Étiquette : Paris


  • Claude Vigée | Soufflenheim


    SOUFFLENHEIM 1




    Sans lit, sans fond
    la rivière du souffle coule
    invisible,
    sous la grange de brique ancienne,
    la demeure du temps.

    Ceux qui sont nés dans la boue adamique du Ried 2
    sont voués pour toujours au travail double
    du potier et du poète :
    pétrir la pâte terrestre, modeler la glaise informe,
    et puis germer dans la lumière matinale,
    inventer les formes justes qui respirent,
    réussir l’insufflation soudaine du vide
    au cœur de la tourbe charnelle,
    dans cette masse de limon lourde et mouillée,
    ruisselante d’une opaque noirceur !

    Tout lieu natal est travaillé
    par la rivière du souffle
    débordant sur l’obscur continent souterrain :
    la matrice de l’origine
    devient le globe
    encore lourdement chtonien,
    mais déjà rayonnant,
    d’un vase.
    Il résonne au milieu du feu
    qui le peuple et l’enserre :
    espace de musique habitable,
    île de terre
    ferme, où l’esprit-saint s’est pris soudain au piège
    entre les parois rondes et sonores
    dont la ténèbre a bu les vibrantes couleurs.
    Voici notre maison nouvelle
    modelée dans la face humaine :
    devant un ciel d’oiseaux tissés dans les nuages,
    l’haleine d’un visage.

    Heimat des Hauches, endlos 3
    sans rives ni frontières
    la rivière du souffle coule
    taciturne, sous la chape d’argile crue,
    la demeure du sang.
    Le corps muet me tourne sur sa roue.
    J’habite la maison d’un potier du silence.




    Claude Vigée, Pâque de la parole [Paris, Flammarion, 1983], in L’homme naît grâce au cri, poèmes choisis (1950-2012), édition établie, présentée et annotée par Anne Mounic, Points Poésie, 2013, pp. 193-194.



    ____________
    1. Soufflenheim : ville du Bas-Rhin, cité des potiers.
    2. Ried : marais rhénan, planté de roseaux.
    3. Patrie du souffle, infinie.







    Claude Vigée, L'homme naît grâce au cri,





    CLAUDE VIGÉE (1921-2020)


    Claude Vigée 2
    Source




    ■ Claude Vigée
    sur Terres de femmes


    L’amandier sous la lune (extrait d’Apprendre la nuit)
    Rien n’est jamais perdu (extrait de Poèmes de l’Été indien)




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur Esprits Nomades)
    une page sur Claude Vigée
    un site sur Claude Vigée





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  • Pierre-Jean Jouve | [Les soleils disparus]


    [LES SOLEILS DISPARUS]




    Les soleils disparus sont des mots éternels
    Dont la phrase arrondie a cette forme : extase
    De terre musicienne et de verdure et d’or
    De village pendu au balcon le plus rare
    De prairie et de roc glaciaire entremêlés ;
    O beauté de là-bas, songe de l’extrême heure,
    Un furieux brasier d’automne se formait
    Aux vallées par-dessous les herbes potagères,
    La descente faisait l’amour à la chaleur
    Les masures de bois tourmentaient la lumière
    Et la noblesse était défunte aux châtaigniers,
    En partant l’on sentait la perte d’espérance
    Par privation de désirs insensés.




    Pierre-Jean Jouve,« Isis, II », « Bleu », Inventions [Mercure de France, Paris, 1958], in Diadème suivi de Mélodrame, éditions Gallimard, Collection Poésie/Gallimard n° 72, 1970, page 179.





    Pierre Jean Jouve  Diadème



    PIERRE JEAN JOUVE


    Pierre Jean Jouve
    Image, G.AdC




    ■ Pierre Jean Jouve
    sur Terres de femmes


    La Femme et la Terre (poème extrait de Matière céleste)
    11 octobre 1887 | Naissance de Pierre Jean Jouve (lecture de Paulina 1880 + extrait)
    16 juin 1966 | Grand Prix de poésie de l’Académie Française décerné à Pierre Jean Jouve (notice bio-bibliographique + poème extrait de Matière céleste)
    Friedrich Hölderlin, Tinian, in Pierre Jean Jouve, Poèmes de la Folie de Hölderlin
    La rencontre Hölderlin-Jouve-Klossowski par Béatrice Bonhomme et Jean-Paul Louis-Lambert




    ■ Voir aussi ▼

    le site Pierre Jean Jouve de Béatrice Bonhomme et Jean-Paul Louis-Lambert
    → (sur le site des éditions Gallimard)
    la fiche de l’éditeur consacrée à Diadème





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  • Pierre-Albert Jourdan | [L’inquiétude devant la mort]



    [L’INQUIÉTUDE DEVANT LA MORT]




    L’inquiétude devant la mort — imminente, toujours imminente — vient de la non-réalisation de soi. Si l’objet était parfaitement bouclé, il roulerait en toute quiétude.

