Étiquette : Obsidiane


  • Christian Doumet | [Va jusqu’au bout de tes souvenirs]



    2014 01 31 10h50. Vol d'alouettes calandrelles au sud du Ndiaël. Photo par Frédéric Bacuez
    Ph. Frédéric Bacuez
    Source







    [VA JUSQU’AU BOUT DE TES SOUVENIRS]




    Va jusqu’au bout de tes souvenirs

    en remontant la pente des toits neigeux que tu n’as jamais vus
    Chemin faisant quelque chose se reconnaîtra
    Suis la courbure où tout est courbe
    la droiture où tout est flèches, lignes de mire,

    lignes de fuite
    Une vallée vient derrière et des arbres

    peu importe l’essence
    distribuent leurs indulgences dans la spacieuse tranquillité de septembre

    À plein vent le monde redonné —

    On ne sait plus toutefois si le re-don n’est pas seulement ce

    vent qui perquisitionne
    Ce semblant dire « tiens ! » et « prends ! »

    avancer jusqu’au bord des départementales
    Y tenir d’anciennes gargotes
    Tandis que l’expropriation
    A commencé depuis longtemps
    Que rien n’a jamais été autre chose que
    Confiscations à l’allure de corne d’abondance

    Et ce peu miroitant aux alouettes que nous sommes.



    Christian Doumet, La Donation du monde, 34, Obsidiane, 2014, page 45.






    Christian Doumet, La Donation du monde





    CHRISTIAN DOUMET


    Christian Doumet
    Source



    ■ Christian Doumet
    sur Terres de femmes

    Trois huttes (lecture d’AP)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des Éditions Obsidiane)
    une bio-bibliographie de Christian Doumet





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  • Pascal Commère | [Blanche, la gelée aux quatre coins]



    Mais qui suis-je au plus bas du monde
    Ph., G.AdC






    [BLANCHE, LA GELÉE AUX QUATRE COINS]




    Blanche, la gelée aux quatre coins — surprend le monde !



    Attendant
    la houle grande du printemps, la foule
    des orges qui épieront. Des quatre pieds, comme figure
    toute gloire drapée de boue et d’or. Et qu’importent
    les mouches affairées dans le trop-plein d’air moite — ô dissidentes !
    Mais qui suis-je au plus bas du monde ? Anxieux
    de l’herbe qui tarde en sa pousse fébrile, résigné
    dans l’attachement fier au finage illusoire.



    Pascal Commère, « Songe du petit cheval déplacé en terre franque », Bouchères, Obsidiane, 2003, in Des laines qui éclairent, Une anthologie, 1978-2009, Obsidiane & Le temps qu’il fait, 2012, page 286.








    PASCAL COMMÈRE


    Commere
    Source




    ■ Pascal Commère
    sur Terres de femmes


    [La courbe des fumées là-bas] (poème extrait de Territoire du Coyote)
    Territoire du Coyote (note de lecture d’AP)
    Mémoire, ce qui demeure (note de lecture d’AP)
    Lettre de la mère (extrait de Mémoire, ce qui demeure)
    Sur la poussière
    [Crayonné paysage] (poème extrait de « Sur une ligne de crête en Toscane »)



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur Terre à ciel)
    une page consacrée à Pascal Commère (nombreux extraits + notice bibliographique)
    → (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes)
    une fiche bio-bibliographique sur Pascal Commère
    → (sur le site de France Culture)
    Pascal Commère dans Ça rime à quoi de Sophie Nauleau (émission du 13 mai 2012)





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  • Mathieu Nuss | [Ce ton jaune sur jaune]



    Jaune sur jaune
    Ph., G.AdC







    [CE TON JAUNE SUR JAUNE]



    (58)




    ce ton jaune sur jaune dit l’heure d’habiter

    des vitres lentes de souffler empêtré

    dans le plus cœur d’un détail (à inventer encore)

    c’est qu’il y a ce for intérieur

    à re-muscler : sans contrôle des billets

    : à tire d’aile






    en séjour longé    somme toute un art

    de la fugue






    Mathieu Nuss, Au beau fixe (Autre hémisphère), Obsidiane, Collection Le legs prosodique, 2013, page 68. Illustrations de Jean-Louis Gerbaud.








