Étiquette : Luc Dietrich


  • Luc Dietrich | [Le sapin]




    Sapin 2
    Triptyque photographique, G.AdC







    [LE SAPIN]



    Le sapin.
    J’appréciais vraiment toutes ces machines simples, ces détails de mon corps qui devenaient outils : je me servais beaucoup plus de mes dents pour couper, briser, fendre. Mes mains, mes pieds.
    J’emmagasinais beaucoup de nourriture dans la chambre haute. Des noix, des noisettes. C’était une joie de dormir au milieu de ces repas futurs.  J’envisageais les lendemains avec tranquillité. Je ne travaillerais pas demain. Je ferais un long texte sur la digitale. Ce n’était pas facile. J’usais l’un après l’autre les meilleurs adjectifs sur ces fleurs à tubes. Mes notes étaient rangées dans un petit sac de toile cirée à cause de la pluie. J’avais un petit encrier en bois et un porte-plume taillé dans un éclat de noyer.

    Un bon silence m’entourait. Je chantais à tue-tête sous les étoiles silencieuses. Un petit vent chatouillait les feuillages.



    Luc Dietrich, Sapin ou La Chambre haute, éditions Éoliennes, Bastia, 2014, page 22. Texte établi & présenté par Frédéric Richaud.







    Dietrich Sapin






    LUC DIETRICH


    Luc Dietrich
    Source



    ■ Luc Dietrich
    sur Terres de femmes

    Les derniers jours de l’automne



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Esprits Nomades)
    une page sur Luc Dietrich
    → (sur le site des éditions éoliennes)
    une page sur Sapin ou La Chambre haute





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  • Luc Dietrich | Les derniers jours de l’automne



    Les feuilles meurent à l'arbre qui leur a donné forme.
    Ph., G.AdC






    LES DERNIERS JOURS DE L’AUTOMNE



        Après les moissons, après la grappe de septembre, après la pomme et les prunelles des haies, voici venir des cieux plus lents : l’automne est là où pourrit l’herbe morte. Les feuilles meurent à l’arbre qui leur a donné forme. L’automne hésite au déclin de son âge. Dans la nudité du ciel, le soleil revenu fête la terre en son sommeil premier. L’ombre d’un arbre proche atteint la blancheur d’un mur. Et tout se répond et s’exalte dans ce jour de cristal : l’oiseau, le ciel, l’arbre et la pierre.



    Luc Dietrich, Emblèmes végétaux (1943) in Luc Dietrich, Poésies, Éditions du Rocher | Jean-Paul Bertrand, Collection Alphée, 1996, page 193. Texte préfacé et annoté par Jean-Daniel Jolly Monge.





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    [Le sapin]



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