Étiquette : London


  • Nancy Cunard | [See now these berries dark]



    [SEE NOW THESE BERRIES DARK]




    See now these berries dark along the hedge
    Hard as black withered blood drawn long ago
    Whose sap is frozen dry; a windy sedge
    Hides field from ashen field, pale lapwings go
    Whining above the heath, and floods are out
    Over the meadows clasped in frigid lace
    Of wintry avenues, ringed and fenced about –
    His life is a place like this, just such a place.
    For him no house, but only empty halls
    To fill with strangers’ voices and short grace
    Of passing laughter, while the shadows’ lace
    Creeps from the fire along dismantled walls,
    Uncertain tapestry of altering moods—
    Only the sunset’s hour, the solitudes
    Of sea and sky, the rain come with the spring;
    Dark winds that gnarl the olive trees, and moan
    Against the shuttered brain that thrills alone
    Each night more racked by its adventuring.




    Nancy Cunard, Parallax [printed and published by Leonard and Virginia Woolf’s Hogarth Press, London, 1925. First edition].






    Nancy Cunard  Parallax







    [VOYEZ CES BAIES SOMBRES]




    Voyez ces baies sombres le long de la haie,
    Dures comme du vieux sang noir tiré il y a longtemps,
    À la sève gelée desséchée ; le carex agité par le vent
    Cache la terre du champ couleur de cendre, de pâles vanneaux
    Survolent la lande en geignant, et l’eau inonde
    Les prairies corsetées dans une dentelle glaciale
    D’avenues hivernales, entourées, clôturées—
    Sa vie ressemble à cela, précisément à cet endroit-là.
    Pour lui, pas de maisons, juste des salles vides
    À remplir avec des voix étrangères, et la grâce éphémère
    D’un éclat de rire, tandis que la dentelle des ombres
    Surgies du feu se répand sur les murs effondrés,
    Tapisserie hasardeuse d’humeurs changeantes—
    Rien que l’heure du couchant, les solitudes
    De la mer et du ciel, la pluie qu’apporte le printemps ;
    Des vents sombres qui nouent les oliviers, et heurtent
    En gémissant les volets du cerveau qui tressaille,
    Chaque soir plus taraudé par les risques auxquels il s’expose.



    Nancy Cunard, Parallaxe, suivie de poèmes extraits de Hors-la-loi et Sublunaire, Les Nouvelles Éditions Jean-Michel Place, Collection Or-la-loi, octobre 2016, page 39. Traduction de Dorothée Zumstein. In Les Carnets d’Eucharis, mars 2018, page 82.






    Nancy Cunard  Parallaxe






    NANCY CUNARD



    Nancy Cunard portrait
    Source




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur CCP, Cahier critique de poésie)
    une note de lecture de Patrice Corbin sur Parallaxe




    ■ Voir encore ▼

    le site des Carnets d’Eucharis



    Retour au répertoire du numéro de mars 2018
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Ivor Gurney | Hospital Pictures n° 1 – The Aberdonian


    HOSPITAL PICTURES N°1 – THE ABERDONIAN



    A soldier looked at me with blue-hawk eyes,
    With kindly glances sorrow had made wise
    And till all I’d ever read in books
    Melted to ashes in his burning looks.
    And poets I’d despise and craft of pen
    If, while he told his coloured wander-tales
    Of Glasgow, Ypres, sea mist, spouting whales,
    (Alive past words or power of writing men)
    My heart had not exulted in his brave
    Air of the wild woodland and sea-wave.
    Or if, with each new sentence from his tongue
    My high-triumphing spirit had not sung
    As in some April when the world was young.


    1919, War’s Embers







    PORTRAIT D’HÔPITAL N°1 — L’HOMME D’ABERDEEN



    De ses yeux bleus de faucon, un soldat m’a lancé
    De doux regards assagis par la peine :
    Et tout ce que j’ai lu dans les livres
    S’est consumé dans ses regards ardents.
    J’aurais honni les poètes et leur plume,
    Si, quand il disait ses voyages multicolores
    De Glasgow et d’Ypres, la mer brumeuse, les baleines écumantes
    (Encore plus vivants que ceux des poètes)
    Mon cœur ne s’était pas réjoui à son air
    Brave, venu des forêts sauvages et des vagues,
    Ou si, à chaque parole nouvelle,
    Mon âme triomphante n’avait pas chanté,
    Comme en un avril où la terre était encore jeune.



    Ivor Gurney, Ne retiens que cela (poèmes de guerre) [War’s Embers, London, Sidgwick and Jackson, 1919], Alidades, collection ‘bilingues’, 74500 Évian-les-Bains, 2016, pp. 24-25. Poèmes choisis, présentés et traduits de l’anglais par Sarah Montin.






    Ivor Gurney





    IVOR GURNEY


    Ivor Gurney.jpg Portrait
    Source



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions Alidades)
    une notice bio-bibliographique de Sarah Montin (en français) sur Ivor Gurney (+ deux autres poèmes)
    → (sur litteraturebritanniquedelagrandeguerre.fr)
    une page sur Ivor Gurney [PDF]





    Retour au répertoire du numéro d’avril 2016
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes