Étiquette : Trieste


  • Samuel Brussell, Alphabet triestin

    par Angèle Paoli

    Samuel Brussell, Alphabet triestin,
    éditions la Baconnière, Genève, 2021.



    Lecture d’Angèle Paoli


    Librairie Saba 2

    « La librairie Umberto Saba a l’aspect d’une sacristie, d’une chapelle où l’on viendrait prier.
    C’est un lieu de culte, comme toute librairie authentique. La vitrine désordonnée,
    les livres en piles sur le bureau, au sol et sur les étagères, la lumière pâle qui laisse des zones
    de pénombre dans l’antre, le bois et le papier qui s’étayent du sol au plafond en font un
    sanctuaire du livre. »
    Ph. angèlepaoli








    UN ALPHABET INÉPUISABLE




    Revenir à Trieste. Un désir suranné ? À coup sûr un désir en demi-teinte, comme estompé. Gravé quelque part dans les replis de ma mémoire, un désir que vient raviver la lecture d’Alphabet triestin, un ouvrage qui m’est récemment parvenu depuis Genève. Cet ouvrage est défini par son auteur, Samuel Brussell, comme une « enquête » qui l’a conduit « de rencontre en rencontre », à l’affût de documents inédits. Animé d’une curiosité d’érudit à la recherche d’une ville, de son passé et de son âme, Samuel Brussell, autrefois employé de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits, écrit avoir trouvé « sa ligne de fuite » « sur le Paris-Naples et le Paris-Trieste, deux destinations qui portaient en elles une impression de bout du monde – au-delà de Rome, au-delà de Venise, couronnes du monde civilisé ». Mais Trieste, dont le nom même résonne comme en écho « désordonné » à celui d’Istrie, ne se laisse pas aisément appréhender. Trieste résiste, mais toutefois aimante. De sorte que, bien avant de se laisser prendre dans les rets de Trieste, le lecteur se sent instinctivement aimanté par ce qu’il lui serait possible de découvrir d’antagonismes et de mystères de l’ancienne Tergeste, définie par l’éditrice Anita Pittoni comme « la Philadelphie de l’Europe ».

    Le consul Henri Beyle laisse lui de son passage dans la ville en 1830 les fragments disparates d’un journal de voyage. Des tableaux et des « fulgurances » qui éclairent davantage sur l’homme Stendhal et sur son humeur, plus romaine que triestine. Ce qui frappe Stendhal dans la Tergeste de « l’ère augustéenne », c’est « son écartèlement : un belvédère sur l’Orient et sur l’Italie. »

    Rien de tel chez l’auteur d’Alphabet triestin. Passionné par l’histoire de cette ville polyglotte ouverte sur plusieurs frontières, ébloui par son énergie culturelle et intellectuelle, Samuel Brussell, avide de nouvelles découvertes, s’est rendu à Trieste à de multiples reprises. Le point de départ de son échappée la plus récente remonte au mois de mars 2017. Samuel Brussell se trouve alors à Milan et apprend par un article de journal la découverte d’un échange épistolaire entre deux éditeurs triestins de renom. Robert Bazlen — dit Bobi —, fondateur des éditions Adelphi, et Anita Pittoni, fondatrice des éditions Lo Zibaldone. La mise au jour de ces dix lettres écrites entre 1949 et 1953 est due au « libraire lettré » Simone Volpato, à qui appartient la Drogheria 28, une librairie spécialisée dans les livres anciens.

    « Sur les étagères de cette ancienne droguerie » se trouvent entreposés des trésors que Samuel Brussell, à l’instigation de Volpato, brûle de consulter. Bazlen, Volpato, Pittoni. À eux seuls, les noms de ces trois personnalités triestines offrent une déclinaison de déambulations — la ville et ses alentours — et ouvrent l’inventaire d’un territoire façonné par écrivains et poètes, érudits, éditeurs, imprimeurs, critiques littéraires, traducteurs, artistes, libraires, collectionneurs. Sans oublier les nombreux intellectuels juifs de la diaspora.

    « Plus qu’aucune autre ville, Trieste a l’art de répandre son ombre dans les lieux les plus disparates de la diaspora, loin de son centre métabolique. Le plus inattendu de ces points de chute serait sans doute Rome. »

    Au nom de Robert Bazlen est associé celui de sa compagne, Liuba Blumenthal, mais aussi celui d’Anita Pittoni, « la poétesse au caractère ténébreux et passionné. » Qui chercha, par la création de sa maison d’édition Lo Zibaldone, à donner un « ancrage à sa ville ». Et qui y parvint. Car, écrit Brussell, « Trieste est le lieu de toutes les diasporas, où le choix entre l’exil et les racines, entre l’apaisement et la neurasthénie, n’existe plus. »

