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  • Georg Trakl | [La rosée du printemps]




    Bernhard Brungs, Skizze Portrait Georg Trakl
    Bernhard Brungs, Portrait de Georg Trakl
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    [DER TAU DES FRÜHLINGS]



    Der Tau des Frühlings, der von dunklen Zweigen
    Niederfällt, es kommt die Nacht
    Mit Sternenstrahlen, da des Lichtes du vergessen.

    Unter dem Dornenbogen lagst du und es grub der Stachel
    Sich tief in den kristallenen Leib
    Daß feuriger sich die Seele der Nacht vermähle.

    Es hat mit Sternen sich die Braut geziert,
    Die reine Myrthe
    Die sich über des Toten anbetendes Antlitz neigt.

    Blühender Schauer voll
    Umfängt dich endlich der blaue Mantel der Herrin.






    [LA ROSÉE DU PRINTEMPS]



    La rosée du printemps qui tombe
    Des branches sombres, vient la nuit
    Avec ses éclats d’étoiles, alors que tu as oublié la lumière

    Sous la voûte d’épines tu étais couché et le dard s’enfonça
    Profond dans le corps de cristal
    Pour que plus ardente l’âme épouse la nuit.

    La fiancée d’étoiles s’est parée,
    Le myrte pur
    Qui s’incline sur le visage adorant du mort.

    Plein de frissons qui fleurissent
    T’enveloppe enfin le manteau bleu de la souveraine.




    Georg Trakl, Poèmes épars, 1912-1914 in Œuvres complètes, Éditions Gallimard, Collection Du monde entier, 1972, page 194. Traduit de l’allemand par Marc Petit et Jean-Claude Schneider.






    Ci-dessous une autre traduction de ce poème par Lionel-Édouard Martin :



    La rosée du printemps qui des branches obscures
    Tombe, voici la nuit
    Avec des rayons d’astres – ceux de jour, tu les as oubliés.

    Sous l’arc de ronces tu gisais, et l’épine creusait
    Plus avant dans le corps cristallin –
    Qu’en plus grand feu l’âme à la nuit s’unisse.

    D’astres s’est parée la fiancée,
    Myrte pure
    Penchée sur le fervent visage du défunt.

    Plein de fleurissements d’averses
    Enfin t’étreint le manteau bleu de la Madone.




    GEORG  TRAKL



    ■ Georg Trakl
    sur Terres de femmes

    3 février 1887 | Naissance de Georg Trakl
    Hohenburg [traduction de Guillevic]



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de la revue temporel)
    « Une quête hallucinée de l’Absolu : regard sur la poésie de Trakl », par Jack Delavenne (26 septembre 2011)






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