Étiquette : Maria Luisa Spaziani


  • Maria Luisa Spaziani | Parapsicologia



    Maria Luisa Spaziani G
    Image, G.AdC







    PARAPSICOLOGIA


    I


    La fiamma non fu uguale a un’altra fiamma,
    dicono, mai dall’ aurora dei tempi.
    E anche questo mare che ora senti
    ruggire e sospirare, ha sempre suoni
    diversi e altri fregi di correnti.
    Ma se un messaggio più lontano cerchi,
    un senso nuovo invéntati, fa’ come
    i condor, le formiche, le veggenti :
    sintonízzati a ciò che nel creato
    segretamente si è inciso e raccolto,
    créati l’occhio interno, e sopra il folto
    gioco di azzurri coglierai lamenti
    delle Sirene un tempo qui all’agguato,
    e triremi fenicie e gozzi turchi
    e Caronte che rema dannato.



    Maria Luisa Spaziani, Transito con catene (1977), in Poesie 1954-2006, Arnoldo Mondadori editore, edizione Oscar Poesia del Novecento, dicembre 2010, p. 151.







    PARAPSYCHOLOGIE


    I


    Une flamme ne ressemble pas à l’autre flamme,
    dit-on, depuis l’aurore des siècles.
    Et même cette mer qu’à présent tu entends
    rugir et soupirer, à l’infini possède
    des sons et festonne ses courants.
    Mais si tu cherches au-delà un message,
    invente pour toi un sens nouveau, imite
    les condors, les fourmis, les voyantes :
    règle tes ondes sur l’univers secret
    avec ce qui s’y grave et s’y dépose,
    crée ton œil intérieur, et par-dessus l’épais
    jeu des flots bleus tu percevras les plaintes
    de Sirènes ici jadis aux aguets,
    trirèmes phéniciennes, tartanes turques,
    et Charon qui s’acharne en forçat aux pagaies.



    Maria Luisa Spaziani, Chaînes obligatoires in Jardin d’été Palais d’hiver, Choix de poèmes 1954-1992, édition bilingue, Mercure de France, 1994, pp. 86-87. Traduction de l’italien par Patrice Dyerval Angelini. Avant-propos d’Yves Bonnefoy.







    MARIA LUISA SPAZIANI


    Maria-Luisa-Spaziani
    Source



    ■ Maria Luisa Spaziani
    sur Terres de femmes

    Notte marina (poème extrait de Geometria del disordine, + une notice bio-bibliographique)



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur repubblica.it)
    une notice nécrologique sur Maria Luisa Spaziani
    → (sur rainews.it)
    une interview (en italien) de Maria Luisa Spaziani par Luigia Sorrentino (mai 2011)





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  • Maria Luisa Spaziani | Notte marina

    «  Poésie d’un jour  »



    Maria Luisa Spaziani G
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    NOTTE MARINA



    La mano, quella vergine radice.
    L’innocenza del graffio felino.

    Mezzaluna di zucchero dei denti
    nel rito di una notte senza luna.

    Quell’anca, conca di ciliegi in fiore.
    Il vento un secco brivido.

    Il buio capelvenere, lunetta
    sul bianco di una pagina sognata.
    (Verso che mi verrà.)

    Quel respiro, risacca dell’oceano.
    Il mio pietrisco umido scintilla.

    Sprofondare da immani scogliere
    Sbocciare in zone altissime.

    Fulminarsi toccando le stelle


    Maria Luisa Spaziani, Geometria del disordine, 1981, in Poesie 1954-2006, Arnoldo Mondadori editore, edizione Oscar Poesia del Novecento, dicembre 2010, pp. 217-218.








    NUIT MARINE


    La main, cette racine vierge.
    L’innocence d’une féline égratignure.

    Demi-lune de sucre des dents
    dans le rite d’une nuit sans lune.

    Cette hanche, ce val de cerisiers en fleurs.
    Le vent un bref frisson.

    L’obscur chèvrefeuille, petite lune
    sur le banc d’une page rêvée.
    (Un vers qui me viendra.)

    Cette respiration, ressac océanique.
    Mon lit de menus cailloux humide étincelle.

    Se précipiter de gigantesques rochers.
    Ressurgir en de très hautes régions.

    Se sentir foudroyé au toucher des étoiles.


    Maria Luisa Spaziani, « Geometria del disordine », in Promenades en poésie italienne contemporaine en 33 auteurs, anthologie établie par Hughes Labrusse, Renzo Milani, André Ughetto, Sud Domaine étranger, Marseille, 1984, page 218. Traduction d’André Ughetto.






    NOTICE BIO-BIBLIOGRAPHIQUE


    Née le 7 décembre 1922 à Turin, Maria Luisa Spaziani a vécu à Rome et a été professeur de langue et de littérature allemande, puis de littérature française à l’Université de Messine. Présidente du Prix Montale et fondatrice en 2005 de l’Universitas Montaliana di Poesia, Maria Luisa Spaziani a publié de nombreux recueils de poésie : Le acque del sabato (1954), Il gong (1962), Utilità della memoria (1966), L’occhio del ciclone (1970), Transito con catene (1977), Geometria del disordine (1981, Prix Viareggio), La stella del libero arbitrio (1986), I fasti dell’ortica (1996), La traversata dell’oasi (2002), La luna è già alta (2006).

    Auteure du poème-roman Giovanna d’Arco (1990), Maria Luisa Spaziani fut également critique littéraire et traductrice. Parmi ses auteurs de prédilection figurent Ronsard, Racine, Goethe, Shakespeare, Marguerite Yourcenar, Michel Tournier.

    Maria Luisa Spaziani est morte à Rome le 30 juin 2014.







    MARIA LUISA SPAZIANI


    Maria-Luisa-Spaziani
    Source



    ■ Maria Luisa Spaziani
    sur Terres de femmes

    Parapsicologia (poème extrait de Transito con catene)



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur repubblica.it)
    une notice nécrologique sur Maria Luisa Spaziani
    → (sur rainews.it)
    une interview (en italien) de Maria Luisa Spaziani par Luigia Sorrentino (mai 2011)





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