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Source MARCHE FORCÉE Tu les vois s’avancer vers le vide. Certains d’entre eux brûlants soldats hallucinés déambulent à grands pas, quand tant d’autres s’enlisent, tremblent en sanglotant, s’enracinent vaincus, statufiés pressentis, en quête de repos. Les plus anxieux réclament, appellent la présence, et l’incertaine manne de vieux mots prometteurs, cherchant l’odeur du calme et la maigre étincelle d’un sursis minuscule qui ne dit pas leur nom. Quand les plus silencieux et les moins quérulents détournent le regard, timide exagéré, pensant qu’il est trop tard, que les dés sont mouillés, que la fête est ternie, que l’oubli est ici. Cette confiance aveugle vécue pendant l’enfance tu la retrouves encore dans quelques yeux très rares, crédulité ouverte cueillette de baisers, mains tendues et tendresse appuyée sur un leurre. Implacable glissade qui confond les époques, empilements d’histoires, dilution des données, repliements provisoires comme un fin parachute, un mouchoir à carreaux, un résumé de lit. Tu les vois s’avancer vers le vide et tu respires parmi eux. avril 2010 Marie-Thérèse Peyrin Aux Devoirs de Mémoire, Proximités Sensibles (États 1) Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.) |
| ■ Marie-Thérèse Peyrin sur Terres de femmes ▼ → Attente → Regarde ■ Voir aussi ▼ → (sur Calaméo) Marie-Thérèse Peyrin, Rétrospectives Alliances (poèmes 1995-1999) → le blog personnel L’Entame des jours, Écriture de femme (textes en chantier) |
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