Étiquette : Revue Nunc| Éditions de Corlevour


  • Wallace Stevens | [That I May Reduce The Monster to Myself]



    [THAT I MAY REDUCE THE MONSTER TO MYSELF]



    That I may reduce the monster to
    Myself, and then may be myself

    In face of the monster, be more than part
    Of it, more than the monstrous player of

    One of its monstrous lutes, not be
    Alone, but reduce the monster and be,

    Two things, the two together as one,
    And play of the monster and of myself,

    Or better not of myself at all,
    But of that as its intelligence,

    Being the lion in the lute
    Before the lion locked in stone.






    [POUVOIR RÉDUIRE LE MONSTRE À MOI-MÊME]



    Pouvoir réduire le monstre à
    Moi-même, et que je sois moi-même

    En face du monstre, plus qu’une partie
    De lui, plus que le monstrueux joueur

    D’une de ses monstrueuses lyres, n’être pas
    Seul, mais réduire le monstre et être

    Deux choses, les deux ensemble en une,
    Jouer du monstre et de moi-même,

    Ou mieux pas du tout de moi-même,
    Mais de sa propre intelligence,

    Être le lion dedans la lyre
    Avant le lion pris dans la pierre.




    Wallace Stevens, The Man With The Blue Guitar | L’Homme à la guitare bleue, XIX, Revue Nunc| Éditions de Corlevour, 2018, pp. 44-45. Traduction de l’anglais (E.U.) par Alexandre Prieux.






    Wallace Stevens  L'Homme à la guitare bleue





    WALLACE STEVENS


    Wallace-Stevens-portrait
    Source




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur YouTube)
    les deux premiers poèmes de The Man With The Blue Guitar
    → (sur Poetry Foundation)
    une notice bio-bibliographique (en anglais) sur Wallace Stevens
    → (sur le site des éditions de Corlevour)
    la fiche de l’éditeur sur L’Homme à la guitare bleue





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  • Éléonore de Monchy | Arcasse


    ARCASSE



    Vois l’eau trouble — tout bas
    J’ai mis un doigt sur ta bouche
    Mes seins se sont posés sur l’os de tes ponts

    Recueille l’eau troublée
    J’ai marché sur la bouche
    je suis vide— essuie moi

    (et ce bateau qui tangue
    juste au-dessus de nous)

    *

    J’ai dormi sous les ponts
    quand tu n’étais pas là
    J’ai vu ton cœur gonflé —
    il était bleu —
    et son humidité

    (C’est la faute des abeilles
    si l’eau trouble est sucrée)

    J’ai nagé pour t’atteindre
    Je suis ce que tu vois
    de jaune de pollen
    qui colle sous tes doigts

    *

    J’avais une escarcelle
    l’as-tu trouvée dans l’épisode ?
    Tu es nu dérouté
    Pardonne-moi
    Je ne l’avais pas vu

    (Moi j’ai froid)

    *

    Quand l’enfant sera né
    tu pourras boire le lait rose des seins —
    le jour où nous manquerons d’eau —
    mais avant ça
    ramasse tes côtes et suis-moi !



    Éléonore de Monchy, « Les Berges du silence » in À tire-d’os, Revue NUNC | Éditions de Corlevour, 2018, pp. 18-19. Préface d’Emmanuel Moses.






    Eléonore de Monchy  A tire d'os



    _________________________
    NOTE : ouvrage disponible en librairie le 18 janvier 2018.





    ÉLÉONORE DE MONCHY


    Monchy Eléonore de





    ■ Éléonore de Monchy
    sur Terres de femmes

    Tout tombe





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