    […]

    La solitude n’a pas de sol où se poser, elle ne fait que t’entraîner toujours plus loin, plus bas, jusqu’à cette secousse fatale où tu la reconnaîtras comme étant ce miroir qui façonnait ton visage chaque jour et qui l’abandonne à sa complice, la mort.

    […]

    Comment pourrions-nous nous désolidariser de cette mort que nous portons en nous, qui nous appartient autant que nous lui appartenons ? Le rêve serait de lui ménager un espace où la rencontre se ferait dans la dignité. Sorte de suprême politesse où la salve des salutations l’emporterait sur les gémissements. Mais cet espace n’est inclus que dans l’impensable du saut, dans ce mouvement de bascule qui annule l’autre espace, celui où l’on croyait avancer… Plus intime la mort, longuement convoyée, plus proche et, peut-être, plus pourvoyeuse d’espace, ici même et, qui sait, là-bas. Là-bas où les chimères se glacent.




    Pierre-Albert Jourdan, L’Angle mort, HC, Fequet-Baudier, Paris, 1980 ; rééd. éditions Unes , Trans-en-Provence | Cahiers du double, « Bibliothèque du Double », Paris, 1984, pp. 42, 45 et 48. Avant-propos (« Pour saluer Pierre-Albert Jourdan ») de Philippe Jaccottet * [ouvrage épuisé].



    ____________________
    * Cet avant-propos est une réédition revue et corrigée de pages parues dans le N° 347 de la Nouvelle Revue Française (décembre 1981), après la mort (13 septembre 1981) de Pierre-Albert Jourdan.





    Pierre-Albert Jourdan  L'Angle mort 2




    PIERRE-ALBERT JOURDAN


    Jourdan portrait
    Ph. Gilles Jourdan
    Source




         « Pierre-Albert Jourdan (1924-1981), après dix ans d’une recherche plus strictement poétique, a essayé à partir de 1970, dans des fragments surtout, d’utiliser l’écriture pour se transformer intérieurement, et se rendre capable de rencontrer pleinement le réel. Il a alors multiplié les procédés pour agir sur soi, sur sa volonté, sa sensibilité, son intellect ou son affectivité. Des sentences, des injonctions à soi-même, lui servaient à se dissocier de comportements, de pensées, grâce à la vivacité ou à la violence de l’expression, et à l’ironie. Dans des passages d’aspect plus poétique, le travail sur la langue creusait un état de dépossession et d’accueil face au monde, et à l’invisible ou permettait de se mettre à l’école de la nature pour intérioriser ses suggestions éthiques. Jourdan usait aussi de l’écriture, à la façon du koan zen, pour se défaire des représentations mentales, faire vaciller l’intellect, et se précipiter dans l’épreuve des choses telles qu’elles sont. Ou, enfin, il s’appuyait sur elle pour se déprendre, par l’humour et le retrait, des émotions liées à l’échec et à la mort, et parvenir à l’accueil amoureux même de sa propre perte. Une tentative qui, même s’il a souvent répété son insuffisance, semble avoir permis la lumière, la sérénité de plus en plus sensibles dans ses derniers écrits, leur beauté, et leur utilité profonde pour le lecteur qui accepte de s’ouvrir à une expérience d’être. » (Élodie Meunier*)




    ■ Pierre-Albert Jourdan
    sur Terres de femmes


    La source (extrait du Bonjour et l’Adieu)
    [Ceci est ma forêt]
    Chute (extrait de L’Espace de la perte)
    L’Entrée dans le jardin
    Le Fil du courant
    Les nuages parfois s’enlisent
    3 février 1924 | Naissance de Pierre-Albert Jourdan (+ un extrait du Bonjour et l’Adieu)




    ■ Voir aussi ▼


    le site d’Élodie Meunier* consacré à Pierre-Albert Jourdan
    → (sur The Arts Fuse)
    Fuse Poetry Review: Pierre-Albert Jourdan — Writing that Wagers on Beauty (recension [en anglais] autour de la publication, en juillet 2011, de l’édition bilingue (anglais-français) de The Straw Sandals [Les Sandales de paille]: Selected Prose and Poetry by Pierre-Albert Jourdan. Edited, introduced, and translated by John Taylor. New York, Chelsea Editions)
    → (sur Imperfetta Ellisse)
    Pierre-Albert Jourdan poeta sconosciuto (+ plusieurs poèmes traduits en collaboration, du français vers l’italien, par Valérie Brantôme et Giacomo Cerrai)
    → (sur le site de Cerise Press)
    une note (en français) de John Taylor (le traducteur américain de Pierre-Albert Jourdan) sur Pierre-Albert Jourdan



    *
    En 2006, Élodie Lefaure-Meunier a soutenu (sous la direction de Claude Burgelin – Université Lumière Lyon 2) une thèse de doctorat sur Pierre-Albert Jourdan : Pierre-Albert Jourdan : l’écriture comme ascèse spirituelle. Cette étude a été éditée en 2013 aux éditions du Cygne sous le titre Pierre-Albert Jourdan : l’écriture comme voie spirituelle.