    Il y a bien sûr les noms connus de tous. Le trio Joyce-Saba-Svevo. Chacun d’eux a sa statue de bronze en marche dans la ville. Chacun d’eux contribue au mythe littéraire de Trieste. Mais il y en a tant d’autres que l’éloignement supposé de Trieste et sa spécificité de région longtemps rattachée à l’empire austro-hongrois ont dérobé à notre mémoire. Ainsi des écrivains et poètes Scipio Slataper, Pier Antonio Quarantotti Gambini, Giani Stuparich. Pour ne citer que quelques-uns d’entre les moins méconnus. On les retrouve tous, disséminés dans le Jardin public dont ils sont les « hôtes ». Au cours de ses déambulations et de ses rencontres, Brussell croise aussi les peintres de Trieste : Ugo Pierri, qui brosse de son amie Anita Pittoni un portrait par petites touches successives ; et surtout Vittorio Bolaffio. Bolaffio dont l’art est indissociable de « la Trieste-ville portuaire bouillonnante. »

    Trieste, riche de ses acteurs, morts et vivants, est inépuisable. Les vivants ont leurs habitudes. On les retrouve dans les cafés de la ville. Le café Danubio ou le café San Marco. On y devise, on y écoute les conteurs. On y croise d’authentiques figures triestines, lesquelles tiennent volontiers salon. Ainsi de l’écrivain Giorgio Voghera et de son ami Piero Kern, dont Samuel Brussell découvre la voix dans Il quaderno di Piero Kern. Cahier constitué d’anecdotes prises sur le vif, « de brefs billets manuscrits écrits parfois dans les marges d’un journal. » Des fragments :

    « ces petits fragments appartenaient au domaine de l’oralité, de la conversation infinie, à la mémoire du shtetl, c’est là que la voix de Kern, vive et distincte, se faisait entendre. »

    Chaque quartier a sa librairie et chaque librairie son officiant. Chaque librairie est un monde. La librairie Achille, « aux abords de Città Vecchia, chez Misan père et fils, Triestins de la mer ionienne » ; la Drogheria 28, « Via Ciamician, chez le Padouan Volpato » ; la Minerva, Via San Nicolò, 20 ; la Libreria Internazionale Italo Svevo et son « vieux libraire Zorzon ». Et, Via San Nicolò, 30, la Libreria Antiquaria Umberto Saba :

    « La librairie Umberto Saba a l’aspect d’une sacristie, d’une chapelle où l’on viendrait prier. C’est un lieu de culte, comme toute librairie authentique. La vitrine désordonnée, les livres en piles sur le bureau, au sol et sur les étagères, la lumière pâle qui laisse des zones de pénombre dans l’antre, le bois et le papier qui s’étayent du sol au plafond en font un sanctuaire du livre.

    […]

    La librairie Umberto Saba est aujourd’hui un antre sans clients mais où les visiteurs se pressent parce qu’elle abonde en souvenirs – parce qu’elle est devenue le souvenir incarné – et que l’homme a faim de souvenirs. »

    Un chapitre tout entier d’Alphabet triestin est consacré à la librairie de Saba. À l’histoire de son achat par le poète, aux projets de Saba d’écrire une Histoire d’une librairie et à son désir de « faire la lumière sur le sens qu’ont pour lui les livres anciens », aux confessions du poète qui déclare :

    « Je suis plus fier encore de ma modeste réussite comme libraire que des quelques succès que j’ai pu avoir comme poète. »

    Ici, dans le même chapitre — « Poésie du catalogue : la librairie de Saba, les éditions du Zibaldone » —, Samuel Brussell établit des liens entre deux aventures : celle de Saba, libraire-poète et celle de la Pittoni, poète-éditrice. Chacun d’eux contribue au rayonnement de la vieille cité, au-delà de ses frontières ; à son noble destin. Ainsi lisons-nous, sous la plume d’Anita Pittoni, dans la « ‶Prémisse morale‶ à son projet éditorial » :

    « À travers le Zibaldone […] s’est instaurée entre Trieste et le reste de l’Italie une conversation vivante, vibrante d’amour, de sympathie, de participation, riche de spiritualité. »

    Librairies et bibliothèques recèlent abondance de documents d’archives, de correspondances provenant de fonds privés, de revues anciennes, de recueils de poèmes, de photographies, témoignages du passé. Ainsi la bibliothèque Hortis qui attire Samuel Brussell :

    « Un matin, je partis pour les Archives d’État, dans la dépendance de la bibliothèque Hortis, Via Madonna del Mare, où je demandais à consulter le fonds Pittoni. On me remit plusieurs cartons dans lesquels se trouvaient la correspondance de Vladimir Halpérin et d’Anita Pittoni. »

    Une occasion inestimable pour Brussell d’approcher au plus près les relations et les échanges entre l’éditrice et le Genevois Halpérin ; lequel voulait confier à Anita Pittoni, connue et célébrée pour ses talents de créatrice en matière d’artisanat, « la direction d’une école pilote ORT Anita Pittoni d’arts appliqués, de mode et de tissus décoratifs à Trieste » *. Projet d’envergure internationale qui n’eut pas de suite. Et Samuel Brussell d’ajouter en conclusion à cet épisode de la vie d’Anita Pittoni :

