Étiquette : Ypsilon Éditeur


  • Amelia Rosselli | [Filtre entre moi et toi dans la sous-marine une clarté]



    Laisse l’innocence et reviens à l’obscurité, laisse |  la rencontre et reviens à la lumière.
    Ph., G.AdC







    [FLUISCE TRA ME E TE NEL SUBACQUEO UN CHIARORE]



    Fluisce tra me e te nel subacqueo un chiarore
    che deforma, un chiarore che deforma ogni passata
    esperienza e la distorce in un fraseggiare mobile,
    distorto, inesperto, espertissimo linguaggio
    dell’ adolescenza! Difficilissima lingua del povero!
    rovente muro del solitario! strappanti intenti
    cannibaleschi, oh la serie delle divisioni fuori
    del tempo. Dissipa tu se tu vuoi questa debole
    vita che non si lagna. Che ci resta. Dissipa
    tu il pudore della mia verginità; dissipa tu
    la resa del corpo al nemico. Dissipa la mia effige,
    dissipa il remo che batte sul ramo in disparte.
    Dissipa tu se tu vuoi questa dissipata vita dissipa
    tu le mie cangianti ragioni, dissipa il numero
    troppo elevato di richieste che m’agonizzano:
    dissipa l’orrore, sposta l’orrore al bene. Dissipa
    tu se tu vuoi questa debole vita che si lagna,
    ma io non ti trovo e non so dissiparmi. Dissipa
    tu, se tu puoi, se tu sai, se ne hai il tempo
    e la voglia, se è il caso, se è possibile, se
    non debolmente ti lagni, questa mia vita che
    non si lagna. Dissipa tu la montagna che m’impedisce
    di vederti o di avanzare; nulla si può dissipare
    che già non sia sfiaccato. Dissipa tu se tu
    vuoi questa mia debole vita che s’incanta ad
    ogni passaggio di debole bellezza; dissipa tu
    se tu vuoi questo mio incantarsi, — dissipa tu
    se tu vuoi la mia eterna ricerca del bello e
    del buono e dei parassiti. Dissipa tu se tu puoi
    la mia fanciullaggine; dissipa tu se tu vuoi,
    o puoi, il mio incanto di te, che non è finito:
    il mio sogno di te che tu devi per forza assecondare,
    per diminuire . Dissipa se tu puoi la forza che
    mi congiunge a te: dissipa l’orrore che mi ritorna
    a te. Lascia che l’ardore si faccia misericordia,
    lascia che il coraggio si smonti in minuscole
    parti, lascia l’inverno stirarsi importante nelle
    sue celle, lascia la primavera portare via il
    seme dell’indolenza, lascia l’estate bruciare
    violenta e incauta; lascia l’inverno tornare
    disfatto e squillante, lascia tutto — ritorna
    a me; lascia l’inverno riposare sul suo letto
    di fiume secco; lascia tutto, e ritorna alla
    notte delicata delle mie mani. Lascia il sapore
    della gloria ad altri, lascia l’uragano sfogarsi.
    Lascia l’innocenza e ritorna al buio, lascia
    l’incontro e ritorna alla luce. Lascia le maniglie
    che coprono il sacramento, lascia il ritardo
    che rovina il pomeriggio. Lascia, ritorna, paga,
    disfa la luce, disfa la notte e l’incontro, lascia
    nidi di speranze, e ritorna al buio, lascia credere
    che la luce sia un eterno paragone.






    [FILTRE ENTRE TOI ET MOI DANS LA SOUS-MARINE UNE CLARTÉ]



