Étiquette : traduits


  • Lucian Blaga | Épitaphe pour Eurydice




    EPITAF PENTRU EURIDIKE


    Cineva într-o zi te-a luat, Euridike, de mînă
    ducîndu-te foarte departe
    prin negura* care desparte.
    În întunericul meu locuieşti
    de-atunci ca o stea în fîntînă
    Cînd nicăiri nu mai eşti
    eşti în mine. Eşti, iată, Aducere-Aminte,
    singurul triumf al vieţii
    asupra morţii şi ceţii.







    ÉPITAPHE POUR EURYDICE


    Un jour, quelqu’un t’a prise par la main, Eurydice,
    pour t’emmener très loin
    à travers la brume* qui sépare.
    Depuis, tu vis dans mes ténèbres
    comme une étoile dans un puits.
    Quand tu n’es plus nulle part
    tu es en moi. Tu es devenue Réminiscence,
    le seul triomphe de la vie
    sur la mort et le brouillard.




    ____________________
    * Negură (du latin nebula) désigne spécifiquement la brume qui s’élève à l’aube.




    Lucian Blaga, La Lumière d’hier, anthologie poétique composée et traduite du roumain
    par Andreea-Maria Lemnaru-Carrez, éditions érès, Collection PO&PSY princeps, 2019, pp. 66-67.
    Pastels de Sophie Curtil.






    Luciaan Blaga  La Lumière d'hier






    LUCIAN BLAGA


    Lucian_Blaga_2





    ■ Lucian Blaga
    sur Terres de femmes


    Les souvenirs grandissent (extrait de Poemele luminii | Les Poèmes de la lumière)




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur le site des éditions érès)
    la fiche de l’éditeur sur La lumière d’hier
    → (sur Esprits Nomades)
    Lucian Blaga | Un simple porteur de chants de la terre et des étoiles






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  • Ashur Etwebi | Sous le citronnier lunaire



    [SOUS LE CITRONNIER LUNAIRE]



    Sous le citronnier lunaire
    Les tranches rouges de pastèques
    Se livrent aux becs des oiseaux assoiffés



    L’oiseau n’a que le ciel
    Le jour n’a que la parole
    L’étoile n’a que la nuit
    Les ronces n’ont que le mur
    Le vieil adorateur n’a qu’un semblant de sagesse



    Un pied dans le sable et l’autre dans l’eau
    Ainsi le poème échappe à sa première mort

    Une main dans le feu et l’autre dans l’air
    Ainsi la mélodie échappe à sa première mort

    D’un univers entièrement nu
    Naît la poésie




    Ashur Etwebi, Le Chagrin des absents, éditions érès, Collection Po&psy, 2018, s.f. Poèmes traduits de l’arabe (Libye) par Antoine Jockey. Dessins de Yahya Al-Sheikh.






    Ashur Etwebi






    ASHUR ETWEBI

    Ashur Etwebi Portrait
    Source



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions érès)
    la fiche de l’éditeur sur Ashur Etwebi




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