Étiquette : novembre


  • Paul Blackburn | Park Poem



    CENTRAL PARK POEM
    Ph., G.AdC






    PARK POEM



    From the first shock of leaves their alliance

    with love, how is it ?


    Pages we write and tear

    Someone in a swagger coat sits and waits on a hill


    It is not spring, may-

    be it is never spring

    maybe it is the hurt end of summer

    the first tender automn air

    fall’s first cool rain over the park

    and these people walking thru it

    the girl thinking :

                                       life is these pronouns

    the man : to ask / to respond / to accept

                                       bird-life     .    reindeer-death

                                       Life is all verbs, vowels and verbs

    They both get wet


                                       If it is love, it is to make

                                       love, or let be

                                       “To create the situation / is love

                                                                   and to avoid it, this is also

                                       Love’

    as any care or awareness, any

    other awareness might might

                                       have been

                                       but is now

    hot flesh

    socking it into hot flesh

    until reindeer-life / bird-death


    You are running, see?

    you are running down slope across this field

    I am running too

    to catch you round

                                       This rain is yours

                                       it falls on us

                                       we fall on one another


    Belong to the moon

    we do not see

                                       It is wet and cool

                                       bruises our skin

                                       might have been

                                       care and avoidance

                                       but we run     .    run


    to prepare

    love later




    Paul Blackburn, The Cities, Grove Press, New York, 1967, in The Selected Poems of Paul Blackburn, Persea Books, New York, N.Y. 10010, 1989, pp. 95-96-97. Edited, with an introduction, by Edith Jarolim. *





    * Note d’AP : les interlignages sont conformes à ceux adoptés dans cette édition.






    The-Selected-Poems-of-Paul-Blackburn-Blackburn-Paul-








    POÈME DU PARC



    Dès le premier choc des feuilles leur alliance
    avec l’amour, comment ça va ?

    Pages qu’on écrit et déchire
    Quelqu’un dans son trois-quarts s’assoit sur une colline et attend

    Ce n’est pas le printemps, peut-
    être n’est-ce jamais le printemps
    peut-être est-ce le bout blessé de l’été
    la tendre première brise de l’automne
    la première pluie fraîche de l’automne sur le parc
    et sur ces gens qui le traversent

    La fille, elle pense :
                                   la vie est ces pronoms
    l’homme : demander / répondre / accepter
                                   oiseau-vie    .     renne-mort
                                   La vie n’est que verbes, voyelles et verbes
    Ils sont tous les deux mouillés

                                   Si c’est de l’amour, alors il faut faire
                                   l’amour, autrement laisser tomber
                                   « Créer la situation / voilà de l’amour
                                                   et l’éviter, voilà encore

                                   de l’Amour »
    de même que prendre soin, ou l’éveil d’une conscience, de même
    n’importe quelle
    autre conscience pourrait        aurait
                     pu être
                                   mais est désormais
    chair chaude
    giflant de la chair chaude
    jusqu’à renne-vie / oiseau-mort


    Tu cours, tu vois,
    tu cours et descends la pente à travers le pré
    et moi aussi je cours
    pour te rattraper

                                   Cette pluie est la tienne
                                   elle tombe sur nous
                                   et nous, aussi, l’un sur l’autre


    Appartenons à la lune
    que nous ne voyons pas


                                   Il fait humide et frais
                                   des bleus que nos peaux
                                   auraient pu
                                   prendre soin d’éviter
                                   mais nous courons    .    courons



    pour préparer
    l’être d’amour après




    Paul Blackburn, Villes suivi de Journaux, José Corti, Série américaine, 2011, pp. 26-27. Traduit par Stéphane Bouquet. *







    Blackburn




    Note d’AP : cet ouvrage est disponible en librairie depuis le 3 novembre 2011.





    PAUL BLACKBURN


    Portrait de paul blackburn
    Image, G.AdC



    ■ Paul Blackburn
    sur Terres de femmes

    Villes suivi de Journaux (note de lecture)



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur Poezibao)
    une fiche bio-bibliographique sur Paul Blackburn
    → (sur PennSound)
    Paul Blackburn dire le poème ci-dessus (Suny Cortland, 1er avril 1971)
    → (sur le site José Corti)
    une page consacrée à Villes, suivi de Journal, de Paul Blackburn





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  • Antonella Anedda | novembre, notte

    «  Poésie d’un jour  »



    Due diversi bagliori senza luce
    Ph., G.AdC







    NOVEMBRE, NOTTE


    « Perfino adesso vedo un gesto nuziale
    dopo l’immensa distanza di questa estate lenta
    nelle’arco dei suoi steli amari
    dopo gli anni che in avanti
    hanno sbarrato l’amore perché non si perdesse
    fino a perderlo attutito contro l’erba.