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  • Christian Dotremont | Kara




    Alechinsky
    Pierre Alechinsky, Rectangles et noeuds II, 1965.
    Eau-forte exécutée pour illustrer un poème de Christian Dotremont
    dans Paroles peintes II, éditions Lazare Vernet, Paris, 1965.
    Tirage : 15 épreuves signées imprimées en sanguine.







    KARA




    Kara petit nœud de rien du tout
    deux mains serrées au sein des glissements

    Petit ruban de terre sur les cheveux
    sur les fourrures des monts et des vaux

    Drap tendu qui sèche entre les
    Gorges sur les bras de la première pluie

    Karapitale des bois
    de l’âge que j’avais quand je serai vieux

    Où les rennes tordent un cri
    les yeux à l’égyptienne

    Pincée de cordes de cornes
    à tue-tête avec le rien

    Mon grand Nord qui dort la gueule ouverte
    sur toi petit piège chaud

    Lasso assis sur la carte
    blanche de l’espace étalé

    Karasciure de neige dans la
    menuiserie des arbres

    Du bois dont on fait les fleurs
    les racines hautes et les ramures basses

    Entre racines et racines
    un renne qui traîne un renne

    Qui mange un doigt de lichen
    dépassant de l’hiver



    ____________________________
    Ce poème daté de 1961 n’a pas été repris dans les Œuvres poétiques complètes de Christian Dotremont publiées au Mercure de France. Il fait partie d’un ensemble de quatre poèmes parus avec une lithographie de Pierre Alechinsky dans Paroles peintes II, Paris, Lazare-Vernet, 1965.



    Christian Dotremont, Paroles peintes II, éditions Lazar-Vernet, Paris, 1965, in Europe, revue littéraire mensuelle, « Christian Dotremont », n° 1079, mars 2019, pp. 72-73.






    Dotremont Europe




    CHRISTIAN DOTREMONT


    Christian-Dotremont Portrait
    Source




    ■ Christian Dotremont
    sur Terres de femmes


    [Et nous avons traversé toutes sortes de bonnes choses] (extrait d’Ancienne éternité)
    Quand l’avez-vous vue ? (autre extrait d’Ancienne éternité)




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Les Hommes sans épaules)
    une notice bio-bibliographique sur Christian Dotremont





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  • Fabrizio Bajec | Le chant des tortues



    LE CHANT DES TORTUES



    (sur une photo de ma mère)



    Je t’offre en ce poème
    une tortue des Galápagos
    énorme animal nourri de gentillesse
    que tu vis morte sur une plage asiatique
    Force est de croire qu’elle dut se battre
    et faire saigner ses lèvres sous l’emprise d’un requin
    qui lui faucha les pattes et une partie de la tête
    Maintenant je t’imagine descendre avec elle
    dans les abysses de la mer indienne
    toutes deux pareillement heureuses
    de savoir le soleil vous suivre
    et s’infiltrer dans l’eau plus lourde
    Jocelyne joyeuse petite fille
    une autre tortue t’attendait moins grande
    c’est ma descendante lorsqu’elle dresse le cou
    pour donner à entendre si fort
    la langue des émotions




    Fabrizio Bajec, « IV. Le bonheur familial », in La Collaboration, Librairie Éditions Tituli, Collection Poésie, Paris, 2018, page 82.






    Fabrizio Bajec  La Collaboration





    FABRIZIO BAJEC


    Fabrizio Bajec
    Source




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site personnel de Fabrizio Bajec)
    une notice bio-bibliographique sur Fabrizio Bajec





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  • Maria Desmée | [No way to sleep this night]




    [NO WAY TO SLEEP THIS NIGHT]



    No way to sleep this night
    un cœur bat dans la ville
    une ville bat dans le cœur
    une lumière qui ne s’éteint plus
    les      paupières    sont     devenues
    transparentes
    je vois à travers
    du fond du cœur à l’infini

    Une absence ne se défait pas
    elle s’enracine dans l’écorce
    et délave les couleurs
    la main se vide
    geste sans trajectoire
    elle caresse le vide

    La nuit pour poser les mots justes
    sur le bord des fenêtres
    les retrouver    au matin     restitués



    Maria Desmée, De l’autre côté de l’océan, Paris, New York, Cleveland, Éditions Henry, Collection La main aux poètes, 2015, pp. 24-25. Préface de Vénus Khoury-Ghata.