    « L’École pilote des arts appliqués ne verra jamais le jour, mais l’histoire de Trieste s’est enrichie d’une chronique pleine de chair et de passion, où s’illustre une page de l’histoire artistique et littéraire du microcosme triestin et du monde artistique, où se débattent les âmes sensibles. »

    Au-delà de cet épisode épistolaire, l’auteur revient sur l’histoire complexe d’une famille juive sous le joug des lois raciales et des extrémismes du temps. Au cours des échanges et des confidences auxquelles se livrent ses hôtes, l’écrivain prend conscience que ce qui lui est confié le concerne également, que c’est le fragment d’une histoire commune qui est celle de tout un chacun. Sa réflexion s’enrichit de perspectives nouvelles, lesquelles ouvrent sur une compréhension élargie et sur une émotion bouleversante, sans doute imprévue :

    « Au fur et à mesure que je notais les noms que j’entendais, je me sentis entraîné au sein d’une famille lointaine, je cheminais à côté de ces noms et inexorablement se tissait un lien fragile de parenté, de destins et une impression liturgique monta en moi. »

    Ainsi, au fil des pages et des chapitres, « l’âme de Trieste » se dévoile-t-elle progressivement. Une âme complexe, riche de ses contradictions. « Au fil des rencontres » de Samuel Brussell s’élabore l’« Alphabet triestin », qui noue ses ramifications bien au-delà de Trieste même. Tout un réseau satellitaire de personnalités amies ou proches, exilés ayant trouvé refuge en Suisse, artistes de la diaspora malmenés par l’histoire et ses conflits, tisse sa toile mouvante à travers temps et espace. Chaque nouveau chapitre de cet étrange alphabet ouvre sur des perspectives insoupçonnées.

    « Trieste semble être un suaire sur lequel on lit tant de traces de l’Histoire — dont l’histoire nationale n’est qu’un chapitre, qu’un aléa. »

    Infatigable, l’écrivain consulte hommes et documents, suscite les récits de ceux qu’il rencontre, écoute et note. Peut-être a-t-il fait sienne une part de la méthode de Bazlen ; une manière bien spécifique de constituer des fiches, d’organiser ses données, de répertorier. Les réflexions sur l’histoire dense de la ville, sur sa double appartenance à l’Italie et à l’Orient, sur ses visées irrédentistes et ses richesses inestimables ; et toujours les zones d’ombres, restées inexplorées ou définitivement disparues. Pour Brussell comme pour tant d’autres sans doute, « [c]haque nom évoquait un personnage de la vie triestine, qui avait aimé Trieste ». Cette pensée émeut tant l’écrivain que sa plume en devient lyrique.

    « Tous ces noms dessinaient un continent, en écrivait l’histoire […] Chacun de ces hommes avait revêtu le doux nom de patriote. Et la patrie, l’immense patrie, habitait tout entière dans ce jardin qui s’étirait au milieu de la ville. »

    Trieste inépuisable. Inépuisable « alphabet triestin ».



    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli


    ___________
    * ORT : Obchestvo Remeslenogo Truda, « Organisation pour les métiers de l’artisanat », fondée à Saint-Pétersbourg. La citation en italiques est extraite d’un courrier adressé à Anita Pittoni par Vladimir Halpérin, daté du 12 juin 1964.





    Samuel Brussell  Alphabet triestin




    SAMUEL BRUSSELL


    Samuel Brussell NB
    Source




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur le site de Patrinum, Réseau vaudois des bibliothèques)
    une fiche bio-bibliographique sur Samuel Brussell




    ■ Voir encore ▼


    → (sur Terres de femmes)
    Umberto Saba | Trieste
    → (sur Terres de femmes)
    Franck Venaille | San Giovanni, Trieste
    → (sur Terres de femmes)
    8 mai 1982 | Mort à Trieste d’Anita Pittoni
    → (sur Terres de femmes)
    28 avril 1984 | Marisa Madieri, Trieste





    Retour au répertoire du numéro de décembre 2020
    Retour à l’ index des auteurs
    Retour à l’ index des « Lectures d’@angelepaoli »

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Franck Venaille | San Giovanni, Trieste



    Egon Schiele  Gerti Schiele  1909 detail
    Egon Schiele, Portrait de Gerti Schiele (détail), 1909







    SAN GIOVANNI
    (extrait de Trieste)





    C’est vrai que Trieste n’accepte pas son déclin. C’est vrai qu’elle tente, et désespérément, de devenir différente. Comment la blâmer ? Et c’est peut-être à cet instant que je me suis mis à l’aimer davantage.

