Étiquette : novembre-décembre 2020


  • Pierre Peuchmaurd | Fleur blanche


    FLEUR BLANCHE



    Je ne sais plus écrire
    Je sais la fleur blanche du désastre
    Les lances du pur amour
    La lumière de ton corps
    Fait un nœud dans ma gorge
    Illumine l’ombre
    Fait un nœud dans ma gorge
    Illumine même le jour
    Fait un nœud dans ma gorge
    La lumière de ta gorge
    Fait un nœud de lumière
    L’ombre vaste de ton corps
    Illumine même le jour
    Ton corps de biche plus grande
    De biche par-dessus l’eau
    De biche dans l’air des poudres
    Ton corps sanglant de marbre
    Ton corps repousse les mots
    D’un haussement de lumière
    Fait un nœud dans la nuit
    Où se forment les mots
    À la source des mots
    Elle pose un lien de soif
    Le puits de ta lumière
    S’ouvre dans mon silence
    Et ton bâillon de plume, de poil
    Et de poison,
    Ton bâillon d’incendie
    Est la pierre du silence




    Pierre Peuchmaurd, « Le soir je vais aux eaux » [« Ça rêva », Parfaits dommages et autres achèvements, éditions L’oie de Cravan, Montréal, 2007, pp. 85-86. Avec dix photographies de Nicole Espagnol], Revue Europe, novembre-décembre 2020, n° 1099-1100, pp. 291-292.






    Pierre Peuchmaurd  Parfaits dommages





    PIERRE PEUCHMAURD


    Pierre Peuchmaurd portrait NB
    Source




    ■ Pierre Peuchmaurd
    sur Terres de femmes


    Iris Cascade (autre poème extrait d’Autres achèvements)




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur le site des éditions Pierre Mainard)
    une notice bio-bibliographique sur Pierre Peuchmaurd





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  • Anja Kampmann | Eis


    EIS




    tu apprends à chercher le souvenir
    et les temps dans la glace en particules et couches
    ces langues comme si jamais elles n’avaient
    désappris l’entre-soi dans leurs maisons bleues
    elles capturent le premier matin
    la clarté soudaine une mèche
    de sommeil ce qu’elle reliait
    avant que la neige vienne et revienne
    quand tout voyageait vers l’intérieur puis
    des bulles de temps une proximité qui
    se retranche mais de l’oubli
    personne ne sait rien tu peux
    encore voir où la glace s’arrêtait.




    Anja Kampmann, Échantillons de pierre et de lumière, in revue Europe, revue littéraire et mensuelle, n° 1099-1100, novembre-décembre 2020, page 305. Traduit de l’allemand par Camille Logoz.





    Anja Kampmann montage







    GLACE




    wir lernen das erinnern und die zeiten
    zu suchen im eis partikel und schichten
    diese sprachen als hätten sie das zueinander
    nie verlernt in ihren blauen häusern
    halten sie den ersten morgen fest
    die plötzliche helle eine strähne
    aus schlaf was sie verband
    bevor der schnee kam wieder & wieder
    wie alles ins innere reiste und dann
    luftblasen aus zeit eine nähe die sich
    tief einschließt doch über das vergessen
    weiß niemand bescheid du kannst
    noch sehen wo das eis einmal war.




    Anja Kampmann, Proben von Stein und Licht, « III eis », Carl Hanser Verlag, München, 2016, seite 55.





    Anja Kampmann book 3



    ANJA KAMPMANN


    Anja  Kampmann portrait  NB
    Source




    ■ Voir aussi ▼

    le site (en allemand) d’Anja Kampmann




    ■ Voir encore ▼

    le site de la revue Europe





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