    Nuss






    MATHIEU NUSS


    Mathieu Nuss est né en 1980. Après avoir dirigé deux numéros de la revue Boudoir & autres (arts et littératures contemporains ; éditions Ragage), il dirige aujourd’hui la revue larevue* (*des arts du langage et quelques autres ;
    n°1, juillet 2013, Julien Nègre éditeur) et contribue régulièrement aux revues Po&sie et CCP. Il a fait paraître un premier livre (une) Affirmation aux éditions Ragage en 2006, puis Al Mano (avec Georges Ball) chez Daniel Leuwers en 2007, Agio chez Voix éditions/Richard Meier, dans la collection « Vents Contraires » dirigée par Alain Helissen (2009), et Apartés à l’Atelier La Feugraie (2012). Mathieu Nuss a aussi écrit le livret de la Cantate I (Jachère aidant) de la cantate Cantate égale Pays de Gérard Pesson (commande de l’Ircam ; création au Centre Georges-Pompidou en juin 2010, dans le cadre du Festival Agora).



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Plexus-S, un site proposé par Mathieu Brosseau)
    d’autres poèmes de Mathieu Nuss





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  • Mathieu Bénézet | Une phrase maison (composés instables)



    Elle devient le calme des feuilles
    Ph., G.AdC






    1.                                                              une phrase-maison
             (composés instables)



    1


    quelle vérité de la chose nue


    « ornement » de l’amour
    liaison dix fois ailée


    ce n’est pas la beauté


    « le jardin dans l’asile »


    vers cette cloison
    aveuglément
    (elle devient le calme des feuilles)


    la foudre grise
    cette troisième plus loin du centre
    où l’heure vacille


    comme reptile
    sur place
    avec le chien de fusil de la route
    (tout le matin
    d’une foulée)


    comme l’enfance
    l’herbe me touche


    les mouettes
    là-bas
    rejettent la neige


    un vent effondré dans les vitres

    brisées par trop de soleil



    solitude de nos nuages souterrains



    l’autre nue brillante

    une fête de matinée lourde



    une inutile

    « que nient les roses »



    ce que j’entends

    qui se couchent

    leur chute

    un gisement




    Mathieu Bénézet, « 1. Une phrase-maison (composés instables) » in La Chemise de Pétrarque, Éditions Obsidiane, 2013, pp. 15-16.








    La chemise de Pétrarque







    MATHIEU BÉNÉZET


    Mathieu Bénézet
    Ph. © Hervé B. (France),
    All rights reserved.
    Source





    ■ Mathieu Bénézet
    sur Terres de femmes

    [Nous sommes de lumière si étrangers vides]
    Premier crayon (lecture d’Isabelle Lévesque)
    Poëme (extrait de Premier crayon)
    Trois mouvements (extrait de Premier crayon)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur remue.net)
    L’Œuvre poétique de Mathieu Bénézet






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  • Max de Carvalho | Adresse de la multiplication des noms



    Combien d'années sans te revoir
    Source






    ADRESSE DE LA MULTIPLICATION DES NOMS



    Fantôme du pied de groseillier au fond du jardin,
    fantôme de la boucle de cerises encore dans l’arbre de printemps,
    sous le soleil,
    spectre sylvestre de chien,
    et toi, fantôme de la mèche de cheveux pour l’écrin refermé,
    substances tues,
    objets laissés sur la coiffeuse de la chambre la plus fraîche,
    en été,
    je vous invoque.


    Grand-mère, tu peux dresser la table maintenant,
    ton enfant vient dans la vie par un couloir aux murs de fleurs.
    C’est l’heure où il frôle les sombres tentures humides de sa nuit,
    qu’il s’avance dans l’obscurité, à tâtons, pour se lever enfin et paraître
    à la lumière des chandeliers.
    Tu as dressé la table à laquelle j’ai pris place
    dans ce passé qui est la vérité vivante.
    Tu seras tout ce que j’aime, qui ne peut répondre
    et qui ne répond pas.