    Plus tard, sur le môle, regardant le Bressana, le Borino, l’Orion, tous ces bateaux en partance pour les ports grecs et yougoslaves, j’ai songé à la singulière destinée de cette ville. Car c’est ici, justement, sur ce quai, que l’expressionniste viennois Egon Schiele venait régulièrement peindre des barques et des navires. Je l’imagine. Il n’a pas encore vingt ans. Je retrouve en lui la beauté singulière qui fut celle d’Antonin Artaud. Il vient à Trieste depuis longtemps. Il s’est rendu ici pour la première fois, accablé de douleur et de haine par la mort de son père. Pour se venger du mal d’origine vénérienne qui frappe en famille, il refait avec sa sœur le voyage de noces triestin de ses parents. Il a alors seize ans. Gerti Schiele en a douze. Ils s’enferment toute une nuit dans un hôtel de la ville. Plus tard, ils reviendront, et dans une auberge il dessinera sa sœur, nue. Toute sa courte vie il dessinera des jeunes filles nues, ce qui lui vaudra de se retrouver en prison. Là, il écrit qu’il « rêve de Trieste, de la mer, de l’espace largement ouvert. Désir, j’en ai un désir torturant ». Voilà à quoi je pensais en marchant sur le môle.

    Je voulais savoir ce qu’était vraiment Trieste. Cette même soirée je me suis interrogé sur cette réaction d’auto-cannibalisme qui poussait cette ville à se dévorer, et beaucoup de ceux qui l’aiment à se détruire. Maintenant il me semblait la tenir dans la main. Je la sentais bouger, souffrir et vivre. Je savais que, de tout temps, elle avait cherché à se comprendre et à se reconnaître. La preuve ? « Plus qu’un courant, c’était un cyclone qui, dans les premières années de l’autre après-guerre, descendit à Vienne pour conquérir l’Italie : je veux parler de la psychanalyse », se souvient Giorgio Voghera. Weiss y traduit l’Introduction à la psychanalyse. Saba, sortant de ses séances chez ce psychanalyste, est capable d’en parler « des centaines d’heures ». Oui, de tout temps Trieste et ses habitants se sont interrogés sur eux-mêmes et sur les raisons profondes de leurs névroses communes, l’exploration de ce malaise étant particulièrement bénéfique pour Saba dont les deux courtes années de cure changèrent sa vision du monde « comme l’aurait fait une opération de la cataracte ».

    Il n’est donc pas étonnant que la transmission de la pensée de Freud (qui séjourna par trois fois dans la ville) se soit faite par ce port. « Vous parlez de la route de la psychanalyse comme de celle de la peste », me dira Franco Basaglia. J’ai senti qu’il en était ravi. Mais soudainement j’ai froid ! Je m’arrête un instant devant le Canale. Là-bas une barque passe doucement sous le pont et s’en va pour la pêche. Il fait gris sur Trieste. Les mots sauront-il exprimer cette sensation de solitude dans le territoire de l’infini ? […]



    Franck Venaille, « San Giovanni », Trieste, éditions du Champ Vallon, collection « des vignes » dirigée par Luc Decaunes, 01420 Seyssel, 1985, pp. 51-54.





    Franck Venaile  Trieste (montage 2)



    FRANCK VENAILLE


    Franck Venaille  portrait
    Source




    ■ Franck Venaille
    sur Terres de femmes


    [J’avais mal à vivre] (extrait de Ça)
    [Ce que je suis ?] (extrait de C’est à dire)
    Dans le sillage des mots (autre extrait de C’est à dire)
    Un paysage non mélancolique (extrait de C’est nous les Modernes)
    [On marche dans la fêlure du monde](extraits de La Descente de l’Escaut)
    [Quand la lumière née de l’estuaire] (autre extrait de La Descente de l’Escaut)
    [J’attendais] (extrait de Tragique)




    Retour au répertoire du numéro de mai 2020
    Retour à l’ index des auteurs


    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Umberto Saba | Trieste





    6a00d8345167db69e2017c377790ca970b-800wi
    Source






    TRIESTE



    Ho attraversato tutta la città.
    Poi ho salita un’erta,
    popolosa in principio, in là deserta,
    chiusa da un muricciolo:
    un cantuccio in cui solo
    siedo; e mi pare che dove esso termina
    termini la città.

    Trieste ha una scontrosa
    grazia. Se piace,
    è come un ragazzaccio aspro e vorace,
    con gli occhi azzurri e mani troppo grandi
    per regalare un fiore;
    come un amore
    con gelosia.
    Da quest’erta ogni chiesa, ogni sua via
    scopro, se mena all’ingombrata spiaggia,
    o alla collina cui, sulla sassosa
    cima, una casa, l’ultima, s’aggrappa.
    Intorno
    circola ad ogni cosa
    un’aria strana, un’aria tormentosa,
    l’aria natia.

    La mia città che in ogni parte è viva,
    ha il cantuccio a me fatto, alla mia vita
    pensosa e schiva.


