Étiquette : Rita R. Florit


  • Rita R. Florit | Imus




    IMUS
    (extrait)





    Tu misuri la solitudine ti schermisci devii dagli specchi
    l’afflizione azzera i saperi non ti fai sviare dall’ombra, la perlustri,
    la porti addosso, ricevi il suo peso, la consistenza e l’inafferrabilità.
    Le bilanci. Poi prudentemente avanzi e da questa distanza
    inanimata ti sporgi.


    [è buio ineludibile il ritrarsi non-luogo zona franca riposo dove il nemico non avanza.]




    Tu mesures la solitude tu te protèges tu évites les miroirs
    l’affliction ramène à zéro les savoirs tu ne dévies pas de l’ombre, tu l’explores,
    tu l’endosses, tu en reçois le poids, la consistance et l’insaisissabilité.
    Tu les soupèses. Puis prudemment tu avances et depuis cette distance
    inanimée tu te penches.


    [se retrouver non-lieu zone franche repos où l’ennemi n’avance pas est une obscurité inéluctable.]





    […]





    Trovare la terra, percorrere, segnare, cingere, creare vincoli
    eppure essere liberi nell’unico pensiero: la terra, mentre Ishtar
    Gravida, grava un giogo d’amore che annotta il pensiero,
    l’incatena a se stesso.




    Trouver la terre, parcourir, noter, ceindre, créer des liens
    et pourtant être libre dans l’unique souci : la terre, tandis qu’Ishtar
    Gravide fait peser un joug d’amour qui assombrit la pensée,
    l’enchaîne à elle-même.





    Rita R. Florit, « Imus », Nyctalopia, La Camera Verde, Roma, 2018, pag. 9, 13, in Les Carnets d’Eucharis, Sur les routes du monde #2, 2019, pp. 167, 168. Traduction inédite en français d’Angèle Paoli.






    Eucharis 2019






    RITA R. FLORIT


    Rita r. florit
    Ph. © Giorgio Bevignani




    ■ Rita R. Florit
    sur Terres de femmes

    D’effimero oblio
    I giorni accatoni
    Passo nel fuoco (note de lecture d’AP)
    [Strazio il mio verso] (extrait de Passo nel fuoco)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    Varchi del rosso
    → (dans la galerie Visages de femmes de Terres de femmes)
    le Portrait de Rita R. Florit (+ un extrait de Lezioni inevitabili)





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  • Rita R. Florit | [Strazio il mio verso]

    « Poésie d’un jour

    choisie par Silvia Guzzi



    Ecorche mon vers en mille ruisseaux  je me dissous
    Ph., G.AdC








    [STRAZIO IL MIO VERSO]




    Strazio il mio verso
    in mille rivoli mi squaglio
    non so che gemere e tacere
    immergermi e affiorare
    e soffocare l’ombra che m’assale
    stringere e catturare
    e in te cadere
    ricado amore senza cuore
    all’esatto centro del mio cuore.



    Rita R. Florit, Passo nel fuoco, Edizioni d’If, Napoli, 2010, pagina 20.







    [J’ÉCORCHE MON VERS]




    J’écorche mon vers
    en mille ruisseaux je me dissous
    je ne sais plus que gémir en silence
    plonger et affleurer
    et étouffer l’ombre qui m’assaille
    enserrer et capturer
    et en toi tomber
    je retombe ô amour sans cœur
    à l’exact centre de mon cœur.




    Traduit de l’italien par Silvia Guzzi







    PASSO NEL FUOCO(2)





    RITA R. FLORIT


    Rita Regina Florit




    ■ Rita R. Florit
    sur Terres de femmes

    Passo nel fuoco (note de lecture d’AP)
    D’effimero oblio
    I giorni accatoni
    Imus (extrait de Nyctalopia)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    Varchi del rosso
    → (dans la galerie Visages de femmes de Terres de femmes)
    le Portrait de Rita R. Florit (+ un extrait de Lezioni inevitabili)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Imperfetta Ellisse)
    d’autres poèmes de Rita R. Florit





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  • Rita R. Florit, Passo nel fuoco

    par Angèle Paoli

    Rita R. Florit, Passo nel fuoco,
    Edizioni d’If, Napoli, 2010.



