Étiquette : Patrizia Gattaceca


  • Corse_3 Patrizia Gattaceca | Filari zitelleschi




    FILARI ZITELLESCHI




    Sò di vaghjime i passi
    chì voltanu à u rimore
    di e porte chjose
    Azurru è mare
    s’inghjottenu a to partenza
    L’assuffoca a rena e parolle
    Ch’ùn ti dissi
    Pare longu u tempu
    è a lettera
    sola, unica
    infinita
    di zerga micca palesa
    Filari
    pè un listinu di cose à fà
    dui amichi à salutà
    Filari
    belli allibrati
    chì muscanu
    cum’è lenzole di muchju
    ind’è l’armadiu
    d’una camera finta
    Filari zitelleschi
    chì fermanu è firmeranu
    i to filari à mè.



    Patrizia Gattaceca, “Altri Lati” in Paesi ossessiunali, Collection Veranu di i pueti, Albiana/Centru Culturale Universitariu, 2015, page 31.







    Patrizia Gattaceca, Paesi ossessiunali








    DES PHRASES ENFANTINES



    L’automne a fait les pas
    qui retournent au bruit
    des portes que l’on claque
    L’azur et la mer
    avalent ton départ
    Le sable tue les mots
    que je ne t’ai pas dits
    Le temps semble si long
    et la lettre
    la seule, unique
    mais sans fin
    de colère étouffée
    Les lignes
    d’une liste de choses quotidiennes
    des camarades à voir
    Des lignes
    bien rangées
    comme des draps tissés
    du parfum entêtant du ciste
    dans l’armoire
    d’une chambre rêvée
    Des phrases enfantines
    qui sont et resteront
    les mots de toi à moi.



    Transcription du corse par Alanu di Meglio





    PATRIZIA GATTACECA


    Patrizia Gattaceca
    Ph. D.R.




    ■ Patrizia Gattaceca
    sur Terres de femmes

    Patrizia Gattaceca, Mosaicu
    Sextine III (+ une notice bio-bibliographique)
    So pieni i cascioni | Malles remplies
    → (dans la galerie Visages de femmes)
    le Portrait de Patrizia Gattaceca (+ un poème de l’auteure)



    ■ Voir aussi ▼

    → (dans les numéros 19-20, « Utopie » [Espace Corse] de la revue numérique québécoise Mouvances)
    cinq poèmes inédits de Patrizia Gattaceca
    → (sur Recours au Poème)
    une page sur Patrizia Gattaceca (+ cinq poèmes)





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  • Corse_3 Patrizia Gattaceca | So pieni i cascioni | Malles remplies



    Ton r-ve t-attend de l-autre c-t- du voile
    Ph., G.AdC






    [SO PIENI I CASCIONI]



    So pieni i cascioni
    à ghjelsuminu è talavellu
    duv’elle ciottanu
    e to mani di seta
    Piglianu è ùn piglianu
    purghjendu à l’aria a stofa
    T’aspetta u to sognu
    dilandi à u velu.



    Patrizia Gattaceca, Tempi di rena, Albiana/Centru Culturale Universitariu, Collection Veranu di i pueti, 2010, page 18.








    [MALLES REMPLIES]



    Malles remplies
         de jasmin et d’asphodèles
         où puisent
         tes mains de soie
         qui laissent et reprennent
         exhibant l’étoffe
         Ton rêve t’attend
         de l’autre côté du voile.



    Dumenica Verdoni, Dans le duvet de la cendre, adaptation en français du recueil de poésies Tempi di rena de Patrizia Gattaceca, Albiana/Centru Culturale Universitariu, 2010, page 18.





    Tempi di rena





    PATRIZIA GATTACECA


    Patrizia Gattaceca
    Ph. D.R.




