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Étiquette : Roselyne Sibille
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Roselyne Sibille, Les Langages infinis
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Roselyne Sibille, Entre les braises
par Sylvie Fabre G.Roselyne Sibille, Entre les braises,
éditions La Boucherie littéraire,
Collection « La feuille et le fusil », 2018.
Lecture de Sylvie Fabre G.
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Roselyne Sibille, Entre les braises
par Angèle PaoliRoselyne Sibille, Entre les braises,
éditions La Boucherie littéraire,
Collection « La feuille et le fusil », 2018.
Lecture d’Angèle Paoli« À LA PÉRIPHÉRIE DE LA MORT »
Il est des livres que l’on aime à regarder, dont on se plaît à effleurer la texture, à palper le grammage, à longtemps feuilleter avant que de se lancer dans la lecture. C’est le cas des livres édités par Antoine Gallardo pour sa maison d’édition La Boucherie littéraire. Le dernier ouvrage, Entre les braises, qui vient tout juste de me parvenir, appartient à la collection « La feuille et le fusil » dont l’intitulé à lui seul appelle un cheminement poétique singulier, loin donc des sentiers battus. Le noir et le vermiglione (cinabre/vermillon) s’invitent sur l’Ochre soutenu de la première de couverture. Vermillon le titre du recueil Entre les braises | Noir le nom de la poète Roselyne Sibille. Le texte courant alterne sur pages vermiglione et pages ochre du papier de l’illustre papeterie de Vérone que fonda il y a plus d’un siècle Giuseppe Antonio Fedrigoni. C’est osé et c’est incitatif. Cela donne envie de basculer entre les brandons et de s’engager « dans l’épaisseur du poème ». Cela suscite aussi le désir de s’approprier l’ouvrage et de laisser courir son crayon de bois sur les pages laissées vierges par l’éditeur.
Qu’y a-t-il « entre les braises » de la poète ? L’exergue emprunté à Roberto Juarroz par Roselyne Sibille met d’emblée le lecteur sur la voie d’une expérience extrême dont il n’est pas pensable de revenir : « J’ai atteint mes insécurités définitives ». En effet le poème d’ouverture laisse à penser qu’il en sera ainsi et pour longtemps pour celle qui nous entraîne dans le récit poétique des funérailles de son enfant. La mère, appelée en hâte, découvre le corps de son fils aîné dans le cercueil, cerné par les mélopées des Indiens très nombreux dans l’enceinte du funérarium parisien. Poème de l’adieu à l’enfant trop tôt disparu et ôté violemment à l’amour de sa mère.
Commence alors la longue descente vers le gouffre. Et sa cohorte d’interrogations. Où trouver les mots pour dire l’indicible ? Pour dire l’insoutenable ? Où qu’elle se tourne, la mère se heurte à l’incompréhensible, à l’effroi que cette incompréhension suscite en elle, qui n’est peut-être qu’une manière de définir le mystère de la mort. La violence de cette mort inattendue, la nouvelle de son invitation dans la vie de la poète conduit Roselyne Sibille à s’interroger. Que faire de l’intruse qui s’est emparée de son fils et qui s’empare de sa propre vie ?
« Clouée au canapé », incapable de bouger et d’agir, la mère s’exhorte par ses prières et par ses injonctions à tenir la mort en respect. Dépersonnalisée, privée de sa propre voix, la mère s’enjoint, au fil d’un long monologue intériorisé, à poser ses actes qui pourraient être ceux de tout un chacun :
« On marchera sans les jambes, par habitude, jusqu’à l’évier. On remplira la bouilloire. On écoutera chauffer l’eau. Être seule avec l’eau qui chantonne son travail d’eau qui frémit dans une bouilloire. Seule avec l’eau qui lutte. On ouvrira le placard. On attrapera le bocal. On enlèvera le couvercle de liège… »
Jusqu’au pensement/pansement final :
« Mais on marchera vers le salon en portant le plateau, en sachant que l’on sait et que tous les demain sans lui ont commencé. »
Ainsi, se contraindre à s’accrocher à l’énumération de gestes à accomplir – en automate – semble-t-il être un moyen de ne pas sombrer, de ne pas avoir à penser cette phrase vertigineuse qui tourne en boucle dans la tête : « il est mort » et c’est pour toujours.