    Lecture d’Angèle Paoli



    Ho fuoco in abbondanza e mi devasta e offrirtelo decuplica la pena
    Ph., G.AdC







    LIE-MOI SERRÉE À TA VOLONTÉ NUE



    Une poésie exigeante que la poésie de Rita R. Florit. Une poésie ouvragée dans la lignée du poète-orfèvre Pierre-Jean Jouve, dont elle est une lectrice passionnée. Nouveau recueil de la poète italienne, Passo nel fuoco offre des poèmes ciselés à l’or fin dans la continuité d’esprit et d’images de Varchi del rosso. Poésie charnelle, dont l’incarnat de la sensualité projette son éclat dans chacun des poèmes où se dit le désir, la poésie de Regina R. Florit est obsession du feu. Le feu de la chair.


    « Ho fuoco in abbondanza e mi devasta

    e offrirtelo decuplica la pena ».

    « J’ai feu en abondance, il me dévaste

    et te l’offrir décuple ma peine ».


    Feu de la passion et feu du tourment traversent le recueil d’une page à l’autre, innervent les vers et alimentent l’art poétique de ce petit opus, précieux comme un « coffret de santal » empli de fragrances rares.

    Par quels chemins obscurs et lumineux à la fois se fait la traversée poétique chez Rita R. Florit ? Incantation à l’amant, Passo nel fuoco est une invitation incandescente à chercher au centre de la plaie la clé d’une passion dévorante toujours en éveil. Ce cheminement exacerbé est aussi celui dont la poète lit et dit les involutions en même temps que les craintes et les peurs. La chair précieuse se déplie et s’enroule, les circonvolutions du plaisir ouvrent la voie à des cieux infernaux et la nuit dévide son fil autour des amants endormis.

    À contre-courant des tentatives formelles de la poésie contemporaine, la sensibilité poétique de Rita R. Florit s’inscrit, me semble-t-il, dans la filiation pétrarquisante d’une Gaspara Stampa ou d’une Louise Labé. Chez Rita R. Florit domine la musicalité normée de l’alexandrin ou de l’endécasyllabe qui s’accommode bien de formes brèves, quatrains, huitains, quintils ou sixains. Et si l’on peut parler de modernité, c’est ailleurs qu’elle se lit. Dans le souci de sculpter le poème dans les spirales habilement chantournées de l’Éros. Ou dans les écarts de vocabulaire dont Rita R. Florit nourrit son esthétique de l’amour.

    Ainsi, au détour d’un vers, voisinent tournures anciennes et technolecte scientifique. La proximité de ces extrêmes crée surprise et dépaysement littéraire. Et la quintessence de cette poésie raffinée se lit dans le creuset des volutes charnelles qui appellent le désir. Les délices du plaisir se nourrissent aussi du tourment qu’il fait naître. Le feu est là, source qui attise les appels de la chair, fleur et braise ; cendres et bûcher que la voix de l’amant, gerbe de flammèches vives, suffit à ranimer. Car l’amante s’abreuve à leurs brûlures. Son chant implore l’amant de faire d’elle l’alliée de son désir :


    « Legami stretta al nudo tuo volere

    perfetto raggio di fulminea cura. »

    « Lie-moi serrée à ta volonté nue

    rayon parfait de foudroyant souci. »


    Pour ce recueil, Rita R. Florit a été récompensée par le Prix de Littérature Mazzacurati-Russo 2010.



    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli






    PASSO NEL FUOCO(2)





    RITA R. FLORIT


    Rita Regina Florit




    ■ Rita R. Florit
    sur Terres de femmes

    D’effimero oblio
    I giorni accatoni
    Imus (extrait de Nyctalopia)
    [Strazio il mio verso] (extrait de Passo nel fuoco)
    → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes)
    Varchi del rosso
    → (dans la galerie Visages de femmes de Terres de femmes)
    le Portrait de Rita R. Florit (+ un extrait de Lezioni inevitabili)



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur Imperfetta Ellisse)
    le poème Varchi del rosso
    (+ une lecture-vidéo par Enrico Frattaroli)

    → (sur Imperfetta Ellisse)
    d’autres poèmes de Rita R. Florit





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  • Rita R. Florit | Varchi del rosso

    Printemps des poètes 2010 – « Couleur femme »
    « « «  Anthologie poétique Terres de femmes (38)




    s'échapper en éclats synaptiques | se déchaîner en vitalités ivres et ruisselantes

    Ph., G.AdC






    VARCHI DEL ROSSO



    Nel maggio arioso avrei pensato
    un cielo allontanato dal biancore
    surfactante, in interiore celeste tessuto,
    in cerca di una quieta via di bruchi,
    di insett’assalto ai pollini dorati,
    d’onnipresente cinguettar dell’aria
    in disperati morsi al cuore delle attese.