    ■ Patrizia Gattaceca
    sur Terres de femmes

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    Sextine III (+ une notice bio-bibliographique)
    → (dans la galerie Visages de femmes)
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    ■ Voir aussi ▼

    → (dans les numéros 19-20, « Utopie » [Espace Corse] de la revue numérique québécoise Mouvances)
    cinq poèmes inédits de Patrizia Gattaceca






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  • Les lois de l’hospitalité

    Le billet de Nestor

    Le billet hebdomadaire de Nestor (27)






    Patrizia2
    Image, G.AdC






    LES LOIS DE L’HOSPITALITÉ


    Enserrer du lointain le surgissement et la caresse, apprivoiser le flux en qui l’apaise, érige demeure, vain fil d’Ariane, arc de l’écart, ne te ployant jamais entièrement…


    Passe gravie en ce brasier qui n’abîme pas l’offrande, ne rétrécit pas l’envol, ne perfore de l’opaque distance que le jeu qui l’enfreint, ne te tourmente plus en interrogeant qui en soi ne s’assujettit plus aux réponses…


    Ton savoir dérobé aux feux et aux levains, tu l’expies lentement, en route vers le pays obscur, livrant enfin combat à la tentation inique, à ce leurre qui fait qu’on est à soi-même mystère…


    Ô premières timidités, le sommeil te séquestrant, onctueusement, élargissant ta tutelle sur les présages et l’ombre dépensière…


    Ta parole ne porte pas secours, on n’y vient que pour convoquer l’autre dans l’antre du Même, en son réveil, en son recours, soie oublieuse enfin abritée dans la blessure de son guet …


    Retour sous la semence qui désempare et émancipe, cheminant sur les traces de l’issue, silence espiègle, imposture où tes plaies s’oublient, déchue captive qui ne blesse, n’élit ni n’affermit qu’à ton insu…


    Ô passante que rien n’égare, épiant le bond qui t’annonce, qui te détisse et t’accompagne, jamais obstacle, toujours ferment….


    Quelle parole pour discerner la chair du masque, la trace de sa pesée ?…


    Double repli, des lieux comme des vertiges, envol repeint, suturé à l’énigme du réel comme le pendu à sa corde…


    Ni don ni engendrement, mais ce qui se dérobe en t’égarant, qui se rassemble en t’effaçant, horizons si indûment dépensés qu’il ne se peuvent corrompre…


    Enrichis-toi de l’acte, fais-toi complice de qui t’ignore, dénude tes vues, foule la nuit comme l’effroi d’autrui, purgé du dehors, de ses faces toujours scellées, toujours offertes, du jeu clos sur lui-même, sourd aux suppliques comme aux scintillements…


    Comment ôter de l’heure que tu forges celle qui fut, soudain effarouchée, fantôme venant s’écorcher aux volutes, aux pignons, aux escouades pénitentes ?…


    Ô vérité furtivement saisie : qu’il ne faut résister ni consentir, mais glisser en suspens entre les deux, immobile dans la hâte et la lenteur…


    Que son nid te serre, corps étendu en son midi paresseux, en son désordre, en son naufrage, où la douleur, telle l’ombre qui mord en reculant, accroît infiniment la chute moulue des feux…


    Ceux qui vinrent tuer, accourus à la gorge de l’écho, au miroitant abandon qui change les corps en sable, le pas du dragon nocturne en masque, comme pour y atteindre les même conviés…


    Ombre défaite dans l’if de ses tournoiements, roulant ses feux intacts, croisée aveugle, repue de qui sera, des cernes fendillées, de leur lenteur sournoise, de ces peaux qui sentent le réveil, la verdeur, l’empoignade…


    Clôture, gris arrondi comme les basses cendres du camp des loutres, qui prépare l’adolescent courant sur les terrasses incendiées aux mygales d’hiver, aux récoltes retardées, aux os froids tirant au bal des cimes…


    Fuir la soif sableuse, l’aveugle enceinte où l’enfant marche sur les éboulis de la braise, récusant la pâture, abolissant les cohortes accroupies…


    Nous n’avions, c’est vrai, jamais parlé de cela, leurs scories aujourd’hui nous exhaussent aussi crûment qu’alors les vérités, temps secret, plus limpide et menaçant à la fois, lent à mesurer, se passant de formes et de formules…


    Convier autrui en ma demeure, y accueillir l’autre comme Autre, c’est obéir au devoir d’hospitalité qui tout vaut, sauf déminage des issues de ce lieu qui plus jamais ne sera du Même…


    Tout n’est qu’à peine apparence, rien n’est à peine probité, dispersion allégée toujours confondue aux foulées, aux rechutes de leur plénitude…




    André Rougier
    D.R. Texte André Rougier

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