    Nous voici deux enfin, réunis,
    ombres égales à la lueur d’une flamme unique.
    Combien d’années sans te revoir ? combien d’années ne nous sommes-nous parlé,
    depuis nulle part d’où je m’adresse, à toi, dans le nulle part ?
    Et nous voilà partout déjà achevant cette phrase oubliée,
    nous reprenons son cours sans avoir méconnu tes cheveux violets
    ni la gelée de fruits rouges que tu m’offrais chaque soir de la mer,
    sous le Tropique du Capricorne,
    moi nouveau-né assis près de la fenêtre à la tombée du jour,
    et toi debout, penchée, qui regardes le phare des Trois Récifs,
    lorsque du milieu indivis des eaux bat son heure.


    Souviens-toi, c’est ton fils des Grisons
    qui partit deux fois seul, aimé deux fois ;
    celui de Bastogne devant toi cette nuit à la terrasse de finisterre,
    dans le miracle de la multiplication des noms
    (lait d’Eisenach, rouille de Görlitz et Karl-Marx-Stadt, si ces villes existent encore,
    et jusqu’au jour où elles existeront de quelque façon que ce soit),
    traversant des places sombres, coupant par des rues désertes.


    C’est ton enfant changé, méconnaissable,
    mais dans le cœur tel un stigmate la prédication de ta
    pureté aïeule.



    Max de Carvalho, Adresse de la multiplication des noms, Obsidiane, Collection Les Solitudes, 1997, pp. 13-14.





    MAX DE CARVALHO


    Max de Carvalho
    Source



    ■ Max de Carvalho
    sur Terres de femmes

    Le reflux (ex-voto)[poème extrait des Degrés de l’incompréhension]



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de BiblioMonde)
    une fiche bio-bibliographique sur Max de Carvalho
    → (sur le site lectio-adfinitas)
    une recension d’Adresse de la multiplication des noms, par Paul Farellier (note de lecture parue dans La Revue de Belles-Lettres, n° 3 – 4, 1997)






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  • Pascal Commère | [Crayonné paysage]







    Crayonné paysage. Krzysztof Browko,  Sony World Photography Awards 2012
    « Crayonné paysage, les lignes
    emmêlées qui repassent, s’acceptant
    se niant. »

    Ph. Krzysztof Browko, Sony World Photography Awards 2012
    Source








    [CRAYONNÉ PAYSAGE]



    Crayonné paysage, les lignes
    emmêlées qui repassent, s’acceptant
    se niant. Qui modèle,
    quel souffle toujours s’use, toujours tempère
    l’érosion diurne, qui assiège ?
                                                         Et l’orbe
    de l’eau en bas par-dessus les maïs.




    Pour quelles bêtes de trop loin vues, ou seulement
    la cambrure d’une échine au sol, sait-on
    de quel monde le vent les chasse ou si la terre
    n’est autre qu’une grande morsure avec le bleu
    du ciel et son genou blessé, si seule
    qu’une herbe en la touchant s’y brise.




    Pascal Commère, « Sur une ligne de crête en Toscane », De l’humilité du monde chez les bousiers, Obsidiane, 1996, in Des laines qui éclairent, Une anthologie, 1978-2009, Obsidiane & Le temps qu’il fait, 2012, page 232.






