Étiquette : Josette Ségura


  • Jean Pichet | Froid Peur


    FROID PEUR



    Comme tout est muet
    de froid, ce matin !
    Tout. Les choses autour
    de toi. Les mots, en toi,
    qui tombent comme
    des oiseaux tués par
    le froid. C’est l’hiver,
    d’accord. Mais il n’est
    pas seul en cause.
    Secoue-toi. Il y a,
    dans un coin du jardin,
    un petit arbre
    qui fleurit en hiver.
    Tu vas auprès de lui,
    de ses fleurs presque inodores
    sous le givre. Et
    tu as moins peur.





    Jean Pichet, Le vent reste incompris, poèmes, éditions Illador, Collection Les Cahiers d’Illador, 2021, page 23. Aquarelles de Catherine Sourdillon. Recueil dédié à Josette Ségura.






    Jean Pichet  Le vent reste incompris 2





    JEAN PICHET



    ■ Jean Pichet
    sur Terres de femmes


    Le bouquet (extrait d’Une poignée de feuilles)




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur le site des éditions Illador)
    la fiche de l’éditeur sur Le vent reste incompris de Jean Pichet
    → (sur Babelio)
    une notice bio-bibliographique sur Jean Pichet





    Retour au répertoire du numéro de février 2021
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Josette Ségura | [Le parler de l’hiver]




    [LE PARLER DE L’HIVER]



    Le parler de l’hiver,
    on le reconnaît
    à sa façon d’installer du silence
    parfois coupé de pluie, de vent,
    parfois très pur,
    presque un lieu
    pour patienter,
    lui encore avec sa rugosité, son côté abrupt,
    « c’est l’hiver »
    et toujours cette impression qu’on ne va pas en sortir,
    même si on sait, mais on l’oublie,
    que tout va vite.




    Josette Ségura, Au plus près de nos pas, Éditions Illador, Collection Les Cahiers d’Illador, dessin de couverture et frontispice de Catherine Sourdillon, octobre 2019, page 36.





    Josette Ségura  Au plus près de nos pas 2





    JOSETTE SÉGURA


    Josette Ségura bis
    Source




    ■ Josette Ségura
    sur Terres de femmes

    Dans la main du jour (lecture d’Isabelle Raviolo)
    [Dans toute combe] (extrait de Jours avec)
    Entre la parole et nous (extrait d’Au bord du visage)
    [« On a tellement de souvenirs… »] (extrait des Éclaircies)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions Illador)
    la fiche de l’éditeur sur Au plus près de nos pas
    → (sur le site de Pleine Page)
    une notice bio-bibliographique sur Josette Ségura





    Retour au répertoire du numéro de novembre 2019
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Josette Ségura | [Dans toute combe]


    [DANS TOUTE COMBE]



    Dans toute combe,
    ce sentiment de traverser un petit pays,
    comme si la rivière avait creusé pour protéger,
    on y reçoit presque des confidences,
    les prés, les arbres, les champs étroits font monter leur

    voix, leur silence,
    sur le chemin de Carlucet, de Gavaudun
    constellé de cardamines.




    De part et d’autre de la route, les ombellifères
    au pied des frênes ruisselants de lumière,
    leurs premières feuilles comme des promesses,
    vallée de l’Aveyron toujours envoûtante,
    elle commence vraiment à Montricoux,
    elle s’ouvre en nous,
    puis nous montons vers Penne,
    les chênes du causse ont mis leurs feuilles,
    nous parlons finalement de choses et d’autres,
    du temps qui s’accélère,
    de la jeunesse où ça ne comptait pas d’avoir la vie

    devant soi,
    on n’y pensait pas.




    […]




    Ce matin,
    ce silence qui se penche sur la journée qui commence,
    sur tout ce qui vient de s’effacer,
    cette lettre où quelqu’un s’est forcé,
    ce mutisme après une critique,
    ce rire, lorsque je suis sortie du magasin rural,
    avec mon accent, mes incompétences en jardinage,
    je l’ai entendu éclater comme un orage,
    comme si pour avancer nous devons laisser de côté,
    dans les souvenirs aussi d’ailleurs,
    sinon nous trébuchons sur les mêmes pierres.



    Josette Ségura, Jours avec, Éditinter, Collection poésie, 2017, pp. 14-15-17.






