Étiquette : revue littéraire et artistique


  • Armand Dupuy | Une première fin des questions



    Forsythia-idea
    Source








    UNE PREMIÈRE FIN DES QUESTIONS (extraits)



    1.



    Le point loin d’un forsythia

    ne dit rien ne ramène

    rien, laisse

    la mémoire basse et calme.

    L’idée seule qu’on
    se fait du jaune                  fonce avec le soir.

    Et je ne sais ce qu’il suture,
    ce qu’il tient rassemblé de vie

    ce point,

    ni ce qu’il réconcilie.






    […]





    5.



    D’ici-là,                               trouver,
    quelque chose qui fasse bord —

    une première phrase, une vraie,
    plus sûr que le point loin d’un forsythia

    dans l’œil.

    Et risquer de n’aller pas loin :

    rien qu’enfiler ma tête à travers
    les jours

    et naître neuf.




    Armand Dupuy, « Une première fin des questions » in DiptYque, revue littéraire et artistique, Versant 1 : Entre-Deux, 2013, pp. 38-39.







    Diptyque 3




    ARMAND DUPUY


    Armand Dupuy Denim
    Source




    ■ Armand Dupuy
    sur Terres de femmes


    [l’eau fermée] (extrait de Ce doigt qui manque à ma vue)
    Mieux taire (lecture d’Isabelle Lévesque)
    [On cherche avec les yeux] (extrait de Par mottes froides)
    Présent faible (lecture d’Isabelle Lévesque)
    8-12 février [2017] | Armand Dupuy | [je m’entends parler du temps qu’on serre] (extrait de Selfie lent)




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur Recours au poème)
    une page sur Armand Dupuy
    des extraits de la Revue DiptYque Versant 1 : Entre-Deux






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  • DiptYque entre les mains de l’ombre

    (par Nathalie Riera)



    Chroniques de femmes – EDITO/SOMMAIRE




    Diptyque





    « les yeux reconnaissent un moment
    la vérité de l’ombre »

    Julio Cortázar



        La revue DiptYque paraît en version numérique et version papier, dans un premier versant haut en ombre, sur 142 pages que Florence Noël (responsable éditoriale) nous convie à parcourir, dans l’aisance des interlignes et interstices. Pas de poétisme, mais poésie d’une revue qui se fait lieu ou enceinte de l’interminable, empreinte de l’inachevable. Tant de poèmes comme autant de pierres sur le sentier, leurs mots comme autant de pas, et tout ce que l’on peut exiger d’une lecture d’un poème : nos propres sensations, nos propres engagements, nos nuits et nos jours intérieurs.
        Du regard et du cœur suivre les courbatures et les respirations de l’encre. Au mieux, que l’ombre mérite éloge.

         DiptYque se fait lieu de Voix à la une. Écouter celle de Jos Roy :

    Topographie du fluide,
    l’étude des forces liquides, de leurs abords,
    des courants formés à l’escient des hasards,
    des viscosités obscures, des mécaniques de lumière,
    cette étude-là,
    on l’appelle poème.


         Voix dont on peut apprécier les ouvertures et les fermetures, sucre et sel de la langue.

        La poésie en réaction à toutes choses défaites, défuntes ? Poésie en action, entre les fleurs, sous les feuillages, au ras des herbes, dans la cendre des couleurs, au bruit et au silence qui s’époussettent et se prolongent, en contrebas, en sarabande. Sans solennité aucune, mais toujours dans la louange les lèvres et les mains de l’ombre.

        Espace où circule L’ombre de l’aube comme chez l’artiste peintre Marie Hercberg, où se pressent Les tentatives de parler (Notes critiques de l’édition numérique par Brigitte Célerier). Page 29, une anthologie avec Philippe Leuckx « Sache le cœur/par cœur et soif », avec Angèle Paoli « je regarde sans comprendre la mimétique obscure qui se joue sous mes yeux/je reçois sans déchiffrage ce déchiquètement des formes muettes qui s’ébauchent se déroulent se défont dans le silence », avec Michel Brosseau « inutiles courses folles dans l‘impuissance du souffle court », avec Cathy Garcia « Des frissons déshabillent un escalier, l’ombre rose à genoux conspire », avec Denis Heudré « il n’y a plus de couleurs/aux fenêtres », avec Louis Raoul « quelqu’un habite toujours une ombre au couchant de la lampe », avec Sylvie Durbec « ….avançant… murmurant… marmonnant… en une langue inconnue… ». Eric Dubois, Juliette Zara, Nicolas Vasse, Ile Eniger, Loyan, etc., ainsi que photographes&plasticiens, poursuivent les forces flambantes et liquides de l’ombre.

        Cette revue mérite la plus grande attention. Ici, la part de l’ombre n’est pas écriture de la mélancolie, mais un appel au vivant, une étincelle de ce qui survit, quand nous savons Cette caresse tragique dans le Monde incertain de la finitude (Sébastien Ecorce).

        Vœu de Florence Noël : « l’espoir que cette revue après le baptême au sombre et le baptême au jour continue à diffuser œuvres et faire se rencontrer talents durant un long chemin d’années ».


    Nathalie Riera
    © Nathalie Riera, août 2010






    DiptYque
    Versant 1, juin 2010

    ■■■

    L’éditeur responsable :

    Florence Noël
    11 rue Bois-des-Fosses
    1350 Enines
    Belgique


    Pour contribuer au prochain numéro sur le thème « Lumières Intérieures » l’adresse de soumission est : revuediptyque@yahoo.fr

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