    Une grande morsure avec le bleu du ciel
    Triptyque photographique, G.AdC








    PASCAL COMMÈRE


    Commere
    Source




    ■ Pascal Commère
    sur Terres de femmes

    [La courbe des fumées là-bas] (poème extrait de Territoire du Coyote)
    Territoire du Coyote (note de lecture d’AP)
    Mémoire, ce qui demeure (note de lecture d’AP)
    Lettre de la mère (extrait de Mémoire, ce qui demeure)
    [Blanche, la gelée aux quatre coins] (poème extrait de « Songe du petit cheval déplacé en terre franque »)
    Sur la poussière



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur Terre à ciel)
    une page consacrée à Pascal Commère (nombreux extraits + notice bibliographique)
    → (dans la Poéthèque du site du Printemps des poètes)
    une fiche bio-bibliographique sur Pascal Commère
    → (sur le site de France Culture)
    Pascal Commère dans Ça rime à quoi de Sophie Nauleau (émission du 13 mai 2012)





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  • Monchoachi | Le mage






                XI

    Le mage           


    Feuilles bananier dans les nuages
    Ph., G.AdC








    Rouges les cirouelliers
                                                              et les coqs bigarrés servis aux carrefours
    Rouge du roucou le riz de l’offrande
                                             Et les cassaves
    Rouge la sève du calebassier du milieu du jeu de paume
                                 Qui bruitalise tant les entrailles des vestales
    Et la terre où prospère le mèdecinier
    Demeure du vieux-corps dépenaillé
                                                             Harassé jouer zo avec le temps
                                              Qui agonise en plein soleil      c’était samedi
                                                                 Le corps couvert de bouse


    Bleu grand-goût les terres rèques
                                              Les mangots vètes frottés face bleu-indigo
    Et la fumée en-affaise du cachimbo
                                              Où bougonne l’obscur acassan
    Manger-lèsprit parfumé et puis fèuilles-bois
    Œillades d’anolis d’oeils
                                 Verts constellant le fruitapain bléu
    La fiante verte sur la console
                                 La déméfiante pavane bleue
                                 En-rhaut la travèsse d’un mabouya
    La falle ouayayaïe du grand duc Valcin
                                       Feuilles bananier dans les nuages
                                        Au Maître génial suffisantes
                                        Air bleu oracle pour le cacher
                                        Ô le temps pleurer
                                        Creuser sillon
                                        Et en suivre le cours


    Blanc le saisissement
                                                          que la jaune fleur-date le dévire ici même
    Blancs les signes les rendez-vous sacrés
    Serpente le lieu de l’aube à tout moment
                                               À tout moment l’ange dansant
    La blanche couleuvre-déux-têtes
                                               Dévidant l’ondoyant chemin d’astres
                                Cavalier travesti dans le frissonnant-zentraille
    L’offrande de la belle femme fessue
    Larges palmes toute chapée de blanc
    La source-lhorizon en quelle est-ce s’abreuve la cigouane


    Roses les lauriers
                                Roses l’œil rond de l’amour
    Rose la coquetterie surannée de la bourrelle
                  Le frai maite-tête la rose rhâler-meînin-vini
    La sente-bon- madigouane de la prune mombin des rivières
    Rose le cœur-miroir de la putain reflétant d’innombrables mondes
                                                          Prodiguant tant et tant de bonheurs
                                                          jusqu’au fin fond des chambres nuptiales
    Rose le cœur-miroir de la chouette à l’âme humide
                                                          La sereine réfutation des hérésies


    Rouge le carême emmitouflé dans des peaux de taureau
    Rouges les gens du lignage du chien
    Mêche-lumin rouge la langue divine parlée pour transpercer
                                              Zyeux et cœurs
    Rouge le bruit qui a résõnnin comme le crié-lan-mort
                                                                                                           trois fois
    Trois fois la femme a parlé tout seul
                                                          « Ouaë ! Ya rien qui est francé vrémant dans ça ! »
    Rouges les torches bois-min rouges Fifi et Mimi
                                Qui a jambé dleau sans mouiller son déux petits quatiètes
                                Bricolobric! Bricolobric! Rouges tites colobri!


    Rouges les turbulents présages le devègondage sophistique
                                                Les lieux pathétiques
                   (Et Prodicos de Céos, le Grec,
                                                                    condamné à boire la rouge ciguë
                                                                    il a fait comme ça :
                                                                    « Ce qui est utile à la vie,
                                                                    il doit être tenu pour divin ».
                                                                                                                 Ouaïe!)