    Oggi è una notte di pioggia.
    Possiamo traversarla in due diversi bagliori senza luce
    dire, toccando il gelido bordo di un bicchiere
    che tanta lontananza non è stata un errore
    se ha cinto e sciolto segretamente
    ogni irreale desiderio. »


    Antonella Anedda, Notturni, Notti di pace occidentale, Donzelli Poesia, 2001, pagina 59.






    NOVEMBRE, NUIT


    « Même maintenant je vois un geste nuptial
    après l’immense distance de cet été lent
    dans la courbe de ses tiges amères
    après les années qui au-devant d’elles
    ont barré l’amour pour qu’il ne se perde
    jusqu’à le perdre assourdi contre l’herbe.

    Aujourd’hui c’est une nuit de pluie.
    Nous pouvons la traverser selon deux lueurs diverses sans lumière
    dire, en touchant le bord gelé d’un verre
    que tant d’éloignement n’a pas été une erreur
    s’il a ceint et dissipé secrètement
    tout désir irréel. »


    Antonella Anedda, Nocturnes, Nuits de paix occidentale, in Les Cahiers de poésie-rencontres, « Écritures de femmes », n° 49-50, page 23. Traduction de Marcu Porcu.







    NUITS DE PAIX OCCIDENTALE


        « La force d’un livre comme Nuits de paix occidentale semble tenir à une tension toujours renouvelée entre un souci de réserve pudique, de loyale retenue, où le chant révèle sa part d’ombre et de silence, et un élan profond, une ardeur immédiate dans le don de soi, dans l’incandescente offrande de parole. Si les poèmes d’Antonella Anedda font penser à un tissu sans couture, mais brûlé ou lacéré par endroits, c’est qu’ils font place à la fois à la scène de l’intime et à la scène de l’Histoire, à l’élégie et à la tragédie, à la force nue de l’amour et aux forces armées de la violence. Leur modulation, idéalement continue et pérenne, n’en est pas moins soumise à d’implacables déchirures par la contingence ou les terribles lois de nécessité. »


    Jean-Baptiste Para, « Basse Lumière », avant-propos de Antonella Anedda, Nuits de paix occidentale, L’Escampette Editions Poésie, 2008, page 5.






    ANTONELLA ANEDDA


    Antonella_anedda
    Source



    ■ Antonella Anedda
    sur Terres de femmes

    février, nuit
    mars, nuit
    mai, nuit
    octobre, nuit
    13 décembre **** | Fête de sainte Lucie (décembre, nuit)
    Archipel
    Avant l’heure du dîner (+ notice bio-bibliographique)
    Le dit de l’abandon
    Frontières (extrait d’Historiae)
    Per un nuovo inverno
    Ritagliare
    S
    11 septembre 2001
    10 février 2013 | Antonella Anedda, Senza nome. Sartiglia (extrait de Salva con nome)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    Salva con nome
    → (dans la Galerie « Visages de femmes ») le portrait d’
    Antonella Anedda (+ deux poèmes extraits de Nomi distanti et de Notti di pace occidentale)



    ■ Voir aussi ▼

    → les pages que le site Italian Poetry a consacrées à
    Antonella Anedda
    → (sur Poetry International Web) un dossier
    Antonella Anedda
    → (sur Niederngasse 16, janvier-mars 2006) un entretien (en italien) avec Antonella Anedda
    → (sur Her circle ezine)
    Antonella Anedda: Encounters with Silence, the Page, and the World (7 mars 2008)
    → (sur La dimora del tempo sospeso) de longs extraits (en italien) des différents recueils d’
    Antonella Anedda
    → (sur books.google.com) d’autres larges extraits de
    Notti di pace occidentale
    → (sur Progetto Babele) une interview (en italien) d’
    Antonella Anedda par Pietro Pancamo



    ■ Voir | écouter ▼

    → (sur le site de la Bibliothèque municipale de Lyon)
    conférence autour d’Antonella Anedda, Entre racine et lame, organisée dans le cadre du Printemps des poètes 2010, animée par Angèle Paoli et Marc Porcu
    → (sur Lyrikline)
    plusieurs poèmes extraits de Residenze invernali, de Notti di pace occidentale et de Salva con nome, dits par Antonella Anedda





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