE EN CORAIL


    Tout ce qui nous quitte déjà
    et qui s’enfonce dans le passé
    perd en route une bonne partie
    de ses propriétés.
    Le mal pâlit, on oublie le péché,
    le vin s’aigrit
    et les baisers figés sous la voûte céleste
    se font chanson.

    Quand je rêvais de tes bras,
    j’inventais des vers.
    J’arpentais ma chambre
    et je les récitais contre une fenêtre vide.
    Ah, quels vers !
    Ils n’étaient pas trop savants,
    mais pleins de désirs inassouvis
    et de mots passionnés.

    Tu pressais ta paume contre ma bouche
    pour me faire taire
    et tu défendais ardemment
    tes petites oreilles surprises
    pendant que le bout de ma langue
    errait dans leurs plis roses
    comme dans un labyrinthe.


    Jaroslav Seifert, Être poète | Býti básníkem, édition bilingue, Le Temps des Cerises | Protis, 1998, pp. 50-51. Traduit du tchèque par Jana Boxberger.






    Seifert





    JAROSLAV SEIFERT

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    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Esprits nomades)
    plusieurs pages consacrées à Jaroslav Seifert



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