Étiquette : Tanella Boni


  • Tanella Boni | [Me voici à la porte du jour le plus long]



    [ME VOICI À LA PORTE DU JOUR LE PLUS LONG]




    Me voici à la porte du jour le plus long
    Là où il fait si clair en moi
    Ma maison refuse l’évidente clarté séculaire
    Qui sépare l’humanité en portions inégales
    L’humanité si divisée si malmenée
    Et transparente
    Comme celle dont j’ai hérité
    Par la faute de ma peau invisible
    À force d’être visible

    Cette peau qui m’a tout donné
    Cette peau dont je suis si fière
    Ma peau de femme qui n’en fait
    Qu’à sa tête
    Une tête qui n’est qu’une infime partie de moi



    Tanella Boni, « Mémoire de femme » in Là où il fait si clair en moi, Éditions Bruno Doucey, Collection « L’autre langue », 2017, page 39.







    Tanella Boni  Là où il fait si clair en moi





    TANELLA BONI


    Tanella Boni
    Source




    ■ Tanella Boni
    sur Terres de femmes

    Le détail des choses



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site l’IEA de Paris)
    une notice bio-bibliographique sur Tanella Boni
    → (dans la Poethèque du site du Printemps des Poètes)
    une notice bio-bibliographique sur Tanella Boni
    → (sur le site des éditions Bruno Doucey)
    la fiche de l’éditeur sur Là où il fait si clair en moi





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  • Tanella Boni | Le détail des choses




    LE DÉTAIL DES CHOSES



    L’harmattan n’ignore pas le détail des choses
    Il se lie d’amitié avec la peau des humains
    Il fait corps avec la mer au lever du jour
    Vient-il du Nord ou du Sud
    Le vent sec et froid ne souffle pas
    Il cohabite avec le temps des saisons
    Il ne déclare pas ses origines
    Il diffuse en fines poussières les mots et les prières
    Qui s’élèvent en spirale des rumeurs de la ville

    Il a fallu que le pays se sépare en mille branches
    Que la fraternité espérée retombe en miettes
    Que la terre nourricière oublie herbes et rhizomes
    Que les mots vides s’emparent des rayons du Soleil
    Depuis la première floraison des armes
    L’harmattan mémorise le détail de nos blessures

    Un coup de feu dans l’eau dormante a suffi
    Pour ouvrir les vannes du fleuve de la haine

    L’harmattan consigne les mots de sable
    Sur le tableau des saisons meurtrières
    Il nous rappelle les faux départs
    Les chants guerriers des belles arrivées
    Il roule parmi ses fines poussières
    La clé des origines qui rompt les liens

    Seul un vent saisonnier saisit la valeur de l’eau
    Le sel des liens et les mots du partage


    (Décembre 2010)
             



    Tanella Boni, « Le détail des choses et autres poèmes » in L’Étrangère, revue de création et d’essai, numéros 33-34, « Poésie d’Afrique francophone » (anthologie coordonnée par Nimrod), 2013, pp. 15-16-17.







    TANELLA BONI


    Tanella Boni
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    ■ Tanella Boni
    sur Terres de femmes

    [Me voici à la porte du jour le plus long] (extrait de Là où il fait si clair en moi)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site l’IEA de Paris)
    une notice bio-bibliographique sur Tanella Boni
    → (sur le site des éditions La lettre volée)
    une page sur la revue L’Étrangère, numéros 33-34, « Poésie d’Afrique francophone »





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