    Josette Ségura  Jours avec





    JOSETTE SÉGURA


    Josette Ségura bis
    Source




    ■ Josette Ségura
    sur Terres de femmes

    Dans la main du jour (lecture d’Isabelle Raviolo)
    Entre la parole et nous (extrait d’Au bord du visage)
    [Le parler de l’hiver] (extrait d’Au plus près de nos pas)
    [« On a tellement de souvenirs… »] (extrait des Éclaircies)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de Pleine Page)
    une notice bio-bibliographique sur Josette Ségura
    le site des éditions L’Arrière-Pays





    Retour au répertoire du numéro d’octobre 2017
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Josette Ségura | [« On a tellement de souvenirs… »]




    [ « ON A TELLEMENT DE SOUVENIRS… »]




    « On a tellement de souvenirs, on ne sait jamais ce qui va réapparaître »,
    c’est l’automne, il y a des vignes,
    le ciel et la lumière semblent dire toujours,
    ce jour-là avec mon jeune frère,
    un village, un parc à l’abandon nous avaient arrêtés,
    un vieux portail,
    l’après-midi fut comme visité
    comme cet autre jour à l’intérieur d’un château en ruine où l’herbe poussait,
    tout venait de la lenteur d’un temps aérien.






    Tu as pris tes pinceaux, croyant ne pas trouver les mots
    pour parler de mes poèmes,
    c’est ainsi lorsqu’on se confie,
    toi à tes couleurs, à tes traits,
    voilà une belle pomme coupée en deux,
    tout est dit,
    une main peut tendre, une autre accepter.




    Josette Ségura, Les Éclaircies, Poèmes, Éditinter, Collection poésie, 2015, pp. 32-33. Aquarelle de Catherine Sourdillon.






    Josette Ségura, Les Eclaircies






    JOSETTE SÉGURA


    Josette Ségura bis
    Source




    ■ Josette Ségura
    sur Terres de femmes

    Dans la main du jour (lecture d’Isabelle Raviolo)
    Entre la parole et nous (extrait d’Au bord du visage)
    [Le parler de l’hiver] (extrait d’Au plus près de nos pas)
    [Dans toute combe] (extrait de Jours avec)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de Pleine Page)
    une notice bio-bibliographique sur Josette Ségura



    Retour au répertoire du numéro de juin 2015
    Retour à l’ index des auteurs


    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Josette Ségura, Dans la main du jour

    par Isabelle Raviolo

    Chroniques de femmes – EDITO

    Lecture d’Isabelle Raviolo

    Josette Ségura, Dans la main du jour, Poèmes,
    Éditions Éditinter, 2013. Huile sur papier de Christine Fort.



    L'être qui se déploie en maints rayons de lumière diaprée
    Ph., G.AdC








    [« CES ROSES À L’HORIZON »]




    Dans la main du jour titre le nouveau recueil de Josette Ségura, nous appelant à une certaine disposition d’être. Comme s’il était question de ne plus voir à partir de soi, mais de ce « jour » dans la main duquel nous sommes. Comme si, finalement, il s’agissait de nous détacher de nous-mêmes : pour faire place vide aux choses du monde, pour les laisser venir à nous, nous parler, nous révéler une clarté toute simple, presque enfantine ; comme celle qui apparaît en couverture, sur la si belle huile de Christine Fort, où la palette décline des couleurs de vie – ainsi ce vermillon à travers lequel une rose se dessine, à l’extrême droite, en haut du tableau, évoquant peut-être « la rose du sixième carreau », celle qui rappelle « comment un poète doit regarder, nommer ». Car ces choses nous questionnent et, nous questionnant, nous éveillent à une conscience plus aiguë, plus lucide, comme dans les plus beaux tableaux de Vermeer. Aussi l’exergue nous exhorte-t-elle à cette voie de l’attention aux petits riens qui se révèlent à la lumière du jour : « …nous possédons, parce que nous sommes capables d’attention, l’extraordinaire pouvoir d’arrêter de l’insignifiant, de le capter, de lui donner une consistance, une valeur, et par là même, de le transmuer. » (Gabriel Marcel, Journal métaphysique). Dans la main du jour place Josette Ségura dans la filiation de la poésie de Gaston Puel : « Nous sommes dans le jour, sa lumière, puis dans la main du jour, » disait ce dernier, « c’est-à-dire dans l’amitié du temps et du lieu ou dans le mystère, l’angoisse, la question — ce qui est aussi le mouvement de l’esprit, la quête, la perte, le retour. » En ce mouvement même se dessine le chemin de l’existence humaine, au milieu des autres et des choses qui nous les rappellent, entre vie et mort, pleurs et joies, souvenirs et oublis :