Le temps a passé entre les pages. Trois semaines déjà à vivre comme un petit animal lové sur sa blessure. Le fils a emporté avec lui tout ce qui faisait la beauté du jour, tout ce à quoi tenait l’essentiel de la vie de sa mère ; le ciel et la lumière n’ont soudain plus aucun sens. Face à pareille douleur, face à la brèche qu’a ouverte la mort et où le vide s’est engouffré, la vie est là, méconnaissable. Sans force, sans projet et sans mot. Les mots de la douleur et du déchirement sont pourtant là, eux aussi, qui s’étirent sur les pages vermillon, disjoints par de longs espaces et souffles d’interlignages. Ce souffle, il faut le reprendre. Tenter de retrouver un ordre dans le désordre affectif qui terrasse et qui pétrifie. Le fil conducteur a été rompu : « Je ne sais plus où est la suite ». Comment vivre avec ce terrible aveu ?
« Ce deuilêtre orpheline de mon enfant ».
Il arrive un moment où la mère endeuillée parvient à se convaincre qu’il lui faut mettre de la distance entre elle et la mort :
« Vie et mortà parts égalesde chaque côté de la lumière »
Se pose alors la question de l’écriture.
« Pourrai-je encore écrire si je ne pose pas un peu plus loin ce qui prend toute la place, à tel point que tout devient secondaire… ».
Et comment écrire ? Sous quelle forme mettre en place les mots sur la page ? Sans que se manifeste tout aussitôt comme une évidence l’absurdité d’une telle entreprise :
« Les larmes collées dans la gorge, je voudrais continuer à écrire, à donner ce qui m’habite, toute cette gravité aussi désormais. Je ne sais pas comment se fera l’alchimie, passer de la panique, du manque, du vide, de la conscience aussi de sa présence impalpable, à l’écriture. Je ne sais même pas si cette alchimie aura lieu. »
Aveugle est la mère, aveuglée est-elle de chagrin et d’affolement. Pourtant, alors même qu’elle est aux prises avec ses incertitudes, survient l’ouverture :
« Je reçoisdu cielle mode d’emploien braille ».
L’alchimie aura-t-elle lieu ? Et si l’alchimie a lieu, l’écriture ne pourra pas être écriture « sur lui ». Elle ne pourra être qu’écriture alentour, écriture « autour » de lui.
« Autour, à la périphérie de ta mort. »
À la périphérie de la mort, alors même que celle-ci reste difficile à situer et à définir, et donc à cerner, ce qui continue de rayonner à l’infini, c’est le sourire du fils tant aimé. Et ses yeux verts :
« Je porte en moi, et pour toujours ancré, un regard vert.De ce vert-lumière que donne le soleil à la transparence des feuilles. »
Le recueil de Roselyne Sibille, poète et amie, me bouleverse. Son désarroi de mère me touche immensément. La poésie qui porte ce désarroi, tout en profondeur et tout en finesse, ne peut être que salvatrice. Et je ne peux qu’acquiescer et consentir les yeux fermés à sa prière :
ROSELYNE SIBILLE
Source
■ Roselyne Sibille
sur Terres de femmes ▼
→ Entre les braises (lecture de Sylvie Fabre G.)
→ Les Langages infinis (extrait)
→ [Pose ton visage dans une brèche] (extrait de Lisières des saisons)
→ Lisières des saisons (lecture de Florence Saint-Roch)
→ Ombre monde (lecture de Marie Ginet)
→ Roselyne Sibille | Liliane-Ève Brendel, Lumière froissée (lecture d’AP)
→ Nuit ou montagne (poème extrait de Lumière froissée)
→ [L’ombre est une ligne de crête] (poème extrait d’Ombre monde)
→ La tendresse me racine (poème extrait du recueil Versants)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) Le souffle des mondes
→ Sabine Huynh | Roselyne Sibille, La Migration des papillons (extrait)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions La Boucherie littéraire) la page de l’éditeur sur Entre les braises
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Roselyne Sibille, Lisières des saisons
par Florence Saint-RochRoselyne Sibille, Lisières des saisons, Poésie,
Les éditions Moires, Collection Clotho – poésie, 2017.
