Étiquette : Thomas Vinau


  • Thomas Vinau | [Des ombres sur un tapis d’aiguilles de pin]



    [DES OMBRES SUR UN TAPIS D’AIGUILLES DE PIN]





    Des ombres sur un tapis d’aiguilles de pin
    Des graines
    Des coquilles d’escargots
    Des frontières d’insectes


    La beauté assourdissante

    d’une fleur de trèfle rouge

    entre les dalles de ciment


    Je voudrais qu’il pleuve
    afin que mes yeux
    prennent un autre moyen de locomotion
    j’hésite encore
    sous-marin ou montgolfière


    Mon cahier est ce radeau
    de goudron et d’encre
    Mon stylo cabine de capitaine
    et la poussière
    mon équipage


    Mais pas de goutte
    à l’horizon de mes matins
    Juste un poème en copeaux de bois


    Le vent levé
    mon paysage vire au Sahara
    et caravane de chameaux
    mes aiguilles de pin


    Pas d’océan ni de désert
    juste le bois de mon bureau
    le bois de la porte vitrée
    le bois de la cabane
    le bois du pin
    et celui des rondins
    du bois et sa musique
    des notes de bois


    Le mistral fait ses gammes


    Deux petites mésanges jaunes
    laissent des traces de pattes autour de mes yeux





    Thomas Vinau, Notes de bois, éditions La Boucherie littéraire, Collection Carné poétique dirigée par Antoine Gallardo, 84160 Cadenet, 2018, s.f.





    Thomas Vinau  Notes de bois  2





    THOMAS  VINAU


    Thomas Vinau
    Source




    ■ Thomas Vinau
    sur Terres de femmes

    Les gouttes (extrait de Collection de sombreros ?)
    [Le sommeil est une mer paisible] (extrait de La Part des nuages)




    ■ Voir aussi ▼

    etc-iste, le blog de Thomas Vinau
    → (sur bibliothomasvinau.blogspot.com)
    une bibliographie de Thomas Vinau





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  • Thomas Vinau | Les gouttes

    Thomas Vinau, Collection de sombreros ?,
    Collection Poésie & Peinture, Rougier V. éd., 2017.
    Préface de Martin Page. Illustrations de Vincent Rougier.



    LES GOUTTES



    Depuis le début du mois, l’air est trop collant pour sortir. À la maison, elle garde les volets fermés afin de ne pas faire entrer la chaleur de sorte que son appartement est en permanence teinté de la lumière rose pâle qui parvient à filtrer dans les deux fentes des fenêtres mal fermées. Le ciel est moite et le sol humide. Elle n’a pas de ventilateur à cause de la pénurie, mais le carrelage frais provoque parfois des frissons de plaisir. Elle ne veut plus sortir de la maison, car c’est sa seule semaine de congés. Du coup elle ne s’habille plus. Elle attache ses cheveux en boule sur le haut de sa tête, laissant apercevoir des gouttes de sueur sur sa nuque et ses épaules. Lorsqu’elle les attache elle lève ses deux bras au-dessus de sa tête, ce qui oblige les gouttes à dévaler les épaules et à se précipiter dans le creux du dos, jusqu’aux hanches pour les plus grosses. Il adore regarder la course des gouttes, surtout l’arrivée du petit bolide liquide contre l’élastique de son string, lorsque la goutte s’étend contre la peau et va disparaître dans les arabesques du tissu noir.



    Thomas Vinau, Collection de sombreros ?, Collection Poésie & Peinture, Rougier V. éd., 2017, page 30. Préface de Martin Page. Illustrations de Vincent Rougier.






    Thomas Vinau, Collection de sombreros






    THOMAS VINAU


    Thomas Vinau
    Source



    ■ Thomas Vinau
    sur Terres de femmes

    [Des ombres sur un tapis d’aiguilles de pin] (extrait de Notes de bois)
    [Le sommeil est une mer paisible] (extrait de La Part des nuages)



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  • Thomas Vinau | [Le sommeil est une mer paisible]



    [LE SOMMEIL EST UNE MER PAISIBLE]



    Le sommeil est une mer paisible qui lui lèche les pieds. Sac et ressac de la fatigue. Langue chaude des songes. Disparition touffue. Depuis l’arrivée de l’enfant, les siestes paresseuses sont un lointain souvenir. Depuis le départ de la femme, les siestes crapuleuses n’existent plus. À un moment, il a pensé distinctement qu’il était sur le point de couler. Puis il s’est laissé faire. Avec délectation. Puisque nous ne sommes pratiquement que de l’eau, il semble cohérent d’affirmer que chaque être humain porte en lui une dose considérable de buée. Vivre consisterait ainsi à s’évaporer. L’âme serait un reflet sculpté dans le miroir. Les nuages, accumulations condensées de tristesse. Chaque jour oublié ajouterait un bras au brouillard du fleuve. Pour comprendre, il faudrait être de ces martinets qui boivent les gouttes de pluie en plein vol. Accepter de devenir une combustion glacée. Nos rêves araignées d’eau dans les flaques de nuit. Nous sommes la consistance des nuages. Et nos fragiles petites brumes deviennent du givre qui fond.



    Thomas Vinau, La Part des nuages, Alma éditeur, 2014, page 82.







    Vinau, La part des nuages






    THOMAS VINAU


    Thomas Vinau
    Source




    ■ Thomas Vinau
    sur Terres de femmes

    Les gouttes (extrait de Collection de sombreros ?)
    [Des ombres sur un tapis d’aiguilles de pin] (extrait de Notes de bois)




    ■ Voir aussi ▼

    etc-iste, le blog de Thomas Vinau
    → (sur Ici & Là, le blog de la Maison de la Poésie de Saint-Quentin-en-Yvelines)
    une lecture de La Part des nuages par Georges Cathalo
    → (sur etc-iste)
    une lecture de La Part des nuages par Roger Lahu
    → (sur Bricabook)
    une lecture de La Part des nuages
    → (sur le site d’Alma éditeur)
    une fiche sur La Part des nuages





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