Étiquette : Les Mains


  • Maud Thiria, Brindilles (extraits)



    BRINDILLES (extraits)




    4

    Enfant
    tu cherchais la solitude et les coins sombres
    peuplés de tes rêves
    en plein jour
    et tu creusais des tombes aux souris
    qui valait mieux que de sourire aux morts qui
    t’entouraient
    aujourd’hui tu recommences lentement
    à chercher l’ombre entre deux lueurs
    parmi les arbres et leurs secrets
    gardés en creux
    murmurés
    par l’enfant
    que tu étais.



    5

    Vois comme tu vieillis
    comme blanchit ton front
    sous la main tendre
    de celle — mais qui est-elle ? —qui disparaît peu à peu
    au regard clair et ses taches d’ombre
    comme tes mains tavelées
    dont l’os ne tardera pas à saillir
    sous peu
    si peu de chose
    tu es encore ici-bas
    au plus bas de toi-même
    au plus profond aussi
    si proche de l’os que tu pourrais en sucer la moelle.




    Maud Thiria, Brindilles (extraits) in Les Mains, τhαumα n° 14, Revue de philosophie et de poésie, La Compagnie des Argonautes, novembre 2016, pp. 96-97.






    Thauma Les mains




    MAUD THIRIA


    Maud Thiria
    Source




    ■ Maud Thiria
    sur Terres de femmes


    Blockhaus (lecture d’AP)
    [tu te demandes si] (extrait de Blockhaus)
    [chercher à prendre corps] (extrait de Mesure au vide)
    Sous les fauteuils, 1




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur le site personnel de Maud Thiria)
    une notice bio-bibliographique sur Maud Thiria
    → (sur Terre à ciel)
    Maud Thiria Vinçon : poésie et traces





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  • Angèle Paoli | Ma main couleur de feuille douce



    Mesmains
    Ph., G.AdC






    [MA MAIN COULEUR DE FEUILLE DOUCE]




    Ma main couleur de feuille douce
    brunie par l’automne

    ma main volubile oiseau qui glisse
    sur le papier crisse
    sous la lime feutrée de la plume

    ma main caresse un peu rêche
    les lignes grenues constellées d’encre

    j’affole les jours

    pulpes et os menus grésillent
    au creux des pages

    crêpelures montent vacillent
    plongent

    mes mains chenilles ondulent
    indépendantes libres
    s’animent

    dansent
    s’indolentent

    agiles phalanges
    vie papillonnante
    au-dessus de la vague

    paumes cueilleuses de figues mûres
    de framboises mille étoiles
    d’encre piquetées
    sur la peau

    mes mains traversières     à travers temps
    corps légers     d’apesanteur

    ma main confidente
    gardienne des mots
    qui sécrètent leur suc
    sous la toile

    ailes éployées
    rémiges au vent
    voiles dansant
    vers la lumière.



    Angèle Paoli in Les Mains, τhαumα n° 14, Revue de philosophie et de poésie, La Compagnie des Argonautes, novembre 2016, pp. 88-89.






    Thauma Les mains



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