Lecture de Florence Saint-RochLÀ OÙ EST LA LIMITE, LÀ EST LE SECRET
Roselyne Sibille n’écrit pas pour passer le temps, ni, ce faisant, pour parler du temps qui passe. À le croire, nous serions nés de la dernière pluie, et il se trouve que la poète attend autre chose de nous. Lisières des saisons, certes, s’organise en cinq moments : les saisons s’égrènent pour former la boucle d’une année, tandis que se succèdent les différents âges de la vie. Chaque époque rassemble expériences sensibles et affectives au cours desquelles se tisse diversement la relation à la nature (très présente dans le recueil) et aux autres. Bien sûr, l’indicible clarté le dispute à l’insondable secret. Roselyne Sibille, on s’en doute, ne s’en tient pas à ces topoï. Force est de le constater en la lisant : tout est neuf sous le soleil.
Chaque saison s’ouvre par un singulier répertoire – comme une page volée dans le carnet d’un botaniste en herbe, d’un entomologiste amateur ou d’un ornithologue du dimanche, ainsi l’indiquent les appellations vernaculaires : noms de papillons, de plantes et fleurs sauvages, d’oiseaux, de plantes vivaces encore, et d’arbres ; règne animal et règne végétal alternent, tandis que s’instaure, en simultané, une partition entre la terre et le ciel, entre ce qui pousse dans le sol et ce qui évolue dans les hauteurs – jusqu’aux arbres qui, eux, font les deux à la fois. Tout ensemble évocations, convocations et invocations, ces suites donnent leur couleur aux saisons abordées, définissent une pâte sonore autant qu’elles établissent une protection tutélaire. La nature est là, c’est un fait, riche et offerte, nommée, consignée, listée, et les énumérations, à elles seules, forment un poème. Inutile, donc, parce que forcément redondante, la poésie des petites fleurs et des petits oiseaux. À défaut de célébrer la nature pour elle-même, peut-on du moins s’enchanter de ce qu’elle nous dit de nous ? Apparemment, cette approche intéressée n’est guère satisfaisante ; les effets réfléchissants, les échos et expressions d’un moi qui se cherche tournent court : « pas de nom dans le miroir », écrit Roselyne Sibille, qui se voit prise dans le « tourbillon ébloui d’un chant que je ne comprends pas ». Que faire, que dire, qu’écrire, dans ce cas ?
Pour répondre à ces questions, le recueil chemine depuis un « on ne sait pas encore dire » jusqu’à un « nous goûterons peut-être/ce qui n’a pas à se dire ». De l’un à l’autre, des poèmes se sont écrits – les urgences et les nécessités se sont déplacées, l’impossible à dire est devenu possible à vivre. Quand certains envisagent les contradictions sur le mode du dépassement (résolution toute verticale propre à la dialectique), Roselyne Sibille les envisage sur le mode de la conjonction et de la coïncidence, de la contagion et de la conversion. Le monde est un et pluriel, toute chose est elle-même et son contraire, tout peut se transmuer en son autre.
À preuve encore les répertoires établis par Roselyne Sibille qui, à n’en pas douter, constituent la clé de voûte (et aussi la clé d’or) du recueil. Certains noms vernaculaires établissent des passerelles entre les différents règnes ; les végétaux recèlent des animaux, ou inversement : à lire « pied d’alouette », « corne-de-bœuf » ou encore « citron », que se figure-t-on ? Les lexiques se chevauchent, les catégories se brouillent, les images et les représentations s’entremêlent. Les univers se croisent, nous plaçant au cœur de contaminations actives. Ce n’est pas parce que le mot est dit/écrit/lu qu’on en a fini avec lui, ni avec la réalité qu’il désigne. Le mot est au bord – à l’interface de plusieurs réalités, de plusieurs dimensions. Il se situe aux confins, aux frontières : telle est l’une des raisons pour lesquelles Roselyne Sibille choisit d’explorer les lisières, et, connexes des lisières, quantité de zones interstitielles, failles, fissures, creux, écarts, cassures, fêlures, déchirures : « Qui saura le secret fissuré/qui se craquelle dans les rocailles ». Là où est la limite, là est le secret. Et il n’est qu’à traverser plutôt qu’à nous contenter de passer : puisque notre séjour sur cette terre est temporaire, travaillons à sans cesse nous y transformer, comme la nature, en ses mouvements saisonniers, nous l’apprend. Faute de pouvoir comprendre, au moins pouvons-nous connaître et savourer :
ROSELYNE SIBILLE
Source
■ Roselyne Sibille
sur Terres de femmes ▼
→ Entre les braises (lecture de Sylvie Fabre G.)
→ Entre les braises (lecture d’AP)
→ Les Langages infinis (extrait)
→ [Pose ton visage dans une brèche] (extrait de Lisières des saisons)
→ Ombre monde (lecture de Marie Ginet)
→ Roselyne Sibille | Liliane-Ève Brendel, Lumière froissée (lecture d’AP)
→ Nuit ou montagne (poème extrait de Lumière froissée)
→ [L’ombre est une ligne de crête] (poème extrait d’Ombre monde)
→ La tendresse me racine (poème extrait du recueil Versants)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) Le souffle des mondes
→ Sabine Huynh | Roselyne Sibille, La Migration des papillons (extrait)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions Moires) la page de l’éditeur sur Lisières des saisons
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Roselyne Sibille | [Pose ton visage dans une brèche]
ROSELYNE SIBILLE
Source
■ Roselyne Sibille
sur Terres de femmes ▼
→ Entre les braises (lecture de Sylvie Fabre G.)
→ Entre les braises (lecture d’AP)
→ Les Langages infinis (extrait)
→ Lisières des saisons (lecture de Florence Saint-Roch)
→ Ombre monde (lecture de Marie Ginet)
→ Roselyne Sibille | Liliane-Ève Brendel, Lumière froissée (lecture d’AP)
→ Nuit ou montagne (poème extrait de Lumière froissée)
→ [L’ombre est une ligne de crête] (poème extrait d’Ombre monde)
→ La tendresse me racine (poème extrait du recueil Versants)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) Le souffle des mondes
→ Sabine Huynh | Roselyne Sibille, La Migration des papillons (extrait)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions Moires) la page de l’éditeur sur Lisières des saisons
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Roselyne Sibille, Ombre monde
par Marie GinetRoselyne Sibille,
Ombre monde, Les éditions Moires,
Collection Clotho, 2014.
Lecture de Marie Ginet
[QU’EST-CE QU’ÊTRE EN VIE ?]
J’ai acheté Ombre monde l’été dernier à Sète, mais j’ai tardé à m’y plonger parce que la quatrième de couverture m’avait fait un peu peur :
« En février 2011, mon père a eu un accident vasculaire qui l’a laissé paralysé et aphasique pendant quatorze mois jusqu’à sa mort […] nous l’avons accompagné en soins palliatifs à domicile […]. Durant tous ces mois j’ai écrit des poèmes qui sont devenus ce recueil. »
Il y a tant de raisons d’être triste en ce monde constellé d’injustices et de perte, fallait-il en rajouter ? Je suis donc entrée dans ce recueil avec méfiance, à petits coups de pages feuilletées, d’abord rassurée de n’être pas plombée, puis de plus en plus présente aux mots. J’en suis devenue lectrice réelle et attentive, prenant le temps de lire et de relire, de poser le livre, d’en recevoir l’écho : de pauser, de penser, revenir.
« Quand je me promène dans les jardins noirsje ne sais comment passent les cheminsoù les maisons s’appuient sur leur toitpourquoi les impasses ont fermé leurs entréessi la lumière au loin mène au lac ou se briseni quand les verticales s’arrondiront. »
Ombre monde ouvre des questions à la fois connues et inconnues. Comment peut-on aimer son père ainsi ?
« Je tombe où il trébuche ».