    Maria Desmée





    MARIA  DESMÉE

    Maria Desmée
    Source




    ■ Maria Desmée
    sur Terres de femmes

    À l’infini (extrait de De quelle nuit)
    [La forme que prend le mot] (extrait de Diagonale du désir)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions soc & foc)
    une notice bio-bibliographique sur Maria Desmée





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  • Corse_3 Pierre-Alain Tâche | Sous la Punta di Corbo




    SOUS LA PUNTA DI CORBO




    J’irai, dans ce lit de fougères où bruissent des ruisseaux luisants comme des couteaux, traquer la trame d’un poème aux tons d’ambre, d’or brun, de tabac. J’irais si je savais comment entrer dans la tapisserie de l’automne, où ressortir avec, au creux des mains, la preuve vive que les nymphes n’ont pas fui.

    J’aurais pu, sans nul doute, aller ; mais j’ai vu les runes et les troncs coupés, l’écriture des fonds trahis, lorsque l’eau se retire et laisse des indiennes pourrissantes sur la plage d’un sable incertain. J’ai craint alors pour ma parole. L’hiver déjà guettait sur des lointains neigeux.



    Pierre-Alain Tâche, « Récits corses » in La Quête continue, Éditions de la Revue Conférence, Paris, 2016, page 28. Dessins de Martine Clerc.







    Pierre-Alain Tâche, La Quête continue 2





    PIERRE-ALAIN TÂCHE


    Pierre-Alain Tâche
    Source



    ■ Pierre-Alain Tâche
    sur Terres de femmes

    Je cherche un lieu (extrait du recueil Roussan)
    La mer, si vous voulez (poème extrait de Nouvel État des lieux)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur cultur@ctif) une
    notice bio-bibliographique sur Pierre-Alain Tâche + un entretien avec Pierre-Alain Tâche par Patrick Amstutz
    → (sur Dailymotion)
    un extrait d’un entretien conduit par la traductrice et critique littéraire Marion Graf. Cet entretien a été réalisé dans le cadre de l’exposition « Pierre-Alain Tâche – Une poétique de l’instant » (11 mai 2007 – 29 juin 2007), et commandité par la Médiathèque Valais-Sion à la Fondation Interface. Il s’est déroulé le 2 avril 2007 dans le chalet du poète (Ayer, Val d’Anniviers). Cet entretien existe dans une version courte de 22 min ou plus longue de 56 min. Pour plus d’informations sur la médiathèque Valais-Sion, cliquer ICI
    → (sur culturactif.ch)
    « Pierre-Alain Tâche: une poétique de l’instant » : Hommages, études et inédits réunis par Anne-Lise Delacrétaz [format PDF]





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    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • E. E. Cummings | [goodby Betty, don’t remember me]



    Tabarin By Paul Colin
    Source







    [GOODBY BETTY, DON’T REMEMBER ME]


    30.


    Goodby Betty, don’t remember me
    pencil your eyes dear and have a good time
    with the tall tight boys at Tabari’
    s, keep your teeth snowy, stick to beer and lime,
    wear dark, and where your meeting breasts are round
    have roses darling, it’s all i ask of you —
    but that when light fails and this sweet profound
    Paris moves with lovers, two and two
    bound for themselves, when passionately dusk
    brings softly down the perfume of the world
    (and just as smaller stars begin to husk
    heaven) you, you exactly paled and curled

    with mystic lips take twilight where i know:
    proving to Death that Love is so and so.







    [GOODBY BETTY, NE TE SOUVIENS PAS DE MOI]


    30.


    Goodby Betty, ne te souviens pas de moi
    crayonne tes yeux et prends du bon temps
    au bal Tabarin serrée parmi les grands gars,
    conserve tes dents de neige, au citron-bière tiens-t’en,
    vets-toi de noir, et là où se touchent tes seins ronds
    porte des roses darling, c’est tout ce que je veux —
    surtout quand le jour baisse et que ce doux profond
    Paris marche avec les amoureux, deux à deux
    partant vers eux-mêmes, lorsque avec passion le soir
    fait descendre en douceur un parfum sur terre (juste
    comme de petites étoiles commencent à écailler
    le ciel) toi, exactement toi poudrée frisée

    entre tes mystiques lèvres attrape le crépuscule :
    prouvant à la Mort que l’Amour est ci et ça.



    E. E. Cummings, « Grands Boulevards, Pigalle », Paris, Éditions Seghers, 2014, pp. 108-109. Édition bilingue, traduit de l’anglais et présenté par Jacques Demarcq.