    Filtre entre moi et toi dans la sous-marine une clarté
    qui déforme, une clarté qui déforme chaque expérience
    du passé et la distord en un phrasé mobile,
    distordu, inexpérimenté, expertissime langage
    de l’adolescence ! si difficile langue du pauvre !
    mur brûlant du solitaire ! arrachantes intentions
    cannibalesques, oh la série des divisions hors
    du temps. Toi dissipe si tu veux cette faible
    vie qui ne se plaint pas. Qui nous reste. Toi
    dissipe la pudeur de ma virginité ; toi dissipe
    la capitulation du corps à l’ennemi. Dissipe mon effigie,
    dissipe la rame qui bat sur le rameau en contrebas.
    Toi dissipe si tu veux cette vie dissipée dissipe
    toi mes changeantes raisons, dissipe le nombre
    trop élevé de requêtes qui m’agonisent :
    dissipe l’horreur, déplace l’horreur au bien. Toi
    dissipe si tu veux cette faible vie qui se plaint,
    car je ne te trouve pas, et je n’ose me dissiper. Toi
    dissipe, si tu peux, si tu sais, si tu en as le temps
    et l’envie, si c’est le moment, si c’est possible, si
    sans faiblir tu te plains, cette vie mienne qui ne
    se plaint pas. Toi dissipe la montagne qui m’empêche
    de te voir ou bien d’avancer ; rien ne se peut dissiper
    qui déjà ne se soit raffaissé. Toi dissipe si tu
    veux cette faible vie mienne enchantée à
    chaque passage de faible beauté ; toi dissipe
    si tu veux cet enchantement mien, — toi dissipe
    si tu veux mon éternelle recherche du beau et
    du bon et des parasites. Toi dissipe si tu peux
    mon enfantinage ; toi dissipe si tu veux,
    ou peux, mon enchantement de toi, qui n’est pas fini :
    mon rêve de toi que tu dois forcément seconder,
    pour diminuer. Dissipe si tu peux la force qui
    me conjoint à toi : dissipe l’horreur qui me revient
    vers toi. Laisse que l’ardeur se fasse miséricorde,
    laisse que le courage se délite en tout petits
    bouts, laisse l’hiver s’étirer important dans
    ses cellules, laisse le printemps emporter la
    graine de l’indolence, laisse l’été brûler
    violent et sans prudence ; laisse l’hiver revenir
    défait et carillonnant, laisse tout — reviens
    à moi ; laisse l’hiver reposer dans son lit
    de fleuve à sec ; laisse tout, et reviens à la
    nuit délicate de mes mains. Laisse la saveur
    de la gloire à d’autres, laisse l’ouragan se déchaîner.
    Laisse l’innocence et reviens à l’obscurité, laisse
    la rencontre et reviens à la lumière. Laisse les poignées
    qui recouvrent le sacrement, laisse le retard
    qui ruine l’après-midi. Laisse, reviens, paie,
    défais la lumière, défais la nuit et la rencontre, laisse
    des nids d’espoirs, et reviens à l’obscurité, laisse croire
    que la lumière est une éternelle comparaison.



    Amelia Rosselli, La Libellule [La libellula, Sellerio Editore, Milano, 1985 ; Garzanti Editore, Milano, 1997], Ypsilon Éditeur, 2014, pp. 38-39-40-41-42. Traduction et postface de Marie Fabre.




    ______________________________________
    NOTE d’AP : l’ouvrage dont est issu l’extrait ci-dessus (La Libellule d’Amelia Rosselli) est disponible en librairie depuis le 12 avril 2014.





    AMELIA ROSSELLI


    Amelia_rosselli
    Ph. © Dino Ignani – Tous droits réservés
    Source



    ■ Amelia Rosselli
    sur Terres de femmes

    Amelia Rosselli | Adolescenza (+ notice bio-bibliographique)
    [La tua debolezza è la mia vittoria] (poème extrait de Variazioni Belliche + traduction française par Marie Fabre)
    T’aimer et ne rien pouvoir faire d’autre que t’aimer (poème extrait de “Dialogo con i Poeti”, Serie Ospedaliera 1963-1965)
    11 février 1996 | Mort d’Amelia Rosselli (article de Marie Fabre + extraits de Variazioni Belliche, dans une traduction de Marie Fabre)



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur le site des éditions Ypsilon)
    la page de l’éditeur sur La Libellule (+ un autre extrait)
    → (sur t-pas-net.com)
    une chronique de Jean-Nicolas Clamanges sur La Libellule d’Amelia Rosselli
    → (sur le site des éditions Ypsilon)
    un extrait du Dossier Amelia Rosselli de la Revue Europe (n° 996, avril 2012, pp. 197-201)[PDF]
    → (sur YouTube)
    Amelia Rosselli lisant en français trois des neuf poèmes d’Adolescence
    → (sur YouTube)
    Amelia Rosselli lisant un court extrait de La libellula
    → (sur Rai-TV Radioscrigno)
    d’exceptionnelles archives sonores, dont l’étonnante lecture d’un extrait de Sleep par Amelia Rosselli
    → (dans l’anthologie permanente de Poezibao)
    un extrait de Documento 1966-1973 d’Amelia Rosselli (traduction inédite d’Angèle Paoli)
    → (sur le site de l’Unità)
    « Amelia Rosselli, rivoluzionaria della poesia » par Lello Voce
    → (sur trickster)
    « La traduction chez Amelia Rosselli | Entre désappropriation et appropriation linguistique », par Sarah Ventimiglia





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  • Alejandra Pizarnik, Cahier jaune et L’Enfer musical

    par Angèle Paoli

    Alejandra Pizarnik, Cahier jaune et L’Enfer musical,
    Ypsilon éditeur, octobre 2012.
    Traduction & postface de Jacques Ancet.