    Umberto Saba, Trieste e una donna, 1910-12, in Il Canzoniere, Einaudi tascabili, Torino, 2004, pagina 79.






    Trieste.Saba
    Source






    TRIESTE



    J’ai traversé toute la ville,
    puis j’ai gravi une montée,
    d’abord peuplée, plus loin déserte,
    close d’un petit mur :
    un coin où seul
    je m’assieds, et là où finit le mur
    me semble finir la ville.

    Trieste a une ombrageuse
    grâce. Si elle plaît,
    c’est comme un garçon âpre et vorace,
    aux yeux d’azur, aux mains trop grandes
    pour offrir une fleur ;
    elle est comme un amour
    avec de la jalousie.
    De cette montée, je découvre chaque église, chaque rue,
    qu’elle mène à la plage encombrée,
    ou vers la colline. Là, sur la cime
    rocheuse, une maison, la dernière s’agrippe.
    Autour de chaque chose circule
    un air étrange, un air tourmenté,
    l’air natal.

    Ma ville qui de toute part est vivante
    a pour moi un coin à la mesure de ma vie
    pensive et sauvage.


    Umberto Saba, Il Canzoniere, in Franck Venaille, Umberto Saba, Seghers, Collection Poètes d’aujourd’hui, 1989, pp. 107-108.*



    ____________________
    * Autre référence : Umberto Saba, Il Canzoniere, Bibliothèque L’Âge d’Homme, Lausanne, 1988, page 97. Traduit de l’italien par Odette Kaan, Nathalie Castagné, Laïla et Moënis Taha-Hussein et René de Ceccatty.





      Lorsqu’un homme, né à Trieste, s’en va mourir, soixante-quatorze ans plus tard à Gorizia, c’est-à-dire tout juste à cinquante kilomètres, qu’il a volontairement peu voyagé et choisi de demeurer dans cet espace somme toute réduit, comment ne pas comprendre que sa vie s’insère là, dans cet univers géographique et mental délimité et précis qui le comble ?
      Quand il s’agit d’un poète, pourquoi dès lors ne pas admettre que son œuvre tout entière prend corps et s’enracine en totalité dans ce territoire dont il a fixé lui-même l’horizon et les limites !
      La première des deux villes dit l’enfance. La seconde suggère la maladie et la mort. L’œuvre et le mythe Saba s’inscrivent donc en totalité dans cet entre-deux. Et c’est dans le va-et-vient entre l’adolescence et la vieillesse, exprimé par le passage de Trieste à Gorizia, que les poèmes prennent naissance comme si leur auteur avait toujours su et pressenti qu’il ne pourrait mourir que là, à moins d’une heure « à vol d’oiseau » du lieu où il est né : Trieste !


    Franck Venaille, op. cit. supra, page 17.






    6a00d8345167db69e2017ee91ac789970d-800wi
    Source








    UMBERTO SABA


    Umberto-saba
    Source




    ■ Umberto Saba
    sur Terres de femmes


    9 mars 1883 | Naissance d’Umberto Saba
    25 août 1957 | Mort de Umberto Saba (notice bio-bibliographique + article sur Ernesto)
    Ecco, adesso tu sai (poème extrait de Choses dernières)
    Donna
    Oiseau en cage
    Parole
    Poesia
    22 août 1862 | Umberto Saba, Couleur du temps




    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (dans La Revue des Ressources)
    Trieste ad Italia, par Béatrice Commengé
    → (sur le site de Libération)
    Umberto Saba, chansonnier de la langue italienne, par Mario Cifali (28 décembre 2012)
    → (sur Terres de femmes)
    28 avril 1984 | Marisa Madieri, Trieste
    → (sur YouTube) une
    video (RAI, 1954) de Umberto Saba lisant Cinque poesie per il gioco del calcio
    → (sur YouTube)
    La libreria del poeta di Elena Bizjak Vinci e Stelio Vinci
    → (sur Internet Culturale)
    Umberto Saba. The Poetry of a Life (dossier de l’exposition qui s’est tenue au Palazzo Costanzi de Trieste du 8 avril 2003 au 30 juin 2003)

    Pour plus d’informations sur la vie et l’œuvre d’Umberto Saba,
    se rendre sur le site cronologia.it (site en italien)






    Retour au répertoire du numéro de mars 2013
    Retour à l’ index des auteurs
    Retour à l’index de la catégorie Péninsule (littérature et poésie italiennes)

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • Angela Siciliano | Patrizia





    PATRIZIA
    Aquatinte numérique, G.AdC








    PATRIZIA




    I tuoi gioielli: quei piccoli piedi
    tesi, agili ― che sembrano indifesi
    le mani laboriose e ben curate
    i polsi nobilissimi e minuti


    e la schiena colorata di efelidi
    disegnata con gentilezza
    dagli stessi geni
    che ti hanno dato gli occhi verdi
    incorniciandoli in ciglia rosse:
    si accendono disorientandomi.


