Étiquette : Revue de philosophie et poésie

  • Corse_3 Inlassables…

    Le clocher -gr-ne ses heures. vagues de chaleur le silence soudain . drosse le maquis
    Ph., G.AdC






    INLASSABLES…



    Le chant crépite dans sa gorgée
    friselis de froissement d’ailes
    ferveur fébrile sous les feuilles
    la vie fugitive doigts feutrés


    inlassables les mélodies
    comment mettre sous syllabes
    en couleurs en notes en mots
    les sons échappent dérobent leur sens
    aux sentiments inépuisables
    pépites d’or


    les oiseaux et la tour
    le cliquetis d’armes dans les meneaux
    quatre notes sous silence
    quatre notes sans portée
    la même intensité insoluble
    du désir bruissant d’herbes folles


    le clocher égrène ses heures
    chant de l’été frondaisons douces
    l’immobilité du soleil
    dans le chemin des branches
    le mâle est-ce lui qui lance ses trilles
    à la croisée
    nul ne répond
    si ce n’est un chien isolé dans son aire
    vagues de chaleur le silence soudain
    drosse le maquis


    l’oiseau solitaire se tait
    la tour oscille sous le ciel
    pavois mouvant âge figé
    dans les gemmes moussues
    un milan plane
    glanant des signes indicibles
    les hauts tourbillons de cercles nus
    un papillon danse blanc dans les cistes
    corolles dépliées tendres frissons


    les lansquenets de l’amiral
    ferraillent en toi
    Doria mystérieux épris
    d’éclairs de sang de feu
    tu dessines les chants d’ici


    les lamenti émaillés
    de graminées


    de pleurs
    de miel




    Angèle Paoli, in Thαumα, Revue de philosophie et poésie, n° 6, « Oiseaux », La Compagnie des Argonautes, 1er trimestre 2010, pp. 46-47.




    Retour au répertoire de avril 2010
    Retour à l’index de la catégorie Zibal-donna

    » Retour Incipit de Terres de femmes