    Lecture d’Angèle Paoli


    La magistrale sapience de l'obscur
    Ph., G.AdC







    …CE « LOUP GRIS… LA TUEUSE VENUE DU LOINTAIN… »




    « Je parle avec la voix qui est derrière la voix et j’émets les sons magiques de la pleureuse »
    (L’Enfer musical, « En pure perte », page 59)




    « “Déchire le voile”, dit la voix. Derrière il y a quelque chose qui me parlera avant que je meure. » Ainsi se clôt, à la date du mercredi 21 janvier, la page du Journal 1960 d’Alejandra Pizarnik. Quelle révélation la jeune poète argentine attend-elle de ce geste ? Cent fois renouvelé, cent fois aboli, cent fois remis en question, ce geste est sans cesse soumis aux multiples contradictions qui déchirent la personnalité, le visage, les voix d’Alejandra. La mort rôde autour de l’apatride, familière et présente jusque dans les dialogues incessants que le « je » entretient avec les diverses formes du moi. Déchirer le voile ? N’est-ce pas aller au devant de la peur qui tenaille au ventre et peuple le sommeil de fantômes insoumis ? N’est-ce pas libérer les figures, obsessionnelles figures, simulacres de vie qui enserrent dans un étau, leur laisser libre vagabondage entre les failles ? N’est-ce pas, portée par la tentation permanente du suicide, aller au devant de la mort ? « Ne pas oublier de se suicider », formule sans état d’âme et sans ambages Alejandra Pizarnik (Journal 1962) à la date du 30 octobre.

    Et la peur ? D’où vient-elle ? Et pourquoi ? « Quelque chose t’obsède, t’angoisse, te renvoie à une zone épouvantable, où il n’y a que peur, peur, peur encore », écrit-elle en mai 1961.

    « et pourquoi
    cette peur ? »
    (L’Enfer musical, « Cold in Hand Blues », page 11)

    Ainsi s’ouvre L’Enfer musical, sur cette interrogation qui taraude Alejandra Pizarnik et traverse son œuvre en un martèlement obsédant. La peur, comme la voix, est multiple. Il existe, dit la poète argentine, toute « une gamme de peurs », depuis les peurs liées à l’enfance et aux « présences inquiétantes » de la nuit, jusqu’à la terreur de la folie qui guette. Angoisses et délires, obsessions de la mort, fissure du moi scindé en un kaléidoscope d’autres « moi », surgissement imprévisible de voix, voix dans ses os, voix sous les voix ou derrière les voix, liées les unes aux autres par stratifications contradictoires. « Je ne peux pas parler avec ma voix mais avec mes voix », annonce Alejandra dans le premier vers de « Pierre Fondamentale », premier long poème en prose de L’Enfer musical (page 13). Peur suscitée par la quête désespérée d’un lieu unique, d’une patrie où se rassembler, où trouver la vraie rencontre fusionnelle.

    « Je voulais entrer dans le clavier pour entrer dans l’intérieur de la musique pour avoir une patrie », écrit Alejandra Pizarnik dans ce même poème. Avoir une patrie, une même et unique patrie en laquelle faire s’unir l’être et l’espace. Désir que seul le refrain d’une composition musicale pourrait rendre accessible. Mais la musique bouge ; elle est mouvement insaisissable ; elle échappe à toute fixité. Le refrain se dérobe à son tour et l’espoir de trouver un centre solide et stable se trouve anéanti. L’univers de la musique, tout comme celui de la mémoire ― « cette étoupe »/« cette steppe » ―, se révèle être un univers trompeur, fait d’illusions et de mensonge.

    « Alors j’ai abandonné la musique et ses trahisons car la musique était plus en haut ou plus en bas, mais pas au centre, au lieu de la fusion et de la rencontre », écrit Alejandra dans « Pierre Fondamentale » (E.M., page 15).


    « Pierre fondamentale ». La poésie est-elle ce « chant que je traverse comme un tunnel » ?

    Pierre angulaire sur laquelle se construit le recueil L’Enfer musical, ce long poème en prose, réparti en paragraphes distincts, est marqué par les signes doubles qui jalonnent l’écriture ― sédentarité/errance ; temple/temps ; unité/nudité ; nuit/unité. Les fondations de l’édifice du moi sont mises en péril par des forces hostiles à la volonté de fusion, forces qui voudraient intimer le silence aux voix qui sont siennes et s’ingénient à vouloir prendre possession, à leur place, de sa personne.

    « […]
          et j’ai su où réside cette chose si autre qui est moi,
    qui attend que je me taise pour prendre possession de
    moi  et  drainer et perforer les assises,   les fondations,
          cela qui,  issu de moi,  m’est  hostile,  qui conspire,
    prend possession de mon terrain vague,
    […]… » (E.M., page 13)


    Soumis à un tourbillon d’élans contraires, le moi se déchire, aux prises avec une sorte de « dialogue impur ». Dialogue nécessaire pourtant, qui libère les ombres familières des « murs qui se rejoignent qui se rapprochent » (E.M., « Le désir de la parole », page 23). Ailleurs, dans le poème « Noms et figures » (E.M., page 29), le dialogue est un « double monologue entre moi et mon antre luxurieux », ce « trésor des pirates enterré dans ma première personne du singulier ». Le pronom « je », omniprésent dans les textes en prose d’Alejandra, est un cimetière où gisent les figures tout à la fois sombres et solaires de l’enfance ; « une chambre sauvage » que le sommeil exhume de sa léthargie. Ailleurs encore, le « je » est pris dans les rets de cercles qui se confondent, s’incluent et s’emboitent les uns dans les autres, semblable à la spirale d’un ouroboros qui puise ― dans l’espoir d’une naissance ou d’une résurrection ― son essence dans la fusion de la fin et du commencement. Ainsi du très beau poème de « L’Obscurité des Eaux » (E.M., page 49) :

