Étiquette : Serge Airoldi


  • Serge Airoldi | Névés




    NÉVÉS


    le noir des venelles, le théâtre des fondamente, l’écorce fine d’un écho lointain, il claque à l’angle droit & à l’oblique & au tournant du dédale, derrière le haut mur qu’une eau saumâtre a ridé, je reçois la musique sombre des jardins & de l’amour éteint

    là, comme dans le Discours du songe de Poliphile,
    je lis une géométrie consacrée à Vénus,
    semblable à celle de l’île de Cythère,
    au milieu des buis taillés, topiaires fantasques
    ils figurent des géants casqués dont chaque main
    empoigne une tour, un glaive,
    je comprends qu’un totem émerge du sol
    & des terres grenues, caparaçonné de cuir d’hoplite
    & de drap de Damas

    tout accroupi, fixant les névés enflammés par-dessus la ville des merveilles,
    loin là-haut, jusqu’à l’aveuglement,
    dans le blanc j’attends le noir, — une forme d’agnosie

    le blanc est l’autre noir



    Serge Airoldi, À la brunante, La tête à l’envers, 2017, page 22.







    Brunante 2





    SERGE AIROLDI


    Serge Airoldi
    Source



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur Tiers Livre, la revue)
    Serge Airoldi | Le croiseur noir d’Ulysse (+ une notice bio-bibliographique)
    → (sur le site des éditions La tête à l’envers)
    la fiche de l’éditeur sur À la brunante





    Retour au répertoire du numéro d’octobre 2017
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Novella Cantarutti | Lûs davourj



    Libouton
    Source







    LÛS DAVOURJ



    Discori sui lens
    di fueis e cimi’
    ch’a si disviéstin,
    e ai coventa
    la lûs davourj
    par ch’a si scrivi
    sul ceil.
    Cussì
    al comparìs il jessi
    di nô ch’j passàn
    tal mont
    denant ch’a si distengi
    la lûs.






    CONTROLUCE



    Discorso, sugli alberi,
    di foglie e di rami
    che si snudano
    e cercano
    un campo di luce
    per disegnarsi
    contro il cielo.
    Così appare il nostro essere
    mentre passiamo
    nel mondo,
    prima che declini
    la luce.



    (traduit en italien par Novella Cantarutti)






    À CONTRE-JOUR



    C’est un dialogue
    de feuilles et de branches,
    dans les arbres
    qui se dénudent
    à la recherche
    d’un espace lumineux
    pour se confronter au ciel.
    Ainsi se révèle notre vie
    tandis que nous passons
    dans le monde,
    avant que ne s’évanouisse
    la lumière.




    Novella Cantarutti, In polvara e rosa, Udine, Arti Grafiche Friulane, 1989, in revue Fario n°12, 2013, pp. 135-136. Traduit par Serge Airoldi.





    ________________________________
    NOTE d’AP : ce poème a fait l’objet d’un portfolio édité par Federico Santini et publié à Udine en décembre 2010 par le Museo Etnografico del Friuli. Outre le poème « Lûs davourj », il contient deux gravures de Livio Ceschin : « Il ritratto di Novella » et « Paesaggio friulano ».






    Fario





    NOVELLA CANTARUTTI


    001-novella-a-frisanco-1994
    Ph. Danilo De Marco
    Source




    Née en 1920 à Spilimberc (Spilimbergo, province de Pordenone – Friuli-Venezia Giulia), Novella Cantarutti (morte à Udine le 20 septembre 2009) écrivait prose et poésie en frioulan (parler de Navarons [Val Meduna], un village proche de son village natal).



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site San Giorgio Insieme)
    une notice bio-bibliographique (en italien) sur Novella Cantarutti






    Retour au répertoire du numéro d’avril 2013
    Retour à l’ index des auteurs
    Retour à l’ index de la catégorie Péninsule (littérature et poésie italiennes)

    » Retour Incipit de Terres de femmes