    E. E. Cummings, Paris






    E. E. CUMMINGS


    Vignette cummings
    Source



    ■ e.e. Cummings
    sur Terres de femmes

    Beautiful
    Memorabilia
    [my lady is an ivory garden]



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site American Poems) une
    bio-bibliographie d’e.e. Cummings (+ un choix de 153 poèmes)
    → (sur scribd.com)
    l’intégralité des poèmes d’e.e. Cummings
    → (sur le site de la revue de traduction Palimpsestes)
    Antoine Cazé, « E. E. Cummings : (dé)composition d’adjectifs, inventivité linguistique et traduction », Palimpsestes [En ligne], 19 | 2007, mis en ligne le 01 janvier 2009






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    » Retour Incipit de Terres de femmes

  • Eli Flory, La Barbe d’Olympe de Gouges

    par Angèle Paoli

    Eli Flory, La Barbe d’Olympe de Gouges
    et autres objets de scandales,

    Alma, éditeur, Paris, 2014.



    Lecture d’Angèle Paoli



    Pochoir olympe de gouge
    Source








    « LE SOLEIL NI LA MORT NE SE PEUVENT REGARDER FIXEMENT »




    Alma éditeur cherche des talents. C’est ce qu’annonce, sur la Toile, le bandeau de la maison d’édition. Avec Eli Flory, et sa très décoiffante « galerie de portraits », La Barbe d’Olympe de Gouges et autres objets de scandale, la recherche est aboutie. Talentueuse, Eli Flory l’est assurément. Son dernier livre, qui allie avec brio fond et forme, se lit dans la jubilation. On rit des trouvailles de cette « scandaleuse » new-style, qui ose rajeunir et vivifier, dans une écriture quelque peu délurée mais nonobstant très tenue, nos chères icônes, sans pour autant vouloir les faire entrer de force dans un Panthéon post-moderne exclusivement réservé à la gent féminine.

    « Pas question, écrit Eli Flory en préambule, d’entrer dans ce livre comme dans un mausolée au fronton duquel serait inscrit ‘Aux grandes dames l’Humanité reconnaissante’ ».

    Que l’auteure se rassure, après cette première de couverture percutante par son côté « flashy », la porte non dérobée par laquelle je suis entrée dans cet étrange gynécée, c’est la table des matières. Elle donne le ton. Elle signe l’envol.

    La déclinaison anaphorique des huit titres est, à elle seule, irrésistible. « Elles font désordre / Elles font école / Elles font des affaires / Elles font des scènes / Elles font des histoires / Elles font tapisserie / Elles font le ménage / Elles font mauvais genre ». Et la curiosité est happée illico par le défilé des égéries dont l’auteure porte le flambeau et pour lesquelles elle a tant « aimé écrire ».

    Pour chacun des chapitres, en effet, s’égrènent des noms de femmes. Certains plus connus que d’autres. Mais qu’importe. Elles sont là, présentes, à égalité sous la plume vive d’Eli Flory. Femmes de lettres et de sciences, artistes, reines et cousettes, empoisonneuses et nonnains, dames de cour et putains, entremetteuses et espionnes… Elles traversent le temps et se côtoient dans l’aventure à laquelle elles ont été conviées. La Voisin voisine avec Violette Nozière et Catherine de Médicis. Lee Miller s’interpose entre Frida Kahlo et Mary Quant. Simone de Beauvoir trouve place entre Zelda Fitzgerald et François Sagan. Catherine II de Russie précède Olympe de Gouges qui précède Rosa Parks qui précède Billie Holiday… De cette joyeuse farandole, surgissent, comme au plus fort des grandes « manifs de 68 », les objets fétiches brandis par chaque révolutionnaire. On pourrait aussi penser, plus sagement, à ces puzzles pour enfant, dans lesquels il faut attribuer à chaque personnage l’objet qui le caractérise. Ainsi de la « barbe » pour Olympe de Gouges, de l’épée pour Ninon de Lenclos ; des voiles pour Isadora Duncan, de la toison pour Joanna Hiffernan, des cheveux courts pour Mathilde de Morny et des boules presse-papiers pour Colette ; de la pipe pour George Sand, de la guitare pour Sœur Sourire, de la lyre pour Sappho. Et pour Billie Holiday, un bien « étrange fruit ». Un chapitre se clôt avec Gabrielle Russier et sa Dyane ; un autre avec Brigitte Bardot et ses bébés phoques. Le dernier avec Maud Marin et son Dalloz. La liste est loin d’être close. Car elles sont cinquante-six à mener la sarabande. Et à entraîner le/la lecteur(trice) dans leur joyeux tohu-bohu. Car même si la mort est présente, crimes-suicides-sang-bûcher-poisons-échafaud… (les morts sont tout aussi variées que les vies et les attributs de chacune), Eli Flory s’arrange pour faire de l’écriture un véritable plaisir. Le style est vif, alerte, enlevé, enjoué. Le travail sur la polysémie, constant. L’érudition de la jeune agrégée de lettres, permanente. Dans un double « Effeuillage indicatif » — ouvrages généraux / ouvrages particuliers —, l’auteure dresse la liste des œuvres consultées et lues afin d’entrer au plus proche en connivence avec ses dames.

