Étiquette : Mario Luzi


  • Mario Luzi | Cahier gothique, VII



    QUADERNO GOTICO, VII




    Era una viva attesa che raggiava
    in te paura e tremito ed in me
    sensibile delizia d’inoltrarmi
    fra gli alberi, di bere alle fontane.
    Il barbaglio delle acque vaghe, il cielo,
    le ombre quiete nell’aria animata,
    anche il vento moveva in me il sorriso.

    Era la stessa febbre che ci estrania
    rapidamente dai morti e ci svia
    mentre restano soli fra le torce
    nell’immane fatica di scavarsi
    la strada fra le rocce d’ombra, stanchi
    e intenti a penetrare fino al fondo.
    Ne vedesti il profilo aguzzo, accanto
    riposano le mani estenuate.







    CAHIER GOTHIQUE, VII




    C’était une attente vive qui irradiait
    en toi crainte et tremblement et en moi
    le délice sensible de m’avancer
    entre les arbres, de boire aux fontaines.
    L’éblouissement des eaux errantes, le ciel,
    les ombres calmes dans l’air animé,
    même le vent suscitait en moi le sourire.

    C’était la même fièvre qui nous exile
    rapidement des morts et nous détourne
    tandis qu’ils restent seuls parmi les torches
    dans l’énorme labeur de se creuser
    une route parmi les roches d’ombre, las
    et attentifs à pénétrer jusqu’au fond.
    Tu en vis le profil acéré, tout près
    les mains exténuées reposent.




    Mario Luzi, Cahier gothique (1945), in Cahier gothique précédé de Une libation, édition bilingue, éditions Verdier, Collection « Terra d’altri », 1989, pp. 116-117. Traduit de l’italien par Jean-Yves Masson.





    Luzi  Cahier gothique montage





    MARIO LUZI


    Mario Luzi Guidu 2
    Image, G.AdC






    ■ Mario Luzi
    sur Terres de femmes


    Diana, risveglio (poème extrait d’Une libation)
    Dove l’ombra (autre poème extrait d’Une libation)
    En mer (poème extrait de L’Incessante Origine)
    Il pensiero fluttuante della felicità (autre poème extrait de L’Incessante Origine)
    Nature (poème extrait de La Barque)
    Près de la reine de Saba (note de lecture sur Trames + extrait)
    Primitiales (note sur Prémices du désert)
    Quanta vita (poème extrait de L’Incessante Origine)
    Stupore d’ultramattutina luce (poème extrait de Caravane)
    [Vita o sogno ?]




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur le site de l’encyclopédie Treccani)
    une notice bio-bibliographique (en italien) sur Mario Luzi
    → (sur le site des éditions Verdier)
    une notice bio-bibliographique sur Mario Luzi
    le site du Centro Studi Mario Luzi La Barca
    → (sur cairn.info)
    La poétique comparatiste de Mario Luzi, par Jean-Yves Masson






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  • Mario Luzi | [Vita o sogno ?]



    [VITA O SOGNO?]



    Vita o sogno? Lei si gode serena
    la simbiosi domenicale col giardino
    fino a tardi quando entra nella casa
    la mite ora settembrina della cena.
    Non c’è l’amato, non c’è la sua assenza
    né altro desiderio. C’è quell’unico
    pensiero muto che dovunque flagra
    e vige, e di sé tutta la ripiena —
    Felicità? non le sembra. Non è
    che un nome estraneo, questo,
    a quella purissima sostanza.
    Vissuto o immaginato
    quel brano? —pensa. Perduta
    in quale sua profondità la scena?
    Non c’è divario, non c’è differenza.




    Mario Luzi, Tutte le poesie, Volume secondo, Garzanti Editore, Collana Gli Elefanti, 1988 (Terza ristampa : aprile 2005], pagina 780.






    Luzi, tutte le poesie.jpg 2







    [VIE OU SONGE ?]



    Vie ou songe ? Elle savoure, calme,
    ce dimanche en symbiose avec le jardin, jusque tard,
    jusqu’à ce qu’entre dans la maison
    l’heure si douce, en septembre, du dîner.
    L’aimé n’est pas là, ni son absence,
    ni aucun autre désir. Il n’y a là que cette unique
    pensée muette et partout flagrante,
    et qui règne et qui l’emplit tout entière —
    Félicité ? Il ne lui semble pas. Ce n’est qu’un nom,
    cela, un nom très étranger
    à cette substance pure entre les pures.
    Vécu, imaginé,
    ce fragment ? pense-t-elle. Et cette scène,
    dans quelle sienne profondeur perdue ?
    Il n’y a pas de différence, d’aucune sorte.



    Mario Luzi in D’une lyre à cinq cordes, traductions de Philippe Jaccottet 1946-1995, Éditions Gallimard, Collection blanche, 1997, page 61.