    E poi la voce calda che ― da sola
    mi consola delle distanze
    e i seni che ― discretamente
    mi sono amici quando
    tra la gente li guardo.




    Angela Siciliano, Tra le dita, FrancoPuzzo Editore, Trieste, 2012, pagina 15. Prefazione di Corrado Premuda.







    PATRIZIA




    Tes bijoux : ces pieds menus
    tendus, agiles ― apparemment sans défense
    ces mains actives et bien soignées
    ces poignets nobles infiniment et fins


    et ce dos coloré d’éphélides
    dessiné avec délicatesse
    par ces mêmes gènes
    qui t’ont donné ces yeux verts
    les cernant de cils roux :
    s’ils s’allument ils me désorientent.


    Et puis cette voix chaude qui ― à elle seule
    me console de l’éloignement
    et ces seins qui ― discrètement
    me sont amis lorsque
    dans la rue je les regarde.




    Traduction inédite d’Angèle Paoli







    ANGELA SICILIANO


    Vignette angelO siciliano
    Source



    ■ Voir aussi ▼

    le blog personnel d’Angela Siciliano (letture e riletture)





    Retour au répertoire du numéro de janvier 2013
    Retour à l’ index des auteurs
    Retour à l’index de la catégorie Péninsule (littérature et poésie italiennes)

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • 9 mars 1883 | Naissance d’Umberto Saba

    Éphéméride culturelle à rebours



        Le 9 mars 1883 naît à Trieste Umberto Poli, fils d’Ugo Edoardo Abramo Poli et de Felicità Rachele Cohen. Le nom de plume qu’on lui connaît lui a été inspiré par le patronyme de sa nourrice, Beppa Sabaz ou Saber, d’origine slovène. Le pseudonyme de Saba a été légalisé en 1920.






    Trieste
    Source






    LES JUIFS. TRIESTE 1910-1912 (PRÉFACE)


         Je me souvenais ― comme d’un cauchemar ― d’avoir écrit ces récits, il y a plus de quarante ans. Ils devaient, dans mon idée, à cette époque, constituer, avec d’autres, un gros volume, dont, par la suite, je ne menai à terme que certains passages (qui formaient chacun un tout) réunis ici, et que je retrouvai un beau jour, par pur « hasard », en fouillant dans de vieux papiers. Et, en les relisant, ils m’ont plu ; plus, peut-être, que lorsque j’y travaillais.
         Ils m’ont plu ; mais je ne sais pas encore si je les publierai ou non. Ce n’est pas moi qui résoudrai ce dilemme. Il y aura ― je l’espère ― quelqu’un pour le faire à ma place. Il n’y a rien de mal, quand on est vieux, à laisser à d’autres la responsabilité de décider pour nous. Du moins dans les choses pratiques. Les cinq récits (si on peut les appeler des récits ― en réalité, ce sont plutôt des souvenirs exposés sous forme narrative) furent écrits quand l’antisémitisme paraissait n’être qu’un jeu ; et je pouvais, sans remords, m’abandonner à une ironie compréhensive mâtinée de secrète tendresse, à l’égard d’êtres et de choses (tous authentiques) que j’ai vus et connus ou dont, plus souvent, j’ai entendu parler durant mon enfance. Ma mère ― on le sait ― était juive, comme toute sa famille. Les récits sont nés de deux mouvements : de la réaction (nuancée ― comme je l’ai dit ― de tendresse) à une manière d’être qui n’était pas la mienne, qui était déjà très rare à cette époque et qui me stupéfiait comme une « note de couleurs » de plus, dans le « monde merveilleux », et, je pense, d’une espèce de nostalgie de mon père, qui n’était pas juif, et que j’ai peu connu, et tard. Et aussi (peut-être davantage) de ma nourrice, chez qui j’ai vécu ma petite enfance et qui écrivit ― comme je l’ai dit ailleurs ― « les premiers mots sur les premières paroles de la vie d’un homme ». Le souvenir d’enfance le plus ancien que je conserve (et dans lequel est concentré tout un petit drame) est celui d’une femme (ma mère) debout à l’entrée d’un magasin de meubles, en train de menacer de la main en enfant blond qui pleure dans les bras d’une autre femme (ma nourrice), habillée, elle, de couleurs vives, coupable de m’avoir emmené avec elle, malgré l’interdiction de ma mère, à l’église. Le dénouement malheureux qu’eut le mariage de ma mère ― l’abandon de son mari quelques mois avant ma naissance ― l’avait confortée dans ses préjugés religieux et raciaux. D’ailleurs, je ne me rappelle pas l’avoir jamais entendue, sinon à propos de mon père, lancer des invectives contre d’autres religions et d’autres croyances. Et elle n’était même pas ― si je remonte au moment où mes souvenirs commencent à devenir clairs et précis ― excessivement attachée au judaïsme dont, à la fin, elle n’observait plus, ou à peine, les pratiques. Il ne lui était resté qu’une grande admiration et vénération pour la mémoire d’un de ses oncles maternels, que l’on retrouvera plus loin, sous l’habit d’Un lettré juif.


