Étiquette : mars 2018


  • Nancy Cunard | [See now these berries dark]



    [SEE NOW THESE BERRIES DARK]




    See now these berries dark along the hedge
    Hard as black withered blood drawn long ago
    Whose sap is frozen dry; a windy sedge
    Hides field from ashen field, pale lapwings go
    Whining above the heath, and floods are out
    Over the meadows clasped in frigid lace
    Of wintry avenues, ringed and fenced about –
    His life is a place like this, just such a place.
    For him no house, but only empty halls
    To fill with strangers’ voices and short grace
    Of passing laughter, while the shadows’ lace
    Creeps from the fire along dismantled walls,
    Uncertain tapestry of altering moods—
    Only the sunset’s hour, the solitudes
    Of sea and sky, the rain come with the spring;
    Dark winds that gnarl the olive trees, and moan
    Against the shuttered brain that thrills alone
    Each night more racked by its adventuring.




    Nancy Cunard, Parallax [printed and published by Leonard and Virginia Woolf’s Hogarth Press, London, 1925. First edition].






    Nancy Cunard  Parallax







    [VOYEZ CES BAIES SOMBRES]




    Voyez ces baies sombres le long de la haie,
    Dures comme du vieux sang noir tiré il y a longtemps,
    À la sève gelée desséchée ; le carex agité par le vent
    Cache la terre du champ couleur de cendre, de pâles vanneaux
    Survolent la lande en geignant, et l’eau inonde
    Les prairies corsetées dans une dentelle glaciale
    D’avenues hivernales, entourées, clôturées—
    Sa vie ressemble à cela, précisément à cet endroit-là.
    Pour lui, pas de maisons, juste des salles vides
    À remplir avec des voix étrangères, et la grâce éphémère
    D’un éclat de rire, tandis que la dentelle des ombres
    Surgies du feu se répand sur les murs effondrés,
    Tapisserie hasardeuse d’humeurs changeantes—
    Rien que l’heure du couchant, les solitudes
    De la mer et du ciel, la pluie qu’apporte le printemps ;
    Des vents sombres qui nouent les oliviers, et heurtent
    En gémissant les volets du cerveau qui tressaille,
    Chaque soir plus taraudé par les risques auxquels il s’expose.



    Nancy Cunard, Parallaxe, suivie de poèmes extraits de Hors-la-loi et Sublunaire, Les Nouvelles Éditions Jean-Michel Place, Collection Or-la-loi, octobre 2016, page 39. Traduction de Dorothée Zumstein. In Les Carnets d’Eucharis, mars 2018, page 82.






    Nancy Cunard  Parallaxe






    NANCY CUNARD



    Nancy Cunard portrait
    Source




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur CCP, Cahier critique de poésie)
    une note de lecture de Patrice Corbin sur Parallaxe




    ■ Voir encore ▼

    le site des Carnets d’Eucharis



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