Étiquette : Street jesters


  • Claudia Azzola | Venezia

    « Poésie d’un jour

    Topique : Venise


    Traduction dédiée à Constance Hesse-Asplanato




    Giudecca
    « Alla Giudecca […] ho invenuto vicoli di teatro povero »
    © Ph. Constance Hesse-Asplanato







    VENEZIA


    Alla Giudecca



    Alla Giudecca, tra le Zitelle e il Redentore,
    ho invenuto vicoli di teatro povero,
    del salmastro, ma non svendo voce
    in descrizioni, desolazioni, notazioni,
    bastava rinvenire l’ancestrale
    battere dei gabbiani in picchiata,
    battere delle ali e ventre,
    e intero il canale da qui alle Zattere
    è acqua che scuote, fa energia,
    la secca non affioca le caviglie,
    non può prevalere, è solo terra
    di risulta ; i palazzi furono sontuosi,
    lontano da San Marco e dai Dogi,
    decrepitezza è bellezza,
    nei vicoli, là, c’è tutto, ab origine

    …fino al dipinto veneziano puro





    Quando i monumenti gli altari ornate
    ingialliscono in mente, e pure quelli
    che voltano la schiena
    per dipartita o per silenzio,
    a imperare si stende un mare
    fin a Campo San Polo, alla Giudecca
    luce processore delle cose
    suggestione del planisfero,

    Tintoretto, Tiziano, Tiepolo,

    deus incontaminato
    unico connettore astrale.


    …fino al dipinto veneziano puro



    Claudia Azzola, Il mondo vivibile, Poesie, La Vita Felice Editore, Collana Le Voci Italiane, 65, Milano, 2016, pp. 28-29.






    Claudia Azzola, Il mondo vivibile








    VENISE



    À la Giudecca



    À la Giudecca, entre les Zitelle et le Rédempteur,
    j’ai découvert des ruelles de théâtre pauvre,
    des eaux saumâtres, mais ma voix je ne la brade pas
    en descriptions, annotations et lamenti,
    il suffisait de retrouver le séculaire
    battement en piqué des mouettes,
    battement d’ailes et du ventre,
    et le canal entier d’ici jusqu’aux Zattere
    c’est de l’eau qui bat, qui s’agite,
    le sec n’alourdit pas les chevilles,
    il ne peut l’emporter, c’est juste une terre
    de dérive ; les palais furent somptueux.
    Loin de Saint-Marc et des Doges,
    décrépitude est beauté,
    là, dans ces ruelles, il y a tout, depuis les origines

    …jusqu’au pur tableau vénitien





    Quand dans l’esprit s’enjaunissent
    les monuments les autels ornementés, et même ceux
    qui tournent le dos
    pour dépérir ou pour se taire,
    une mer s’étend impérieuse
    jusqu’au Campo San Polo, à la Giudecca
    lumière d’où procède toute chose
    évocation du planisphère,

    Le Tintoret, Titien, Tiepolo,

    dieu immaculé
    unique intercesseur astral.


    …jusqu’au pur tableau vénitien



    Claudia Azzola, Dove vola l’airone bianco, Cahiers de l’Approche, septième été, 16000 Angoulême, 2018. Traduit par Angèle Paoli.






    CLAUDIA AZZOLA


    Claudia Azzola
    Source




    ■ Claudia Azzola
    sur Terres de femmes

    Saltimbanques de rue (poème extrait du même recueil)




    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de La Vita Felice Editore)
    une fiche bio-bibliographique (en italien) sur Claudia Azzola
    → (sur Terre à ciel)
    d’autres poèmes extraits d’Il mondo vivibile traduits par AP
    → (sur Margutte)
    un entretien (en italien) avec Claudia Azzola





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  • Claudia Azzola | Saltimbanques de rue



    STREET JESTERS
    SALTIMBANCHI





    Street jesters seem to have long long
    Arms that in an instant could touch
    The skies, their jests and puns being
    Eyed high above by magpies,
    The longtime plotted plunge into
    Deep celestial waters of folly and stars,
    Acme of their weariness,
    The comedians’ outlandishness,
    The life they lead, that dragonflies.





    SALTIMBANCHI DI STRADA




    Saltimbanchi di strada lunghe lunghe braccia
    pare abbiano, che in un istante potrebbero toccare
    i cieli, giochi di parole e capriole sono osservati
    dall’alto dalle gazze,
    il tuffo a lungo progettato dentro
    celestiali acque profonde di follia e di stelle,
    acme della loro stanchezza,
    lo spaesamento dei teatranti vaganti,
    la vita che conducono, quella delle lucciole.



    Claudia Azzola, Il mondo vivibile, Poesie, La Vita Felice Editore, Milano, 2016, pages 19 et 71.






    Claudia Azzola, Il mondo vivibile







    SALTIMBANQUES DE RUE



    Saltimbanques de rue
    ont, dirait-on, des bras longs, longs, longs,
    qui pourraient toucher les cieux
    en un instant, jeux de mots et cabrioles
    sont observés d’en haut par les agasses,
    leur plongeon tête en avant, de loin dans
    les profondes eaux célestes de folie et d’étoiles,
    apogée de leur épuisement,
    le déracinement des comédiens ambulants,
    la vie qu’ils mènent, celle des lucioles.



    Traduction inédite d’Angèle Paoli







    CLAUDIA AZZOLA


    Claudia Azzola
    Source




    ■ Claudia Azzola
    sur Terres de femmes

    Venezia (poème extrait du même recueil)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de La Vita Felice Editore)
    une fiche bio-bibliographique (en italien) sur Claudia Azzola
    → (sur Terre à ciel)
    d’autres poèmes extraits d’Il mondo vivibile traduits par AP





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