    « un banc devant la porte

    pour le retour du soleil,

    l’instant de mélancolie. »


    Josette Ségura est alors attentive à tous ces signes qui font un jour, à la diaprure de la lumière selon les heures. Elle ouvre au lecteur la profondeur d’une écoute au fragile, au précaire, aux vibrations subtiles de l’espace et du temps :


    « Tu aimes cette journée parce qu’elle commence,

    la lumière est faible, traversée de pluie

    mais ce peu de lumière éponge la nuit ».


    « Ce peu » est déjà un « tout » : il a le pouvoir d’« éponger la nuit », d’absorber l’obscur, la peine (« ce qui nous fait du mal ») pour faire place à la lumière, à la joie (« cadeau de l’âme, l’émotion  /  nous rend à nous-mêmes ») :


    « c’est comme une page

    sur laquelle écrire ou lire ».


    Ainsi s’ouvre la lumière de la page, sa blancheur comme l’espace où naître, renaître après la traversée de la nuit. Comme s’il fallait cette plongée dans l’obscur pour goûter toute l’intensité de la lumière. Comme si le jour était un peu comme cette lumière du matin de Pâques, « mais chaque nuit où l’on entre est celle de la très sainte Agonie », disait Blanche de la Force dans Dialogues des carmélites de Bernanos. Dans Dans la main du jour, Josette Ségura nous invite à vivre ces passages qui sont autant de renaissances, de réconciliations avec l’existence la plus ordinaire, avec notre humaine condition. Un éclat surgit de la nuit même : un quelque chose, un presque rien, un rai de lumière discret naissant de la ténèbre — un infime qui compte infiniment, un presque rien qui est le plus important :


    « cette modeste collection d’éclaircies

    la retenir. »


    Avec le geste confiant d’un enfant, le poète ouvre une brèche dans nos murailles : il nous offre ce regard dépouillé et sincère de celui qui n’a pas peur de « se retourner » « pour reconnaître dans cette cascade / l’or de notre récolte ». Écouter les vers de Josette Ségura, c’est être relié au monde, à son sel, à sa lumière, et retrouver, dans le rythme et les silences, les Gnossiennes et les Gymnopédies d’Erik Satie. « Comme s’il ne fallait pas louper l’instant » :


    « La pluie,

    nous l’attendions, elle est venue,

    le jour sera voilé,

    continuer sur notre chemin

    comme le jour s’abandonne

    à toute cette grisaille,

    fort de son secret. »


    Quelque chose de profond, de secret, est scellé dans ce jour confiant qui « s’abandonne », ne retient rien car il se sait fort d’un amour plus fort que tout. C’est à ce jour que le poète puise son courage de « continuer », de marcher, de s’émerveiller aux couleurs et aux lumières des saisons :


    « je vois des cageots de pommes,

    les cageots, les pommes me rassurent

    comme cette lumière d’automne sur ce village qui surplombe la Garonne. »


    En cette lumière automnale, quelque chose d’une plénitude de l’existence se relie à l’âme du poète, qui s’ouvre et reçoit cette force de vie lumineuse, et peut alors dire, comme un cri venu du tréfonds :


    « au début était la lumière,

    nous la reconnaissons

    dans des instants de communion. »


    Ce sont ces instants qui, comme autant de joies, relient le poète au présent de sa vie où le passé se trouve soudain comme transmué « à la lumière fauve », « dans le désert de la méditation » :


    « on pense aux amis

    qui travaillent eux aussi

    avec des mots mis côte à côte, des lignes

    et tous ces blancs

    pour le passage du vent et de la neige. »