                                                Noires les nuits qu’illumine l’étoile
                                                Noires les nuits qu’alerte le songe
                                                Les nuits qu’encensent les larmes
                                                                    De l’oliban


                                                Au leurre le temps qu’escortent les âmes
                                                                    En-deux-eaux la fortune
                                                Mage cheminant à la main bâton de bois d’orme.



    Monchoachi, “Rara solé”, in Lémistè (1. Liber América), Obsidiane, 2012, pp. 39-40-41.








    MONCHOACHI


    Monchoachi2
    Ph. © Phil Journé
    Source




    ■ Monchoachi
    sur Terres de femmes

    Mâle/Fimelle (extrait de Partition noire et bleue)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur île en île)
    une fiche bio-bibliographique sur Monchoachi







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  • Emmanuel Moses | [Je suis allée au puits]



    [JE SUIS ALLÉE AU PUITS]



    Je suis allée au puits
    j’avais à abreuver les bêtes de mon père
    la nuit tombait et je me hâtais
    un serviteur m’attendait sous le chêne
    l’histoire commença ainsi et là au bord du puits
    c’est affaire divine
                 une affaire de maîtres et de serviteurs
    un amour né à la tombée du jour
    une seule corde pincée délicatement
    sous un œil délicat
    le jasmin se mêlait à la fraicheur
    par la bouche de celui qui demandait à boire
    s’exprimait toute la soif du monde –
    un jour froid comme l’acier m’ouvrit les yeux
    sa blancheur n’avait rien d’ordinaire
    on entendait de brèves volées de cloches
    au-dessus des arbres qu’agiotait le vent du matin
    une musique d’amour jouait dans mon sein
    c’est curieux
    un sentiment de jeunesse
                                                        gonflait l’espace




    Emmanuel Moses, Comment trouver comment chercher, Obsidiane, 2012, page 30.





    EMMANUEL  MOSES


    Emmanuel_moses_didier_pruvot_flammarion
    Ph. © Didier Pruvot/Flammarion
    Source





    ■ Emmanuel Moses
    sur Terres de femmes


    Dona (lecture d’AP)
    [La pluie donne un soir inachevé](poème extrait de Dona)
    La fleur « Shortia » (extrait de Polonaise)
    Ivresse (lecture de Gérard Cartier)
    [Derniers feux](extrait d’Ivresse)
    [Aujourd’hui j’ai ouvert le journal de l’éternité](extrait de Dieu est à l’arrêt du tram)
    [Je ferme les yeux](autre extrait de Dieu est à l’arrêt du tram)
    [La mer, à peau de cétacé](extrait du Paradis aux acacias)
    Quatuor (lecture d’AP)
    [Mais voilà il y a un au-delà des apparences](extrait de Quatuor)
    Tout le monde est tout le temps en voyage (lecture d’AP)
    Tardives (poème extrait de Tout le monde est tout le temps en voyage)
    [Mettre un éléphant dans un poème](extrait d’Un dernier verre à l’auberge)
    [Le cahier vide et le cahier qui se remplit](extrait du Voyageur amoureux)




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur le site des éditions Galaade)
    une notice bio-bibliographique consacrée à Emmanuel Moses





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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Claude Adelen | obligé d’être ici



    [OBLIGÉ D’ÊTRE ICI]





    A. Pour, vertical, tenir dans les remous et la dissolution de soi.
    Ph., G.AdC





    …obligé d’être ici (L’inanité
    des mots). Parce qu’il faut pour chaque jour
    une forme. Pour, vertical, tenir dans les remous
    et la dissolution de soi. Travailler
    à une forme (écrire que je sache !), pour
    qu’au milieu de chaque jour il existe
    une forme « qui tienne », ne serait-ce que
    pour y camper (provisoire abri), le temps
    de reprendre ses forces, poser son sac
    avant de se remettre en route, traverser
    la maison claire, de soi-même ressortir…