    Umberto Saba, Les Juifs in Couleur du temps, Éditions Rivages, Bibliothèque étrangère Rivages, 1989, pp. 123-124. Traduit de l’italien par René de Ceccatty.






    POÉSIE POUR MA NOURRICE – II


    Insonne
    mi levo all’alba. Che farà la mia
    vecchia nutrice? Posso forse ancora
    là ritrovarla, nel suo negozietto?
    Come vive, se vive? E a lei m’affretto,
    pure una volta, con il cuore ansante.

    Eccola: è viva; in piedi dopo tante
    vicende e tante stagioni. Un sorriso
    illumina, a vedermi, il volto ancora
    bello per me, misterioso. È l’ora
    a lei d’aprire. Ad aiutarla accorso
    scalzo fanciullo, del nativo colle tutto
    improntato, la persona china
    leggera, ed alza la saracinesca.

    Nella rosata in cielo e in terra fresca
    mattina io ben la ritrovavo. E sono
    a lei d’allora. Quel fanciullo io sono
    che a lei spontaneo soccorreva; immagine
    di me, d’uno di me perduto…


    Umberto Saba, « Tre poesie alla mia balia », Il piccolo Berto (1929-1931), in Il Canzoniere, Einaudi tascabili, Torino, 2004, pagina 388.





    Insomniaque
    je me lève à l’aube. Que devient ma
    vieille nourrice ? Est-ce que je pourrais encore
    la retrouver, dans sa pauvre boutique ?
    Comment vit-elle, si elle vit ? Et je me hâte vers elle,
    une fois encore, le cœur battant.

    La voici : elle est vivante ; debout après tant
    d’épreuves et de saisons. Un sourire,
    quand elle me voit, éclaire encore son visage
    beau à mes yeux, mystérieux. C’est l’heure
    d’ouvrir pour elle. Accouru pour l’aider
    un enfant aux pieds nus, tout imprégné
    de sa colline natale, se penche
    léger et relève le rideau de fer.

    Par cette matinée au ciel rosée et fraîche
    sur la terre je la retrouvais bien. Et je suis
    à celle d’autrefois. Je suis cet enfant
    qui se précipitait vers elle spontanément : image
    de moi, d’un moi perdu…


    Umberto Saba, Trois poésies pour ma nourrice in Le petit Berto, Il Canzoniere, Bibliothèque de l’Âge d’homme, 1988, page 400. Traduit de l’italien par René de Ceccatty.




    UMBERTO SABA


    Umberto-saba
    Source




    ■ Umberto Saba
    sur Terres de femmes


    25 août 1957 | Mort de Umberto Saba (notice bio-bibliographique + article sur Ernesto)
    Ecco, adesso tu sai (poème extrait de Choses dernières)
    Donna
    Oiseau en cage
    Parole
    Poesia
    Trieste
    22 août 1862 | Umberto Saba, Couleur du temps




    ■ Voir | écouter aussi ▼


    → (dans La Revue des Ressources)
    Trieste ad Italia, par Béatrice Commengé
    → (sur le site de Libération)
    Umberto Saba, chansonnier de la langue italienne, par Mario Cifali (28 décembre 2012)
    → (sur Terres de femmes)
    28 avril 1984 | Marisa Madieri, Trieste
    → (sur YouTube) une
    video (RAI, 1954) de Umberto Saba lisant Cinque poesie per il gioco del calcio
    → (sur YouTube)
    La libreria del poeta di Elena Bizjak Vinci e Stelio Vinci
    → (sur Internet Culturale)
    Umberto Saba. The Poetry of a Life (dossier de l’exposition qui s’est tenue au Palazzo Costanzi de Trieste du 8 avril 2003 au 30 juin 2003)

    Pour plus d’informations sur la vie et l’œuvre d’Umberto Saba,
    se rendre sur le site cronologia.it (site en italien)






    Retour au répertoire du numéro de mars 2009
    Retour à l’ index de l’éphéméride culturelle
    Retour à l’index de la catégorie Péninsule (littérature et poésie italiennes)
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • 28 avril 1984 | Marisa Madieri, Trieste