    Quand la pensée aide à toucher la lumière, à rejoindre ceux qui nous sont chers, alors s’exprime la joie comme cet instant de grâce, de transparence en la pesanteur même des choses, en ce feuillage de l’arbre qui « va avec le vert, l’or puis l’ocre clair, / son tronc, / sobre comme un pilier de cloître roman » – des riens qui sont autant d’éclats de lumière, de poésie précaire. Car Josette Ségura chante ici un chant précaire : enraciné dans une incarnation imparfaite, fragile, incertaine, ce chant ne devient possible que dans l’exigence d’une tenue intérieure, d’une attitude qui est celle de l’attention la plus pure, la plus abandonnée : pauvreté qui veille sans rien demander, mais qui, dans ce « rien », se fait aussi tout entière prière :


    « c’est comme si le chemin s’était soudain affirmé,

    nous apprenant à poursuivre

    en nous fiant aux éclats de chaque jour,

    aujourd’hui,

    tu vois bien que la pluie

    doucement chante. »


    À l’instant pleinement goûté, à la lumière pleinement reçue, sera donné le plus essentiel. Et cette lumière ne se donne qu’à celui qui s’abandonne à elle, et ne cherche pas à la capturer ou à la comprendre. C’est donc à un travail de langage, à une épure des mots que se livre ici Josette Ségura. Et l’on comprend alors pourquoi elle choisit de citer Gaston Puel en quatrième de couverture : « N’oubliez pas que le quotidien mérite un travail de langage – comme tout poème – et qu’il est la préparation, le nid du poétique. » Ce quotidien est certes celui des choses, des petits gestes, des riens, mais aussi celui des rencontres, des clartés venues des visages aimés :


    « Il y avait comme l’eau claire d’une rivière

    dans la voix de cet ami au téléphone… Cette eau

    qui dans le présent va tenir ta main vers les mots,

    elle était là dans cette conversation,

    distribuée à notre insu,

    emportant nos propos

    sur les ailes bleues d’une libellule. »


    Josette Ségura se retire pour laisser au chant poétique la possibilité d’advenir dans son jour, pour laisser la lumière faire apparaître les choses que, sans elle, on n’aurait pas vu : « la tenue bleue de la cuisinière », « la halle métallique » ou encore « les maisons en pierre claire du Quercy ». La poésie comme la musique permettent de retrouver l’esprit de la Terre, le point tournant où une chose, en même temps, est conçue comme infinie et finie, l’attention la plus tenue, la note la plus subtile de la partition :


    « parler du réel puis décoller, […]

    écrire en cherchant ses mots,

    avec tous ces comme ci, ces sans doute, ces peut-être,

    l’attention toujours au travail

    sur ces chemins épineux

    où tout est à noter

    sur le sable de quelques feuillets. »


    C’est dans cette attention patiente que le jour peut naître et nourrir la parole abandonnée d’un poète qui ose écrire avec le sang de sa blessure :


    « entre les larmes on voit passer le bleu du ciel,

    sa douceur. »


    En cette vigilance, en cet éveil lucide et libre, le fond se voit, comme nulle part ailleurs, et les plus petites choses du monde parlent, interrogent, éveillent au plus sensible, au plus subtil de l’être qui se déploie en maints rayons de lumière diaprée :


    « La bruyère en fleur,

    il y en avait plein dans la forêt

    de part et d’autre du chemin empierré, […]

    les paroles remuaient, ricochaient sur la beauté qui rappelait à l’ordre. »


    On se croirait dans un tableau de Claude Monet. Aussi, à la lecture des poèmes de ce recueil, peut-on penser à cette série intitulée Les Meules que Monet a réalisée en 1890-1891, répétant le même motif afin de montrer les différents effets de la lumière au fil des jours, des saisons et des conditions météorologiques, mais aussi d’en varier le cadrage et les points de vue. On peut alors se dire qu’ici, Josette Ségura procède comme un peintre – travaillant à l’huile comme Christine Fort qui l’accompagne : une huile qui rend la couleur, l’intensité lumineuse :


    « Ces mottes luisantes,

    on verrait presque s’y refléter les nuages, quelques arbres, »


    Et le poète fait alors l’expérience d’être fondu au paysage :


    « je suis appelée par elles,

    un jour soudain,

    j’ai eu l’impression d’être faite de terre,

    comme une révélation de l’humus accumulé,

    que de choses vont le rejoindre encore, s’y transformer,

    comme si le corps continuait à se construire. »


    Comme si nos corps grandissaient avec tous les corps de la nature, « dans la main du poème », dans la paume du jour qui offre les fruits, la moisson, la vie.