J’ai pensé au recueil de Sophie G. Lucas : Nègre blanche, et je l’ai relu. Elle aussi raconte comment elle a veillé son père dans ses dernières semaines de cancer, elle dit le fil de rancœurs et de haine les ligotant l’un à l’autre, les laissant incapables de communiquer. Ici, dans Ombre monde, malgré l’aphasie du père,
« Il y a dans sa bouchede petits blocs cassés entre les dentsqu’il ne peut dire ni déglutirdes bégaiements des bris »,
il m’est apparu que le lien entre Roselyne Sibille et son père restait possible et lumineux. Inlassablement revient le mouvement de la main qui touche :
« On sait pourtantpar en dedansqu’il faut monterou descendre le long de ta maintrès soigneusement et lentementapaiser ton corps ».
Quel choix, quel geste feriez-vous face au père mourant ? Ce n’est là que l’une des innombrables questions que pose Ombre monde aux lecteurs :
« Faut-il que je devienne sable ? »
« Que deviennent les mots perdus »
« Quand l’ombre se tend vers la fuméeoffre-elledes ailesau vide ? »
« En mâchant l’interrogation majusculeon peignera peut-être sur les vaguesOn essaiera ».
Elle essaie en effet, faisant naître des fragments de beauté. « L’autre moitié de l’ombre est granulée de neige bleue », malgré la présence de la peur. « La peur se balance à l’intérieur ». Avec l’injonction qu’on adresse aux enfants, aux aimé-e-s : « N’aie pas peur ».
Ombre monde pose à chaque lecteur et chaque lectrice une question fondamentale : Qu’est-ce qu’être en vie ? Non dans l’agitation, les gloires et déboires sociaux, les distractions, les cache-peurs, les blablas, mais dans la nudité même.
Ombre monde est un livre métaphysique même si — et peut-être aussi parce que — le corps y est éminemment présent, fragile et mis en suspension. Ce n’est donc pas une publicité mensongère que de prétendre que ce recueil est porté par ce que Roberto Juarroz nommait la verticalité de la transcendance. Mais on y trouve aussi chair et réel, révolte de l’esprit qui aime. Et c’est cette proximité d’humanité qui émeut le lecteur.
Marie Ginet
D.R. Texte Marie Ginet
pour Terres de femmes
(Lille, novembre 2015)
ROSELYNE SIBILLE
Source
■ Roselyne Sibille
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→ [L’ombre est une ligne de crête] (poème extrait d’Ombre monde)
→ Les Langages infinis (extrait)
→ [Pose ton visage dans une brèche] (poème extrait de Lisières des saisons)
→ Lisières des saisons (lecture de Florence Saint-Roch)
→ Roselyne Sibille | Liliane-Ève Brendel, Lumière froissée (note de lecture d’AP)
→ Nuit ou montagne (poème extrait de Lumière froissée)
→ La tendresse me racine (poème extrait du recueil Versants)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) Le souffle des mondes
→ Sabine Huynh | Roselyne Sibille, La Migration des papillons (extrait)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions Moires) une page sur Ombre monde
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Roselyne Sibille | [L’ombre est une ligne de crête]
Image, G.AdC
[L’OMBRE EST UNE LIGNE DE CRÊTE]
L’ombre est une ligne de crête
fissurée de lave et d’impossible
Elle griffe son appui illisible sur le ciel écorché
Pour acheminer le noir
— sa partition verticale —
un pont craquelé enroule écailles et copeaux
L’autre moitié de l’ombre est granulée de neige bleue
Dans ce livre de cendres
aucune parallèle n’attend le ressac
Tu sais le gouffre derrière l’œilleton
Suspends ta signature
au liseré des lèvres de l’ombre
Roselyne Sibille, Ombre monde, Les éditions Moires, Collection Clotho, 2014, page 59.