    Optant pour la brièveté et pour la rapidité du trait, l’auteure choisit de passer de l’une à l’autre de ses inspiratrices, faisant fi de tout souci chronologique. De sorte que les chapitres se suivent sans se ressembler. Chaque tableau est un tableau vivant, souvent cruel. Mais souvent aussi croustillant. Ainsi de ce final du chapitre quatre qui donne son titre au livre et coiffe l’ensemble des dames, « La barbe d’Olympe de Gouges » :


    Prison ne rime pas pour elle avec bâillon. Du fond de sa geôle, elle parvient encore à faire afficher dans Paris un pamphlet dénonçant les conditions de son incarcération. Le 2 novembre 1793, à l’aube, elle est jugée, sans l’avocat qu’on lui a refusé, et condamnée à mort par le Tribunal révolutionnaire pour avoir rédigé des écrits « attentatoires à la souveraineté du peuple ». De son côté, elle a fait son testament : « Je lègue mon cœur à la patrie, ma probité aux hommes, mon âme aux femmes. » Le lendemain, elle monte sur l’échafaud.

    Les hommes qui voulaient offrir à cette femme une « lame à raser la barbe » en ont trouvé une à sa mesure. Robespierre, avant d’y passer à son tour, teste sur elle le couperet de la guillotine. La prophétie d’Olympe se réalise : « Il n’y a qu’au pied de l’échafaud que les hommes et les femmes sont égaux. » Au dernier moment, la révolutionnaire, qui a tout autant la passion de la coquetterie que celle de l’égalité, réclame un miroir : « Dieu merci, mon visage ne me jouera pas de mauvais tours ! » Un témoin anonyme le confirmera : « Jamais on n’avait vu tant de courage réuni à tant de beauté. »


    Retour à la première de couverture, dessinée par Vaïnui de Castelbajac, artiste à qui l’on doit — dans un style bon enfant et plutôt naïf — toutes les illustrations de l’ouvrage. Une bouche rouge-baiser émerge d’une inquiétante barbe noire. Alliant dans un même ovale (celui d’un visage rendu invisible par la surabondance du poil) mâle et femelle, cette illustration transgenre annonce — implicitement — ce qui, chez ces dames, a provoqué l’esclandre. Toutes à leur manière, avec les armes disponibles à leur époque, se sont battues pour conquérir la liberté revendiquée par leur sexe. Et le sexe, c’est bien connu, a « ses raisons que la raison ne connaît pas ». Du moins la raison des hommes. N’est-ce pas elle qui dicte à l’encyclopédiste Pierre Larousse sa définition de la femme comme étant « la femelle de l’homme » ? Ou à Norman Mailer ses accusations contre Simone de Beauvoir : « Ma femme a lu Le Deuxième Sexe en 1950 et cela a détruit mon mariage. » Les exemples fourmillent, qui vont dans le même sens. Les pires propos contre les femmes étant tenus par François Mauriac.

    Ainsi, pouvoir et sexe mènent-ils la danse. Ninon de Lenclos n’hésite pas, tout juste âgée de onze ans, à déclarer tout de go à son père : « Je vous informe qu’à partir d’aujourd’hui, j’ai décidé de ne plus être une fille, mais de devenir un garçon. » Et le père, ravi (ils ne sont pas légions à manger de ce pain-là !) d’obtempérer et d’habiller sa fille en mousquetaire. L’habit ne faisant pas le moine, il se met en devoir d’initier son jeune garçon à l’équitation et à l’escrime. Plus tard, fidèle à sa première vocation, Ninon écrivant à Boisrobert, l’un de ses nombreux amants, confirme : « Les hommes jouissent de mille libertés que les femmes ne goûtent pas. Je me fais donc homme. » Eli Flory, qui n’a pas peur des mots, se garde, quant à elle, d’un langage prude. Un langage derrière lequel se lit pourtant la tendresse. Même lorsqu’il s’agit d’évoquer la Grande Catherine, impératrice de toutes les Russies. Il y a bien assez de mauvaises langues qui ne se privent pas de dénoncer les mœurs volages et l’insatiabilité sexuelle de la souveraine. Et qui vont même jusqu’à dire que la « tsarine libérale et libérée n’aurait pas résisté à l’assaut de l’un de ses chevaux d’écurie. » Petite mort qui aurait entraîné « la grande, la vraie, celle d’où l’on ne revient pas… »