    Nel centro avviluppante della luce
    è il senso vellutato delle rose muscose e
    variamente inclini a spudorata offerta
    ai varchi più funamboli del rosso;
    fiammanti più che roghi circoscritti,
    esili nel levarsi fil di fumo
    d’antichi cori funebri e cinerei…

    Altro senso, alto, affinato, pago di curvature,
    in folto percorribile carminio, rorido,
    mai sazio di lucore in lembi e stami,
    in sghembe arricciature a risaltare
    nell’umido lunare delle notti.

    Avrei deciso che sommesse crespe volute
    districarsi potessero dai nidi del colore
    più accanito, guizzare di sinaptiche scintille
    a scatenar vitalità ebbre e stillanti,
    dai vinti artigli assilli liberate.

    Che acuminate dalie m’attirassero nei vuoti
    vortici di ben setosi aculei, quasi metalliche
    scarlatte lame non supposi; che gonfie
    ortensie roteassero in stelle piluccanti oltre
    i giardini, estese in solitudini boschive
    non sapevo; né che cerulei sentori oltremare
    travalicando i muri ad occidente stabilissero
    di lì abitare, e in rosso trasmutarsi.

    Dalle serali inclinazioni frangenti
    sillabai con cautela i riflessi…
    Appresi che il segreto delle porpore
    è il rintanarsi in pozze di clamori,
    in mormoranti buche e avvallamenti,
    sonorità minori e accattivanti.

    Strariparono infine i miei passati
    intendimenti ché i varchi sanguigni
    dalle tue proprie vene emanano.
    Precipitarono nei baratri cromati del
    giallume, negli steli in fiato corto
    di calure, negli infinitesimi brillii d’ali
    vetrose, multicolori iridescenze inferte.

    Preludio di amnistie autunnali
    mi rifugiai in scrigni vermigli melograni.
    La mia dimora estiva s’instellò cerata,
    poi carta velina gonna papavera,
    mattiniero squillo di tromba in sordina,
    quasi asfissia d’arancio furente.

    Nel latte e sangue dei gigli marini rinvenni,
    in candore di garze riposati occhi straziati,
    polsi e caviglie sprigionati, dagli scoscesi dirupi
    immersavvolta in sonno tiepido m’arresi.

    Allertate rose settembrine attesero, minacciose
    d’insinuar varchi del rosa… addirittura…



    Rita R. Florit
    D.R. Texte Rita Regina Florit
    pour Terres de femmes







    TROUÉES DE ROUGE




    Dans l’air de mai me serait venu à l’esprit
    un ciel qu’éloigne la blancheur
    surfactante, à l’intérieur tissé de bleu céleste
    en quête d’un quiet cheminement de chenille,
    d’un assaut d’insectes aux pollens dorés,
    d’un babil omniprésent de l’air,
    morsures désespérées au vif de l’attente.

    Au cœur des volutes de lumière
    veloute le sens des roses moussues,
    diversement enclines à d’impudiques offrandes
    aux funambulesques trouées de rouge ;
    plus flamboyantes que des brasiers circonscrits,
    minces comme le fil de fumée qui se lève
    d’antiques chœurs funèbres et cinéraires.

    Autre sens, élevé, affiné, enorgueilli de courbes,
    en sillon touffu de carmin, humide de rosée,
    que jamais n’assouvit la splendeur des limbes et étamines,
    des fronces obliques jaillissant
    dans l’humidité lunaire des nuits.

    J’aurais voulu que des volutes crêpelées et soumises
    puissent se démêler des nids de couleur
    plus exaltée, s’échapper en éclats synaptiques
    se déchaîner en vitalités ivres et ruisselantes,
    griffes vaincues hantises libérées. […]

    D.R. Traduction inédite [extrait] d’Angèle Paoli





    RITA R. FLORIT

    Rita Regina Florit



    Voir aussi :

    → (sur Imperfetta Ellisse)
    le poème Varchi del rosso (+ une lecture-vidéo par Enrico Frattaroli)
    Rita R. Florit/D’effimero oblio
    Imus (extrait de Nyctalopia)
    Rita R. Florit/I giorni accatoni
    → (dans la galerie Visages de femmes de Terres de femmes)
    le Portrait de Rita R. Florit (+ un autre extrait de Lezioni inevitabili) ;
    → (sur Imperfetta Ellisse)
    d’autres poèmes de Rita R. Florit



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    (Printemps des poètes 2010 « Couleur femme »)

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