    Dune lyre à cinq cordes





    MARIO LUZI


    Luzi





    ■ Mario Luzi
    sur Terres de femmes


    Cahier gothique, VII
    Diana, risveglio
    Dove l’ombra
    En mer
    Il pensiero fluttuante della felicità
    Nature
    Près de la reine de Saba (note de lecture sur Trames de Mario Luzi + extrait)
    Primitiales (article sur Prémices du désert)
    Quanta vita







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  • Mario Luzi | Dove l’ombra



    Mes tracesImage, G.AdC








    DOVE L’OMBRA



    Dove l’ombra procede e le strade ristanno
    tra i fiori, ricordarmi le parole
    e le grida dell’uomo è forse un inganno.
    Ma sempre sotto il cielo consueto
    ritrovo le mie tracce, il mio sole
    e gli alberi remoti dal tempo
    fissi dietro le svolte. E sempre,
    ancor che mi sia noto il dolce segreto,
    sulla polvere quieta, tra le aiuole,
    m’indugio ad aspettare che sporga
    un viso inenarrabile dal sole.




    Mario Luzi, “Dell’anima”, Un brindisi, in Tutte le poesie, volume primo, Garzanti editore, Collana gli elefanti poesia [prima edizione 1988], 2005, pagina 111.






    LÀ OÙ L’OMBRE



    Là où l’ombre progresse et où cessent les routes
    parmi les fleurs, me rappeler les mots
    et les cris de l’homme est peut-être un leurre.
    Mais toujours sous le ciel coutumier
    je retrouve mes traces, mon soleil
    et les arbres loin du temps
    figés derrière les virages. Et toujours,
    encore que me soit connu le doux secret,
    sur la poussière paisible, au milieu des parterres,
    je m’attarde, attendant que saille
    du soleil un visage inexprimable.




    Mario Luzi, « De l’âme », Une libation, in Cahier gothique précédé d’Une libation, édition bilingue, éditions Verdier, Collection « Terra d’altri », 1989, pp. 56-57. Traduit de l’italien par Jean-Yves Masson.






    Mario Luzi  Cahier gothique MARIO LUZI


    Luzi





    ■ Mario Luzi
    sur Terres de femmes


    Cahier gothique, VII
    Diana, risveglio (autre poème extrait d’Une libation)
    En mer
    Il pensiero fluttuante della felicità
    Nature
    Près de la reine de Saba (note de lecture sur Trames de Mario Luzi + extrait)
    Primitiales (article sur Prémices du désert)
    Quanta vita
    [Vita o sogno ?]







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  • Mario Luzi | Stupore d’ultramattutina luce



    Stupeur de lumière...
    Source






    [STUPORE D’ULTRAMATTUTINA LUCE]



    Stupore d’ultramattutina luce –
                            da che
                                        sonno o letargo
                                                                         suo
                             o della specie
                                                     era,
                             se era, quel risveglio ?
    niente, non si capacita il piscante.
                             Deserto
    gli frammischia il fiume
    acqua e fuoco, gioca
    col sole il suo barbaglio
    ambigua la corrente.
                                        Emerge
    lui disorientato,
                                         affonda,
                                         diguazza
    in quel baluginio
                                         per tutta l’ansa.
                                                                      C’è ―
    gli passa sulle scaglie un moto ―
    è appena percettibile ma c’è
    in quelle acque impacciate
    e in quella incandescenza
    un moto verso dove ? Dove corre
    il moto ? Il moto a se medesimo,
    ci avverte, pari al tempo. Tutto cambia,
    Tutto è fermo nella doppiezza del suo senso.




    Mario Luzi, Carovana in Viaggio terrestre e celeste di Simone Martini [1994], Tutte le poesie, volume secondo, Garzanti Editore, Gli Elefanti, 2005, pp. 1031-1032.







    Pistoia luce
    Ph. angèlepaoli






    [STUPEUR DE LUMIÈRE ULTRAMATINALE]



    Stupeur de lumière ultra-matinale ―
                    de quel
                                  sommeil ou léthargie,
                                                                         de lui
                    ou de l’espèce,
                                             était né,
                    s’il l’était, ce réveil ?
    Rien, le poisson ne comprend pas.
                        Désert
    le fleuve entremêlé pour lui
    l’eau et le feu, ambigu
    le courant joue
    son reflet dans le soleil.
                                               Lui, il émerge
    désorienté,
                        s’enfonce,
                        barbote
    dans cette lueur
                                 tout au long du méandre.
                                                                              Il y a ―
    un mouvement parcourt ses écailles ―
    perceptible à peine mais il y a
    dans ces eaux lourdes
    et cette incandescence
    un mouvement vers où ? Où court
    le mouvement ? Mouvement vers lui-même,
    nous prévient-il, comme le temps. Tout change,
    tout est immobile dans la duplicité de son sens.




    Mario Luzi, Caravane in Voyage terrestre et céleste de Simone Martini, Éditions Verdier, Collection « Terra d’altri », 1995, page 65. Traduit de l’italien et préfacé par Bernard Simeone.






    Où va le mouvement
    Ph. angèlepaoli





    MARIO LUZI

    Ritratto_di_mario_luzi
    Image, G.AdC




    ■ Mario Luzi
    sur Terres de femmes


    Cahier gothique, VII
    Diana, risveglio
    Dove l’ombra
    En mer
    Il pensiero fluttuante della felicità
    Nature
    Près de la reine de Saba (note de lecture sur Trames de Mario Luzi + extrait)
    Primitiales (note de lecture sur Prémices du désert)
    Quanta vita
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