Étiquette : Joan Miró


  • Antonio Gamoneda | La lumière bout derrière mes paupières



    11-LeChant
    Joan Miró, Le chant du rossignol à minuit et la pluie matinale
    (Constellations, suite de 22 pochoirs)
    14 cm x 17 cm, 1959
    Source








    LA LUZ HIERVE DABAJO DE MIS PARPADOS


    De un ruisenor absorto en la ceniza, de sus negras entranas
    Musicales, surge una tempestad. Desciende el llanto a las
    Antiguas celdas, advierto latigos vivientes

    y la mirada inmovil de las bestias, su aguja fria en mi
    corazon.

    Todo es presagio. La luz es medula de sombra : van a morir
    los insectos en las bujias del amanecer. Asi

    arden en mi los significados.






    LA LUMIÈRE BOUT DERRIÈRE MES PAUPIÈRES


    D’un rossignol absorbé par la cendre, de ses noires
    entrailles musicales, surgit une tempête. Le pleur descend
    aux anciennes cellules, j’aperçois des fouets vivants

    et le regard immobile des bêtes, leur aiguille froide dans
    mon cœur.

    Tout est présage. La lumière est moelle d’ombre : les
    Insectes vont mourir dans les bougies du petit jour. Ainsi

    Brûlent en moi les significations.



    Antonio Gamoneda, Arden las pérdidas (Clarté sans repos, Arfuyen, 2006), in « Le Feu », Thauma n° 7, Revue de philosophie et de poésie, 2e trimestre 2010, La Compagnie des Argonautes, pp. 322-323. Traduit de l’espagnol par Jacques Ancet.






    ANTONIO GAMONEDA


    Antonio Gamoneda
    Source



    ■ Antonio Gamoneda
    sur Terres de femmes

    Cecilia (lecture d’AP)
    Géologie (poème extrait de Blues castillan)
    Entra en tu madre (poème extrait de Cecilia + notice bio-bibliographique)
    Quand tu éclaires mes yeux (poème extrait de Chanson de l’erreur)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur P/oésie, le Blog d’Alain Freixe)
    Clarté sans repos d’Antonio Gamoneda
    → (sur Terres de femmes)
    « Oiseaux », Thαumα, Revue de philosophie et poésie


    Pour entendre Antonio Gamoneda lire à voix haute certains de ses poèmes,
    se rendre sur le site Lyrikline (recueil Libro del Frío) ou sur La voz de los poetas



    Retour au répertoire du numéro de juillet 2010
    Retour à l’ index des auteurs


    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • 12 juin 1925 | Première exposition Miró à Paris

    Éphéméride culturelle à rebours



        Du 12 au 27 juin 1925 a lieu, Galerie Pierre, 13 rue Bonaparte, à Paris, la première exposition Miró. Organisée par Jacques Viot. La préface du catalogue de l’exposition est signée par Benjamin Péret et l’invitation par tous les surréalistes. Sont exposés trente et une peintures et quinze dessins de Joan Miró. Dont Le Chasseur (1923-1924, toile acquise par André Breton lors de l’exposition et conservée aujourd’hui au MoMA) et La Ferme (1921-1922), qui sera achetée par Ernest Hemingway.






    Ferme_2
    Miró, La Ferme (1921-1922),
    Huile sur toile, 123,8 x 141,3 cm
    Ancienne collection Ernest Hemingway (La Havane)
    National Gallery of Art, Washington, D.C.






    LA FERME


        Commencée à Montroig — la montagne rouge —, poursuivie à Barcelone et achevée à Paris, cette toile « détailliste » témoigne du « bonheur d’atteindre dans le paysage à la compréhension du brin d’herbe. »
        « Ce qui m’intéresse par-dessus tout », déclare alors le peintre, « c’est la calligraphie d’un arbre ou des tuiles d’un toit, feuille par feuille, rameau par rameau ». De fait, ce qui frappe dans la toile de La Ferme, c’est, au tout premier plan, le maïs aux feuilles chantournées et l’eucalyptus exubérant, mains ramifiées lancées vers le ciel. Un ciel d’un bleu presque trop éclatant, qui fige la lune blanche dans l’espace immobile. C’est aussi l’époque où Miró se livre à un inventaire minutieux de l’univers de la ferme catalane de Montroig, propriété de ses parents où l’artiste aime à séjourner. De cet univers observé avec la plus grande précision, La Ferme offre un exemple ordonnancé. Où alternent intérieur et extérieur. Le cheval dans l’étable ou la fermière à son lavoir. Les dépendances offrent au regard leurs murs lézardés, grignotés par le temps ou donnent à voir leurs étagements secrets — échelles et escabeaux, étagères et poutres ; greniers et mansardes, chèvre et coq, lapins et tourterelles. Tous présentés de dos ou de profil. Jusqu’aux outils et aux menus objets laissés aux abords des sillons du potager et aux menus habitants de la Terre, dispersés entre les mottes de terre et les légumes en cours de germination.

        Fortement individualisés, ces détails, isolés les uns des autres et figés au cœur même de l’énumération qui les rassemble, se posent d’ores et déjà comme « signes plastiques purs ». L’inventaire de La Ferme signe la fin de l’époque réaliste de Joan Miró. Et annonce par la schématisation et la stylisation des objets, le répertoire poétique et onirique des formes de demain.


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli





    ■ Miró
    sur Terres de femmes

    21 janvier 1940 | Miró, Constellations
    Étreintes





    Retour au répertoire du numéro de juin 2008
    Retour à l’ index de l’éphéméride culturelle

    » Retour Incipit de Terres de femmes