    « J’écoute le bruit de l’eau qui tombe dans mon sommeil. Les mots tombent comme l’eau moi je tombe. Je dessine dans mes yeux la forme de mes yeux, je nage dans mes eaux, je me dis mes silences. Toute la nuit j’attends que mon langage parvienne à me configurer […] »


    Quel remède, alors, contre la peur ? Écrire, oui, sans aucun doute ! Rien n’est moins aisé cependant, car l’écriture est soumise à l’épreuve du doute, à un questionnement incessant qui mine Alejandra Pizarnik, au plus profond d’elle-même. À quoi bon écrire puisqu’il n’y a rien, puisque la mort est imminente ? « Où cette écriture la conduit-elle ? Au noir, au stérile, au fragmenté », peut-on lire dans « Pierre fondamentale » (E.M., page 14). Et pour qui écrire ? Car, de même que la poète redoute le retour de la « vieille terreur » de « n’avoir parlé de rien avec personne » (C.J., « En l’honneur d’une perte »), l’une des angoisses majeures d’A. Pizarnik réside dans l’absence de destinataire (« infortune dans le coeur d’un poème à personne destiné » [C.J., « Tangible absence », page 65]). Sans parler de l’inanité du langage, de son incapacité à dire, à traduire le peu que l’on voudrait mettre en mots.

    « ― Chiennerie de mots. Comment mes mots pourront-ils déterminer une syntaxe ? Tout s’articule dans le corps quand le corps dit la force inadjectivable des désirs primitifs », s’insurge A.P. (C.J., « Maison de Rendez-vous » [1971], page 74)


    Cependant, même si le langage n’est qu’un « piège », qu’une « mise en scène de plus », il offre un univers fantasmatique riche de signes qui font sens et permettent au moi éclaté de se rassembler, même si ce fusionnement se fait par le biais de figures et de visions inquiétantes qui se déplacent, « bougent, combattent, dansent, perdent leur sang »… Et, paradoxalement, permettent de trouver dans ses « rumeurs désespérées » une forme de re/connaissance. Figures omniprésentes, poupées et fillettes dialoguent avec Mme. Lamort (non sans un certain humour). Alice n’est pas loin, parfois, d’Alejandra :

    « ― Quelle sensation psychédélique ! ― s’exclama A. ― Je dois être en train de rapetisser comme un taureau observé de très loin par un oiseau myope qui a quitté ses lunettes », trouve-t-on sous la plume d’Alejandra dans « L’Homme au masque bleu » (C.J., page 58).


    L’écriture est donc bien là, dans ce centre unificateur auquel la jeune femme aspire. Une autre question obsédante ravive les inquiétudes de la poète : qui va-t-elle trouver au centre, sinon cette « inconnue que je suis, mon émigrante de moi » ?

    Il faut pourtant se résoudre. « J’écris contre la peur. Contre le vent et ses serres qui se loge dans mon souffle », peut-on lire dans le poème «  Yeux primitifs » (E.M., page 19). Ainsi la peur est-elle à la fois le point de départ de l’écriture et son aboutissement. Car « Là où la peur ne raconte ni contes, ni poèmes, elle ne forme pas de figures de terreur et de gloire » (ibid.). Céder à la tentation de la page, donc. Mais alors céder aussi à la tentation de la prose. Cette idée de la prose, autre leitmotiv sous la plume de la poète, se fait de jour en jour plus précise, plus tenace, plus exigeante. Elle rythme sa vie et le journal qu’Alejandra lui consacre. « Je veux écrire en prose », écrit-elle déjà dans Journal 1959.

    « Je sens de plus en plus que mon domaine est la prose. Poème en prose ou n’importe quoi en prose. Je ne peux pas faire des vers dans un langage étranger et exécré. Je veux le mimer mais en prose » (Journal 1967).


    Ou encore :


    « Désir (et terreur) de lire aussi Lautr. Désir d’apprendre le poème en prose. Désir de composer un petit livre de poèmes avec mes poèmes. Ce désir doit être faux » (Journal 1968).

