Étiquette : Walt Whitman


  • Rubén Darío | Walt Whitman



    Rubén Dario Guidu
    Image, G.AdC






    WALT WHITMAN


    En su país de hierro vive el gran viejo,
    bello como un patriarca, sereno y santo.
    Tiene en la arruga olímpica de su entrecejo
    algo que impera y vence con noble encanto.

    Su alma del infinito parece espejo;
    son sus cansados hombros dignos del manto;
    y con arpa labrada de un roble añejo,
    como un profeta nuevo canta su canto.

    Sacerdote que alienta soplo divino,
    anuncia en el futuro tiempo mejor.
    Dice al águila: «¡Vuela!»; «¡Boga!», al marino,

    y «¡Trabaja!», al robusto trabajador.
    ¡Así va ese poeta por su camino,
    con su soberbio rostro de emperador!




    Rubén Darío, “Medallones”, III, in Azul [1888], Biblioteca Edaf 276, Madrid, 2003, pp. 199-200. Edición de Juan Antonio Bueno Álvarez.






    WALT WHITMAN


    Dans son pays de fer vit le grand vieillard,
    beau comme un patriarche, saint et serein.
    Il y a dans la ride olympique de sa gabelle
    quelque chose de noble, de conquérant et d’enchanteur.

    Son âme est comme le miroir de l’infini ;
    ses épaules éreintées sont dignes de la mante ;
    et d’une harpe ouvrée dans du chêne vieilli
    tel un nouveau prophète il chante son chant.

    Aruspice soufflant un souffle divin,
    il annonce pour l’avenir un temps meilleur.
    Il dit à l’aigle ; « Vole ! » ; « Vogue ! » au marin,

    et « travaille ! », au robuste travailleur.
    Ainsi va ce poète sur son chemin
    avec son visage superbe d’empereur !




    Rubén Darío, « Médaillons », III, Azul, suivi d’un choix de textes, Éditions José Corti, 2012, pp. 117-118. Traduit de l’espagnol (Nicaragua) par Jean-luc Lacarrière.





    Rubén Dario Corti




    RUBÉN DARÍO




    ■ Rubén Darío
    sur Terres de femmes


    Melancolía (poème extrait de Cantos de vida y esperanza)




    ■ Voir aussi ▼


    → (sur le site des éditions José Corti)
    une fiche de Philippe Ollé-Laprune sur Rubén Darío




    ■ Voir encore ▼


    → (sur Terres de femmes)
    Walt Whitman | Fureur amoureuse
    → (sur Terres de femmes)
    André Velter | Sur un thème de Walt Whitman





    Retour au répertoire du numéro d’avril 2012
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes


  • André Velter | Sur un thème de Walt Whitman

    «  Poésie d’un jour  »



    Je suis dans l'éternelle errance avec ce qui restera toujours de lumière
    Image, G.AdC







    SUR UN THÈME DE WALT WHITMAN (EXTRAIT)

    À François Chaumette



         J’avance au-dedans de moi et me voilà très au-delà,
         déjà largué plus loin que la mémoire, plus loin que ce que je vois
         comme un amnésique aux yeux éblouis qui filerait droit en dansant
         sur la ligne d’infini où la peau et les os s’accordent un vrai baiser de sable.

         Ce n’est pas rien d’être ce mouvement violent aux lèvres du néant,
         pas rien de changer le requiem de l’âme en murmure d’or et de poussière,
         en facéties d’atomes, en feulement d’herbes, de flammes ou de pierres,
         pas rien d’échapper au corps du grand repos.

         (Tout est ici maintenant et dans la suite des âges intensité de cri naissant,
         ferveur et étreinte, ciel et fusion, tension d’amant, partage secret de l’impossible…
         Tout est cette mort qui s’efface
         quand vient un amour face à face.)

         Je suis dans l’éternelle errance avec ce qui restera toujours de lumière,
         de source de feu toujours
         et de fille cavalière.
         Je suis dans l’éternel présent, dans l’offrande du sol, des nerfs, des caresses,
         dans l’éloge des visages égarés, transparents,
         dans le rire à pleines dents d’une vertu cannibale bien plus que cardinale,
         dans la beauté du réel absolu qui fut soif des songes
         et dans le midi du monde.

         Je me trouve quand je me perds,
         quand je vis sur le départ, l’arête vive du premier pas, l’envol de l’éphémère.
         Je ne balance pas, je bascule,
         je plonge dans le lait de l’aube, sous les braises du soir, avec la même impatience de jour ou de nuit.

         (Tout m’est éclat et éclair, archipel et steppe immense, bris de clôture, bris d’épaves, bris de brisures…
         J’assemble ce qui me disperse, je sème ce qui ne donnera pas de fruit,
         je veux jouir d’une eau aride, d’une terre sans freins ni frontières
         jouer de la vitesse de mes visions
         en connaissant l’extase douce
         d’un cavalier qui ralentit l’allure
         à mesure que monte le soleil face à face.) […]


    André Velter, Du Gange à Zanzibar, Gallimard, 1993, in Anthologie de la poésie française du XXe siècle, tome II, Gallimard, Collection Poésie, 2000, pp. 608-609.





    NOTE : le Prix des Découvreurs 2008 vient d’être attribué à André Velter pour L’Amour extrême. Poèmes pour Chantal Mauduit, Gallimard, Collection blanche, 2000 (Gallimard, Collection Poésie, février 2007). Ce prix, décerné cette année encore par un jury de plusieurs centaines de lycéens répartis dans toute la France, bénéficie du soutien officiel de l’Éducation nationale, du ministère de la Culture et de l’association du Printemps des Poètes. Il a été fondé en 1995, à la demande de la ville de Boulogne-sur-Mer, à partir d’une proposition de Georges Guillain, poète et collaborateur de La Quinzaine littéraire.
        La remise officielle du prix se fera à Boulogne-sur-Mer le 6 février prochain à 17h00, à la Bibliothèque Municipale, dans le cadre des Journées de la Critique.
        Pour en savoir plus, consultez le site officiel du Prix.





    ANDRÉ VELTER


    André Velter


    ■ André Velter
    sur Terres de femmes

    Comment jeter un regard neuf
    Nocturne (poème extrait des Solitudes)
    Quelque tendresse que


    ■ Voir aussi ▼

    le site personnel d’André Velter
    → (sur Terres de femmes)
    Walt Whitman | Fureur amoureuse
    Rubén Darío | Walt Whitman



    Retour au répertoire du numéro de janvier 2009
    Retour à l’ index des auteurs

    » Retour Incipit de Terres de femmes