ROSELYNE SIBILLE
Source
■ Roselyne Sibille
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→ Entre les braises (lecture d’AP)
→ Les Langages infinis (extrait)
→ Ombre monde (lecture de Marie Ginet)
→ Roselyne Sibille | Liliane-Ève Brendel, Lumière froissée (lecture d’AP)
→ [Pose ton visage dans une brèche] (poème extrait de Lisières des saisons)
→ Lisières des saisons (lecture de Florence Saint-Roch)
→ Nuit ou montagne (poème extrait de Lumière froissée)
→ La tendresse me racine (poème extrait du recueil Versants)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) Le souffle des mondes
→ Sabine Huynh | Roselyne Sibille, La Migration des papillons (extrait)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions Moires) une page sur Ombre monde
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Sabine Huynh | Roselyne Sibille, La Migration des papillons (extrait)
Source
LA MIGRATION DES PAPILLONS (extrait)
Tout ce qu’on a en nous
est avec nous
et le silence
pour évidence
le moiré de nos joies
par-dessus les mots
nos voix dans l’ouragan
les nuages sous la gorge
quoi de plus dans ce rêve subtil
Chaque venue pourtant
comme une fleur sauvage
même si effleurer
pleure la peau
Sabine Huynh | Roselyne Sibille, La Migration des papillons, La Porte, 02000 Laon, 2013, s.f.
Ph. : Sabine Huynh
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Roselyne Sibille | Liliane-Ève Brendel, Lumière froissée
par Angèle PaoliRoselyne Sibille | Liliane-Ève Brendel, Lumière froissée,
Voix d’encre, 2010.
Lecture d’Angèle Paoli
■ Roselyne Sibille
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→ Entre les braises (lecture de Sylvie Fabre G.)
→ Entre les braises (lecture d’AP)
→ Les Langages infinis (extrait)
→ [Pose ton visage dans une brèche] (poème extrait de Lisières des saisons)
→ Lisières des saisons (lecture de Florence Saint-Roch)
→ Nuit ou montagne (poème extrait du recueil Lumière froissée)
→ La tendresse me racine (poème extrait du recueil Versants)
→ Ombre monde (lecture de Marie Ginet)
→ [L’ombre est une ligne de crête] (poème extrait d’Ombre monde)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) Le souffle des mondes
→ Sabine Huynh | Roselyne Sibille, La Migration des papillons (extrait)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions Voix d’encre) plusieurs poèmes extraits du recueil Lumière froissée
→ (sur Wikipedia) un article bio-bibliographique sur Roselyne Sibille (article revu par Roselyne Sibille)
→ (sur le blog de La petite librairie des champs) Roselyne Sibille/Sur l’île de mes mots (poème)
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Roselyne Sibille | Nuit ou montagneNUIT OU MONTAGNE
Nuit ou montagne
une peur gagne fantôme sombre
Le ciel regarde encore
Terre d’orage emmenée dans la nuit
Chevaux fous au galop dans la nuit
Le ciel a fui
ciel et sol
unis de nuit
de glaise d’orage
mêlés matière commune
au galop forcené de la nuit sans mémoire fantôme fou
Ph., G.AdC
En agonie d’orage est né le ciel ce matin
Les grondements trébuchent
Les collines s’agrippent aux arbres
Ciel marbré tenu en laisse
Déluge horizontal
Je ne sais pas où va le vent
Roselyne Sibille, Lumière froissée, Voix d’encre, 2010, s.f. Encres de Liliane-Ève Brendel.
■ Roselyne Sibille
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→ Entre les braises (lecture de Sylvie Fabre G.)
→ Entre les braises (lecture d’AP)
→ Les Langages infinis (extrait)
→ Roselyne Sibille/Liliane-Ève Brendel, Lumière froissée (note de lecture)
→ [Pose ton visage dans une brèche] (poème extrait de Lisières des saisons)
→ Lisières des saisons (lecture de Florence Saint-Roch)
→ La tendresse me racine (poème extrait du recueil Versants)
→ Ombre monde (lecture de Marie Ginet)
→ [L’ombre est une ligne de crête] (poème extrait d’Ombre monde)
→ (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) Le souffle des mondes
→ Sabine Huynh | Roselyne Sibille, La Migration des papillons (extrait)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions Voix d’encre) plusieurs poèmes extraits du recueil Lumière froissée
→ (sur Wikipedia) un article bio-bibliographique sur Roselyne Sibille (article revu par Roselyne Sibille)
→ (sur le blog de La petite librairie des champs) Roselyne Sibille | Sur l’île de mes mots (poème)
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