    La bouche rouge-baiser est-elle l’une de celles par qui le scandale arrive ? Ou de celles qui dénoncent le scandale dont elles ont été l’objet, mises au ban de la société ? Souvent pour bien peu de choses. À moins que cette bouche ne figure la bouche lippue de l’actrice hollywoodienne Mae West, « bouche rouge sang » chère à Salvador Dali et immortalisée par l’artiste dans un « canapé botoxé à la mousse de polyuréthane et recouvert de lycra rouge vif… ». Elle est peut-être tout simplement la bouche d’Eli Flory l’insoumise, qui prête sa parole et sa plume à toutes celles qui, depuis la lointaine Antiquité jusqu’à notre bel aujourd’hui, ont fait couler la bile sur leur passage et fait se dresser bûchers et échafauds. Il fallait l’humour d’une femme, sa tendresse, sa finesse, son intuition, son savoir, pour rétablir ces dames dans le droit fil de la vie qu’elles désiraient conduire, dynamitant au cours des époques et de l’Histoire « la cage que les préjugés attachés à leur sexe ou à leur état » avaient maintenu « cadenassée. »

    Scandale ? Dérivé du grec, le terme est employé à l’origine dans la langue ecclésiastique pour désigner la « pierre d’achoppement », l’obstacle qui fait tomber dans le mal. Le Grand Larousse de la Langue Française précise que la théologie distingue « scandale actif et scandale passif ». Le premier désignant « l’acte lui-même » et le second, « le péché occasionné ». Étrange définition, dont la clarté n’est pas la caractéristique première. Pour Pierre Larousse, cependant, cette définition relève de l’évidence même. Elle prend tout son sens lorsqu’il écrit, à propos de Catherine de Russie :


    « Le grand scandale de son règne […], ce sont ses galanteries plus qu’orientales, cette suite prodigieuse, cette kyrielle d’amants qui se succèdent à l’infini, sans interruption ni cesse et jusqu’au dernier jour. Sous ce rapport, elle a dépassé Louis XV ; scandale bien plus grave encore chez une femme ; là est véritablement la tache indélébile que les panégyristes les plus enthousiastes ne pourront effacer. »


    Au cours du temps, se dégageant de la gangue théologique, le terme de « scandale » tend à voir son sens s’affaiblir. Quoi qu’il en soit, Eli Flory a raison de signaler la plasticité de cette notion (néanmoins connotée dans sa coloration moralisante), mais aussi son côté stimulant et tant soit peu « aguicheur ». Et l’auteure d’ajouter, toujours dans le préambule, que ces femmes n’ont en réalité eu d’autre préoccupation que l’activisme (« scandale actif » ?) qui les a poussées à se battre pour se forger leur propre vie. Raison suffisante pour qu’une femme, écrivain de surcroît, s’intéresse à elles, se penche un peu plus avant sur leur histoire, leur rende une part de leur vrai visage. Et leur restitue, à bon droit, la première place qu’elles ont souvent occupée. Est-ce aussi là que le bât blesse ?

    Christine de Suède, « première femme à être sacrée en 1650 roi des Suédois, des Goths et des Vandales. » / Madame de Pompadour, née Poisson : « première femme du peuple à se hisser si haut. » / Marie Sklodowska — devenue Marie Curie —, « première femme à diriger un laboratoire, première à utiliser le terme de ‘radioactif’, première à obtenir le prix Nobel, première scientifique à l’obtenir deux fois. »

    Et qu’en est-il de Joanna Hiffernan ? La belle Irlandaise, amante du peintre Whistler, n’est-elle pas le modèle qui a inspiré à Courbet sa Vénus de Milo ? Seule de sa catégorie à exhiber, sans retenue aucune, sa nature acéphale. Et ce, à la barbe du Second Empire scandalisé qui blêmit d’effroi « dans le tête-à-tête avec un sexe qui le dévisage, renvoyant le voyeur là d’où il vient : à l’obscène de sa conception. » Il y a fort à parier que, si le duc de la Rochefoucauld s’avisait de revenir parmi les vivants, il s’exclamerait à nouveau, face au « Paysage anthropomorphe » de L’Origine du monde : « Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement ».




    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli





    ________________________________
    Note d’AP : cet ouvrage sera disponible en librairie à compter du 13 février 2014.






    Eli Flory, La Barbe d'Olympe de Gouges





    ■ Olympe de Gouges
    sur Terres de femmes

    7 mai 1748 | Naissance d’Olympe de Gouges



    ■ Voir aussi

    → (sur se site d’Alma éditeur)
    la fiche de l’éditeur sur La Barbe d’Olympe de Gouges





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  • Cinq rencontres autour de l’anthologie poétique pas d’ici, pas d’ailleurs :

    Ottawa, Marly-le-Roi, Tel Aviv, Paris, Marseille…



    AGENDA CULTUREL





    Pas d'ici pas d'ailleurs






    Anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines

    Présentation et choix de Sabine Huynh, Andrée Lacelle, Angèle Paoli et Aurélie Tourniaire

    Préface de Déborah Heissler

    Une anthologie réalisée en partenariat avec Terres de femmes

    ÉDITIONS VOIX d’ENCRE (août 2012)







    AGENDA DES RENCONTRES
    (autour de l’anthologie pas d’ici, pas d’ailleurs)




    Le 13 juin 2013 à Marseille

    Lieu et heure : Bibliothèque de l’Alcazar (14h00-17h00). Coordination de l’événement : Françoise Donadieu.
    Descriptif : présentation et lecture-débat, avec d’ores et déjà la participation confirmée de Angèle Bassolé-Ouédraogo, Jeanine Baude, Claudine Bertrand, Geneviève Bertrand, Denise Desautels, Françoise Donadieu, Sylvie Durbec, Myriam Eck, Joëlle Gardes, Sabine Huynh, Béatrice Machet, Angèle Paoli, Diane Regimbald, Aurélie Resch, Hélène Sanguinetti, Roselyne Sibille.