    B. Rien ne se décompose, ni le rythme, ni l'immobilité des arbres envahis d'ombre.
    Ph., G.AdC






    …musique c’est le soi-même, le soir
    de soi-même comme est le bleu
    d’avant la nuit. Rien
    ne se décompose, ni le rythme,
    ni l’immobilité des arbres envahis
    d’ombre. Scansion de ce qui danse
    dans l’invisible (quelle vertu de la danse
    dans l’écrit ?) Poésie. Aurait-elle à voir
    avec. « Un concert de vocables »
    dit l’un d’entre eux. Sais-tu ce qu’elle veut faire,
    la langue, après la voix ?…




    Claude Adelen, « II Obligé d’être ici. Strophes 2 » (19-20), in Obligé d’être ici, Obsidiane, Collection Les Solitudes, octobre 2012, pp. 40-41.





    NOTE d’AP : ce recueil est disponible en librairie depuis le 12 novembre 2012.





    CLAUDE ADELEN


    Claude Adelen
    Ph. © Didier Pruvost @ Flammarion
    Source




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de France Culture)
    une notice bio-bibliographique sur Claude Adelen
    → (sur le site de la mél [Maison des écrivains et de la littérature])
    une fiche bio-bibliographique sur Claude Adelen
    → (sur Belles Lettres Diffusion Distribution)
    une fiche sur Obligé d’être ici de Claude Adelen





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  • Jean-Théodore Moulin | [Mais qui pleure là]


    La douleur d’exister seul face à la nuit sans recel
    Ph., G.AdC







    [MAIS QUI PLEURE LÀ]



    Mais qui pleure là au cœur noir de l’orchestre sinon
    La voix simple à souffle suspendu parmi la forêt
    De cactées géantes de Judée dans une hyperbole
    De vert ma mue comme traîne abandonnée à la ruse
    Du chasseur aveugle courant la Bête dans les champs
    D’asphodèles.
                             Ô couleuvres de ma voix enroulant
    Les anneaux d’une absence consentie de ma chair ! E
    Den dénaturé ! brisure spontanée de mes os
    Sur la scène ce jardin soit la clairière de mon corps !
    Je meurs d’un songe interrompu par un éclat de voix
    Tombé des combles du Théâtre : Ils ont rompu les vol
    Iges du toit… brisé mes membres… compté tous mes os…
    Dès lors dépisté par l’ardeur de mes chiens Cerf, oublie
    La douleur d’exister seul face à la nuit sans recel.




    Jean-Théodore Moulin, « Machines à détraquer le temps », Bestes & Panneaux, Obsidiane, Collection Les Solitudes, 2012, page 39.





    _____________
    NOTE : second opus de Jean-Théodore Moulin aux éditions Obsidiane (après Glaucos en 2006), ce recueil (que l’auteur place sous les signes de Maurice Scève, de Jean de Sponde et de Gerard Manley Hopkins) explore le thème de la chasse mystique dans la forêt des symboles (épervier, cerf…). Quête forcément déceptive de l’objet depuis toujours perdu : « Quand la chose est perdue qui me dira ce que je cherche ? » (Bestes & Panneaux, p. 57). Jean-Théodore Moulin structure subtilement ce livre autour de formes fixes, d’une métrique très particulière et d’un parti pris anti-musical qui honore pourtant la Voix (d’après le Prière d’insérer de l’éditeur).




    JEAN-THÉODORE MOULIN


    Moulin
    Source


    Jean-Théodore Moulin vit à Paris. Outre Bestes & Panneaux, il a publié plusieurs autres recueils de poèmes : La Bataille de Dunkerque (Le Capucin, 2002), S’éveiller fatigue (Le Capucin, 2005), Glaucos (Obsidiane, 2006) et Change est mon paradis (Obsidiane, 2020).




    ■ Jean-Théodore Moulin
    sur Terres de femmes


    Change est mon paradis



    ■ Voir aussi ▼


    → (dans la revue numérique de littérature Secousse, Troisième Secousse)
    plusieurs poèmes de Jean-Théodore Moulin [PDF]





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