Ph., G.AdC
POESIA ILLEGITTIMA
Quella sera ho fatto l’amore
mentale con te
non sono stata prudente
dopo un po’ mi si è gonfiata la mente
sappi che due notti fa
con dolorose doglie
mi è nata una poesia illegittimamente
porterà solo il mio nome
ma ha la tua aria straniera ti somiglia
mentre non sospetti niente di niente
sappi che ti è nata una figlia.
Vivian Lamarque, Teresino, Società di Poesia & Guanda, 1981, in Poeti italiani del secondo Novecento, Volume**, Oscar Mondadori, Oscar classici moderni, 2004, pagine 934. A cura di Maurizio Cucchi e Stefano Giovanardi.
POÉSIE ILLÉGITIME
Ce soir où j’ai mentalement
fait l’amour avec toi,
je n’ai pas été prudente,
peu après mon esprit s’est gonflé,
sache qu’il y a deux nuits,
dans les affres de l’accouchement
m’est née illégitimement une poésie,
elle portera seulement mon nom,
mais elle a ton allure étrangère, elle te ressemble
même si tu ne soupçonnes rien de rien,
sache qu’une fille t’est née.
Vivian Lamarque, Teresino, Società di Poesia & Guanda, 1981, in Trente ans de poésie italienne, n° 1, Po&sie, 1975-2004, numéro 109, Éditions Belin, 2004, page 279. Traduit par Philippe Di Meo.
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Notule de Philippe Di Meo (ibid., page 278) : Dans Teresino, le premier recueil de vers de Vivian Lamarque (1981), une autobiographie procède d’un événement traumatique survenu à l’âge de neuf mois : une adoption de la poétesse suivie de l’abandon de sa mère naturelle. Toute l’œuvre déclinera désormais un ‘roman familial’ complexe qui a légué à la poétesse pas moins de trois noms de famille. L’expérience de l’’échange des mères’ est entamée. Le titre de ce même recueil s’il est presque une anagramme du nom de son village natal [Tesero], remet également en mémoire le trop célèbre Terezin, le camp de concentration nazi réservé aux enfants. Giovanni Raboni a écrit à son propos : « On a de quoi rester bouche bée devant la mystérieuse simplicité, l’élégance impalpable et toutefois presque féroce de ces poèmes ».
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