    Dans la main du jour n’appelle aucune transcendance, mais se tient sur le fil, sans réponse comme l’âme est seule ; tout à la fois risible et tragique, le poème est incertain de soi, vulnérable, démuni de puissance, et c’est en cette pauvreté essentielle qu’il exprime toute sa beauté :


    « Les mots nous entraînent où ils veulent,

    c’est de la vie encore

    désencombrée, nettoyée, qu’un autre recevra un jour. »


    Ainsi la vie du poème se tient tout entière dans cette simplicité fragile et forte, dans cette lumière qui se fait l’écho vibrant, le chœur des choses de ce monde — comme cette lumière qui vient se refléter dans Le Miroir de Tarkovski, et qui, à la faveur d’un rai de lumière, d’une flamme ou d’un rayon de soleil, ouvre l’édifice immense du souvenir :


    « Dans le rose de ce lac ce soir,

    elle voit bien qu’il n’y a pas de barque,

    à peine quelques joncs qui se penchent sur le miroir,

    on entend des voix dans les jardins,

    tomber les figues,

    l’été lentement va vers sa fin

    et la joie des vignes. »


    Cette lumière est belle de cela même qu’elle se retire et ne se laisse nommer par aucun attribut de langue humaine. Elle demeure elle-même tout entière beauté dans sa nudité : beauté de la lumière tout entière contenue dans la beauté du poème ; le fruit d’un long abandon qui est paradoxalement le suprême travail, la vocation du poète qui, se délivrant de lui-même, du souci de lui-même et du monde, le retrouve « mûri », dans cette lumière intérieure, dans « ces roses à l’horizon », dans cette offrande du poème qui le précède et l’accomplit sans que le poète puisse s’arroger aucun droit sur lui, tant celui-ci n’est que le chantre d’une musique qui le dépasse infiniment :


    « Nous allions souvent en Italie l’été

    marcher dans le présent, cueillir,

    les arbres sont prêts pour le printemps,

    on sent leur force, leur élan dans leur dépouillement net,

    on avance vers nos propres mots

    rescapés, eux aussi, de l’hiver. »




    Isabelle Raviolo
    D.R. Texte Isabelle Raviolo,
    Paris, janvier 2014








    Josette Ségura, Dans la main du jour





    JOSETTE SÉGURA


    Josette Ségura bis
    Source




    ■ Josette Ségura
    sur Terres de femmes

    Entre la parole et nous (extrait d’Au bord du visage)
    [Le parler de l’hiver] (extrait d’Au plus près de nos pas)
    [Dans toute combe] (extrait de Jours avec)
    [« On a tellement de souvenirs… »] (extrait des Éclaircies)
    [Dans toute combe] (extrait de Jours avec)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de Pleine Page)
    une notice bio-bibliographique sur Josette Ségura
    le site des éditions L’Arrière-Pays





    Retour au répertoire du numéro de janvier 2014
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Josette Ségura | Entre la parole et nous


    Bercer par cette voix d-eau et d--cumes
    Ph., G.AdC





    ENTRE LA PAROLE ET NOUS



        Entre la parole et nous, des pelletées de bruits, de gestes, de visages, l’enchevêtrement de choses multiples, entre elles et nous, ces jours, ces années, ce brouhaha d’heures gaspillées. Nous nous tournons toujours vers elle qui retrace le chemin issu de tout ce qui l’empêchait de reparaître.



        Langue dans la langue que nous écoutons comme en été près du torrent nous nous laissons bercer par cette voix d’eau et d’écumes, fasciner par ces traces qui bougent, ces verreries lorsque le jour a ce mouvement d’ailes des hauteurs.




    Josette Ségura, Au bord du visage suivi de L’Enclos, n&b/Pleine Page/Editeurs, Collection détour du silence, 2007, pp. 24-25.









    JOSETTE SÉGURA






    ■ Josette Ségura
    sur Terres de femmes

    Dans la main du jour (lecture d’Isabelle Raviolo)
    [Le parler de l’hiver] (extrait d’Au plus près de nos pas)
    [Dans toute combe] (extrait de Jours avec)
    [« On a tellement de souvenirs… »] (extrait des Éclaircies)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de Pleine Page)
    une notice bio-bibliographique sur Josette Ségura



    Retour au répertoire du numéro de juillet 2010
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes