Fabio Scotto | China sull’acqua… (traductions croisées)

«  Poésie d’un jour  »


Mondine_orientale_3
Source






CHINA SULL’ACQUA


China sull’acqua
la mondina orientale
immersa nel fango
estrae dal torbido
i chicchi saporiti
lumache o lombrichi
Mentre dietro si stende
un sentiero infinito
fin dove l’occhio si perde
e lascia il corpo all’acqua
il campo alle termiti
il cielo alle sue stelle




Traductions croisées/Crossed translations





PENCHÉE SUR L’EAU


Échine penchée sur l’eau
la repiqueuse orientale
pataugeant dans la fange
tire de l’eau trouble
les grains savoureux du riz
des limaces ou des lombrics
Pendant que derrière elle fuit
à perte de vue
un sentier infini
qui laisse à l’eau le corps
le champ aux termites
le ciel à ses étoiles

Traduction d’Eric Brogniet





BENT OVER WATER


Back bent over the water
the woman of the paddy-fields
is immersed in mud,
drags-up from cloudy pools
tasty grains
snails or worms
While behind her a road
extends infinitely
to where the eye loses itself
leaving the body to water
the countryside to termites
the sky to its stars

Traduction de Fiona Sampson





BENT OVER WATER


Bent over water
the girl in the paddy field
drowned in mud
is weeding the gunk
for tasty grains
snails and earthworms
Meanwhile, behind her, an infinite
path stretches out
just to where sight gets lost
leaving her body to the water
the field to its termites
the sky to its stars

Traduction de Martin Harrison





BENT OVER WATER


Bent backed over eastern water
the gleaner trudges
through deep ooze
draws ruffled pools
sharp-flavoured rice-beads
slugs, invertebrates
While behind her extends
a road so long the eye
is lost at the vanishing point
leaving the body in the water
the field to the termites
the sky to its stars

Traduction de George Szyrtes





BENT OVER WATER


Sliding toward the tide, she,
the exotic stinger stuck in mud
pulls the disturbed current
the flavourful seeds
earthworms or slugs
Hanging behind them an infinite
Path folds out
till lost by the eye
and leaves the body to float
the fields to termites
the sky to its stars

Traduction de David Applefield




PENCHÉE SUR L’EAU


Penchée sur l’eau
la repiqueuse orientale
plongée dans la boue
dégage de l’eau trouble
les grains savoureux
limaces ou lombrics
Pendant que derrière elle
se déploie un sentier infini
à la fin duquel l’œil se perd
et laisse son corps à l’eau
le champ aux termites
le ciel à ses étoiles

Traduction de Carole David


Fabio Scotto, in La Traductière, Revue franco-anglaise de poésie et art visuel, N° 26, juin 2008, pp. 192-193.





Traductire_2





INCLINADA SOBRE EL AGUA


El espinazo inclinado sobre el agua
la sembradora oriental
chapotea en el fango
saca del agua turbia
los sabrosos granos de arroz
babosas o lombrices
Mientras que detrás de ella huye
hasta perderse de vista
un sendero infinito
que deja al agua el cuerpo
el campo a las termitas
el cielo a sus estrellas.

Traduction en espagnol de Myriam Montoya
(traduction inédite)
D.R. Texte Myriam Montoya/L’Oreille du Loup
pour Terres de femmes






■ Fabio Scotto
sur Terres de femmes


A Riva | Sur cette rive (note de lecture)
Regard sombre (extrait de A riva | Sur cette rive)
Le Corps du sable (note de lecture)
Je t’embrasse les yeux fermés (poème issu du recueil Le Corps du sable)
Ces paroles échangées (poème issu du recueil L’intoccabile)
[Il volto avvolto dalle fiamme s’abbruna] (poème issu du recueil La nudità del vestito)
Tra le vene del mondo (extrait de La Grecia è morta e altre poesie)
La Peau de l’eau (lecture de Sylvie Fabre G.)
Venezia — San Giorgio-Angelo (extrait de La Peau de l’eau)
“Musée Thyssen Bornemisza Madrid”, Jacob Isaacksz Van Ruisdael
Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid (onze « poèmes peints » traduits par Angèle Paoli)



■ Voir aussi ▼


→ (sur le site de l’écrivain Claude Ber)
un dossier Fabio Scotto (dimanche 27 février 2011)





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Commentaires

  1. Avatar de Pascale
    Pascale

    Très intéressant travail de traduction(s).

  2. Avatar de Angèle Paoli

    Myriam Montoya (qui est notamment la traductrice de Bernard Noël) vient de me faire parvenir à l’instant une traduction en espagnol du poème de Fabio Scotto. Je l’ai mise en ligne ci-dessus.

    Mille et un remerciements à toi, Myriam. J’informe sur-le-champ Fabio Scotto (sais-tu qu’il est lui aussi traducteur de Bernard Noël et de Yves Bonnefoy ?).

  3. Avatar de Emilie Delivré
    Emilie Delivré

    Bonjour! C’est une très belle entreprise.
    La traduction de Eric Brognier me semble s’éloigner assez du texte original: son interprétation de
    « Mentre dietro si stende
    un sentiero infinito
    fin dove l’occhio si perde »
    est séduisante, par contre je ne crois pas que le verbe « patauger » rende justice a l’ »immerso » de Scotto. Ce qui m’étonne est de voir que Myriam Montoya suit une ligne similaire avec « chapotear »!
    Toujours à propos de la traduction de Brognier, pourquoi rajoute-t-il l’article « des » aux limaces et autres invertébrés? Je préfère les grains de Carole David et le rythme binaire qu’elle réussit à conserver.
    Qu’en pensez-vous?
    Emilie

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