Étiquette : Mathilde Vischer


  • Fabio Pusterla | Corps d’étoiles




    CORPO STELLARE




    Mi segui con un pensiero, sei un pensiero
    che non devo nemmeno pensare, come un brivido
    mi strini piano la pelle, muovi gli occhi
    verso un punto chiaro di luce. Sei un ricordo
    perduto e luminoso, sei il mio sogno
    senza sogno e senza ricordi, la porta che chiude
    e apre sulla corrente di un fiume impetuoso. Sei una cosa
    che nessuna parola può dire e che in ogni parola
    risuona come l’eco di un lento respiro, sei il mio vento
    di foglie e primavere, la voce che chiama
    da un punto che non so e riconosco che è mio.
    Sei l’ululato di un lupo, la voce del cervo
    vivo e ferito a morte. Il mio corpo stellare.




    Fabio Pusterla, Corpo stellare, Marcos y Marcos, Collana Gli Alianti, 178, Milano, 2010, pagina 106.






    Corpo-stellare-cop







    CORPS D’ÉTOILES




    Tu me suis comme une pensée, tu es une pensée
    que je ne dois même pas penser, comme un frisson
    tu me roussis doucement la peau, bouges les yeux
    vers un point clair de lumière. Tu es une chose
    qu’aucun mot ne peut dire et qui dans chaque parole
    résonne comme l’écho d’une respiration lente, tu es
    mon vent de feuilles et de printemps, la voix qui appelle
    d’un lieu inconnu que je reconnais et qui est mien.
    Tu es le hurlement d’un loup, la voix du cerf
    vivant et blessé à mort. Mon corps d’étoiles.




    Fabio Pusterla, Pierre après pierre, anthologie de poèmes, édition bilingue, éditions MétisPresses, Genève, 2017, page 85. Traduit de l’italien par Mathilde Vischer.






    Fabio Pusterla  Pierre après pierre






    FABIO PUSTERLA


    Fabio Pusterla
    Source




    ■ Fabio Pusterla
    sur Terres de femmes

    Arte della fuga
    Au-delà des vagues
    Caparìca
    Due rive
    Entre-deux
    Esquisse en poudre de gypse, 6
    La fugitive
    Une vieille (+ bio-bibliographie)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de culturactif.ch)
    une notice bio-bibliographique sur Fabio Pusterla







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  • Mathilde Vischer | [Quand l’attente est tombée]




    [QUAND L’ATTENTE EST TOMBÉE]




    Quand l’attente est tombée, les jours passent, on les sent à peine glisser, on ne sait plus si l’oiseau qui crie parfois la nuit, comme un égorgé, a crié la nuit dernière ou il y a une semaine, un mois, on ne sait plus si on a passé ici un été ou toute une vie. On se dit qu’il vaut mieux qu’il en soit ainsi, mieux que l’attente qui rend chaque minute dense, épaisse comme un tronc de micocoulier ; on se dit qu’il vaut mieux cet écoulement que l’arrêt, la suspension du souffle, puisque de toute façon la rencontre viendra, à son heure, en son lieu, et que les blés continueront à mûrir, les arbres à être nommés.




    Mathilde Vischer, Lisières, p.i.sage int.érieur, Collection 3,14g de poésie dirigée par Yves-Jacques Bouin, 2014, page 46. Prix du poème en prose Louis-Guillaume 2015.







    Mathilde Vischer, Lisières






    MATHILDE VISCHER


    Mathilde Vischer 2
    Ph. © Yvonne Böhler
    Source




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions p.i.sage int.érieur)
    la notice de l’éditeur sur Lisières de Mathilde Vischer
    → (sur Recours au poème)
    des extraits de Lisières
    → (sur Terre à ciel)
    d’autres extraits de Lisières (+ un entretien avec Cécile Guivarch, et une notice bio-bibliographique)



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  • Fabio Pusterla | Arte della fuga

    «  Poésie d’un jour  »



    Laisse les noms aux nouveaux constructeurs de drapeaux.
    Ph., G.AdC






    ARTE DELLA FUGA



    Resisti a tutto, fuggi. Fallo in nome
    di niente. Lasci i nomi
    ai nuovi costruttori di bandiere.
    Dai, topolino: è ora.
    Guarda : questo è un bosco, e questa
    una lattina di carne. Questo è un fiume.
    Dal ponte vedi una città bianchissima,
    una polla di sangue raggrumato. E gli anni,
    gli anni sui loro cavalli neri. La città
    è fatta di calce e gesso, di silenzio.
    Il passo è qui, la fuga un’altra strada.






    ART DE LA FUGUE



    Résiste à tout, fuis. Fais-le au nom
    de rien. Laisse les noms
    aux nouveaux constructeurs de drapeaux.
    Allez, petit : il est temps.
    Regarde : ceci est un bois, et ceci est
    une boîte de viande. Ceci est un fleuve.
    Du pont tu vois une ville parfaitement blanche,
    une source de sang grumelé. Et les années,
    les années sur leurs chevaux noirs. La ville
    est faite de chaux et de plâtre, de silence.
    Ici le passage, la fuite est un autre chemin.



    Fabio Pusterla, Une voix pour le noir, Poésies 1985-1999, Éditions d’en bas, Lausanne, 2001, pp. 62-63. Traduit de l’italien par Mathilde Vischer.*



    __________________________________________________
    * Ce poème figure dans Les Choses sans histoire de Fabio Pusterla, Éditions Empreintes, 2002, pp. 170-171. Traduit de l’italien par Mathilde Vischer.





    FABIO PUSTERLA


    Pusterla_1
    Source



    ■ Fabio Pusterla
    sur Terres de femmes

    Au-delà des vagues
    Caparìca
    Corps d’étoiles
    Due rive
    Entre-deux
    Esquisse en poudre de gypse, 6
    La fugitive
    Une vieille (+ bio-bibliographie)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de culturactif.ch)
    une bio-bibliographie très complète de Fabio Pusterla





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