    Ainsi naissent Cahier jaune [J, de la couleur de la chemise dans laquelle A.P. a rassemblé les proses ayant trait aux « thèmes enfantins ». Mais il existe aussi, entre autres, un Cahier vert. Et si l’on retrouve le jaune dans l’ombre jaune de « Maison de rendez-vous », la couleur dominante de la poète est la couleur « lilas »], ensemble de proses écrites de 1961 à 1972 et restées inédites jusqu’à ce jour, et L’Enfer musical, dernier livre d’Alejandra Pizarnik, publié en 1971 à Buenos Aires. Écrire pour construire une figure/sa figure, et trouver le centre. Pour cela travailler le texte, le resserrer à l’extrême. « Faire le poème pour se déployer dans son espace, s’ériger en lui, telle une statue » (Journal 1963). Pour la grande lectrice et traductrice qu’est Alejandra Pizarnik, les maîtres en la matière sont ― outre les grands auteurs de langue espagnole (Borges/Paz/Cortázar) ― les poètes français. Nerval pour le « style pur » d’Aurélia. Rimbaud pour Une saison en Enfer. Lautréamont pour Les Chants de Maldoror.

    Confiés à la lecture d’Alberto Manguel, les textes en prose rassemblés dans Cahier jaune ― treize textes au départ, trente-quatre au final ― rendent compte de cette exigence qui tenaille la poète en même temps que des obstacles auxquels elle se heurte dès que se pose la question du langage. Surgissent alors, dès le premier texte de Cahier jaune ― « Contre » (1961) ―, « les murs infâmes et sourds de ce monde. » La poète évoque d’emblée dans ce poème d’ouverture la tentative de mettre en mots ce qui se dérobe. « Je tente d’évoquer la pluie ou les pleurs ».

    Alejandra reprend cette double thématique de manière à la fois plus explicite et plus énigmatique dans le récit « Les Morts et la Pluie ». Placé sous l’égide de Shakespeare (« Il était une fois un homme qui vivait près d’un cimetière »), ce récit est en relation étroite avec la mort du père et « le cimetière étrange et juif » où il a été enterré, un jour de pluie. « J’ai connu la mort et j’ai connu la pluie ».

    Figure de l’immobilité, le mur est une des angoisses dont souffre la poète. À la fois indispensable et honni, le « mur » est source de conflit permanent. Ainsi A. P. confie-t-elle dans « Fillette entre des fleurs de lis » (C.J., page 40) :

    « Je me mis à étouffer entre des murs visqueux (et je ne dois écrire que de l’intérieur de ces murs) […] (Et tu luttes pour ouvrir ton expression, pour te libérer des murs.) »


    De ce conflit naît la nécessité d’une écriture rapide, portée par un « automatisme affectif », seule garante d’une forme authentique d’écriture.

    Textes énigmatiques et beaux, les proses de Cahier jaune et de L’Enfer musical trouvent dans le monde de la nuit leur moment privilégié. C’est là, au cœur de « la magistrale sapience de l’obscur », que se produit « l’énergie inconsciente » qui conduit à l’extase. Cette « héritière de tout jardin interdit ». C’est dans cet univers onirique, constitué d’images fragmentaires, déchirantes et cruelles, que s’animent les fantômes qui peuplent le monde nocturne de la poète. La nuit et son double, la mort… ce « loup gris… la tueuse venue du lointain… » (« Les possédés parmi les lilas », E.M., page 66).



    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli






    Alejandra Pizarnik, Cahier jauneAlejandra Pizarnik, L'Enfer musical





    ALEJANDRA PIZARNIK

    Alejandra_pizarnik_1
    Image, G.AdC



    ■ Alejandra Pizarnik
    sur Terres de femmes

    Œuvre poétique (note de lecture d’AP)
    La parole du désir (poème extrait de L’Enfer musical)
    El olvido (poème extrait de Les Travaux et les Nuits)
    Fiesta (poème extrait de Les Travaux et les Nuits)
    Invocations (poème extrait de Les Travaux et les Nuits)
    La lumière tombée de la nuit (poème extrait des Aventures perdues)
    Les Aventures perdues (extraits)
    Presencia de sombra (extrait de L’Autre Rive)
    Quelqu’un tombe dans sa première tombée (extraits de Textes d’Ombre)
    22 mai 1966 | Journal d’Alejandra Pizarnik
    25 septembre 1972 | Mort d’Alejandra Pizarnik
    → (dans la galerie Visages de femmes)
    « L’Obscurité des eaux » (poème extrait de L’Enfer musical)



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur Terres de femmes)
    7 août 1560 | Naissance d’Erzsébet Báthory (extrait d’À propos de la comtesse sanglante d’Alejandra Pizarnik)
    → (sur le site de France Culture)
    Choix de poèmes et d’extraits du Journal d’Alejandra Pizarnik (fiction diffusée la première fois le 19 septembre 2012)
    → (sur Lumière des jours, le blog de Jacques Ancet)
    une note de lecture de Jacques Ancet sur L’Enfer musical
    → (sur le site de Libération)
    Alejandra Pizarnik, pythie moderne, par Louise de Crisnay (11 avril 2013)
    → (sur Lumière des jours)
    des extraits de Cahier jaune
    → (sur Lumière des jours)
    Hommage à Alejandra Pizarnik | 24 décembre 2012
    → (sur Esprits Nomades)
    une page sur Alejandra Pizarnik (Toute la nuit écrite sur le mur écaillé de la vie)







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  • Alejandra Pizarnik | La parole du désir



    Una luz lila
    Ph., G.AdC






    LA PALABRA DEL DESEO



    Esta espectral textura de la oscuridad, esta melodía en los huesos, este soplo de silencios diversos, este ir abajo por abajo, esta galería oscura, oscura, este hundirse sin hundirse.

