Étiquette : Joseph Julien Guglielmi


  • Tita Reut | [On pose la perte]



    Le peintre de mon propre trait
    Ph., G.AdC






    [ON POSE LA PERTE]



    On pose la perte
    de part en part
    on dépose le rempart
    à perte
    On retourne chaque jour
    à la prise
    Et ce qui tue
    cimente la langue

    Avalez
    le sapin de marbre
    qui couve en vous
    Avalez l’arbre
    des agonisants
    et la crête d’huile
    qui pend dans les larmes

    Il y a de l’ombre
    dans la vallée
    Seul le chemin de cime
    enivre
    car on y vole
    la pureté de la chute

    Un jour
    dans l’air
    je serai
    cette coulée
    de peinture
    devenant le peintre
    de mon propre
    trait



    Tita Reut, Le Temple des singes, Éditions de l’Amandier, Collection Accents graves Accents aigus, 2014, page 66. Préface de Joseph Julien Guglielmi.






    Tita Reut, Le Temple des singes






    __________________________

    « Dans la poésie d’aujourd’hui, la démarche de Tita Reut représente un cas particulier, des plus rares. Loin de se contenter d’un lyrisme convenu ou d’une sècheresse de pseudo avant-garde, elle renouvelle le rapport avec la tradition en élaborant un champ sensuel et rythmique où l’audace du vécu engendre une langue bifide, où l’incarnation exaspère la sexualité et une ferveur, où l’image ne se suffit jamais d’un rapport univoque au fil de vers bien tempérés. »

    Son « baroque très personnel » mêle humour et tragique et débouche sur un univers original joignant « l’érotisme le plus inventif et sans contraintes » à l’interrogation métaphysique. Dans « cet esprit de liberté qui anime les démarches les plus originales et fécondes d’aujourd’hui », la voix de Tita Reut fait résonner dans le grand larynx l’intensité du désir et l’énigme d’être au monde.

    D’après la préface de Joseph Julien Guglielmi (op. cit. supra).






    TITA  REUT


    Tita Reut
    Source




    ■ Tita Reut
    sur Terres de femmes


    La rage (poème extrait de Hamada)
    Tu vas au rein (poème extrait de Persiennes d’Hécate)
    [Au bout de la jambe] (poème extrait de L’Invention des gestes)




    ■ Voir aussi ▼


    → (le site du cipM)
    une bio-bibliographie de Tita Reut
    → (sur le site de la Maison des écrivains et de la littérature)
    une fiche bio-bibliographique consacrée à Tita Reut





    Retour au répertoire du numéro de septembre 2014
    Retour à l’ index des auteurs


    » Retour Incipit de Terres de femmes