Étiquette : Requiem


  • Patrizia Valduga | [Il cuore sanguina]



    [IL CUORE SANGUINA]




    Il cuore sanguina, si perde il cuore
    goccia a goccia, si piange interiormente,
    goccia a goccia, cosí, senza rumore,
    e lentamente, tanto lentamente,
    si perde goccia a goccia tutto il cuore
    è il pianto resta qui, dentro la mente,
    non si piange dagli occhi, il pianto vero
    è invisibile, qui, dentro il pensiero.




    Patrizia Valduga, Requiem, XV (Marsílio, 1994 ; Giulio Einaudi editore, Collezione di poesia 311, 2002, pagina 19), in Dopo la lirica, Poeti italiani 1960-2000, a cura di Enrico Testa, Giulio Einaudi editore, 2005, pagina 349.








    [LE CŒUR SAIGNE]




    Le cœur saigne, le cœur se perd
    goutte à goutte, on pleure intérieurement,
    goutte à goutte, ainsi, sans bruit,
    et lentement, si lentement,
    goutte à goutte le cœur se perd tout entier
    et les larmes restent ici, au-dedans de l’esprit,
    on ne pleure pas avec les yeux, les vraies larmes
    sont invisibles, ici, au-dedans de la pensée.



    Traduction inédite d’Angèle Paoli






    PATRIZIA VALDUGA


    Patrizia_valduga
    Source




    Née le 20 mai 1953 à Castelfranco Veneto (Treviso), Patrizia Valduga vit aujourd’hui à Milan. Traductrice de John Donne, Molière, Crébillon fils, Mallarmé, Valéry, Shakespeare, Kantor, Céline, Cocteau… elle dirige durant un an la revue Poesia (1988). Elle est l’auteur d’un nombre important de recueils : Medicamenta (Guanda, 1982), Medicamenta e altri medicamenta (Einaudi, 1989), Donna di dolori (Mondadori, 1991), Requiem (Marsílio, 1994), Corsia degli incurabili (Garzanti, 1996), Cento quartine e altre storie d’amore (Einaudi, 1997), Prima antologia (Einaudi, 1998), Quartine. Seconda centuria (Einaudi, 2001), Lezione d’amore (Einaudi, 2004), Il libro delle laudi (Einaudi, 2012).

    « L’œuvre poétique de Patrizia Valduga frappe par le contraste que forme une thématique d’une extrême violence, qui tend à leur point de rupture les pôles d’Eros et de Thanatos dans une atmosphère de passion funèbre, et un très grand raffinement dans le choix des formes classiques dont la rigueur rehausse la violence du poème : tercet dantesque, quatrain, mais aussi huitain ou sonnet. La violence charnelle, la dégradation et l’obscène sont contenus dans un corset de formes pures et traditionnelles qui rappellent à la fois les protocoles sadiens, la dépense de Bataille, Les Lois de l’hospitalité et, plus encore, les œuvres récentes de Bernard Noël ou de Franck Venaille… » (Martin Rueff, in Po&sie, n° 110, « 1975-2004 | 30 ans de poésie italienne », 2, Belin, 2005, page 357).





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  • Marie-Josée Desvignes | [au-dessus du vide]



    Puis une pleine lumière, aveuglante,
    Ph., G.AdC







    [AU-DESSUS DU VIDE]



    au-dessus du vide – des nuits durant — se laisser porter par le charroi des larmes rouges au milieu du corps — infinies — terrifiantes — apaisantes — dans l’abandon, se vider — dans l’angoisse expier… douleur, fatigue — Échappées hors du temps — évasion poétique
    Toujours plus présentes, matérielles, nombreuses, envahissantes — mon lit-navire emporté par ces vagues rugissantes – monde intérieur turbulent
    Un soir de février — tout est revenu… clair — pur — limpide, au milieu du sel — des larmes — une première vague — une première lueur, puis une pleine lumière, aveuglante, puis de nouveau l’ombre durant quelques jours et — enfin !




    Marie-Josée Desvignes, Requiem, Cardère éditeur, 2013, page 101.







    Marie-Josée Desvignes, Requiem






    MARIE-JOSÉE DESVIGNES


    Marie-Josée Desvignes (1)
    Source




    ■ Marie-Josée Desvignes
    sur Terres de femmes

    [La langue m’a perdue] (extrait de Langue interdite, langue a-mère)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur La Cause Littéraire)
    une fiche bio-bibliographique sur Marie-Josée Desvignes
    → (sur La Cause Littéraire)
    une note de lecture de Cathy Garcia sur le recueil Requiem
    → (sur le site de Cardère éditeur) un extrait de Requiem [PDF]





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