    ¿Qué estoy haciendo? Está oscuro y quiero entrar. No sé qué más decir. (Yo no quiero decir, yo quiero entrar.) El dolor en los huesos, el lenguaje roto a paladas, poco a poco reconstituir el diagrama de la irrealidad.

    Posesiones no tengo (esto es seguro; al fin algo seguro). Luego una melodía. Es una melodía plañidera, una luz lila, una inminencia sin destinatario. Veo la melodía. Presencia de una luz anaranjada. Sin tu mirada no voy a saber vivir, también esto es seguro. Te suscito, te resucito. Y me dijo que saliera al viento y fuera de casa en casa preguntando si estaba.

    Paso desnuda con un cirio en la mano, castillo frío, jardín de las delicias. La soledad no es estar parada en el muelle, a la madrugada, mirando el agua con avidez. La soledad es no poder decirla por no poder circundarla por no poder darle un rostro por no poder hacerla sinónimo de un paisaje. La soledad sería esta melodía rota de mis frases.



    Alejandra Pizarnik, El infierno musical, 1971, in Poesía Completa (1955-1972), Editorial Lumen, Barcelona, 2011, p. 271. Edición a cargo de Ana Becciú.








    Une lumière orangée
    Ph., G.AdC







    LA PAROLE DU DÉSIR



    Cette texture spectrale de l’obscurité, ces mélodies au fond des os, ce souffle de silences divers, cette plongée en bas par le bas, cette galerie obscure, obscure, cette manière de sombrer sans sombrer.

    Qu’est-ce que je suis en train de dire ? Il fait noir et je veux entrer. Je ne sais quoi dire d’autre. (Je ne veux pas dire, je veux entrer.) La douleur dans les os, le langage brisé à coups de pelle, peu à peu reconstituer le diagramme de l’irréalité.

    De possessions, je n’en ai pas (ça c’est sûr ; enfin quelque chose de sûr). Ensuite une mélodie. C’est une mélodie plaintive, une lumière lilas, une imminence sans destinataire. Je vois la mélodie. Présence d’une lumière orangée. Sans ton regard je ne saurai vivre, ça aussi c’est sûr. Je te suscite, te ressuscite. Et il m’a dit de sortir dans le vent et d’aller de maison en maison en demandant s’il était là.

    Je passe nue, un cierge à la main, château froid, jardin des délices. La solitude ce n’est pas se tenir sur le quai, au petit jour, à regarder l’eau avec avidité. La solitude, c’est de ne pouvoir la dire parce qu’on ne peut la circonscrire parce qu’on ne peut lui donner un visage parce qu’on ne peut en faire le synonyme d’un paysage. La solitude serait cette mélodie brisée de mes phrases.



    Alejandra Pizarnik, L’Enfer musical, Ypsilon éditeur, 2012, page 27. Traduction et postface de Jacques Ancet.







    Alejandra Pizarnik, L'Enfer musical





    ALEJANDRA PIZARNIK

    Alejandra_pizarnik_1
    Image, G.AdC



    ■ Alejandra Pizarnik
    sur Terres de femmes

    Œuvre poétique (note de lecture d’AP)
    Cahier jaune et L’Enfer musical (note de lecture d’AP)
    Les Aventures perdues (extraits + notice biographique)
    El olvido (poème extrait de Les Travaux et les Nuits)
    Fiesta (poème extrait de Les Travaux et les Nuits)
    Invocations (poème extrait de Les Travaux et les Nuits)
    La lumière tombée de la nuit (poème extrait des Aventures perdues)
    Presencia de sombra (extrait de L’Autre Rive)
    Quelqu’un tombe dans sa première tombée (extraits de Textes d’Ombre)
    22 mai 1966 | Journal d’Alejandra Pizarnik
    25 septembre 1972 | Mort d’Alejandra Pizarnik
    → (dans la galerie Visages de femmes)
    « L’Obscurité des eaux » (poème extrait de L’Enfer musical)



    ■ Voir | écouter aussi ▼

    → (sur Terres de femmes)
    7 août 1560 | Naissance d’Erzsébet Báthory (extrait d’À propos de la comtesse sanglante d’Alejandra Pizarnik)
    → (sur le site de France Culture)
    Choix de poèmes et d’extraits du Journal d’Alejandra Pizarnik (fiction diffusée la première fois le 19 septembre 2012)
    → (sur remue.net)
    L’Enfer musical et Cahier jaune, d’Alejandra Pizarnik par Pascal Gibourg (10 décembre 2012)
    → (sur Esprits Nomades)
    une page sur Alejandra Pizarnik
    → (sur sergiomansilla.co [revista])
    Alejandra Pizarnik, Poesía Completa (1955-1972) [PDF]







