Étiquette : Lorenzo Calogero


  • Lorenzo Calogero | Già pallide chiome




    Ritratto-di-stival-a-lorenzo-calogero
    Giuseppe Stival, Portrait de Lorenzo Calogero, vers 1960
    Source







    GIÀ PALLIDE CHIOME



    Già pallide chiome
    su ripidi abissi muovono
    le isole dei vulcani
    e il fresco capelvenere
    nasconde le alme contrade.

    Conosco il riposo dei riflessi rettilinei
    e un fuoco nel grembo si accende
    come una nuvola nell’immenso.

    Tu soffri gli arsi richiami
    che ti manda dallo spazio
    un effluvio verde e tracci
    gli aspri rami della vita nel silenzio
    in un gomitolo che si sperde.



    Lorenzo Calogero, Ma Questo… (1950-1954), ed. Maia, 1955, in Opere poetiche 2, Lerici editori, 1966, pagina 14.





    Calogero Lerici 2






    ALREADY PALE TRESSES



    Already pale tresses
    on steep abysses are moving
    the volcanic islands
    and the fresh maidenhair fern
    is hiding the life-giving lands.

    I’m enjoying the respite of rectilinear reflections
    and a fire in the womb flares up
    like a cloud in the immensity.

    You are suffering from the burn-up beckoning
    that a green fragrance is sending you from space
    and you trace
    the bitter branches of the silent life
    in a ball of wool going astray.



    Lorenzo Calogero, Ma Questo…, 1955, in An Orchid Shining in the Hand, Selected poems 1932-1960, bilingual edition, Chelsea Editions, New York, 2015, p. 134. Translated from the Italian by John Taylor.






    Calogero






    DÉJA DE PÂLES CHEVELURES



    Déjà de pâles chevelures
    sur des abysses abrupts déplacent
    les îles des volcans
    et le frais capillaire de Vénus
    recouvre les contrées fertiles.

    Je connais le repos des reflets rectilignes
    et au giron s’allume un feu
    comme un nuage dans l’immensité.

    Tu souffres des appels ardents
    que t’envoie de l’espace
    une verte fragrance et tu traces
    les âpres ramifications de la vie-silence
    dans une pelote qui se perd.


    Traduction (en français) d’Angèle Paoli







    LORENZO CALOGERO


    Lorenzo-Calogero3
    Source



    « Médecin de campagne, poète, suicidé. Sèches formules qui suffiraient à donner un profil minimal de Lorenzo Calogero (1910-1961), de celui qui disait avoir « vécu sa profession comme en écrivant des vers ». La vie, le texte, en un seul élan. Presque un demi-siècle après Campana, il publie lui aussi à ses frais une unique plaquette, Ma questo… (1955), qu’il tente en vain de faire connaître et diffuser. Quelques autres tentatives suivront, dont l’échec le convaincra de renoncer pour un temps à la poésie. Malgré le soutien de Sinisgalli, qui ira en son nom retirer le prix Villa San Giovanni – seule reconnaissance littéraire reçue de son vivant, pour Come in dittici ; et quelques signes d’amitié (Betocchi ou Giuseppe Tedeschi), Calogero connut la solitude absolue, à la fois individuelle et socio-historique, de nombre d’intellectuels du grand sud de l’Italie, avant le « miracle » des années 1960. Et parfois après. Interné à plusieurs reprises dans la maison de repos de Villa Nuccia – où il devait écrire ses plus intenses poèmes (les Cahiers de Villa Nuccia donnèrent leur titre au recueil édité par R. Lerici, lequel avait programmé trois volumes d’Œuvres poétiques dont seuls deux virent le jour) –, démis d’une charge médicale officielle, cherchant un refuge provisoire auprès de sa mère (décédée en 1956), à l’étroit dans le bourg de Melicuccà, en Calabre, ainsi que Leopardi avait pu l’être à Recanati, mais incapable de s’en affranchir, Lorenzo Calogero n’assista pas à l’espèce de « cas littéraire » que la sortie du premier tome des Œuvres, en 1962, allait déchaîner. On ne manqua pas de le définir un « Rimbaud italien », oubliant au passage qu’il laissait une masse considérable d’inédits, toujours en attente d’éditeur. Le poète s’était donné la mort dans sa maison familiale de Melicuccà, où son corps sans vie fut retrouvé le 25 mars 1961. Près de sa dépouille, ce billet : « Je vous prie de ne pas m’enterrer vivant ». Il parlait, croyons-nous, surtout de son œuvre poétique. […] »

    Jean-Charles Vegliante [Source]



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Poesia, di Luigia Sorrentino)
    Lorenzo Calogero & John Taylor
    → (sur le site de Chelsea Editions)
    une page sur Lorenzo Calogero, An Orchid Shining in the Hand, Selected poems 1932-1960, translated from the Italian by John Taylor
    le site lorenzocalogero.it
    → (sur le site CIRCE)
    une anthologie PDF des poèmes de Lorenzo Calogero, réalisée par Jean-Charles Vegliante et CIRCE (Sorbonne Nouvelle-Paris III) [© Librairie Italienne Tour de Babel, Paris, 2014]
    → (sur le site lorenzocalogero.it)
    de nombreux poèmes (51 fragments) de Lorenzo Calogero, traduits en français par CIRCE et Jean-Charles Vegliante
    → (sur Imperfetta Ellisse)
    trois poèmes de Lorenzo Calogero en double traduction (en anglais par John Taylor, et en français par Valérie Brantôme)





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