Étiquette : Scordatura


  • Violaine Guillerm | [seulement me voilà]



    Violaine Guillerm, scordatura
    Source






    [SEULEMENT ME VOILÀ]



    seulement me voilà
    sans coutures
    à satisfaire qui me subsisteraient


    amour et solitude
    à leur sommet
    elle prochaine et réelle






    toujours
    en route et non désituée
    ni abstraite, ni mitigée
    ni assénée, elle éprouve
    sa référence
    son alliance, cette véracité
    les futurs et les passés
    me rendent
    visite, j’embrasse
    ces êtres encore, les épouse
    me refonde, qu’ils reçoivent
    l’aujourd’hui
    cet extraordinaire, et je
    me ramifie




    Violaine Guillerm, Scordatura, Éditions isabelle sauvage, collection « Présent (im)parfait », dirigée par Alain Rebours, 29410 Plounéour-Ménez, 2011, pp. 94-95.





        Musicienne professionnelle (instrumentiste de basson), Violaine Guillerm (née en 1968) vit et travaille à Montpellier. Son premier recueil de poésie, Prêts longtemps, a paru aux éditions isabelle sauvage, dans la collection « présent (im)parfait », en octobre 2008. Elle a également collaboré avec l’artiste peintre Aurélie Thiolat à deux livres d’artiste, le premier, Chincoteague, ayant paru aux éditions Christine Debras et Yves Bical (Bruxelles, 2004), le second, S’ouvre juste le geste, aux éditions isabelle sauvage (Plounéour-Ménez, 2008).
        Dans le duo qu’est le recueil Scordatura, deux voix concertantes s’engagent côte à côte, « langue à langue », puis, en contrepoint, se mettent à vibrer, à osciller, s’inversent, se chevauchent, s’entrechoquent, s’épousent… Il y est question de rythme, de durée et d’intensité, mais aussi de tension, d’intervalles, de mélodie et de consonances, il est question d’émotions, de vibrations, de sensations et de jubilation, il est question de corps, masculin-féminin, et de désir ; les voix, les langues, les corps s’emmêlent et brouillent les pistes. Comme s’il s’agissait d’une scordatura (manière d’accorder les instruments à cordes qui s’écarte de l’accord traditionnellement établi), le texte agit « en désaccordant-réaccordant l’angle intime du dire et de l’écoute ». « L’harmonie apparaît alors en secret ». « Les yeux se ferment dans la lumière. Sans mot ».





    VIOLAINE GUILLERM

    Violaine Guillerm
    Source



    ■ Violaine Guillerm
    sur Terres de femmes

    [La vague devient vague] (extrait de Note étrangère)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur poesie.evous)
    une fiche sur le recueil Scordatura





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