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  • Amelia Rosselli | [La tua debolezza è la mia vittoria]



    Ta religion était un saut dans le noirr
    Ph., G.AdC






    [LA TUA DEBOLEZZA È LA MIA VITTORIA]



    La tua debolezza è la mia vittoria. Perchè la tua vita
    non si perdesse perché la mia si raddrizzasse, perché io
    cantassi ancora liberamente; perché tu potessi giuocare
    ed affermare la tua verità: perché io potessi sapere!
    della tua ingratitudine, della tua incongruenza, per
    la mia ingratitudine per la tua incongruenza facevo salti
    mortali ! ma le divinità (o sono perse?) ma le divinità
    cadevano reciprocamente nel gran buio della mia scala
    poco divina : poco divina era la mia insonnia e la tua
    religione era un salto nel buio.



    Amelia Rosselli, Variazioni Belliche (1960-61) in Le poesie, Garzanti, 1997 ; ried. collana Gli Elefanti, 2007, p. 268. A cura di Emmanuela Tandello. Prefazione di Giovanni Giudici.






    [TA FAIBLESSE EST MA VICTOIRE]


    Ta faiblesse est ma victoire. Pour que ta vie
    ne se perde pas pour que la mienne se redresse, pour que je
    chante encore librement ; pour que tu puisses jouer
    et affirmer ta vérité : pour que je puisse savoir !
    ton ingratitude, ton incongruité, pour
    mon ingratitude pour ton incongruité, pour
    mon ingratitude pour ton incongruité je faisais des sauts
    périlleux ! mais les divinités (ou sont-elles perdues ?) mais les divinités
    tombaient réciproquement dans le grand noir de mon échelle
    peu divine : peu divine était mon insomnie et ta
    religion était un saut dans le noir.



    Amelia Rosselli, Variations de guerre, Ypsilon.éditeur, 2012, page 124. Traduction et postface de Marie Fabre. Précédé de « Comme un soldat en guerre » de Jean-Baptiste Para. Suivi de « Note sur Amelia Rosselli » de Pier Paolo Pasolini.






    Amelia Rosselli, Variations de guerre






    AMELIA ROSSELLI


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    Ph. © Dino Ignani – Tous droits réservés
    Source



    ■ Amelia Rosselli
    sur Terres de femmes

    Adolescenza (+ bio-bibliographie)
    [Filtre entre moi et toi dans la sous-marine une clarté] (poème extrait de La libellula)
    T’aimer et ne rien pouvoir faire d’autre que t’aimer (poème extrait de “Dialogo con i Poeti”, Serie Ospedaliera 1963-1965)
    11 février 1996 | Mort d’Amelia Rosselli (article de Marie Fabre + extraits de Variazioni Belliche, dans une traduction de Marie Fabre)
    Sandro Penna | Un’estate (+ lettre d’Amelia Rosselli à Pier Paolo Pasolini)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site des éditions Ypsilon)
    un extrait du Dossier Amelia Rosselli de la Revue Europe (n° 996, avril 2012, pp. 197-201)[PDF]
    → (sur Imperfetta Ellisse)
    la traduction partielle (en italien) de l’article de Marie Fabre publié sur Terres de femmes, traduction accompagnée de poèmes extraits de Variazioni belliche
    → (sur Poezibao)
    un poème d’Amelia Rosselli (extrait de Documento 1966-1973) traduit par AP





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  • Amelia Rosselli |
    T’aimer et ne rien pouvoir faire d’autre que t’aimer



    L’affairement de mes horloges mentales
    Ph., G.AdC





    DIALOGO CON I POETI (brano)


    Amarti e non poter far altro che amarti, inconvenienza
    di cui soffrii una volta e poi non più, per
    poi ricadere. Soffrendoti invitavi: parlare
    più chiaro, lacerare l’aria di piccoli gridi
    ottusi, poi disinfettare l’aria stessa, e
    chiamarla amore anch’essa, che tanto ti divideva
    dalle mie braccia fuse d’invidia, dai miei
    tantrums segreti, dalla tua faccia proclive
    che non biasimava se non quasi, il moi affacendare
    gli orologi della mente intorno al tuo corpo.

    Amare malgrado ottusità, disprezzi
    nati e morti, amare per tutta la lunga via
    che portava al campo dove tu solerte risparmiavi
    le monete gialle, che parlavano d’altri bisticci
    d’altre usure, d’altri incantamenti tutti
    trapiantati in un unico essere se stessi arrampicati
    per un albero. E tenace invitavi: e tenace
    respingevo; la danza dagli orli trapuntati
    il ricamo sì meraviglioso che era non per
    noi che lo sgualcivamo con le nostre tenerezze
    di bassa leva. Non era per noi scendere ai
    patti, non era per voi decidere se quel fil
    di lana portava davvero a quella capanna.