    Éphéméride culturelle à rebours



    Trieste_liberty_casa_bartoli
    Source





    TRIESTE


        28 avril 1984

        Depuis quelques années Trieste fait peau neuve. De nombreux édifices du centre-ville, essentiellement grâce à l’aide des Assicurazioni Generali, ont été rénovés, et les façades, restaurées et nettoyées, ont été lavées des noires salissures du temps et affichent la noblesse de leur style, exhibant leurs belles frises liberty et les tympans néoclassiques de leurs fenêtres. Je ne m’étais jamais rendu compte auparavant que j’habitais une ville fascinante y compris du point de vue architectural ; aujourd’hui, quand je marche dans les rues, je ne m’en tiens plus à regarder les passants ou les vitrines des magasins, mais il m’arrive souvent de lever volontairement les yeux et de porter mon regard vers le haut. Je découvre ainsi une nouvelle dimension de cette ville, celle des balcons, des pilastres, des frontispices et des toits, au-dessus desquels s’ouvrent, comme dans un miroir, les larges allées du ciel.
        Aujourd’hui, le long des quais, les mosaïques du palais de la Préfecture scintillent en des palpitations dorées, et les collines du Carso qui surplombent la ville resplendissent, verdoyantes, avec leurs nouveaux bourgeons. Et le vent, frais et sonore, apporte par rafales le parfum et le présage de nouvelles floraisons, peut-être lointaines, qui sait, au fond de la mer ?


    Marisa Madieri, Vert d’eau, L’Esprit des péninsules, 2002. Postface de Claudio Magris. Traduit de l’italien par Pérette-Cécile Buffarria. In Le Goût de Trieste, Mercure de France, 2003, p. 91.





    NOTE de L’ÉDITEUR-WEBMESTRE de TdF


        Dans la collection « Le Petit Mercure », animée par Colline Faure-Poirée, est joliment déclinée toute une gamme de petits livres-objets, ouverte à tous les genres littéraires. Ils ont la forme de vade-mecum au format de poche. Et la particularité notable et appréciable d’être vendus à un prix fort modique. Parmi eux, dans la série « Le Goût des villes », je recommande particulièrement Le Goût de Trieste. Y sont rassemblés des textes choisis et présentés par Gérard-Georges Lemaire (italianiste réputé et directeur de la collection « Les derniers mots » chez Christian Bourgois auprès de qui il a travaillé pendant près de trente années). Parmi ces textes, j’ai pu remarquer des textes de référence, mais aussi de nombreux textes inédits ou peu connus d’auteurs confirmés, certains d’entre eux ayant la réputation d’être introuvables (ceux de Virgilio Giotti en particulier, ou du Slovène Srecko Kosovel).

        Après une remarquable préface historico-littéraire où Gérard-Georges Lemaire souligne ce pour quoi Trieste a acquis dans l’Histoire son statut singulier (carrefour des cultures germanique, italienne et slave), mais où il analyse aussi le grand mythe littéraire que constitue Trieste (Trieste, mélancolies et paradoxes : « Les détours de l’Histoire », « Trieste à l’écart du grand Tour », « Une création littéraire ex nihilo », « L’invention tardive de Trieste par les lettrés français », « En guise d’invitation à un voyage futur »), suivent trois grands chapitres : « Une Histoire et un mythe tourmentés », « Vedute et scènes triestines dans les yeux de ses écrivains », et « Tout autour de la Ville ». Chapitres précédés d’une page d’accueil entièrement consacrée à Egon Schiele, qui connut à Trieste ses heures de prison.

        Dans chacun des chapitres, le plaisir du lecteur est de suivre les traces de toutes les figures littéraires ayant vécu à Trieste (James Joyce, Umberto Saba et Italo Svevo en particulier) ou y ayant simplement fait escale, mais aussi de musarder parmi les lieux emblématiques qui participent de la quintessence du microcosme triestin. En s’asseyant par exemple à la même table que celle de Giorgio Voghera ou de Claudio Magris au Caffè San Marco ou en marchant le nez en l’air, dans les rues de Trieste, « où l’azur du ciel, dans les matins les plus venteux et limpides, a la lumière du regard » (Quarantotti-Gambini) d’une compagne ou d’un compagnon imaginaire ou aussi énigmatique que Roberto Bazlen (cf. Le Stade de Wimbledon, roman et film).

        Dans la même collection, je conseille également Le Goût de Vienne et Le Goût de Prague. Toujours sous la houlette de Gérard-Georges Lemaire.


    Yves Thomas





    TRIESTE

    Voir aussi :

    – (sur Terres de femmes)
    13 septembre 1928 | Mort de Italo Svevo
    – (sur Terres de femmes)
    13 janvier 1941 | Mort de James Joyce (poème « On the Beach at Fontana », Trieste , 1914)
    – (sur Terres de femmes)
    25 août 1957 | Mort de Umberto Saba (extrait de Femmes de Trieste)
    – (dans L’Encyclopédie de l’Agora) le
    Dossier Trieste
    – (sur Terres de femmes) la note sur la collection « LE GOÛT DE… » in
    14 juin 1986/Marc-Édouard Nabe, Jours jazzy à Calvi
    – (sur le site du meet)
    une vidéo sur les Rencontres autour de Trieste (15-19 juin 1993)



    Retour au répertoire de avril 2008
    Retour à l’ index de l’éphéméride culturelle
    Retour à l’ index des auteurs
    Retour à l’index de la catégorie Péninsule (littérature italienne et anthologie poétique)

    » Retour Incipit de Terres de femmes