    Le 7 juin 2013 à Paris

    Lieu : Marché de la Poésie, place Saint-Sulpice.
    Heure : 14h30-15h45
    Descriptif : présentation de l’anthologie par Sabine Huynh et Angèle Paoli et lecture sur le podium des poètes de l’anthologie, avec d’ores et déjà la participation de (dans l’ordre de lecture) : Angèle Bassolé-Ouédraogo, Béatrice Libert, Béatrice Machet, Catherine C. Laurent, Denise Desautels, Diane Régimbald, Emmanuelle Favier, Jacqueline Persini-Panorias, Josyane De Jesus-Bergey, Maria Desmée, Maria Maïlat, Marie-Ange Sebasti, Martine Morillon-Carreau, Myriam Eck, Nicole Gdalia, Tamirace Fakhoury, Anne-Marie Soulier, Brigitte Gyr, Cécile Cloutier, Colette Nys-Mazure, Françoise Lison-Leroy, Gabrielle Althen, Jamila Abitar, Mireille Fargier-Caruso, Sylvie Fabre G., Anne Mulpas, Claudine Helft, Hélène Sanguinetti, Julienne Salvat, Luce Guilbaud, Maïa Brami, Sabine Péglion, Sylvie Durbec, Anne Mounic, Bernadette Engel-Roux, Claudine Bohi, Anissa Mohammedi, Béatrice Brérot, Carole Darricarrère, Danielle Fournier, Sophie Loizeau, Anne Talvaz, Claudine Bertrand, Françoise Clédat, Françoise Coulmin, Jeanine Baude, Marie-Florence Ehret, Martine Jacquot, Renata Ada Ruata, Sylvie Latrille, Claude Ber, Déborah Heissler, Laure Cambau, Marielle Anselmo, Roselyne Sibille, Suzanne Dracius.


    Le 9 mai 2013 à Tel Aviv

    Lieu : Institut Français de Tel Aviv, Israël.
    Heure : en soirée, à préciser (sûrement vers 19h30)
    Descriptif : L’Institut Français de Tel Aviv, son directeur M. Olivier Rubinstein, et son attachée au livre Mme Roselyne Déry vous invitent à une soirée poétique qui aura lieu sur la magnifique terrasse de l’Institut. Une première partie sera consacrée à Esther Tellermann et à son immense travail poétique, et une seconde à l’anthologie pas d’ici, pas d’ailleurs. Avec Esther Tellermann, Sabine Huynh, Colette Leinman, Esther Orner, Angèle Paoli, Danielle Schaub, Roselyne Sibille…


    Le 4 avril 2013 à Marly-Le-Roi

    Lieu : Théâtre Jean Vilar, à Marly-Le-Roi, France.
    Heure : 20h00
    Descriptif : Dans le cadre du café-poésie animé par Sabine Péglion, qui se tient régulièrement à Marly-Le-Roi, dans les Yvelines (à l’ouest de Paris, à environ 20 min du centre-ville de Paris), nous vous invitons à une soirée dont la première partie sera consacrée aux poètes de l’anthologie poétique pas d’ici, pas d’ailleurs, et la seconde au travail de la poète Lydia Padellec. Avec Sabine Péglion, Gabrielle Althen, Sabine Huynh, Aurélia Lassaque, Lydia Padellec, Angèle Paoli…


    Le 8 mars 2013 à Ottawa

    Lieu : Café alternatif, Université d’Ottawa, Canada.
    Heure : 20h00
    Descriptif : À l’occasion de la Journée internationale de la femme et dans le cadre de la semaine de la Francophonie, l’Association des auteurs de l’Ontario français (AAOF) est heureuse de produire cet événement et d’offrir comme prix de présence un exemplaire de l’anthologie pas d’ici, pas d’ailleurs.
    Poètes présentes : Angèle Bassolé-Ouédraogo, Claire Boulé, Nicole V. Champeau, Cécile Cloutier, Margaret Michèle Cook, Denise Desautels, Martine Jacquot, Andrée Lacelle, Aurélie Resch, Lélia Young.
    Musique : Pierre-Luc Clément
    Pour toute question, merci de contacter l’AAOF.
    communications@aaof.ca



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