    Vi è solo ombra attorno alla capanna, solo
    monti morti e vuoti attorno al mio segreto
    solo tu con il tuo sguardo puoi prevedere
    questa solitudine che si quesita per tornare
    ancòra, morta sulla preda.



    Amelia Rosselli, “Dialogo con i Poeti”, Serie Ospedaliera 1963-1965, in Le poesie, Garzanti, 1997 ; ried. collana Gli Elefanti, 2007, p. 400. A cura di Emmanuela Tandello. Prefazione di Giovanni Giudici.






    DIALOGUE AVEC LES POÈTES (extrait)


    T’aimer et ne rien pouvoir faire d’autre que t’aimer, inconvénient
    dont je souffris une fois et puis plus du tout, pour
    retomber ensuite. Dans la souffrance de toi tu invitais : parler
    plus clair, lacérer l’air de petits cris
    obtus, puis désinfecter l’air lui-même, et
    l’appeler amour à son tour, lui qui tant te séparait
    de mes bras fondus d’envie, de mes
    tantrums* secrets, de ton visage penché
    qui ne blâmait pas ou presque, l’affairement
    de mes horloges mentales autour de ton corps.

    Aimer malgré les étroitesses d’esprit, les mépris
    nés et morts, aimer durant toute la longue route
    qui mène au champ où empressé tu épargnais
    des pièces jaunes, qui parlaient d’autres fâcheries
    d’autres usures, d’autres enchantements tous
    transplantés en un unique être nous-mêmes
    grimpés sur un arbre. Et tenace tu invitais : et tenace
    je repoussais ; la danse aux ourlets piqués
    la broderie si merveilleuse qui n’était pas pour
    nous qui la froissions avec nos tendresses
    de bas étage. Accepter le compromis n’était
    pas notre affaire, décider si ce fil de laine menait
    vraiment à cette cabane n’était pas votre affaire.

    Il n’y a que l’ombre autour de la cabane, que
    des monts morts et vides autour de mon secret
    il n’y a qu’avec ton regard que tu puisses prévoir
    cette solitude qui se questionne pour revenir
    encore, morte sur sa proie.



    Amelia Rosselli, « Dialogue avec les poètes », in « Dossier Amelia Rosselli, Une brève anthologie », Revue littéraire Europe, n° 996, avril 2012, pp. 215-216. Traduction de Marie Fabre.




    * Tantrum : mot anglais signifiant crise (de colère), accès de rage.

    NOTE d’AP : ancienne élève de l’École normale supérieure (Lettres et Sciences humaines), Marie Fabre est agrégée d’italien. Après un « master 2 » à l’université de Bologne sur Italo Calvino et Elio Vittorini, elle a soutenu en décembre 2012 (sous la direction de Christophe Mileschi, à l’Université Stendhal – Grenoble 3) une thèse de doctorat sur les rapports entre utopie et littérature chez ces mêmes auteurs. Elle a aussi traduit en français les Variazioni belliche d’Amelia Rosselli pour Ypsilon Éditeur, traduction disponible depuis le 3 mai 2012.






    AMELIA ROSSELLI


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    ■ Amelia Rosselli
    sur Terres de femmes

    11 février 1996 | Mort d’Amelia Rosselli (article de Marie Fabre + extraits de Variazioni Belliche, dans une traduction inédite de Marie Fabre)
    Amelia Rosselli | Adolescenza (+ notice bio-bibliographique)
    [Filtre entre moi et toi dans la sous-marine une clarté] (poème extrait de La libellula)



    ■ Voir aussi ▼

    → (sur le site de Ypsilon Éditeur)
    un extrait du Dossier Amelia Rosselli de la Revue Europe (n° 996, avril 2012, pp. 197-201)[PDF]
    → (sur Imperfetta Ellisse)
    la traduction partielle (en italien) de l’article de Marie Fabre paru sur Terres de femmes, traduction accompagnée des poèmes de Variazioni belliche
    → (sur Littérature de partout, le blog de Tristan Hordé)
    un autre poème extrait de « Dialogue avec les poètes » d’Amelia Rosselli, issu du « Dossier Amelia Rosselli », de la Revue littéraire Europe (avril 2012, n° 996)
    → (sur Poezibao)
    un poème d’Amelia Rosselli (extrait de Documento 1966-1973) traduit par AP
    → (sur Les Carnets d’Eucharis)
    un poème d’Amelia Rosselli traduit par Nathalie Riera
    → (sur Fine Stagione)
    Via del corallo (un article de Bernard Simeone sur Amelia Rosselli + plusieurs poèmes)
    → (sur Terres de femmes)
    Sandro Penna | Un’estate (+ Lettre d’Amelia Rosselli à Pier Paolo Pasolini à propos des écrits de Sandro Penna)





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